Les risques infectieux professionnels
Le risque infectieux est présent dans tous actes de soin et d’entretien réalisés par le personnel hospitalier, plus particulièrement les infirmiers et aide-soignants. Les infections peuvent se propager, par exemple, à travers des aiguilles de seringues ou des blessures provoquées par d’autres outils médicaux tranchants. Le risque de transmission d’agents infectieux concerne l’ensemble des germes véhiculés par le sang ou les liquides biologiques du patient. Ces accidents fréquents touchent particulièrement le personnel de santé lors de la réalisation de soins plus ou moins invasifs mettant en jeu différents liquides biologiques (sang en premier lieu, mais aussi liquides céphalorachidiens, gastrique ou pleural). Les agents pathogènes quels qu’ils soient (bactéries, virus, parasites, champignons), sont susceptibles de se transmettre de cette façon au personnel soignant et il convient d’être absolument vigilant dans tous les cas, car une sérologie positive peut être méconnue des patients eux mêmes. Le risque infectieux peut aussi survenir, plus rarement, par contact direct avec des personnes atteintes de maladies infectieuses, en particulier pulmonaires, ORL ou cutanées ou lors des soins de nursing (selles et urine de la toilette intime …), ou lors d’agressions physiques de malades agités (morsures, griffures) [12].
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
On estime que 40 millions de personnes sont contaminées par le VIH dans le monde et c’est en Afrique que la situation est la plus grave. En milieu de travail ordinaire, le risque de transmission est limité aux cas de piqûres ou coupures accidentelles avec du matériel souillé (par exemple : agents de nettoyage et d’entretien ramassant des seringues abandonnées). En milieu de soins, le risque de transmission après une exposition percutanée à du sang contaminé par le VIH est estimé à 0,32 %. En d’autres termes, sur 312 piqûres potentiellement contaminantes, une seule entraînera effectivement une infection par le VIH. Ces risques très faibles peuvent devenir importants si l’exposition est massive ou si la charge virale de la personne source est élevée. Ils demeurent néanmoins très inférieurs à ceux présentés par d’autres virus, notamment celui de l’hépatite C (entre 2 et 3 %) ou de l’hépatite B (autour de 30 %) [5]. La plupart des accidents contaminants sont en rapport avec des piqûres profondes avec inoculation de sang issu d’aiguilles creuses au contact de patients à virémie importante. Les accidents survenant pendant les gestes de soins ou de prélèvement comptent environ pour 40%, et ceux survenant une fois le geste effectué pour 44 à 60% [20]. A l’échelle mondiale, 286 cas d’infection à VIH d’origines professionnelles ont été cumulés en fin 2007. Le nombre de cas le plus important a été observé dans les zones à haut risque. Dans le monde, les professionnels de santé le plus souvent contaminés par le VIH sont les infirmières et les personnels de laboratoire (69%). Les médecins représentent 13% des cas de contaminations documentés. En France depuis 1991 on recense les contaminations professionnelles par le VIH : la France est le pays où il existe le plus grand nombre de cas documentés de contamination professionnelle par le VIH. Au 31 décembre 2005, 14 séroconversions VIH chez le personnel de santé depuis 1983 et 34 infections présumées (dans les premières années, car pas de réglementation des A.E.S. à l’époque). Les contaminations concernent une fois sur deux une infirmière. Les services où se sont produits les accidents sont : maladies infectieuses (7 cas), médecine (6 cas), réanimation (6 cas), bloc opératoire (5 cas) et laboratoire (5 cas) [22].
Les postures
L’importance et la fréquence des tâches réalisées dans des conditions posturales fatigantes et contraignantes, peuvent être des sources de plaintes ou de troubles ostéo-articulaires à type de dorsalgie, de lombalgie ou de sciatique, etc. Les lombalgies du personnel hospitalier sont les plus fréquentes et varient selon les études françaises entre 8,7% et 62,4% [37]. Une étude marocaine a révélé que 10,1% du personnel médical et 30,9% du personnel paramédical se plaignent de douleurs lombaires [43]. Devant la fréquence de ces troubles, la formation à la manutention est à conseiller fortement.
La prévention légale
L’évaluation des risques consiste à appréhender les dangers pour la santé et la sécurité des travailleurs dans tous les aspects liés à leur activité. Il s’agit d’un travail d’analyse des modalités d’exposition des salariés à : des dangers (repérage d’un équipement, d’une substance, d’une méthode de travail susceptible de causer un dommage pour la santé) ; des facteurs de risques (conditions de travail, contraintes subies, marges de manœuvre dont disposent les salariés dans l’exercice de leur activité). L’évaluation doit être opérée pour chaque unité de travail (poste de travail, ensemble de postes aux caractéristiques communes) : régulièrement, au moins une fois par an ; lors du choix des procédés de fabrication, des équipements de travail, des substances et préparations chimiques ; à l’occasion de l’aménagement des lieux de travail ou des installations et de la définition des postes de travail ; lors de toute transformation importante des postes, consécutive à la modification de l’outillage ou de l’organisation du travail, au changement d’équipement, de cadences, de normes de productivité… Ses résultats sont obligatoirement consignés dans un document unique et donnent lieu, si nécessaire, à la mise en œuvre d’actions de prévention [33].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. LES DEFINITIONS
I.1- La définition de la santé selon l’OMS
I.2- La définition de la médecine du travail
I.3- La définition de la santé au travail
I.4- La définition de professionnel de la santé
I.5- La définition du risque
I.5.1- La définition du risque professionnel
I.5.2- la définition de l’évaluation des risques professionnels
II. LES RISQUES PROFESSIONNELS DANS LES HOPITAUX
II.1. Les risques biologiques
I.1.1. La définition
I.1.2. Les modes de contaminations
I.1.3. Les risques infectieux professionnels
I.1.3.1. Les principales infections bactériennes
I.1.3.2. Les principales infections virales
I.1.3.3. Les infections parasitaires
II.2. Les accidents avec exposition au sang
II.3. Les dermatoses
II.4. Les risques chimiques
II.5. Les risques physiques
II.5.1. Les rayonnements ionisants
II.5.2. Les postures
II.5.3. L’éclairage
II.5.4. Les bruits
II.5.5. Le milieu hyperbare
II.5.6. Les brulures thermiques
II.5.7. Les odeurs
II.6. Les risques ergonomiques
II.7. Les risques psychosociaux
II.8. Les accidents de travail
III. LA PREVENTION DES RISQUES EN MILIEU HOSPITALIER
III.1. La prévention légale
III.2. La prévention technique
III.2.1. La prévention collective
III.2.2. La prévention individuelle
III.3. La prévention médicale
III.3.1. La vaccination du personnel
III.3.2. L’information et la formation du personnel
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
BUT ET OBJECTIFS
Objectif général
Objectifs spécifiques
IV. METHODES ET MATERIELS
IV.1. LE CADRE D’ETUDE
IV.1.1. La république de Djibouti (situation géographique)
IV.1.2. Le climat
IV.1.3. La démographie
IV.1.4. L’hôpital général Peltier
IV.2. LE TYPE ET PERIODE D’ETUDE
IV.3. LA POPULATION ETUDIEE
IV.4. LE DEROULEMENT DE L’ENQUETE
IV.5. L’ANALYSE ET EXPLOITATION DES DONNEES
IV.6. LES DIFFICULTES RENCONTREES
V. RESUTATS
V.1. LES RESULTATS DESCRIPTIFS
V.1.1. Les données socio-démographiques
V.1.2. La situation professionnelle
V.1.3. Les risques biologiques
V.1.3.1. La connaissance des risques biologiques par le personnel
V.1.3.2. Les risques biologiques proprement dit
V.1.3.3. La répartition du personnel selon leur statut vaccinal
V.1.3.4. La répartition du personnel selon la connaissance des consignes d’hygiènes et de sécurité
V.1.3.5 Les accidents avec exposition au sang
V.1.4. Les risques physiques
V.1.4.1. Le risque lié aux RI
V.1.4.2. Le risque lié aux postures
V.1.4.3. Le risque lié aux bruits
V.1.4.4. Le risque lié à l’éclairage
V.1.4.5. Le risque lié aux ambiances thermiques
V.1.5. les risques chimiques
V.1.6. Les risques psychosociaux
V.1.6.1. Une situation dangereuse ou d’insécurité dans le cadre du travail
V.1.6.2. La relation entre le travail et la santé du personnel
V.1.6.3. Le travail et le stress
V.1.6.4. Le travail et la fatigue ou épuisement
V.1.6.5. Le travail et l’agression
V.1.6.6. La motivation au travail
V.1.7. L’hygiène de vie
V.1.7.1 Le tabac et le travail
V.1.7.2 L’alcool et le travail
V.1.7.3 Le sport et le travail
V.1.7.4 La prise des somnifères et d’autres médicaments
V.2. LES RESULTATS ANALYTIQUES
V.2.1. Le croisement des risques biologiques
V.2.1.1. L’information sur les risques biologiques
V.2.1.2. La manipulations des produits biologiques
V.2.1.3. Les ré-capuchonnages des aiguilles usagées
V.2.1.4. Les victimes d’AES
V.2.1.5. La connaissance de la procédure en cas d’AES
V.2.2. Le croisement des risques physiques.
V.2.2.1. La posture
V.2.2.2. Les TMS
V.2.2.3. Les RI
V.2.2.4. Les bruits
V.2.2.5. L’éclairage
V.2.2.6. La température
V.2.3. Le croisement des risques psychosociaux
V.2.3.1. Les victimes d’agression
V.2.3.2. Le stress et le travail
V.2.3.3. La fatigue et le travail
V.2.3.4. L’état de santé et le travail
V.2.3.5. Le désir de changer de service
V.2.3.6. Le désir de quitter l’organisme employeur
V.2.4. Le croisement des risques chimiques
V.2.4.1. Le contact avec les produits chimiques
V.2.4.2. L’exposition à des produits chimiques
DISCUSION
CONCLUSION
RECOMMENDATION
BIOLOGRAPHIE
ANNEXES
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