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Activités socio-économiques
Agriculture
L’agriculture, surtout la riziculture est la première source de revenu de la population locale. Les dépressions marécageuses sont les terrains les plus productifs qui sont de ce fait aménagés en rizières. Les habitants pratiquent deux sortes de culture en fonction de la saison (PCD Morarano-Gare, 2015) : le riz irrigué est le plus favorable pendant l’été et les cultures vivrières telles que le maïs, le manioc, les haricots et les arachides sont les mieux exploitées pendant l’hiver mais uniquement pour la consommation locale.
Elevage
L’élevage est constitué essentiellement de bovin et de volaille. Les bœufs sont surtout utilisés pour les travaux liés à l’agriculture. Les habitants n’en font pas trop souvent le commerce. Ils pratiquent la technique d’élevage traditionnel ; les savanes des plateaux et des collines constituent la zone de pâturage.
Charbonnage de bois
Nombreuses familles font le charbonnage. Cette activité constitue une source de revenus complémentaires pour la population locale. Mais certains individus, surtout les immigrants, pratiquent le charbonnage de bois comme leur principale source de revenus.
Artisanat
La vannerie et la fabrication des meubles (PCD Morarano-Gare, 2015) sont essentiellement des activités supplémentaires de la population locale. Les femmes utilisent les feuilles de Pandanus madagascariensis (Vakoana), les tiges de Cyperus latifolius (Herana), de Lepironia articulata (Penjy), de Cyperus papyrus (Zozoro) et d’Eleocharis dulcis (Harefo) pour la fabrication des paniers et des nattes. Ces produits sont vendus localement. Les espèces aux essences ligneuses comme Weinmannia rutenbergii, Entada louvelii, Tambourissa thouvenotii, Dalbergia monticola, Ocotea cymosa et Pinus sont les plus utilisées pour les meubles.
ETUDES PRELIMINAIRES
Recherches bibliographiques
La recherche bibliographique a été effectuée pour approfondir les connaissances sur le site d’intervention et sur le thème étudié. Des ouvrages, des thèses et des publications scientifiques sur les travaux relatifs au thème étudié et au milieu d’étude ont été consultés.
Etablissement d’une pré-carte d’occupation du sol
Une pré-carte d’occupation du sol a été établie à partir d’une image satellitaire Sentinel 2B (Date d’acquisition : octobre 2017) traitée sous un logiciel QGIS. La carte a été utilisée comme un outil de référence sur terrain ainsi que pour effectuer la vérité terrain.
COLLECTE DE DONNEES FLORISTIQUES ET ECOLOGIQUES
Les études écologiques permettent d’évaluer l’importance de la diversité biologique de l’aire protégée en effectuant un inventaire de la flore et une analyse structurale de la végétation. Ainsi, deux méthodes phytosociologiques ont été adoptées :
– méthode de relevé linéaire de GAUTIER ;
– méthode de placeau de BRAUN BLANQUET.
Deux grands groupes de paramètres ont été considérés lors de cette étude pour chacune des deux méthodes, à savoir les paramètres écologiques et les paramètres floristiques (Annexes 6 et 7)
Sites de relevé écologique
L’inventaire de la flore et l’analyse structurale de la végétation ont été menées afin de caractériser écologiquement les différents habitats cibles de la conservation. L’inventaire a été effectué dans neuf parcelles qui correspondent aux trois répétitions par zone de conservation suivant les niveaux topographiques. Le zonage des zones de conservation (Noyau dur, Zone tampon et Zone écotouristique) a été déjà effectué par le Ministère des Eaux et Forêts en 2007. Le choix d’un point de relevé écologique (Annexe 8) est basé sur les trois critères d’homogénéité (GOUNOT, 1969) à savoir l’homogénéité de la composition floristique, l’homogénéité physionomique et l’uniformité des conditions écologiques apparentes.
Les caractéristiques des sites de relevé écologique sont données dans l’annexe 9 à travers trois relevés effectués dans chaque zone.
Détermination des spécimens
Deux ou trois spécimens de chaque espèce recensée ont été récoltés et montés en herbier pour pouvoir déterminer correctement leur nom scientifique avec l’aide des spécialistes des taxa. La confirmation des noms de l’espèce a eu recours aux specimens de l’herbarium de PBZT ou TAN. Au moment de la récolte, les plantes en état végétatif (sans fleurs et fruits) ont pu être seulement identifiées au niveau genre.
Etude de la structure verticale de la végétation
La structure de végétation est le mode d’agencement et de la répartition des plantes par rapport aux autres ou la répartition spatiale d’individus végétaux d’une station déterminée (GODRON, 1968 et GUINOCHET, 1973).
La structure verticale est la répartition des individus suivant un plan vertical selon lequel l’organisation des individus se fait en plusieurs niveaux. En effet, chaque niveau correspond à une strate qui se définit comme le niveau de concentration maximale de la masse foliaire (GOUNOT, 1969).
La méthode de relevé linéaire de GAUTIER et al., (1994) est utilisée pour caractériser la structure verticale de la végétation. Elle consiste à représenter dans l’espace la répartition des individus sur une unité de longueur. L’étude a été effectuée le long d’un transect de 50 m. Ce transect est matérialisé par une ficelle fixée sur deux piquets de 1m de hauteur (Figure 4). Un jalon gradué de 7m est déplacé le long de la ficelle. Les niveaux de contact des masses végétales entrant en contact avec ce jalon sont enregistrés tous les 1 m sur un papier quadrillé (Annexe 6). La hauteur des individus de plus de 7 m est estimée par estimation visuelle. Les données collectées permettent d’établir un diagramme de recouvrement qui correspond au mode de stratification des individus des espèces de la formation végétale, en se rapportant sur le mode de recouvrement des plantes par rapport à la surface du sol et le degré d’ouverture de la végétation. Elle permet également de faire l’étude de la rugosité de la végétation.
Etude de la structure horizontale de la végétation
La structure horizontale de la végétation est la répartition des individus par classe de diamètre et/ou de hauteur. Elle permet de mettre en évidence la structure du peuplement et constitue un critère d’appréciation très utile de la productivité forestière (RONDEUX, 1993). Dans cette étude, la structure horizontale de la végétation est représentée par la distribution des individus par classe de diamètre.
La représentation de la végétation dans un plan horizontal a été faite avec la méthode de placeau de BRAUN BLANQUET (1965). Cette méthode permet de donner la distribution des individus par classe de diamètre et d’effectuer l’analyse dendrométrique de la végétation. En effet, l’étude a été réalisée dans une surface de 20 m x 50 m soit 0,1 ha (Figure 5). Cette dernière est subdivisée en 10 placettes de 10 m x 10 m dans le but d’obtenir des données fiables ainsi que de faciliter le travail. Le diamètre des individus ayant un DHP est mesuré avec un DBHmètre et la hauteur des arbres est obtenue par estimation visuelle. Toutes les données collectées sont enregistrées dans une fiche de relevé pré-élaborée (Annexe 7).
EVALUATION DES UTILISATIONS DES RESSOURCES VEGETALES PAR LES VILLAGEOIS
Des enquêtes socio-économiques et ethnobotaniques ont été menées afin de collecter des informations sur les activités socioéconomiques de la population locale et sur l’utilisation des ressources naturelles. Les questions sont axées sur l’utilisation des espèces forestières, sur les activités de source de revenus et sur la perception paysanne concernant la disponibilité des ressources naturelles et la conservation de la forêt.
Les critères de choix des villages ont été basés sur leur proximité par rapport à la forêt. En effet, on a choisi les villages d’Andreba ambany, d’Andrebakely, d’Ambohidray nord, d’Ambohidray sud et d’Ambodiravina (Carte 2). A l’aide d’un dictaphone, d’une fiche d’enquête (Annexes 10, 11, 12, 13) et d’une série de questionnaires, un entretien individuel a été effectué dont le type est semi-ouvert pour que l’enquêteur et l’enquêté puissent discuter librement.
ZONAGE DU SITE DE CONSERVATION
Un plan d’aménagement et de gestion comporte un plan de zonage complet qui fait partie des stratégies de la conservation d’une aire protégée (ANGAP et MINENVEF, 2001). Le zonage consiste à identifier les zones de conservation de l’aire protégée afin de bien structurer leur gestion. Le plan d’aménagement et de gestion proposé n’a pas fait l’objet de consultation cartographique avec la population locale.
Principe de zonage
Ce principe est basé sur la loi n°2015-005 portant la refonte du Code de Gestion des Aires Protégées qui dicte un plan de zonage complet indiquant :
o le Noyau Dur qui est une zone sanctuaire d’intérêt biologique, culturel ou cultuel, historique, esthétique, morphologique et archéologique, constituée en périmètre de préservation intégrale. Dans cette zone, toute activité, toute entrée et toute circulation sont strictement réglementées.
o la Zone Tampon, définie comme un espace dans lequel les activités sont réglementées pour assurer une meilleure protection du noyau dur de l’Aire Protégée et garantir la vocation de chaque composante. Plusieurs subdivisions peuvent faire partie d’une zone tampon, telles que :
– Zone d’Occupation Contrôlée (ZOC) : une zone habitée par des populations ou zone d’occupation humaine, située à l’intérieur de l’Aire Protégée existant antérieurement à sa création ;
– Zone d’Utilisation Durable (ZUD) : un espace de valorisation économique où l’utilisation des ressources et les activités de production sont réglementées et contrôlées ;
– Zone de Recherche (ZR) : une zone consacrée aux recherches biologiques et écologiques. Néanmoins, un environnement sain et naturel doit y être préservé pour le bien-être de la faune et de la flore ;
– Zone de Restauration (ZRe) : une zone abritant antérieurement une végétation naturelle qui est disparue due au défrichement, au déboisement et aux plusieurs autres formes de dégradation. L’objectif en est de rétablir l’intégrité de la flore, voire les services écosystémiques fournis.
o la Zone écotouristique : une zone réservée aux visiteurs. Elle présente une attraction touristique au niveau faunistique, floristique, hydrographique et paysager ainsi que quelques aménagements et infrastructures.
o la zone périphérique : une zone contiguë à la zone tampon, dans laquelle les activités humaines sont encore susceptibles de produire des effets directs sur l’Aire Protégée et réciproquement.
Toutes activités autres que celles déjà traditionnellement menées dans la zone périphérique doivent faire l’objet d’une approche concertée impliquant toutes les parties prenantes et le gestionnaire de l’Aire Protégée.
Dans le cadre de cette étude, il s’agit d’une proposition de rectification du zonage déjà établi depuis l’installation de la nouvelle aire protégée et de délimitation des différentes subdivisions de la Zone tampon.
Des prises de coordonnées géographiques en longitude et latitude par un GPS de chaque zone ont été réalisées avant de les projeter sur la carte. Il s’agit d’enregistrer dans un GPS les points géographiques des différentes zones. Le traitement de données collectées a été effectué sous le logiciel QGIS. Ce dernier permet d’établir la carte de zonage à l’aide de la superposition en couches des fichiers « shape ».
Structure horizontale de la végétation
– Distribution des individus par classe de diamètre
Les trois graphes (Figure 9) montrent une forte proportion d’individus ayant un DHP inférieur à 10 cm et une faible proportion d’individus dans la classe de DHP supérieure à 30 cm. Les courbes sur les graphes représentent une forme de J renversé ; ce qui signifie que les peuplements de la végétation dans les trois zones de conservation sont en équilibre.
– Analyse dendrométrique de la végétation
Le tableau 4 donne la surface terrière et le biovolume dans la Noyau dur, dans la Zone tampon et dans la Zone écotouristique. La forêt d’Ambohidray présente un faible potentiel en bois. En effet, la surface occupée par les bois ayant un DHP supérieur ou égal à 10 cm varie de 27,97 m2/ha à 44, 34 m2/ha et la production en bois varie de 168,81 m3/ha à 280,57 m3/ha. Alors, le potentiel en bois d’Ambohidray est faible. L’exploitation de produits ligneux avant la délimitation de l’aire protégée explique le faible diamètre de bois dans la forêt.
Utilisation des plantes
Des produits forestièrs sont utilisés par les communautés villageoises en fonction de leurs caractéristiques (forme biologique, anatomique et phytochimique). Les espèces ligneuses sont les plus utilisées dans la vie quotidienne de la population locale car elles assurent la fourniture en bois telle que le bois de construction, de chauffage et d’œuvre. Les espèces les plus utilisées par la population locale (Tableau 5) sont classées selon leur indice d’utilisation par ordre décroissant. Avec une indice d’utilisation compris entre 60% et 100%, trois espèces sont très reconnues et très utilisées : Strychnos myrtioides (I.U=93,10 %), Ocotea cymosa (I.U=78,62 %) et Leptolaena gautieri (I.U=73,10 %). Quatre espèces (Weinmannia rutenbergii (I.U=53,41 %), Pauridiantha paucinervis (I.U=48,28 %), Tambourissa thouvenotii (I.U=42,06 %) et Dalbergia monticola (I .U=37,93 %) possédant des indices d’utilisation entre 30 % et 60 % sont moyennement utilisées.
Strychnos myrtioides et Pauridiantha paucinervis sont deux espèces de plantes médicinales très reconnues par les habitants. Les individus de ces espèces restent abondants dans la forêt.
Ocotea cymosa, Leptolaena gautieri et Weinmannia rutenbergii sont les espèces les plus utilisées pour la construction (maison et meuble). Elles sont assez abondantes dans la forêt. Tambourissa thouvenotii et Dalbergia monticola sont également utilisées pour la fabrication des meubles. Ces deux espèces sont très rares dans la forêt. En effet, leur indice d’utilisation est respectivement de 42,06 % et de 37,93 %.
Modes d’utilisation des plantes
Les ressources forestières de la forêt d’Ambohidray sont utilisées par la population sous différents modes d’utilisation. La figure 10 montre la répartition des espèces par type d’utilisation.
Le graphe montre l’abondance des espèces de plantes médicinales qui sont au nombre de 38 et majoritairement des espèces forestières. Les espèces ligneuses constituent les plantes utilisées pour la construction. Il y a 23 espèces reconnues et utilisées par les habitants comme bois de construction de maison et 10 espèces utilisées pour la fabrication de meubles. Quatre espèces sont utilisées pour la fabrication de matériels d’agriculture telles que la pioche et la bêche. En vannerie, quatre espèces hydrophytes et une espèce forestière (Pandanus madagascariensis) constituent les principaux matériels bruts. La liste des espèces les plus utilisées par les habitants est donnée dans l’annexe 14.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDE
I.1. MILIEU ABIOTIQUE
I.1.1. Situation géographique du site d’étude
I .1.2. Climat
I.1.3. Pédologie et géologie
I.1.4. Hydrographie
I.2. MILIEU BIOTIQUE
I.2.1. Flore et végétation
I.2.2. Faune
I.3. MILIEU HUMAIN
I.3.1. Origine de la population
I.3.2. Structure démographique
I.3.3. Activités socio-économiques
II. METHODES D’ETUDE
II.1. APPROCHES METHODOLOGIQUES
II.2. ETUDES PRELIMINAIRES
II.3. COLLECTE DE DONNEES FLORISTIQUES ET ECOLOGIQUES
II.3.1. Sites de relevé écologique
II.3.2. Détermination des spécimens
II.3.3. Etude de la structure verticale de la végétation
II.3.4. Etude de la structure horizontale de la végétation
II.4. EVALUATION DES UTILISATIONS DES RESSOURCES VEGETALES PAR LES VILLAGEOIS
II.5. ZONAGE DU SITE DE CONSERVATION
II.6. TRAITEMENT ET ANALYSES DE DONNEES
II.6.1. Analyses de données floristiques et écologiques
II.6.1.1. Types biologiques des végétaux
II.6.1.2. Analyse de la structure verticale de la végétation
II.6.1.3. Analyse de la structure horizontale de la végétation
II.6.2. Analyse des données d’utilisations des ressources
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1. CARACTERISTIQUES ECOLOGIQUES DE LA VEGETATION
III.1.1. Caractéristiques floristiques
III.1.1.1. Richesse floristique globale
III.1.1.2. Types biologiques
III.1.2. Caractéristiques structurales
III.1.2.1. Structure verticale de la végétation
III.1.2.2. Structure horizontale de la végétation
III.2. CARACTERISTIQUES SICIO-ECONOMIQUES ET SOCIO-CULTURELLES D’UTILISATIONS DES RESSOURCES
III.2.1. Culture et tradition
III.2.2.. Utilisation des plantes
III.2.3. Modes d’utilisation des plantes
III.2.4. Pressions et menaces
III.2.4.1. Types des pressions
III.2.4.2. Evaluation des pressions et menaces
III.2.4.3. Relation causes à effets/pressions et menaces
III.3. PROPOSITION DE ZONAGE – SCHEMA D’AMENAGEMENT
IV. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
IV.1. DISCUSSIONS
IV.1.1. Sur les formations végétales de la nouvelle aire protégée
IV.1.2. Sur l’accès et utilisation des ressources
IV.1.3. Perception paysanne sur la conservation de la forêt
IV.1.4. Sur le zonage actuel et perspective de modification
IV.2. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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