Evaluation des neufs premiers mois de consultation en rhumatologie

La Rhumatologie est une spécialité médicale qui se consacre au diagnostic, au traitement et au suivi des pathologies de l’appareil locomoteur (maladies des os, des articulations, des muscles, des tendons et des ligaments). Elle s’occupe de l’ensemble des rhumatismes inflammatoires et dégénératifs, des maladies autoimmunes qui débutent le plus souvent par une atteinte des articulations souvent associée à celle des autres organes tels que la peau, le cœur, les reins, les poumons. La Rhumatologie peut prendre aussi en charge certaines affections neurologiques périphériques comme la névralgie cervico-brachiale et la sciatique.

En Afrique, contrairement à l’idée qui a longtemps prévalu de la rareté de la plupart des affections rhumatismales, il est maintenant bien admis que la totalité des maladies, que connaissent les rhumatologues occidentaux, est présente sur notre continent [1]. Les raisons qui expliquent cette sous-estimation étaient la méconnaissance de ces affections par les praticiens exerçant à l’époque, plus préoccupés par les maladies infectieuses que par ces affections requérants souvent de moyens diagnostiques sophistiqués. Au Sénégal, l’intérêt porté à la rhumatologie est de plus en plus croissante .

Le maitre symptôme des affections rhumatismales est la douleur. De nombreux patients viennent consulter pour des douleurs le plus souvent chroniques responsables de souffrance physique et morale, entrainant ainsi une altération de la qualité de vie des patients. L’hôpital Dalal Jamm, hôpital de niveau 3 de la banlieue dakaroise est une nouvelle structure venant renforcer le dispositif de prise en charge des patients. Ainsi, le service d’accueil et des consultations externes regroupe plusieurs spécialités notamment la Rhumatologie.

HISTORIQUE

Historique de la création de l’hôpital Dalal Jamm

Le centre hospitalier national Dalal Jamm (CHNDJ) est situé à la périphérie de la ville de Dakar, dans le département de Guédiawaye, dans la commune d’arrondissement de Golf Sud. Créé en 2011, il est construit sur un terrain de 10 hectares avec un bâtiment principal bâti sur une surface de 26 750 m2 . Il s’agit d’un hôpital universitaire ayant une capacité d’accueil actuelle de 300 lits pouvant atteindre 500 lits. Le CHNDJ a pour principale mission de permettre aux citoyens quelque soient son pouvoir d’achat et son niveau de vie, d’accéder à des soins de qualité et de créer un environnement de travail propice à la recherche et à l’enseignement.

Démographie

Le recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage, fait état d’une population résidente de 15 256 346 individus au Sénégal en 2017 [2]. Elle est inégalement répartie sur une superficie totale de 196 712 km2 avec une densité nationale de 78 habitants au km2. Outre son inégale répartition, le dépeuplement des campagnes au profit des villes, la population sénégalaise se caractérise par sa jeunesse : les estimations del’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie du Sénégal montrent qu’en 2017, les moins de 50 ans représentaient 47,33% et les plus de 65 ans 3,61%. A l’heure actuelle, le pourcentage de femmes en âge de procréer (15-49 ans) est estimé à 48,01% et celui des enfants de moins de 5 ans à 16,42% [2]. La population sénégalaise a augmenté au fil des années. Cette expansiondémographique est principalement due à l’accroissement naturel de la population (2,98% en 2017) qui résulte à la fois du recul de la mortalité (7,3 pour 1000 en 2017) et d’une forte natalité (37,1 pour 1000 en 2017). En effet, l’indice synthétique de fécondité, estimé à 5,3 enfants par femme, est beaucoup plus élevé en milieu rural (6,4 enfants par femme) qu’en milieu urbain (4,1 enfants par femme) [2].

Au niveau de la région de Dakar, la population totale, en 2017, est estimée à 3.529.300 habitants [2]. Elle était de 3.137.196 en 2013 [4]. Cette région compte quatre départements que sont Dakar, Pikine, Rufisque et Guédiawaye. La population de la région est inégalement répartie entre les différents départements. En effet, les départements de Pikine et Dakar sont les plus peuplés. Ceux de Rufisque et Guédiawaye sont les moins peuplés avec pour ce dernier une population de 370.860 habitants dont 183.823 hommes et 187.038 femmes [2], une densité de la population largement supérieure à la moyenne nationale (25.000 habitants au km2) sachant que la valeur de l’indicateur pour le niveau national est de 69 habitants au km2 [5]. Concernant la pyramide des âges de la région de Dakar, elle est caractérisée par une base large et un sommet qui se rétrécit, ce qui révèle une population jeune. La pyramide des âges du département de Guédiawaye à la même tendance que celle de la région de Dakar [4]. A Guédiawaye avec un rapport global de masculinité de 98 hommes pour 100 femmes, la supériorité numérique des hommes sur les femmes n’est enregistrée qu’aux âges les plus jeunes 0-9 ans et ceux compris entre 30-44ans [4].

PYRAMIDE SANITAIRE DU SENEGAL 

Le système de santé du Sénégal se présente sous forme d’une pyramide de trois niveaux : central constitué par le ministère de la santé, intermédiaire constitué par les régions médicales, périphérique appelé district sanitaire [3].
-Niveau central : ministère de la santé
Le niveau central regroupe outre le cabinet du ministre, le secrétariat général, des directions et des services rattachés.
-Niveau intermédiaire : la région médicale.

Le Sénégal compte 14 régions médicales. La région médicale dont l’aire d’intervention correspond à celle de la région administrative, assure la coordination, la supervision, l’inspection et le contrôle des structures sanitaires publiques et privées de la région. Elle organise la collaboration technique entre les structures régionales de santé et les assiste dans leur tâche d’administration, de gestion et de planification.

-niveau périphérique : district sanitaire
Le Sénégal compte 69 districts sanitaires qui constituent une subdivision sanitaire proche des populations. Le district sanitaire est l’unité opérationnelle la plus périphérique de la pyramide sanitaire. Il s’y applique la médecine dans son aspect quadridimensionnel : curatif, préventif, social et éducatif. Le district sanitaire est constitué d’un ou de plusieurs centres de santé et englobe un réseau de postes de santé eux-mêmes supervisant les cases de santé et les maternités rurales.

EPIDEMIOLOGIE DES AFFECTIONS RHUMATISMALES 

Dans la communauté européenne, la prévalence des maladies rhumatismales est estimée à 15 à 20% de la population. En France, les maladies rhumatismales justifient 15% des actes médicaux [6]. Le niveau de connaissance de ces maladies a connu des progrès considérables au cours des dernières années, notamment au cours de la décennie mondiale des os [7]. Aux Etats Unis, 15 % de la population présentaient des affections rhumatismales en 1995. Et on estime qu’en 2020, l’incidence des affections rhumatismales atteindra 18,2% [8]. Néanmoins, l’estimation de la charge que représentent les pathologies rhumatismales pour la société n’est pas précise jusqu’à nos jours dans plusieurs pays [7]. La décennie 2000-2010, consacrée par l’OMS aux maladies des os et des articulations, représentait un effort international pour la lutte contre les maladies rhumatismales. Son premier objectif était l’amélioration des connaissances des praticiens sur ces maladies et leurs conséquences. C’est ainsi que le profil épidémiologique de ces maladies, leurs conséquences en termes de morbidité individuelle et d’impact socio-économique sont de mieux en mieux connus à travers le monde, même si le chemin à parcourir est encore assez long dans plusieurs pays [9]. Les enquêtes épidémiologiques dans la population générale consacrées aux rhumatismes restent rares en Afrique noire. Les premiers travaux avaient suggéré que les maladies rhumatismales étaient rares chez les Africains et qu’elles étaient plus fréquentes en milieux urbains qu’en milieux ruraux [1]. En Côte d’Ivoire, les affections rhumatismales évaluées au début de la décennie 1990 représentaient 6,8% de l’ensemble des consultations de médecine. Elles étaient dominées par la pathologie mécanique dégénérative estimée à 72,5% [10]. Au cours de la décennie 2000-2010, l’OMS et l’ILAR (International League of Associations for Rheumatology) avaient lancé les études COPCORD qui avaient permis de mieux connaître l’épidémiologie des affections rhumatismales en Asie, en Océanie, en Amérique latine et en Afrique. C’est le cas de l’Australie (33-34%), du Bengladesh (24,9-27,9%), de Cuba (58%), de la Chine (5,6-35%), de l’Indonésie (5,1-23,3%), de l’inde (18,2%), de l’Iran (41,9%),, de la Malaisie (21,1%), du Pakistan (14,8%), des Philippines (14,5%), de la Thaïlande(17,6%), de l’Egypte (16,7%), du Chili (43%), du Brésil (7%) et du Mexique (17%) [11- 23]. Au Sénégal, plusieurs études sur les affections rhumatismales ont été menées en milieu hospitalier. Il s’agissait d’études portant sur les principales pathologies rencontrées. C est le cas par exemple d’une étude portant sur 141 patients parmi lesquels on retrouvait 94% de cas de SPA primitif et 6% de cas de SPA secondaire [91].

RAPPEL SUR LES PATHOLOGIES RHUMATISMALES LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES

Arthropathies Mécaniques 

Arthrose
L’arthrose est une chondropathie dégénérative. Elle est la plus fréquente des affections rhumatismales. L’OMS et les sociétés savantes internationales, notamment l’American Academy of Orthopaedic Surgeons, se sont accordées dès 1994 sur une définition commune : « l’arthrose est la résultante de phénomènes mécaniques et biologiques qui déstabilisent l’équilibre entre la synthèse et la dégradation du cartilage et de l’os sous-chondral. L’arthrose touche tous les tissus de l’articulation diarthrodiale et se manifeste par des modifications morphologiques, biochimiques, moléculaires et biomécaniques des cellules de la matrice cartilagineuse conduisant à un ramollissement, une fissuration, une ulcération et une perte du cartilage articulaire, une sclérose de l’os sous-chondral avec production d’ostéophytes et de kystes sous-chondraux ». En France, sa prévalence générale relevée par des dépistages radiologiques systématiques est de 52 % des adultes pour une seule localisation. Dans les tranches d’âge les plus élevées, cette prévalence atteint 85 %. Dans la tranche d’âge 65-75 ans, chez les femmes, l’arthrose du rachis lombaire est présente dans 64 % des cas, celle de la main (interphalangiennes distales) 76 %, du genou 35 %, de la hanche 10 % [24]. Aux États-Unis, la prévalence radiologique de l’arthrose (en incluant les formes minimes à sévères) est estimée à 29,9 % aux mains, 20,66 % aux pieds, 3,8 % aux genoux, et 1,3 % aux hanches [25]. En Afrique du Nord, au Maroc, la prévalence de l’arthrose est de 47,8% [26].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I-HISTORIQUE
I- 1) Historique de la création de l’hôpital Dalal Jamm
I-2) Démographie
II- PYRAMIDE SANITAIRE DU SENEGAL
III- EPIDEMIOLOGIE DES AFFECTIONS RHUMATISMALES
IV- RAPPEL SUR LES PATHOLOGIES RHUMATISMALES LES PLUS FREQUEMMENT RENCONTREES
VI-1) Arthropathies Mécaniques
IV-2) Affections Abarticulaires
IV-3) Affections Microcristallines
IV-4) Osteopathies fragilisantes
IV-5) Rhumatisme post infectieux
IV-6) Affections systemiques
DEUXIEME PARTIE
MATERIELS ET METHODE
I-CADRE D’ETUDE
II- TYPE ET PERIODE D’ETUDE
III-POPULATION DE L’ETUDE
III-1) Critères d’inclusion
III-2) critères de non-inclusion
III-3) taille de l’échantillon
IV- RECUEIL DES DONNEES
IV-1) instrument de collecte
IV-2) collecte des données
V- ANALYSE DES DONNEES
VI- CONSIDERATIONS ETHIQUES
RESULTATS
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES

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