Les ressources en eaux de surface constituent une richesse capitale du pays. Mais l’eau reste une ressource limitée et vulnérable qui est indispensable à la vie, au développement et à l’environnement. Sa protection et sa bonne gestion sont donc une nécessité. L’augmentation démographique en zone littorale s’accompagne d’un développement des activités agricoles, économiques, touristiques et urbaines. Le plus souvent, ces activités se développent dans les zones pourvues des ressources hydriques, ce qui se traduit par un besoin en eau croissant.
Face à l’augmentation sans cesse des besoins par rapport à des ressources mobilisées relativement limitées, à la pollution de ces ressources, qu’elles soient superficielles ou souterraines, l’Algérie, comme tout les autres pays du monde, est contrainte à mener une politique de l’eau. Une prise de conscience est actuellement traduite la mise en œuvre d’un ambitieux programme de projets de réalisation de barrages–réservoirs et de transferts à court, moyen et long termes.
Par sa situation au niveau de l’extrême Nord Est du pays et faisant partie de l’une des zones les plus arrosées de l’Algérie (700 – 1600 mm/an), le massif de Collo, jouit d’un potentiel hydraulique superficiel très important (Oued Guebli à l’Est, oueds Tamanart et Damous au centre et Oued Zhor à l’Ouest) qui malheureusement ne profite toujours pas aux populations, notamment celles des dairates de Zitouna et Ouled Attia. Les différentes agglomérations souffrent d’un manque d’eau potable du aux ressources mobilisées très limitées (sources, puis domestiques et forages).
Les cycles de sécheresse, devenus très récurrents et parfois prolongée, ont provoqué le tarissement de certaines sources et un rabattement sensible des aquifères. Ce qui impose le recours à la mobilisation des ressources superficielles par la construction de barrages et réservoirs pour garantir sa disponibilité dans le cadre d’un programme de développement durable.
Situation géographique et administrative de la zone d’étude
La zone d’étude est située au Nord-Est de l’Algérie, dans la partie Ouest de la wilaya de Skikda à la limite de la wilaya de Jijel. Administrativement, elle dépend de la daïra d’Ouled Attia (Bounoghra) et principalement de la commune de Oued Zhor. Elle est limitée au Nord par les communes de Khenak Mayoun et Ouled Attia, au Sud par celles de Ain Kechra et Ouldja Boulbellout, à l’Est par la commune de Bni Zid et enfin par la commune d’El-Milia et la mer Méditerranée à l’Ouest (Fig. 1).
Le bassin versant de l’oued Zhor est situé dans l’Atlas tellien dans le massif de la petite Kabylie. Il fait partie des Côtiers Constantinois Centre (code ANRH : 0306). Ce bassin est défini entre les longitudes 6°18’ et 6°26’E et les latitudes 36°53’ et 36°60’N. L’oued Zhor drainant un bassin versant de 96 Km2 , est limité, au Nord, par une série de Koudiets allant de Hdjar Miz (1032 m) à El Mkatel (821 m) ; au Sud par Koudiat Bou el Kikab (462 m) et Sra Di el Khemis (807 m). Les limites Est et Ouest du bassin sont définies par DJ. El Goufi (1181 m) et par des koudiats le long de l’axe Ras Kfayoun-El Aouinet-Es Sandjak (545-681-741 m, respectivement). Long de 17 Km, il prend sa source au Djebel El Goufi (1183 m) sous le nom de l’oued Ktounan. Tout au long de son parcours, jusqu’à son embouchure dans la mer Méditerranée, il reçoit beaucoup d’affluents et prend successivement le nom de l’oued Habaiche, l’oued el Kébir et enfin l’oued Zhor (Fig. 2).
Le bassin compte environ 5 000 habitants répartis sur cinq communes (essentiellement,Oued Zhor, Khenak Mayoune, ouled Attia et à un degré moindre, Bni Zid et Zitouna). La densité de la population, peu élevée pour l’ensemble du bassin versant, est de l’ordre de 52 habitants par km2 (TECSULT, 2006). Au niveau de l’Oued Zhor, l’alimentation en eau potable est assurée par les eaux souterraines, forages et sources (NEE-SPA, 2012).
Caractéristiques du bassin versant de l’oued Zhor
Le bassin versant est le siège de la transformation des pluies en débits dans les oueds et réagit en fonction des précipitations qu’il reçoit. Le comportement hydrologique des oueds dépend des caractéristiques du bassin (forme, relief, réseau de drainage, nature des sols et couverture végétale, etc.). Pour mieux le comprendre, il est impératif de connaître ces différents paramètres. Pour le bassin de l’oued Zhor, ils sont déterminés sur un fond topographique au 1/25000 défini par l’assemblage des cartes suivantes : Collo 1-2, Collo 5-6, Oued Zhor 3-4 et Oued Zhor 7-8. Tout au long de cette partie les mesures de longueur et de surface ont été effectuées à l’aide d’un curvimètre et du papier quadrillé. L’évaluation des facteurs déterminants de l’écoulement superficiel est donnée dans ce qui suit.
Caractéristiques de forme et du relief
La forme et le relief caractérisant le bassin versant influence de façon directe la forme de l’hydrogramme de crue à l’exutoire. Les indices de forme et de relief sont déterminés à partir des données géométriques du bassin notamment la superficie, le périmètre, les longueurs, les largeurs et des indices de pentes, respectivement.
Caractéristiques hydroclimatologiques
Toute étude hydrologique passe principalement par un traitement détaillé des mesures hydroclimatiques permettant d’établir le bilan hydrique et par conséquent de comprendre les mécanismes d’alimentation et de circulation des eaux de surface et souterraines. Dans le but de compléter l’étude du complexe physique du bassin versant de l’oued Zhor, la connaissance des facteurs hydroclimatiques et, par conséquent les processus hydrologiques dans ce bassin, s’impose. Elle permet de mettre à jour les facteurs les plus importants qui régissent le climat et enfin d’établir le bilan d’eau.
L’établissement d’un bilan hydrique nécessaire pour le fonctionnement d’un système hydraulique de surface, implique la connaissance des paramètres suivants: la précipitation, l’évaporation, l’infiltration et le ruissellement qui conditionnent ce bilan. Cette étude climatique débouchera sur un calcul du bilan en exploitant les données météorologiques disponibles et en utilisant la méthode adaptée à la région.
Pour atteindre les objectifs de ce partie un effort considérable a été fourni notamment dans la collecte des données sur les précipitations (journalières, mensuelles, et annuelles), la température, l’humidité, le vent, au niveau de l’Agence Nationale des Ressources Hydrauliques (A.N.R.H) de Constantine et l’Agence Nationale des Barrages et Transferts (Bni Zid). Sur le plan climatique, la région d’Oued Zhor, étant une zone côtière, est caractérisée par un climat méditerranéen avec une saison sèche et chaude coïncidant avec la saison estivale, et une saison froide et pluvieuse, c’est la saison hivernale.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE PRÉSENTATION DU CADRE GÉNÉRALE DE LA ZONE D’ÉTUDE
1. Situation géographique et administrative de la zone d’étude
2. Caractéristiques du bassin versant de l’oued Zhor
2.1. Caractéristiques de forme et du relief
2.2. Caractéristiques hydroclimatologiques
2.2.1. Pluviométrie
b- Variabilité spatiale et temporelles des pluies
d- Fréquence de pluies annuelles
2.2.2. Température
2.2.3. Bilan hydrique
a- Évapotranspiration
b-Ruissellement
c- Infiltration et stockage dans les dépressions
2.2.4. Autre facteurs hydroclimatologiques
2.3. Géologique du bassin versant
a- Le Socle Kabyle
b- L’Oligo-Miocène Kabyle (OMK) et les Olistostromes
c – Les formations post-nappes
d-Géologie du site du barrage (BG, 2008)
2.4. Couverture végétale et occupation du sol
3. Ressources en eau-Oued Zhor
3.1. Ressources souterraines
3.2. Ressources superficielles
4. Conclusion
DEUXIEME PARTIE ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’UN BARRAGE SUR L’OUED ZHOR
1. Localisation et accès au site
2. Topographie du site- Caractéristiques physiques de la retenue d’eau
3. Détermination de la capacité utile du barrage
3.1. Acquisition des données : analyse et critique
3.2. Estimation des apports en eau annuels et mensuels de l’oued Zhor
3.3. Besoins en eau dans la zone d’étude
3.4. Calcul de la capacité utile de la retenue projetée
3.5. Accumulation des sédiments dans la retenue – Calcul de la durée de vie de l’ouvrage
4. Calcul du niveau des plus hautes eaux – Laminage des crues
4.1 Introduction
4.2. Traitement des données collectées et analyse statistique descriptive
4.3. Évaluation des crues rares dans le bassin de l’oued Boussieba
4.4. Tests d’adéquations des ajustements
4.5. Choix du modèle probabiliste pour l’estimation des événements rares
4.6. Crues de projet de l’oued Zhor au site du barrage projeté
4.7. Choix d’une crue de projet – Risque hydrologique
4.8. Détermination des hydrogrammes de crue – Méthode de Sokolovsky
4.9. Caractéristiques de l’hydrogramme de Sokolovsky
4.10. Hydrogramme synthétique de Sokolovsky
4.11. Laminage des crues
4.11.1. Introduction
4.11.2. Laminage de crue par réservoir – Méthode de Puls
4.11.3. Laminage des crues exceptionnelles de l’oued Zhor
a-Construction des courbes du laminage
b- Laminage de la crue déca-millennale par la méthode de Puls
5. Estimation de la revanche
CONCLUSION GÉNÉRALE
LISTE DES RÉFÉRENCES
ANNEXES