L’infection à VIH représente de nos jours un véritable problème pour la santé publique, du fait de sa prise en charge complexe, qui impose un suivi thérapeutique en étroite collaboration avec des centres spécialisés [1]. Depuis l’isolement du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en 1983 à l’Institut Pasteur à Paris, on assiste à une explosion de l’infection à VIH faisant d’elle la pandémie la plus redoutable au monde. Les premières expériences de monothérapie et de bithérapie antirétrovirale ont montré une efficacité de courte durée. Ce n’est qu’à partir de 1996 que l’association de plusieurs molécules de classes différentes a suscité un grand espoir pour les malades et pour les praticiens [2]. Bien que ce traitement ait bouleversé le pronostic de l’infection par le VIH, il est à l’origine d’effets secondaires considérables, parfois même graves [3]. Les complications neuromusculaires sont fréquentes et sont essentiellement dues aux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) [2]. Les complications métaboliques, mitochondriales, la lipodystrophie peuvent survenir aussi au cours de ce traitement. Les atteintes cutanées peuvent être également observées [2]. La lithiase rénale s’observe au cours du traitement par les inhibiteurs de protéases [2,4]. Les accidents cardiovasculaires et l’ostéoporose peuvent être également observés [2]. En 2001 au Mali, la prescription des antirétroviraux (ARV) a connu un essor considérable avec l’initiative malienne d’accès aux antirétroviraux (IMAARV) [3].
Depuis cette date, des efforts remarquables ont été réalisés par le gouvernement dans la prise en charge des patients vivant avec le VIH/SIDA en vue de l’amélioration de la qualité de vie des patients. La gratuité des antirétroviraux a été accordée en mars 2005 par un décret présidentiel (N°05 147 P-RM) [5]. Des études antérieures ont été réalisées [3] sur les effets secondaires de la trithérapie antirétrovirale au cours de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine de l’adulte en 2005 mais sur des échantillons très limités. Nous nous proposons la présente étude de faire le part des effets secondaires observés lors du traitement ARV indiqué chez les adultes atteints du VIH/SIDA dans le service SAC du CSRef CV.
Généralités :
Définitions
Définition des ARV :
Les antirétroviraux sont des médicaments qui inhibent la réplication virale quelque soit son stade [6].
Définition des effets secondaires :
Aussi appelés effets indésirables. Il s’agit de toute réaction nocive et non recherchée (éruptions, diarrhées, fatigue, vertiges….) survenant de façon fortuite chez certaines personnes soumises a un traitement par un ou plusieurs médicaments a des fins thérapeutiques prophylactiques ou diagnostiques. (Définition OMS) .
Critères de mise sous traitement ARV
Indications du traitement
L’indication du traitement sera fonction de l’état clinique, immunologique et/ou virologique du patient.
Schémas de première ligne pour le VIH 1
Il associe deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse
(INTI) et un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse
(INNTI). Le régimes préférentiels en première intention est :
• Tenofovir (TDF) + Lamivudine (3TC) + Efavirenz (EFV)
Les régimes alternatifs suivants sont possibles
• Tenofovir (TDF) + Lamivudine (3TC) + Nevirapine (NVP)
• Abacavir (ABC) + Lamivudine (3TC) + Efavirenz (EFV)
• Zidovudine (AZT) + Lamuvidine (3TC) + Nevirapine (NVP)
• Zidovudine (AZT) + Lamuvidine (3TC) + Efavirenz (EFV) .
Ils seront utilisés en cas de contre-indication ou de toxicité à une ou plusieurs molécules du schéma préférentiel de première ligne. La molécule incriminée sera ainsi remplacée selon les modalités suivantes, en tenant compte de la sévérité de l’effet secondaire. Est considéré comme schéma de première ligne tout schéma de première intention chez un sujet naïf de tout traitement antirétroviral. Toute substitution en cas d’intolérance par exemple est aussi considérée comme un schéma de première ligne.
Schémas de deuxième ligne pour le VIH 1
Est considéré comme schéma de deuxième ligne tout schéma après échec thérapeutique de la première ligne.
Classification des ARV
Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
Les (INTI) ont constitué la première classe d’antirétroviraux mis sur le marché. Leur développement a débuté dès 1985 lorsque l’activité inhibitrice de la transcriptase inverse des dérivés didéoxynucléosidiques a été démontrée in vitro. Ils agissent sur l’enzyme permettant la synthèse de l’ADN pro viral à partir de l’ARN viral précédant son intégration dans le génome de la cellule hôte. Ils sont repartis en deux sous classes : les inhibiteurs nucléosidiques et les inhibiteurs non nucléosidiques de la reverse transcriptase inverse .
Les inhibiteurs nucléosidiques et nucléotidiques de la reverse transcriptase (INRT)
– Les différentes molécules disponibles sont :
• La zidovudine (AZT)
• La didanosine (DDI)
• La lamivudine (3TC)
• La zalcitabine (DDC)
• L’abacavir (ABC)
• Le Tenofovir (TDF)
• L’Adefovir (ADV)
• Emtricitabine (FTC)
ZIDOVUDINE
C’est un analogue nucléosidique de la thymidine. L’AZT est le premier INRT, inhibe la transcriptase inverse dont l’efficacité a été prouvée en 1987.
Présentation : gélule à 100 mg, 250 mg, boîte de 100 gélules ;
o Comprimé à 300 mg boîte de 60 comprimes ;
o Sirop : 240 mg/ml.
o Flacon pour perfusion 200 mg/20ml.
Indications :
o Infection à VIH de l’adulte et de l’enfant ;
o Traitement préventif de la transmission materno-fœtale du VIH ;
o Accident d’exposition au sang (AES).
Posologie :
o Chez l’adulte elle est habituellement de 600 mg/jour en 2 prises (300 mg matin et soir) ; avec ou sans repas.
o Femme enceinte (après 14 semaines de grossesse) 500 mg/jour par voie orale ; au début du travail, 2 mg/kg/heure administrés par perfusion intraveineuse continue jusqu’au clampage du cordon.
Effets secondaires :
Cliniques : ce sont les nausées, l’asthénie, l’anorexie, les céphalées, les douleurs abdominales, la fièvre, l’insomnie, les paresthésies, les rashs cutanés et les vomissements. Les atteintes musculaires sont essentiellement les myalgies .Une myosite dont il faut surveiller la survenue par le dosage sanguin des créatines phosphokinases (CPK) qui augmentent. La lipodystrophie est parfois observée, une anémie et une neutropénie sont observées ainsi qu’une éruption cutanée et une hypertrichose ciliaire.
Biologiques : la toxicité la plus fréquente de l’AZT est hématologique. L’anémie, la leucopénie à type de neutropénie sont fréquentes. Elle est dose dépendante et s’observe surtout au stade avancé de l’infection à VIH lorsque le taux de lymphocytes CD4+ est inférieur à 100/mm3 ou lorsqu’il existe les troubles médullaires préexistants. Un hémogramme de contrôle est alors recommandé au cours du traitement.
Contre-indications :
o Allergie à la zidovudine
o Troubles hématologiques sévères .
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Table des matières
I.INTRODUCTION
1. objectif général
2. objectifs spécifiques
II. GENERALITES
1. Définitions
1.1. Définition des ARV
1.2. Définition des effets secondaires
2. Les critères de mise sous traitement ARV
3. Classification des ARV
3.1. Les inhibiteurs de la transcriptase inverse
3.2 Les inhibiteurs de protéases
3.3 Les nouvelles molécules
4. Les effets secondaires
4.1. Effets secondaires digestifs
4.2 Effets secondaires cutanéo-muqueux
4.3. Effets secondaires neurologiques
4.4. Effets secondaires hématologiques
4.5. Effets secondaires nephro-urologiques
4.6. Effets secondaires métaboliques
4.7. Atteintes osseuses
III.METHODOLOGIE
A. CADRE D’ETUDE
1. Ville d’étude
2. Lieu d’étude
2.1. Situation géographique du centre
2.2. Organisation du centre
3. Type, période et durée d’étude
B. MATERIEL D’ETUDE
C. METHODE D’ETUDE
1. Critères d’inclusion
2. Critères d’exclusion
3. Limites et contraintes
4. Variables de mesures
5. Echantillonnage
6. Technique et instrument de collecte des données
6.1. Instrument de collecte des données
6.2. Saisie et analyse des données
7. Aspect éthique et déontologique
IV. RESULTATS
V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES
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