Les alcaloïdes végétaux :
Ces alcaloïdes sont des dérivés de végétaux et bloquent la division cellulaireen empêchant la synthèse des microtubules et la formation du fuseau mitotique. Ce fuseau est vital pour la division cellulaire, qui ne peut alors plus s’effectuer.
– Les Vinca-alcaloïdes comme la vincristine, la vinblastine ou la vinorelbine qui se lient à des sites spécifiques de la tubuline, inhibent l’assemblage des tubulines en microtubules.
-Le groupe destaxanes (paclitaxel «Taxis brevifolia » avec son dérivé synthétique docétaxel) inhibe la division en stimulant la polymérisation des tubulines, améliorant la formation et la stabilité des microtubules. Ceux-ci ne peuvent alors pas se dégrader, et les chromosomes ne peuvent plus migrer vers les pôles du noyau.
-Les épothilones, produits d’une mycobactérie, ont le même mécanisme d’action que les taxanes, et semblent avoir une activité anti cancéreuse similaire.
Inhibiteurs de la topo-isomérase :
Les topo-isomérases sont des enzymes essentielles qui maintiennent la topologie de l’ADN. L’inhibition de la topo-isomérase de type I ou de type II gène à la fois la transcription et la réplication de l’ADN en dérangeant le super enroulement de l’ADN. On distingue :
-Les inhibiteurs de la topo-isomérase I : dérivés de la campthotécine.
-Les inhibiteurs de la topo-isomérase II : amsacrine ; les anthracyclines et les dérivés de l’épipodophyllotoxine.
Antibiotiques anti-tumoraux :
Cette classe regroupe plusieurs d’antibiotiques antitumoraux différents, mais en général, ils empêchent la division cellulaire par plusieurs moyens :
-liaison à l’ADN en s’intercalant entre deux bases de nucléotides adjacents et en les empêchant de se séparer.
-inhibition de l’ARN empêchant la synthèse d’enzymes ; gène de la réplication cellulaire. Ils sont produits par diverses souches de champignons Streptomyces. Exemples : Actinomycine D ;mitomycineC ;plicamycine ;bléomycine. Ce dernier agit de manière unique en oxydant le complexe ADNbléomycine-Fe(II) formant ainsi des radicaux libres, qui induisent des dommages et des aberrations chromosomiques. La toxicité cellulaire, par laquelle se manifestent les effets antitumoraux de la chimiothérapie n’étant pas spécifique des tissus cancéreux, toute administration de médicament sera accompagnée de manifestations liées à l’atteinte concomitante des tissus sains de l’organisme. Ces lésions des cellules normales sont d’autant plus fréquentes, précoces et importantes que leur activité métabolique est intense. En d’autres termes, plus une structure tissulaire possède un coefficient de renouvellement cellulaire élevé, c’est-à-dire une proportion importante de cellulesdans le cycle, plus elle est vulnérable à l’action toxique des agents anticancéreux ; c’est tout spécialement le cas des lignées hématopoïétiques. Les effets secondaires de la chimiothérapie anticancéreuse peuvent être de deux types selon leur délai d’apparition :
– la toxicité aigue : qui apparait en quelques heures à quelques jours après administration et peut durer de quelques heures à huit semaines mais complètement réversible.
– la toxicité chronique : inconstamment et incomplètement réversible. Les effets secondaires de la chimiothérapie anticancéreuse sont variables selon les médicaments et les protocoles utilisés mais surtout selon l’état clinique du patient. La présence ou l’absence d’effets secondaires n’est pas forcement liée à l’efficacité du traitement. Certains effets secondaires peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs, et des conseils pratiques d’où la pertinence des consultations avant la chimiothérapie. Ces consultations bien menées permettent de rassurer les patients et d’améliorer l’observance du traitement.
Type de cancer :
Le cancer du sein était le plus fréquent avec 159 cas sur 303 patients soit 52,5%. Ce résultat est proche de celui de Kamaté [14] et Sidibé [12] qui ont trouvés respectivement 61,29% et 59%. Les études réalisées par GLOBOCANmontrent que le cancer du sein reste le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde [13].Dans notre étude, 17 cas de cancers du col avaient été retrouvés soit 5,6% occupant ainsi le deuxième rang des cancers retrouvés chez les femmes. Ce résultat est différent de celui de Sidibé [12] qui retrouve 3cas et au sixième rang, nos résultats sont comparables aux données de la littérature qui montrent que le cancer du col est le deuxième cancer chez la femme dans le monde en général mais le premier cancer en Afrique sub-sahienne [13,2]. Nous avions trouvé 17 cas de cancer colon/rectum soit 5,6%. Ce résultat est proche de celui de Sidibé [12] et de Ly [17] des études faites au Mali qui retrouvent respectivement 5% et 3,53%. En Afrique Padonou retrouve au Bénin une fréquence de 9,8% pour les cancers colorectaux par rapport à tous les cancers [18]. Au Togo Ayité note 0,84% de colon/rectum de tous les cancers [19]. Au Niger le cancer colon/rectum représente 1,2% de tous les cancers [20]. Au Mali dans le registre des cancers en 1995, 51 cas de cancers colon/rectum ont été rapportés sur 1378 cancers collectés en 6 ans à l’institut national de recherche en santé publique, soit une fréquence de 3,7% [21].
Conclusion
Cette étude prospective sur la toxicité de la chimiothérapie anticancéreuse montre que :Les cancers au Mali surviennent à un âge relativement jeune, chez les femmes le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en pratique de chimiothérapie. La toxicité digestive est dominée par les nausées et les vomissements mais l’utilisation des anti-H3 réduit considérablement ces effets. La toxicité hématologique était dominée par l’anémie mais la méthodologie utilisée ne permettait pas d’évaluer de façon fiable la neutropénie. L’alopécie était la toxicité la plus fréquente ayant intéressé tous les patients Il apparait donc que la chimiothérapie anticancéreuse est relativement bien supportée si toutes les mesures préconisées sont bien appliquées par les patients.
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
II.1. OBJECTIFGENERAL
II.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
III. METHODOLOGIE
III-1) Cadre d’étude
III-2) Type et période d’étude
III-3) Population d’étude
III-4) Echantillonnage
III-5) Collecte des données
III-6) Gestion et analyse des données
III-7) Déroulement de l’étude
III-8) Définition opérationnelle
III-9) L’éthique
RECOMMANDATIONS
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
IV. RESULTATS
V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
ANNEXES
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