Evaluation des stratégies de lutte contre la salinisation des terres

Les populations locales

   Elles interviennent à travers les associations appelées Unions et jouent un rôle important dans la protection et conservation de l’environnement, la sensibilisation des populations, la mobilisation, les instances de réflexions. La Commune de Dagana compte une union « l’Union de Dagana » à sa tête il ya le président, ce dernier est entouré par des chefs de sections. Ces derniers sont au nombre de 9 à Dagana. Les réunions tenues convoquent une assemblée composée par les membres du conseil administratif lequel compte 54 membres donc 6 membres par section. Le travail dans les sections est supervisé par des prestataires à la solde de la SAED. En plus de l’union le milieu compte des périmètres privés villageois où la plupart des acteurs ont hérités l’activité agricole de leur parent (95% de la population enquêtée). Ces derniers n’ont reçu aucune formation et mènent d’autres activités après la récolte. Il s’agit de chauffeurs de transport en commun, d’enseignant, d’élèves mais aussi d’employés appelés ‘sourgas’ venus d’autres contrées de l’intérieur comme de l’extérieur du pays

La réalisation d’haies vives

   La haie est une clôture d’arbustes alignés avec ou sans arbres et qui marque la limite entre deux parcelles, entre deux propriétés. C’est « une structure linéaire étroite installée dans un but défensif » Louppe et Yossi (2000) pour répondre à trois grands enjeux de l’agroforesterie que sont la conservation, la production et la protection. Les espèces développées principalement dans la Commune pour l’édification des haies vives sont :Euphorbia balsamifora (Sélane), les branches d’arbres (Balanites aegyptiaca, Zizyphys mauritania, Acacia raddiana, Acacia senegalensis). La présence des haies vives a un impact indirect sur la réduction de la salinisation. Elle a pour rôle de réduire l’ampleur du vent, ce dernier a pour effet de doper la valeur de l’évaporation. Ainsi, en jugulant l’importance des vitesses du vent, les haies vives décélèrent l’évaporation en même temps diminuent le phénomène de la remonté capillaire.

Effet du Calcium et du magnésium pour la plante

   En effet, les plantes ont besoin de calcium pour la neutralisation de leurs acides organiques. Sa présence dans leurs tissus accroit leur résistance, permet un développement normal du système radiculaire, et améliore la maturation des fruits et des graines. Le magnésium est un constituant de la chlorophylle, dont elle est le seul élément métallique. Son insuffisance se traduit par la chlorose, ou jaunissement du feuillage. Mais le magnésium chlorophyllien ne représente que 10% du magnésium végétal. Cet élément a bien d’autres rôles:
-il participe à la synthèse des protéines cellulaires (Soltner, 1992) ;
-il favorise la migration du phosphore dans la plante, et plus particulièrement vers la graine, où phosphore et magnésium entrent dans la constitution de certaines combinaisons phosphorées comme la phytine ;
-il favorise la fécondation et la formation des fruits et des graines;
-il élève la teneur des végétaux en vitamines A et C;
-il augmente enfin la turgescence des tissus (Soltner, 1992).

Le calcium et le magnésium comme Amendement pour le sol

   Présents en quantités suffisantes sur le complexe argilo-humique et dans la solution du sol, ils influent sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol: Le calcium joue un rôle physique, car il rend la structure du sol plus meuble et plus stable. Celle-ci favorise ainsi la perméabilité à l’eau et à l’air. Elle facilite le travail du sol et la pénétration des racines. Le calcium agit aussi sur la structure et sur la stabilité en favorisant l’humification et la stabilisation du complexe argilo-humique. Le calcium joue un rôle chimique dans la mesure où il augmente le pH des sols et favorise les échanges d’ions. Nous n’oublions pas le rôle du calcium dans la fixation réversible du phosphore. Enfin, le calcium et le magnésium jouent un rôle sur l’activité biologique dans les sols, surtout en créant des conditions préférentielles aux microorganismes du sol (R. Bertand et J. Gigou, 2000). Notons que le magnésium seul aurait plutôt un effet dispersant sur l’argile. Mais toujours associé à des quantités supérieures au calcium, il ne risque pas d’exercer ce rôle. On estime que l’optimum du rapport magnésium/calcium se situe autour de 1/12. Cependant le surchaulage a des inconvénients :
– risque de blocage de l’assimilation de certains oligo-éléments : bore, cuivre, zinc, manganèse ;
– minéralisation plus rapide du stock d’humus ;
– dépense inutile.
La teneur en calcium dans les sols varie constamment. Ce facteur essentiel voudrait qu’on le mesure fréquemment et qu’on le maintienne à un niveau acceptable par rapport aux types de sols auquel on a affaire, c’est –à-dire qu’il y a toujours lieu de distinguer les sols calcaires, toujours riches en calcium actif, les sols non calcaires, mais bien pourvus en calcium échangeable et les sols non calcaires et pauvres en calcium échangeable, le plus souvent sur les terrains siliceux et acides. Mais aussi la teneur en calcium varie selon la teneur du sol en argile (R. Bertand et J. Gigou, 2000).

Le Potassium

   Le potassium joue un rôle de coordonnateur de l’activité biochimique du phosphore et de l’azote. Aussi assure t-il un rôle important dans la synthèse, la transformation et le transport des nutrimentts vers les grains. Le potassium joue également un rôle vital dans la résistance à un certain nombre de stress dont la sécheresse, les insectes et les maladies. La paille de riz contient de grandes quantités de potasse donc si elle est exportée sans restitution de l’élément, un déficit potassique risque de survenir. Les applications d’engrais potassiques réduisent l’incidence de la sensibilité des plantes aux maladies cryptogamiques. La plante a la faculté de choisir les ions qu’elle absorbe, selon ses besoins : son absorption est sélective. Ainsi, par exemple : le rapport Ca/K, élevé dans le sol, est au contraire faible dans la plante : celle-ci absorbe davantage le potassium que le calcium. L’intensité d’absorption de chaque élément dépend de l’espèce végétale. Or, d’après Soltner (1992) citant Mc. NAUGHT, la diminution de l’absorption de Ca, Mg, Na, devient préoccupante, lorsqu’augmente la fumure potassique. Au niveau du sol le potassium «rétrogradé» ou « fixé» constitue une réserve lentement utilisable. Les ions K+ peuvent passer des surfaces externes aux surfaces internes des feuillets d’argile du type montmorillonite ( substance minérale composée de silicate de d’aluminium et de magnésie et illite. S’il s’agit d’illite, les ions ainsi fixés deviennent difficilement échangeable : on dit qu’ils ont « rétrogradé» Les engrais potassiques sont entièrement solubles dans l’eau. Ils peuvent être apportés sous forme de chlorure de potassium.

La pratique de la riziculture

   Pour la riziculture dans la vallée du fleuve Sénégal les hollaldés et les Faux hollaldés sont plus adaptés pour les raisons suivantes : retiennent mieux l’eau, limitent les pertes d’eau par infiltration et minimisent dans les zones salées la remontée des sels de la nappe. Selon l’étude faite par la SAED en collaboration avec l’ADRAO entre Février et Avril 1995, la salinité des parcelles augmente en fonction du système de culture dans l’ordre suivant :
Double culture drainée (DC-D) ;
Simple culture drainée (SC-D) ;
Simple culture non drainée (SC-ND) ;
et Abandonné (A).
Ceci s’explique par l’effet bénéfique de la lame d’eau en campagne qui bloque le phénomène de la remontée capillaire transportant le sel de la nappe phréatique vers des horizons supérieurs des sols. En DC-D, la remontée capillaire est bloquée durant 240 jours contre 120 en simple culture. L’influence d’un drainage superficiel des parcelles est également importante vu la différence entre les classes d’occupation des sols SC-D et SC-ND. Et l’analyse de l’étude faite par le laboratoire de la CSS démontre que :
– la riziculture irriguée permet de diminuer les ions sodiums de manière très hautement significative au seuil de 0.1% dans les horizons de surface (0 – 40cm) et significative au seuil de 5% dans l’horizon en profondeur (40 – 80cm) ;
– La non mise en culture des parcelles abandonnées, avec une forte évaporation du milieu favorise une augmentation très hautement significative de la salinité et des ions hydrogènes au seuil de 0.1% de l’horizon 0 – 20cm par rapport aux horizons (20 – 40cm, 40 – 80cm) et une augmentation significative de la salinité au seuil de 5%, ;

L’état physico-chimique des sols

   Il peut constituer une contrainte dans la lutte contre la dégradation des sols. Leur degré de salinité détermine la réussite et les types d’actions à entreprendre. Les terres dont la teneur en sel est comprise entre 0,5 et 2 mmhos sont considérées comme étant des espaces potentiellement aménageables. Il s’agit de tannes herbacées et sont les différentes cibles au développement. Sur ces derniers les populations locales y pratiquent la fumure organique etla mise en défens. Les tannes herbacés dont la teneur en sel est comprise entre 2 et 4 mmhos sont peu aménagés à cause de leur forte teneur en sel. Les tannes nues qui correspondent à Dagana aux superficies abandonnées, se caractérisent par une salinisation supérieure à 4 mmhos sont difficilement aménageables à cause de leurs acidités (ADRAO,2007). La teneur en sel du sol, en fonction d’un suivi irrégulier, détermine le choix et la possibilité de son aménagement.

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Table des matières

Introduction
Bilan et synthèse des travaux antérieurs
Problématique
Méthodologie
Première partie : Présentation du milieu
Chapitre I : cadre physique
I.1 Géologie et relief
I.1.1 La géologie
I.1.2 Le relief
I.2 Le climat
I.2.1 Les facteurs généraux
I.2.2 Les éléments du climat
I.2.2.1 Le vent
I.2.2.2 La pluviométrie
I.2.2.3 La température
I.2.2.4 L’humidité relative
I.2.2.5 L’évaporation
I.2.2.6 L’insolation
I.3 Les ressources hydriques
I.3.1 Les eaux souterraines
I.3.2 Les eaux de surface
I.4 Les sols de la boucle de Dagana
I.5 La végétation
I.6 La faune
Chapitre II : cadre humain
II.1 Evolution de l’espace
II.1.1 Historique de peuplement
II.1.2 La situation actuelle
II.2.1 Structure de la population
II.2.2 Répartition de la population
II.2.3 Dynamique de la population
Chapitre III : cadre économique
III.1 L’agriculture
III.2 L’élevage
III.3 La pêche
III.4 Le commerce
III.5 Le transport informel
Conclusion
Deuxième partie : Manifestation de la salinisation
Chapitre I : Facteurs de la salinisation
I.1 Facteurs naturels de la salinisation
I.1.1 L’évolution pédologique
I.1.2 L’ampleur de la température
I.1.3 L’effet du vent
I.2. Facteurs anthropiques
Chapitre II : Manifestations de la salinisation
II.1 Sur le sol
II.2 Sur les activités rizicoles
II.3 Sur la production maraichère
Chapitre III : Impacts de la salinisation
III.1 Impacts écologiques
III.1.1 Sur les eaux
III.1.2 Sur le sol
III.1.3 Sur les végétations
III.2 Impacts socio-économiques
III.2.1 Sur les activités agricoles
III.2.2 Sur l’élevage
Troisième partie : Impacts des stratégies de lutte
Chapitre I : Les acteurs de la lutte
I.1 Les populations locales
I.2 Les structures officielles
Chapitre II : Stratégies de lutte
II.1 Méthodes traditionnelles
II.1.1 La réalisation des haies vives
II.1.2 Les digues anti-sel
II.1.3 Le paillage
II.2 Les méthodes modernes
II.2.1 L’amendement des sols
II.2.2 La fertilisation minérale
II.3.1 Le dessalement
II.3.2 Le dessalement superficiel
II.3.3 Le dessalement souterrain
II.3.3 La pratique de la riziculture
Chapitre III : Les limites des stratégies de lutte
III.1 L’état physico-chimique
III.2 Le problème de suivi
III.3 Le manque de maitrise des techniques de lutte
Conclusion générale

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