Evaluation des effets socio-economiques du maraichage sur la conservation de l’aire protegee

Madagascar a presque pratiqué toutes les formes de gouvernance et de gestion des ressources naturelles. De ce fait, vers la fin des années 80, l’évolution des textes juridiques de politique forestière malgache montre l’effort de passer du cycle de la répression à celle de l’incitation (Montagne et Ramamonjisoa, 2009). Au début des années 90, le gouvernement de Madagascar a élaboré le PNAE (Plan National d’Action Environnementale) et a mis en œuvre une série de Programmes Environnementaux (PE). La troisième phase de ce Programme Environnementale ou PE III met particulièrement l’accent sur les populations en tant que bénéficiaires, actrices et gestionnaires des ressources naturelles (Rabetsitonta, 2010).

A côté de l’amplification de la pauvreté dans les Pays En Développement (PED) et l’écart qui se creuse entre le Nord et le Sud, une nouvelle inquiétude a rapidement captivé l’attention de la planète entière. L’environnement, qui selon les conversationnistes peut être mieux représenté par la diversité biologique (Fisher et al, 2008), ne tiendrait pas longtemps si la tendance actuelle de sa dégradation se poursuit (Krishnan, Harris et Goodwin, 1995). Cette perte s’étale sur une large proportion du territoire renforcé par un changement climatique entraînant une érosion inquiétante où sévit une pratique agraire ou pastorale non appropriée et dégradante. Une démographie « galopante » induisant des dynamiques de défrichement et, entretenant cette déforestation et renforçant cette dégradation de l’environnement et l’érosion des sols aboutiraient à une pauvreté rurale inquiétante (Rambinizandry, 2016 : 1). Compte tenu de la situation économique très difficile que connaît le pays, aggravée par la crise économique mondiale de 2009 et par la crise politique nationale depuis 2009, la population vit de plus en plus dans une pauvreté chronique.

Les êtres humains, où qu’ils vivent, dépendent des écosystèmes pour leur bien-être. Les écosystèmes constituent une source évidente de produits de première nécessité, tels que les aliments et l’eau douce, mais ils fournissent aussi des services comme la régulation du climat et de la pluviométrie, la protection contre les inondations, la pollinisation et la décomposition des déchets organiques. La nature apporte aussi des bienfaits spirituels et récréatifs (Conservation International 2013). Les services écosystémiques par la nature assurent la vie des exploitations familiales des hommes. Ces ressources sont épuisables ; or dans le concept du Développement Durable, les générations futures devraient jouir au moins le même niveau de ressources que les générations précédentes avaient en leur temps.

Actuellement, conscients des menaces écologiques et environnementales qui s’annoncent, les organismes œuvrant pour la nature prônent la conservation à partir de la création d’alternatives pour les riverains au bord des Aires Protégées. Les projets de développement actuels vulgarisent les Activités Génératrices de Revenus (AGR) pour pérenniser la sécurité alimentaire et réduire l’extrême pauvreté ainsi pour assurer une conservation durable des ressources naturelles. De plus un large panorama de réussite a illustré l’importance de la pratique des programmes d’AGR tant pour l’environnement que pour l’amélioration des conditions d’existence des producteurs agricoles (Conservation International 2013).

METHODOLOGIE 

Problématique

Plusieurs organismes ont intégrés dans leurs axes d’intervention, la promotion d’alternatives aux activités qui usent excessivement les ressources forestières, utilisant des techniques agriculturales plus écologiques, pour améliorer les conditions de vie des ménages paysannes, et pour diminuer la déforestation. WWF a fait l’identification de cette alternative au bord de l’Onilahy avec le maraîchage comme activité de substitution au charbonnage en particulier. La culture maraîchère (CUMA) est symbolique du bas Onilahy. WWF a opté, pour la dynamisation de la filière, des dotations de capabilités sur le capital humain et sur le capital physique. Des formations techniques sur le maraîchage ont été données, suivies des approvisionnements en intrants (kits maraîchers, outillages agricoles, semences,…). Ce groupe de contrôle bénéficie d’appui technique pour le suivi et contrôle tout au long de la première année. Le maraîchage est devenu une activité génératrice de revenu pour ces familles. Cependant cette réputation de la filière ne permet pas encore à l’amélioration des moyens de subsistances des ménages. Cela est marqué par la période de soudure très dure et par l’absence d’un système de résilience apte à affaiblir la vulnérabilité. Ainsi, il semblerait que la pauvreté des paysans, la faiblesse des filières et de l’appui aux filières, soient souvent cités parmi les blocages à la réussite des alternatives (Randriamanga, 2014). En effet, manquant de différentes ressources économiques et humaines nécessaires à une intensification de la production, les paysans surexploitent les ressources naturelles à leur disposition (Messerli, 2003). La conservation de l’environnement devient ainsi un luxe qui n’est réalisable que lorsque certains acquis fondamentaux sont assurés pour les paysans (Messerli, 2003).

Investissements structurants
La conservation des zones de mégabiodiversité ne peut être garantie que par la mise en place d’investissements structurants (Ramananarivo, 2004) dans les zones à usage agricole ; ce qui permet de créer des alternatives productives et d’éviter que seul le marché constitue et régule les rapports sociaux et économiques avec les ressources naturelles (Razafiarijaona, 2007). Les investissements structurants se doivent de porter fondamentalement sur la facilitation d’accès aux droits fonciers garantissant la création d’alternatives économiques (Carret, 2002) génératrices d’actifs productifs et de valeur ajoutée, la facilitation d’accès au crédit et aux intrants et la prise de mesures financières et fiscales incitatives et dissuasives, pour alléger ou limiter progressivement les atteintes à la biodiversité ou atténuer les impacts environnementaux.

Approche par méthode d’appariement
Par définition, c’est une méthode de constitution de groupes de contrôle dans laquelle des groupes ou des individus sont appariés à ceux du groupe de traitement sur la base des caractéristiques jugées pertinentes pour le(s) résultat(s)de l’intervention. D’après Richards (2011), les approches expérimentales et quasi expérimentales, connues sous le nom de « méthodes d’appariement » consistent à effectuer des comparaisons statistiques ou non statistiques entre des groupes témoins et des groupes index. Cette méthode sera utilisée dans la présence de deux groupes dont l’un est touché par le projet et l’autre non touché mais les deux présentent des caractéristiques similaires qui seront indispensables pour les comparaisons.

Concepts de la pauvreté
Selon l’Organisation des Nations Unies (ONU, 1987 in Randrianja, 2016) la pauvreté peut être définie comme « la condition dans laquelle se trouve un être humain qui est privé de manière durable ou chronique des ressources, des moyens, des choix, de la sécurité et du pouvoir nécessaire pour jouir d’un niveau de vie suffisant et d’autres droits civils, culturels, économique, politique et sociaux ». La littérature sur la pauvreté est extrêmement abondante et se caractérise par un grand niveau d’ambiguïté (Ndamobissi et al, 2007).

La Banque Mondiale et le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) restent les deux institutions phares dans la lutte contre la pauvreté. Les deux organisations s’accordent sur les causes de la pauvreté mais ont cependant des divergences quant à la définition de celle-ci et de son quantification. Le PNUD définit spécifiquement trois notions : La pauvreté extrême ou pauvreté absolue : une personne vit en condition d’extrême pauvreté si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels définis sur la base de besoins caloriques minimaux (1800 calories par jour et par personne (OMS)) La pauvreté générale ou pauvreté relative : une personne vit en condition de pauvreté générale si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires : habillement, énergie, logement, ainsi que des biens alimentaires. La pauvreté humaine : est considérée comme l’absence des capacités humaines de base : analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être évitée (BSI Economics, 2015).

Peter Townsend entreprend dans les années 1970 une approche relativiste de la pauvreté. Pour lui, « les individus, familles ou groupes de la population peuvent être considérés en état de pauvreté quand ils manquent des ressources nécessaires pour obtenir l’alimentation type, la participation aux activités, et pour avoir les conditions de vie et les commodités qui sont habituellement ou sont au moins largement encouragées ou approuvées dans les sociétés auxquelles ils appartiennent. Leurs ressources sont si significativement inférieures à celles qui sont déterminées par la moyenne individuelle ou familiale qu’ils sont, de fait, exclus des modes de vie courants, des habitudes et des activités ».

Approche par la méthode « Cadre de mode de vie »

Selon Richards (2011), cité par Ramahaimandimby (2014), cette approche connue comme le Sustainable Living Framework (SLF) est une alternative à l’approche de la théorie du changement en tant que cadre d’évaluation pour identifier les impacts négatifs potentiels et les indicateurs à condition d’être associé à un moyen de déterminer l’attribution. Son objectif principal est de fournir un processus rationnel et simple qui peut aider à mieux comprendre les liens entre les risques liés à la vie des gens et les activités des projets (Ireland, 2009). Les indicateurs tirés de cette approche sont basés sur une série de « capitaux » liés à la durabilité des moyens de subsistance et des systèmes biologiques (Ramahaimandimby, 2014). Le SLF de base définit cinq principaux « capitaux »:

– le capital humain : les qualifications formelles et informelles ;
– le capital naturel : les ressources naturelles telles que les terres arables et les pâturages, les forêts et les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL), la faune sauvage et les ressources en eau
– le capital physique : le logement, les systèmes d’irrigation et les actifs de production tels que les semences, les outils, le bétail, le matériel de pêche et les autres équipements agricoles ou de transformation ;
– le capital financier : les revenus et les versements monétaires, le crédit, l’épargne monétaire et en nature ; et
– le capital social : les institutions formelles et informelles (y compris les marchés), les associations (les groupes d’utilisateurs d’eau, les coopératives d’épargne et de crédit par exemple), les familles élargies et les mécanismes locaux de soutien mutuel (Carney, 1999 ; Moser, 2001 ; Ellis, 2004 ; Richards, 2011).

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Table des matières

INTRODUCTION
METHODOLOGIE
1.1 Problématique
1.2 Hypothèses
1.3 Concepts
1.4 Etat de l’art
1.5 Matériels
1.6 Méthodes
1.7 Limite méthodologique
RESULTATS
1.8 Etat de lieux global de la filière maraîchère et sa contribution dans le revenu agricole
1.9 Analyse des effets socio-économiques apportés par le maraîchage
1.10 Effets du maraîchage sur la conservation au sein de l’Aire Protégée et sur le comportement des ménages
DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1.11 Discussions
1.12 Recommandations
CONCLUSION

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