L’épilepsie est une affection universelle parmi les plus anciennes que connait l’humanité. Elle se caractérise par une tendance à des crises récurrentes qui peuvent aller de deux à plus. Epilepsie et épileptique sont des termes d’origine grecque ayant la même racine que le verbe « epilambanein » qui signifie saisir ou prendre par surprise. On croyait par le passé et beaucoup en sont encore convaincus, qu’une personne souffrant d’épilepsie est la proie d’une force ou d’une puissance surnaturelle. Lors de sa conférence mondiale, l’OMS estimait en 1998 à 45 millions le nombre d’épileptiques à travers le monde. En 2000, la France comptait 500 pour mille, tandis que cette prévalence était de 0,4% en Allemagne, alors que les statistiques américaines l’estimaient à 0.5% (A. GASSET) [1, 2]. Selon l’OMS en 2000, l’Afrique comptait entre 3 à10 millions d’épileptiques dont seulement 20% bénéficient de soins adéquates. Cela nous permet de conclure que l’épilepsie pose un réel problème de santé publique [3, 4]. Au Nigeria cette prévalence est comprise entre 0,5 et 0,8 pour cent [5]. Au Mali quelques études ont été réalisées, en majorité hospitalières et avaient représenté 67% des crises convulsives du nourrisson [6, 7, 8, 9]. En 2000, Guy Farnarier et ses collaborateurs (notamment le Dr Nimaga) ont trouvé une prévalence globale de 13,35 pour mille sur 5243 habitants examinés [10,11]. A Bandiagara on a eu une prévalence de 4,41 pour mille. Une thèse effectuée dans le service de psychiatrie du point G en 2004 montrait 9,1% des patients hospitalisés dans le service étaient atteint d’épilepsie [12]. Les maladies mentales peuvent frapper n’importe qui, peu importe la profession, le niveau de scolarité, la catégorie socioéconomique et la culture. La conception Africaine de l’épilepsie peut en effet s’extrapoler à celle des Maliens. En fait, cette conception met à nu un véritable problème d’intégration et d’insertion dans la société. Ce problème peut influencer d’une manière ou d’une autre la psychologie du malade particulièrement les troubles de l’humeur que peut vivre ce dernier.
GENERALITES
EPILEPSIE
Historique
Historique de l’épilepsie
Le terme “épilepsie” signifie ‘’prendre par surprise’’ dans l’histoire, on ne trouve pas la date exacte de l’apparition de l’épilepsie, cette maladie reconnue mais mal comprise pendant longtemps, a été source de nombreux préjugés et l’est encore de nos jours. [13,5]
L’image africaine de l’épilepsie
En Afrique, mosaïque des peuples à cultures diverses, l’épilepsie est considérée comme une maladie de l’individu mais aussi de la société. Elle a toujours existé et relèverait du mystique, du mythique et sa cause de la métaphysique : génie de la brousse, un sort jeté, un ‘’travail’’ d’un ennemi ou encore une punition d’un ancêtre suite à une mauvaise conduite etc. Ce cortège de préjugés transmis de génération en génération a contribué au rejet de l’épileptique, point commun à toutes les cultures africaines. En effet, l’enfant épileptique n’a pas droit à la scolarisation car très souvent caché par la famille ; il est exclu des activités récréatives, ne peut pas se marier à cause du risque de contamination, il est sur le plan du travail un disqualifié primaire ; ce qui pose de réels défis à l’intégration sociale de l’épileptique en Afrique [4, 15].
Définitions
Selon Thomas et Genton [5]
• Les crises d’épilepsie’’ sont des manifestations cliniques paroxystiques motrices, sensorielles, sensitives ou psychiques accompagnées ou non d’une perte de connaissance reliée à la décharge excessive des neurones du cortex cérébral. La sémiologie clinique des crises épileptiques dépend de l’origine topographique et de la propagation des décharges neuronales.
• La maladie épileptique’’ (épilepsie au sens large) est définie par la répétition, chez un même sujet des crises épileptiques spontanées. Selon Franck Semah, Catherine Chiron [16]
• La crise épileptique est une manifestation clinique d’un dysfonctionnement cérébral et l’épilepsie se caractérise par la répétition des crises épileptiques non provoquées’’.
La commission de l’IAE donne les définitions suivantes [17] :
• La crise épileptique est une manifestation clinique résultant des décharges anormales et excessives d’un ensemble de neurones cérébraux. Elle se caractérise par des phénomènes anormaux soudains et transitoires, à type d’altération de la conscience d’événements moteurs, sensitifs ou psychiques perçus par le patient ou par un témoin.
• L’épilepsie est la récurrence des crises épileptiques (deux ou plus), non déclenchées par des causes immédiatement identifiables. Il faut noter cependant que plusieurs crises survenant en l’espace de 24 heures sont considérées comme un épisode de mal épileptique. Un individu n’ayant présenté que des convulsions fébriles ou des crises néonatales, est exclu de cette catégorie [15,16].
• L’Etat de mal épileptique à une durée supérieure à 30 minutes ou d’une succession de crises, dont la période inter critique n’excède pas 30 secondes manifestées par des phénomènes positifs d’excitation (moteurs, sensitivo-sensoriels ou psychiques) ou par des phénomènes positifs et négatifs.
• Crises occasionnelles : Ce sont des crises résultant de circonstances particulières telles qu’une fièvre, une hypoglycémie, hyponatrémie, ou une infection aigue du système nerveux central (SNC).
• Epilepsie : Se définie comme la répétition spontanée des crises sans facteur déclenchant connu.
• Etat de mal : Est une crise épileptique qui persiste suffisamment longtemps (crise prolongée supérieure à 30 min) ou se répète à des intervalles suffisamment brefs (30 secondes) pour créer une condition épileptique fixe et durable.
Définitions opératoires
a) L’épilepsie proprement dite se caractérise par une tendance à la répétition des crises. Ces crises sont des manifestations paroxystiques (motrices, sensitives, sensoriels ou psychiques) accompagnées ou non de perte de connaissance, liées à une décharge excessive des neurones du cortex cérébral.
b) Les psychoses se définissent comme étant un désordre mental majeur au cours duquel sont nettement altérées les possibilités de l’individu de penser, de réagir émotionnellement, de se souvenir, de communiquer, d’interpréter la réalité et d’avoir un comportement adapté. Ce trouble est souvent caractérisé par une humeur inadéquate, une diminution du contrôle pulsionnel, un délire et des hallucinations.
c) La personnalité épileptique [13] : Se caractérise essentiellement par l’irritabilité, la colère, la violence, et le fait qu’il soit soupçonneux. A cela, il faut ajouter l’excitation, l’inhibition, et la religiosité.
d) La schizophrénie est une psychose délirante chronique caractérisée par la régression, toujours plus hermétique dans le monde d’idées, de sentiments, de perceptions, et de croyances de plus en plus impénétrable.
e) La bouffée délirante est l’éclosion soudaine d’un délire transitoire généralement polymorphe dans ses thèmes et ses mécaniques.
f) L’accès maniaque est un état de surexcitation des fonctions psychiques caractérisées par l’exaltation de l’humeur et un déchaînement des pulsions instinctivo affectives.
CLASSIFICATION
L’épilepsie est une entité qui recouvre des réalités différentes. En effet, des affections très variées tant sur le plan étiopathogénique, pronostic et thérapeutique vont se manifestées sous forme de crises. Il n’y a donc pas une épilepsie mais des épilepsies.
Classifications des crises
Les crises généralisées :
➤ le cortex est d’emblée le siège d’anomalies paroxystiques bilatérales symétriques et synchrones ;
➤ Il existe presque toujours une altération de la conscience (sauf crises myocloniques).
➤ Principaux types de crises d’épilepsie généralisées :
• Crises tonico-cloniques ou grand mal ;
• Crises myocloniques ;
• Absences ou petit mal
• Crises toniques ;
• Crises cloniques ;
• Crises atoniques
Les crises généralisées tonico-cloniques ou grand mal
• Début par une perte de connaissance brutale,
• Déroulement en trois phases :
– Phase tonique 10 à 20 secondes environ avec contraction musculaire généralisée et soutenue accompagnée de troubles végétatifs : blocage respiratoire avec cyanose, tachycardie, poussée tensionnelle, sueur, hypersalivation ; Habituellement, on observe une morsure latérale de la langue ou de la face interne de la joue avec perte d’urines.
– Phase clonique avec secousses musculaires rythmiques bilatérales et généralisées durant environ 30 secondes ;
– Phase résolutive (ou post critique), souvent précédée d’une perte d’urines, avec coma hypotonique et respiration stertoreuse, durant quelques minutes. L’électroencéphalogramme (EEG) montre une activité rapide de bas voltage et amplitude croissante (phase tonique) puis des poly pointes ondes ou pointes ondes progressives ralenties (phase clonique) enfin des ondes lentes (post critiques) qui persistent souvent pendant plusieurs jours. .Le retour à une conscience claire se fait progressivement, avec une confusion post- critique qui peut parfois durer plusieurs heures.
les absences
Essentiellement rencontrées chez l’enfant et l’adolescent et se traduisent par une suspension brève de la conscience, entraînant une rupture de contact : le sujet a le regard vide et ne répond plus.
– Parfois, la crise s’accompagne de phénomènes cloniques (clonies des paupières), toniques (inclinaison du tronc vers l’arrière) atoniques (chute de la tête ou du corps) d’une activité automatique (se lécher les lèvres) ou d’une activité végétative (perte d’urines) L’EEG identifie de façon précise et montre des pointes ondes bilatérales, symétriques et synchrones à trois cycles par seconde. Sa définition est donc électro clinique.
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Table des matières
I-INTRODUCTION
II- OBJECTIFS
III-GENERALITES
IV-METHODOLOGIE
V-RESULTATS
VI-DISCUSSIONS
VII-CONCLUSION
VIII-RECOMMANDATIONS
IX-BIBLIOGRAPHIE
X-ANNEXES
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