Evaluation des effets anti stress thermique du « nutricool » en élevage de poulet de chair

Au Niger, pays sahélien à vocation essentiellement agro-pastorale, l’élevage est une activité traditionnelle pratiquée par plus de 87 % de la population soit en tant qu’activité principale soit comme activité secondaire. Mais, à l’instar des autres pays de l’Afrique subsaharienne, malgré l’importance numérique des animaux de rente, les ressources en protéines animales de qualité restent encore insuffisantes, ce qui constitue un obstacle à la lutte contre la malnutrition et la pauvreté (NIGER ,2012). Afin de pallier ces déficits, l’accent a été mis depuis quelques années, sur le développement de l’élevage des espèces à cycle court, notamment la volaille, dans l’espoir de fournir aux populations des produits animaux de haute valeur nutritive à faibles coûts (DAHOUDA et al. ; 2009).

C’est dans cette dynamique qu’au Niger, l’aviculture est présente dans la majorité des exploitations agricoles et ménages ; et bien qu’elle soit largement sous forme traditionnelle, elle contribue significativement à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté. Par exemple, de nombreux éleveurs propriétaires de troupeaux prestigieux de bovins, affirment avoir débuté avec un modeste élevage de volailles (NIGER, 2008).

PRESENTATION DU NIGER 

Données géographiques et climatiques 

Situé au cœur de l’Afrique occidentale, le Niger s’étend sur 1 267 000 km². Il est limité au nord par l’Algérie et la Libye, à l’est par le Tchad, au sud par le Nigeria, au sud-ouest par le Bénin et le Burkina Faso, et à l’ouest par le Mali (Figure 1). Le pays peut être divisé en trois grandes zones : le Nord, le Centre et le Sud. La zone nord, couvrant presque deux tiers de la superficie du territoire, se situe dans le Sahara. C’est une région élevée formée de plateaux et de montagnes et, à l’exception de quelques oasis isolées, la végétation y est pauvre. Le Centre fait partie du Sahel (région du Ténéré) ; c’est une zone semi-aride et peu boisée. Le Sud est la seule région fertile et boisée qui bénéficie de pluies suffisantes pour les cultures vivrières sans irrigation. D’une manière générale, le climat est chaud et sec, dans la plupart des zones. Les pluies, parfois inexistantes ou ne dépassant guère 160 mm annuel dans le Nord en un seul mois, atteignent 600 mm sur les deux ou trois mois de la saisondes pluies, en zone sahélienne (de juillet à septembre). Dans le Sud, la saisonhumide dure de juin à octobre et les pluies peuvent dépasser les 800 mm par an. La température moyenne annuelle à Niamey la capitale et sa périphérie, est de 29°C avec des pics d’environ 45°C aux mois de mars, avril et mai (NIGER, 2009).

Données démographiques et économiques 

La population du Niger est estimée à 19 223 157 habitants en 2015 (NIGER, 2016). Le pays possède le taux de fécondité le plus élevé au monde avec 7,6 enfants par femme en moyenne. Les différentes ethnies sont:
❖ les Haoussas (55,4 % de la population), établis entre le Dallol Maouri et Ziqui vivent dans le centre et l’est du pays avec une aire culturellelargement étendue au Nigeria ;
❖ les Djermas (18,2 %) et les Songhaïs (4 %) qui occupent l’ouest du pays ;
❖ les Touaregs (9,6 %), Toubous (0,1 %) et Arabes au nord et nord-est ;
❖ les Peuls (8,5 %) répartis sur tout le territoire avec une forte concentration dans la région de Tillabéry ;
❖ les Kanouris (4,2 %) et les Boudoumas dans l’extrême est ;
❖ les Gourmantchés (0,3 %) dans le sud-ouest du pays. (WIKIPEDIA, 2016)  Malgré une conjoncture extérieure difficile, l’économie du Niger se porte bien. La hausse des recettes générées par la production de pétrole, estimée à 18 000 barils par jour a permis de compenser la baisse de la production d’uranium due au faible niveau d’exploitation et à l’insécurité. La croissance économique s’est accélérée en 2014 pour atteindre 6,5 %, grâce au rebond de la productionagricole et à d’importants projets d’investissement public (BANQUE MONDIALE, 2016). En 2015, la croissance du PIB a baissé à 4,4 % contre 6,5 % en 2014. Ce ralentissement tientprincipalement à une contraction de 3,5 % du secteur agricole. Comme les prix dépendent essentiellement de l’approvisionnement en denrées alimentaires, l’inflation annuelle des prix à la consommation a légèrement rebondi à 1 % en 2015, mais demeure toujours en dessous des critères de convergence de l’Union Economique et Monétaire des États d’Afrique de l’Ouest (UEMOA) fixés à 3 %.Le Niger est par ailleurs confronté à d’importants risques macro-économiques du fait de menaces sécuritaires à ses frontières avec le Mali, la Lybie et le Nigeria ainsi que de l’effondrement des cours des matières premières (BANQUE MONDIALE, 2016).

CARACTERISTIQUES DE L’AVICULTURE AU NIGER 

Historique

Au Niger, l’aviculture n’a pas connu de développement similaire à celui des pays de la Sous-région Ouest-Africaine se trouvant dans la même situation d’enclavement (Burkina Faso, Mali). Pourtant, dans les années 1970, ces pays ont tous été financés par la FAO ou l’Unicef pour améliorer la productivité des poulets locaux (BONKOUNGOU, 2005). La promotion de l’aviculture fut confiée aux stations avicoles d’Etat de Maradi (créée en 1962), de Mirriah (créée en 1967), de Niamey, de Téra (créées en 1981) et de Dosso (créée en 1982) ; ces stations étaient supervisées au niveau central par le service de l’aviculture et du petit élevage qui conduisait les programmes ‘‘aviculture fermière’’ et ‘‘aviculture commerciale’. C’est dans ce contexte qu’un programme d’envergure nationale doté de moyens conséquents a démarré le ‘‘Projet filière avicole moderne’’ qui créa le centre avicole de Goudel le 14 septembre 1981 avec un couvoir d’une capacité de 1 500 000 poussins par an, a monté deux usines d’aliments de bétail (Niamey et Zinder) d’une capacité de 11 000 tonnes/an et a subventionné fortement la coopérative des aviculteurs de Niamey. L’objectif était de produire 80 tonnes de viande blanche et 1000 000 d’œufs la première année pour atteindre 1 400 tonnes de viande et 13000000 d’œufs par an durant les années suivantes (MAIZAMA et al.; 2003). Cependant, les résultats furent en deçà des ambitions affichées et les objectifs ne furent pas atteints ; plusieurs raisons notamment financières, ont été à l’origine des échecs (MAIZAMA et al.; 2003). C’est ainsi que depuis juillet 2003, l’usine d’aliments de bétail de Niamey ne fonctionne plus, faute d’électricité, quand à celle de Zinder elle fut arrêtée pour mévente d’aliments. Le couvoir n’a effectué que deux rotations après son installation en 1986 (3 600 œufs de poule en 1988 et 6 000 en 1992), ce qui a gravement handicapé l’aviculture commerciale (IDI et IDÉ, 2009).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’AVICULTURE AU NIGER
I.1. PRESENTATION DU NIGER
I.1.1. Données géographiques et climatiques
I.1.2. Données démographiques et économiques
I.2. CARACTERISTIQUES DE L’AVICULTURE AU NIGER
I.2.1. Historique
I.2.2. Cheptel aviaire
I.2.3. Systèmes d’élevage
I.2.3.1 Elevage villageois
I.2.3.2. Elevage fermier ou moderne
I.2.4. Contraintes de la filière avicole
I.2.4.1. Contraintes pathologiques
I.2.4.2. Contraintes zootechniques et techniques
I.2.4.3. Contraintes économiques
I.2.4.4. Contraintes alimentaires
I.2.4.5. Contraintes climatiques
CHAPITRE II : STRESS THERMIQUE CHEZ LE POULET DE CHAIR
II.1. Données générales sur la thermorégulation chez les homéothermes en ambiance chaude
II.1.1. Facteurs de l’équilibre thermique
I.1.1.1. Thermogenèse (production de chaleur)
I.1.1.2. Thermolyse (perte de chaleur)
II.1.2. Contrôle de la thermorégulation
II.2. Particularités de la thermorégulation chez le poulet de chair en ambiance chaude
II.2.1.Données générales
II.2.2.Baisse de la thermogenèse
II.2.3.Augmentation de la thermolyse
II.2.3.1. Thermolyse directe
II.2.3.2. Thermolyse indirecte
II.2.4. Réactions végétatives et comportementales associées
II.2.4.1. Au plan comportemental
II.2.4.2.Au plan alimentaire
II.2.4.3. Au plan cardiaque et respiratoire
II.3. Impacts du stress thermique en ambiance chaude sur les poulets de chair
II.3.1.Troubles métaboliques
II.3.1.1.Baisse du métabolisme de base
II.3.1.2.Troubles hydroélectrolytiques
II.3.1.3.Pertes d’énergie
II.3.2. Baisse de la productivité
II.3.3. Augmentation de la mortalité
II.4. Moyens de lutte contre le stress thermique
II.4.1. Manipulations des animaux
II.4.2.Amélioration génétique
II.4.3.Modification de la photopériode
II.4.4.Alimentation
II.4.5.Abreuvement
II.4.6.Thérapeutiques diverses
II.4.6.1.Vitamines
II.4.6.1.1.Vitamine C
II.4.6.1.2.Vitamine E et D3
III.4.6.2.Sels
II.4.6.2.1.Bicarbonate de sodium
II.4.6.2.2.Chlorure d’ammonium
II.4.6.3.Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
II.4.6.4.Acclimatation précoce
CONCLUSION

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