Flore et vรฉgรฉtation
Vรฉgรฉtation Ce massif fait partie du domaine du centre, sous domaine du centre moyen et รฉtage des pentes occidentales (Humbert, 1955). La rรฉgion appartient ร la zone รฉcofloristique occidentale de moyenne altitude (FARAMALALA et RAJERIARISON 1999), la vรฉgรฉtation climacique est une forรชt sclรฉrophylle de la sรฉrie ร Uapaca bojeri et SARCOLAENACEAE. Plusieurs formations vรฉgรฉtales constituent ce massif : forรชt sclรฉrophylle ร Uapaca bojeri, savane arborรฉe, savane arbustive, pseudosteppe, formation rupicole et forรชt galerie (Carte 3), la formation herbeuse domine, elle couvre 40% de la surface du massif (BIRKINSHAW, 2004). Les plantations des Pinus et dโEucalyptus sont remarquables dans les zones pรฉriphรฉriques
Flore Lโendรฉmicitรฉ et la diversitรฉ des espรจces vรฉgรฉtales prรฉsentes dans la rรฉgion dโIbity, tรฉmoignent de sa richesse du point de vue floristique : 242 espรจces, rรฉparties en 161genres et 64 familles, ont รฉtรฉ recensรฉes dโaprรจs les inventaires faites par lโรฉquipe du MBG. La liste floristique des espรจces existant ร Ibity se trouve en ANNEXE III. Le taux dโendรฉmisme spรฉcifique est de 67.6%. Le site abrite 3 familles endรฉmiques, ASTEROPEIACEAE (1 espรจce), SARCOLENACEAE (5 espรจces), et KALIPHORACEAE ( 1 espรจce ) (BIRKINSHAW, 2004).
Pollinisation
ย ย Trois individus de Aloe capitata var quartzicola en floraison et en fructification ont รฉtรฉ sรฉlectionnรฉs dans chaque zone pour le suivi, une inflorescence porte au moins une cinquantaine de fleurs. Certaines caractรฉristiques florales susceptibles dโattirer les visiteurs sont prรฉsentรฉes en annexe XIII. Elles permettent de voir la frรฉquence et le type des visiteurs pendant une journรฉe dans les deux zones. Lโexamen de ces tableaux a montrรฉ que :
โบtrois visiteurs ont รฉtรฉ observรฉs : Soimanga (Souimanga nectariina), Mouche, Abeilles (Apis mellifera)
โบces visiteurs ne viennent pas aux mรชmes heures sur les fleurs (ainsi, dans la zone non brรปlรฉe, de15h ร 15h 30 les fleurs ont รฉtรฉ visitรฉes par des mouches et des abeilles et dans la zone brรปlรฉe, par le Soimanga)
โบil nโy a pas des visiteurs pendant la nuit
โบle comportement des visiteurs est diffรฉrent :
โฆLe soimanga, oiseau ร bec assez long, pointu et arquรฉ suce le nectar. Quelques fois il abรฎme les tรฉpales pour prendre ce nectar sans endommager les organes reproducteurs. Ce mouvement pourrait assurer le transport des pollens mรปrs sur le stigmates de la fleur.
โฆLโabeille se nourrit du nectar et du pollen, ses pattes piรฉtinent les pollens et la surface stigmatique de la fleur. En se dรฉplaรงant de fleur en fleur, lโabeille dรฉpose les pollens sur les stigmates dโautres pollens (Photo 10)
โฆLa mouche est un simple visiteur car elle ne consomme ni de nectar ni le pollen. (Photo 11)
La comparaison des tableaux (annexe XIII), sur la frรฉquence et le comportement des visiteurs dans les deux zones a donnรฉ les mรชmes rรฉsultats. Ainsi, dans cette รฉtude, le feu nโa aucun effet sur la pollinisation.
IMPACTS DES FEUX SUR LA BIOLOGIE DES ESPECES CIBLEES
ย ย La synthรจse des impacts du feu sur la biologie des dix espรจces ciblรฉes est prรฉsentรฉe sur le tableau 10. Lโanalyse de ce tableau a permis de mettre en รฉvidence les consรฉquences du passage du feu :
โบSur la phรฉnologie, lโeffet dรฉpend surtout de la rรฉsistance de certains organes de la plante et de la reconstitution rapide des parties aรฉriennes brรปlรฉes. Ainsi, cinq groupes dโespรจces ont pu รชtre distinguรฉs :
โฆ groupe A : la floraison et la fructification sont interrompues par le feu ( Vernonia polygala, Dialypetalum compactum, Pentachlaena latifolia Protorhus ibityensis ),
โฆ groupe B : la floraison et la fructification ont eu lieu mais la pรฉriode de floraison est plus courte (Dioscorea hexagona),
โฆ groupe C : la floraison et la fructification ont eu lieu mais la pรฉriode de floraison est prรฉcoce (Pachypodium brevicaule ),
โฆ groupe D : la floraison et la fructification ont eu lieu mais la pรฉriode de la floraison est tardive (Aloe capitata var quartzicola, Philgamia glabrifolia, Leptolaena bojeriana),
โฆ groupe E : il nโy a pas de relation รฉtroite entre le feu et la floraison (Uapaca bojeri).
โบ sur la pollinisation, six mois aprรจs le passage du feu, aucun effet sur la pollinisation des espรจces Aloe capitata var quartzicola et Pachypodium brevicaule nโa รฉtรฉ observรฉ. Il nโagit pas sur la frรฉquence des visiteurs ou pollinisateurs.
โบ sur la germination : celle-ci a รฉtรฉ meilleure pour Vernonia polygala, Pachypodium brevicaule et Philgamia glabrifolia dans la zone non brรปlรฉe et pour Uapaca bojeri dans la zone brรปlรฉe. Pour les espรจces (Dialypetalum compactum, Leptolaena bojeriana, Protorhus ibityensis, Pentachlaena latifolia, Dioscorea hexagona, Aloe capitata var quartzicola) aucune graine nโa germรฉe ni dans la zone non brรปlรฉe ni dans la zone brรปlรฉe.
โบ Sur la croissance : elle est trรจs significative six mois aprรจs le passage du feu pour les Microphanรฉrophytes et Nanophanรฉrophytes (Vernonia polygala, Dialypetalum compactum, Leptolaena bojeriana, Protorhus ibityensis, Pentachlaena latifolia, Philgamia glabrifolia,), et neuf mois aprรจs le brรปlis pour Pachypodium brevicaule. Lโaction du feu entraรฎne la modification du rythme de la croissance en provoquant un certain arrรชt durant la saison pluvieuse de lโespรจce Chamรฉphyte succulente Aloe capitata var quartzicola. Ainsi, ce type de feu est favorable ร la croissance de neuf espรจces cibles ( Dioscorea hexagona, Vernonia polygala, Dialypetalum compactum, Leptolaena bojeriana, Prororhus ibityensis, Pentachlaena latifolia, Philgamia glabrifolia ) durant la saison pluvieuse, aprรจs le feu, et entraรฎne une certaine modification de la croissance de Aloe capitata var quartzicola.
โบ sur la mortalitรฉ, pour toutes les espรจces ciblรฉes, le feu nโa aucun effet sur leur survie, mais la stratรฉgie de leur rรฉsistance au passage du feu est diffรฉrente :
โฆ la rรฉgรฉnรฉration par rejet pour les espรจces ligneuses (Vernonia polygala, Dialypetalum compactum Leptolaena bojeriana, Pentachlaena latifolia, Protorhus ibityensis, Uapaca bojeri).
โฆ Lโรฉpaississement de lโรฉcorce pour Uapaca bojeri,
โฆ la crassulescence des feuilles pour Aloe capitata var quartzicola,
โฆ la pachycaulie des tiges de Pachypodium brevicaule,
โฆ la prรฉsence de tubercules des organes souterrains de Dioscorea hexagona.
Lโimpact du feu sur la germination
ย ย Dans son habitat naturel, la levรฉe de dormance de Uapaca bojeri semble รชtre dรฉclenchรฉe par le feu. De nombreux auteurs ont confirmรฉ que les levรฉes issues du feu tardif et du feu prรฉcoce sont beaucoup plus nombreuses que celles du tรฉmoin ร cause de la chaleur et de la fumรฉe (BROWN, 1993 : BAXTER et al, 1994 ; BALDWIN et al, 1994 ; PIERCE et al, 1995 ; DIXON et al, 1995 ; ROCHE et al, 1997 ; 1998 ; KEITH, 1997). En effet, la chaleur agit au niveau de la fissuration du tรฉgument de la graine. Pour Vernonia polygala, Philgamia glabrifolia, le feu presnte un impact nรฉgatif ; selon LAMONT et al en 1993, le feu peut avoir un effet nรฉfaste sur la levรฉe par destruction des graines, รฉpuisement du sol ou exposition des jeunes plantes aux herbivores.
IMPACTS DU FEU SUR LE SOL
ย ย Dans la zone brรปlรฉe, la modification de la composition chimique est peu importante dans nos rรฉsultats, celle-ci est en relation avec la pรฉriode de prรฉlรจvement des sols. Les prรฉlรจvements effectuรฉs par TRABAUD (1983), GRANIER (1967) et RAKOTOARIMANANA (2002) trente jours aprรจs la mise ร feu montrent lโenrichissement du sol en substances nutritives, ces รฉlรฉments minรฉraux sont concentrรฉs en grande partie dans les cendres, et leur incorporation et accumulation dans le sol modifient la composition chimique. Ainsi ร court terme, le feu peut avoir des effets positifs sur la concentration des รฉlรฉments chimiques dans le sol BOERNER 1982, CHRISTENSEN 1973 ; 1977. Mais dans cette รฉtude, le prรฉlรจvement a รฉtรฉ effectuรฉ quatre mois aprรจs le passage du feu. Selon TRABAUD (1994) et RAVAOARINIVO (1998) la majeure partie des substances nutritives sont dรฉjร ร ce moment absorbรฉes par les systรจmes racinaires des plantes. Par consรฉquent, les teneurs en substances nutritives sont plus faibles. Combinรฉs ร lโaction de ruissellement le long de la pente et de la forte pluviositรฉ, ces รฉlรฉments sont lessivรฉs et lโappauvrissement du sol devient significatif. En plus, lโanalyse chimique a รฉtรฉ faite huit mois aprรจs le prรฉlรจvement, pendant ce temps lโactivitรฉ microbienne continue dans le sol et peut changer la composition chimique. Le rรฉsultat aurait รฉtรฉ plus prรฉcis si lโanalyse du sol a รฉtรฉ effectuรฉe dans le temps (une semaine ou au moins un mois aprรจs le prรฉlรจvement).
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
Premiรจre partie : Milieu dโรฉtude
I MILIEU D’ETUDE
I.1 Situation gรฉographique
I.2 Climat
I.3 Tempรฉrature
I.3.1 Pluviomรฉtrie
I.3.2 Diagramme ombrothermique
I.3.3 Humiditรฉ
I.3.4 Bioclimat
I.3.5 Vent
I.4 Topographie et relief
I.5 Gรฉologie
I.6 Hydrologie
II MILIEU BIOTIQUE
II.1 Flore et vรฉgรฉtation
II.1.1 Vรฉgรฉtation
II.1.2 Flore
II.2 Faune
II.3 Population et activitรฉs humaines
II.3.1 Population
II.3.2 Autres activitรฉs
II.3.3 Exploitation des ressources naturelles
Deuxiรจme partie : Matรฉriels et mรฉthodes
I MATERIELS DโETUDES
I.1 Choix des espรจces cibles
I.2 Classification, description et distribution des espรจces ciblรฉes
I.2.1 Aloe capitata var quartzicola
I.2.2 Dialypetalum compactum
I.2.3 Vernonia polygala
I.2.4 Dioscorea hexagona
I.2.5 Leptolaena bojeriana
I.2.6 Pachypodium brevicaule
I.2.7 Pentachlaena latifolia
I.2.8 Philgamia glabrifolia
I.2.9 Protorhus ibityensis
I.2.10 Uapaca bojeri
II METHODOLOGIE
II.1 Recherches bibliographiques
II.2 Choix des sites dโรฉtudes
II.3 Etude du sol
II.3.1 Etude sur terrain
II.3.2 Etude au laboratoire
II.4 Flore et vรฉgรฉtation
II.4.1 Caractรฉristiques รฉcologiques
II.4.2 Etude biologique des espรจces
II.4.2.1 Etat phรฉnologique
II.4.2.2 Pollinisation
II.4.2.3 Germination
II.4.2.4 Croissance
II.4.2.5 Mortalitรฉ
Troisiรจme partie : Rรฉsultats et interprรฉtations
I LOCALISATION ET EMPLACEMENT DES PARCELLES
II TYPES BIOLOGIQUES DES ESPECES CIBLEES
III RESULTATS DES ANALYSES DU SOL
IV BIOLOGIE DES ESPECES
IV.1 Aloe capitata var quartzicola
IV.1.1 Phรฉnologie
IV.1.2 Pollinisation
IV.1.3 Germination
IV.1.4 Croissance
IV.1.5 Mortalitรฉ
IV.2 Dialypetalum compactum
IV.2.1 Phรฉnologie
IV.2.2 Germination
IV.2.3 Croissance
IV.2.4 Mortalitรฉ
IV.3 Dioscorea hexagona
IV.3.2 Phรฉnologie
IV.3.2 Germination
IV.3.3 Croissance
IV.3.4 Mortalitรฉ
IV.4 Leptolaena bojeriana
IV.4.1 Phรฉnologie
IV.4.2 Germination
IV.4.3 Croissance
IV.4.4 Mortalitรฉ
IV.5 Pachypodium brevicaule
IV.5.1 Phรฉnologie
IV.5.2 Pollinisation
IV.5.3 Germination
IV.5.4 Croissance
IV.5.5 Mortalitรฉ
IV.6 Pentachlaena latifolia
IV.6.1 Phรฉnologie
IV.6.2 Germination
IV.6.3 Croissance
IV.6.4 Mortalitรฉ
IV.7 Philgamia glabrifolia
IV.7.1 Phรฉnologie
IV.7.2 Germination
IV.7.3 Croissance
IV.7.4 Mortalitรฉ
IV.8 Protorhus ibityensis
IV.8.1 Phรฉnologie
IV.8.2 Germination
IV.8.3 Croissance
IV.8.4 Mortalitรฉ
IV.9 Uapaca bojeri
IV.9.1 Phรฉnologie
IV.9.2 Germination
IV.9.3 Croissance
IV.9.4 Mortalitรฉ
IV.10 Vernonia polygala
IV.10.1 Phรฉnologie
IV.10.2 Germination
IV.10.3 Croissance
IV.10.4 Mortalitรฉ
V IMPACTS DES FEUX SUR LA BIOLOGIE DES ESPECES CIBLEES
Quatriรจme partie : Discussions des rรฉsultats
I CHOIX DE LโEMPLACEMENT DES PARCELLES
II IMPACT DU FEU SUR LA BIOLOGIE DES ESPECES CIBLEESย
II.1 Lโimpact du feu sur la phรฉnologie
II.2 Lโimpact du feu sur la germination
II.3 Lโimpact du feu sur la croissance
II.4 Impact du feu sur la mortalitรฉ
III IMPACT DU FEU SUR LE SOL
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Tรฉlรฉcharger le rapport complet