Evaluation des connaissances, attitudes et pratiques des prestataires des pharmacies privées sur la contraception d’urgence

A un moment donné de leur vie, de nombreux couples sont concernés par la contraception. Femmes et hommes se doivent de s’engager dans une maternité et une paternité responsable. C’est pourquoi de nombreux couples ont pour objectif d’espacer les naissances ou de renoncer à la procréation. Plusieurs solutions s’offrent à eux. En effet, il existe de nombreuses méthodes de contraception disponibles et efficaces. Le recours à la contraception a progressé dans le monde entier. Cependant, l’Afrique comme beaucoup d’autres régions du monde en développement, continue d’afficher un grand besoin insatisfait en planification familiale. Environ 25% des femmes et des couples de l’Afrique subsaharienne qui veulent limiter ou espacer leurs enfants n’utilisent aucune méthode de contraception [1]. Plus de la moitié de la population d’Afrique a moins de 25ans ; il faut donc s’attendre à ce que ce besoin insatisfait ne fasse que s’accentuer à mesure que ces individus arrivent à l’âge de la procréation [2]. Au Sénégal, l’utilisation de la contraception reste limitée et une fertilité élevée reste la norme sociale avec un Indice Synthétique de Fécondité (ISF) de 5,0 enfants par femme (6,0 en zone rurale et 3,9 en zone urbaine) [3]. Ce niveau de fécondité élevé justifie donc pleinement, la collecte de données fiables pour accompagner les actions gouvernementales dans la mise en œuvre des programmes et projets relatifs à la planification familiale.

Pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement, le gouvernement s’est engagé ces dernières années dans des initiatives ayant pour but de repositionner la perception de la planification familiale. Malheureusement, même si des efforts ont été consentis, le taux d’utilisation de la contraception reste encore faible dans notre pays. Il est de 17,8% selon les Statistiques Sanitaires Mondiales de 2013 de l’OMS [4]. Mais le paradoxe réside dans le fait que 32% des Sénégalaises veulent espacer les naissances de leurs enfants, mais elles n’ont pas accès aux services et méthodes de contraception. Pourtant, il est établi que la planification familiale peut réduire de 20 à 30% la mortalité maternelle. Et la majorité des femmes ayant un besoin non satisfait en contraception, se retrouvent avec des Grossesses Non Désirées (GND). Au point de vue sanitaire, ces GND les exposent à des conséquences qui sont souvent mortelles ou bien, à des infanticides ou encore à des séquelles (synéchies, infertilité, infécondité, etc.) dont la majorité peut être invalidante à moyen ou à long terme. Pour parer à cette situation, une des stratégies majeures de la feuille de route multisectorielle de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, repose sur la relance de la Planification Familiale avec l’élargissement de la gamme des méthodes contraceptives [5].

PHYSIOLOGIE DU CYCLE FEMININ

De la puberté à la ménopause, le corps féminin se prépare à l’éventualité d’une grossesse de manière cyclique. Des variations hormonales permettent la libération d’un ovule et modifient l’endomètre afin de préparer la nidation de l’ovule fécondé. En l’absence de fécondation, il y’a écoulement sanguin que l’on appelle menstruations. L’ensemble de ces phénomènes constitue le cycle féminin.

L’APPAREIL GENITAL FEMININ 

L’appareil génital féminin a une double fonction : il assure la production des gamètes, et il permet de réaliser une grossesse. Le système génital féminin comprend les ovaires, les trompes utérines, l’utérus, le vagin ainsi que les organes génitaux externes et les glandes mammaires [7].

Les ovaires sont situés dans la cavité pelvienne, un de chaque côté de l’utérus. Ils contiennent un stock de follicules primaires défini à la naissance. A partir de la puberté, plusieurs follicules débutent leur maturation et un seul sera sélectionné à chaque cycle. Au quatorzième jour du cycle, la paroi du follicule se rompt pour libérer l’ovocyte vers les trompes utérines. Les cellules restantes dans l’ovaire vont former le corps jaune. Ce dernier dégénèrera en l’absence de fécondation ; dans le cas contraire, il se maintiendra jusqu’au sixième mois de grossesse [7]. L’utérus est constitué du col utérin, qui assure la sécrétion de mucus, et du corps utérin formé du myomètre, de l’endomètre et de la cavité utérine. L’endomètre va se modifier au cours du cycle pour permettre la nidation et le développement embryonnaire et fœtal. Le vagin s’étend du col de l’utérus jusqu’à l’orifice vaginal au niveau des organes génitaux externes. Il est sensible aux stimulations hormonales [7].

LE CYCLE HORMONAL FEMININ

Le cycle féminin dure en moyenne vingt-huit jours. Le premier jour du cycle correspond au premier jour des règles.

Contrôle de la production hormonale

L’ovaire est sous le contrôle d’hormones hypothalamiques et hypophysaires. La reproduction chez la femme est régulée par des variations cycliques de la sécrétion des différentes hormones. L’hypothalamus sécrète l’hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires (GnRH : Gonadotropin Releasing Hormone) qui va réguler l’hypophyse. Cette dernière assure la production d’hormone lutéinisante (LH) et d’hormone folliculostimulante (FSH) qui vont agir au niveau ovarien [7].

Le cycle ovarien 

Il est constitué de deux phases : la phase folliculaire au cours de laquelle vont évoluer les follicules, et la phase lutéale caractérisée par le corps jaune. Entre ces deux phases, il y a l’ovulation au quatorzième jour du cycle. S’il n’y a pas fécondation, un nouveau cycle recommence [8 ; 9]. Au cours de la phase folliculaire, les follicules vont se différencier sous l’influence de la FSH. Durant la phase lutéale, le corps jaune va sécréter la progestérone sous l’influence de LH. En l’absence de fécondation, il y a régression du corps jaune et interruption de la fonction hormonale au vingt-sixième jour puis un nouveau cycle. Si il y a fécondation, le corps jaune persistera jusqu’au sixième mois.

Le cycle utérin

Deux modifications vont s’opérer au niveau de l’utérus. La sécrétion de mucus cervical va être modifiée en fonction de l’hormone dominante. L’œstradiol entraîne une sécrétion de mucus abondant, clair, limpide et filant. A l’inverse, la progestérone induit un mucus qui coagule et qui devient inhospitalier. L’endomètre va lui aussi être modifié de façon cyclique :
– du premier au quatrième jour, c’est la phase menstruelle : l’endomètre se nécrose, la couche superficielle se desquame et l’activité contractile du myomètre entraîne l’évacuation des débris,
– du cinquième au quatorzième jour, c’est la phase proliférative : l’épithélium se régénère et les glandes prolifèrent sous l’action de l’œstradiol (phase folliculaire),
– du quatorzième au vingt-huitième jour, c’est la phase sécrétoire : les glandes deviennent volumineuses et les artérioles sont spiralées, sous l’action de la progestérone qui prépare l’endomètre à la nidation (phase lutéale).

On parle de fenêtre d’implantation entre le dix-neuvième et le vingt-troisième jour; c’est la période au cours de laquelle la composition de l’endomètre est la plus propice à la nidation [8 ; 9]. En l’absence de fécondation, la concentration en stéroïdes sexuels chute, entraînant la synthèse de prostaglandines déclenchant les menstruations.

LA FECONDATION 

Au cours du rapport sexuel, les spermatozoïdes sont libérés dans le vagin. Au niveau du col de l’utérus, ils doivent franchir le mucus, appelé glaire cervicale. Celle-ci assure la sélection des spermatozoïdes ainsi que la capacitation. La capacitation est une action chimique au niveau de la surface des spermatozoïdes, elle donne au sperme la capacité fécondante. Les spermatozoïdes migrent alors jusqu’aux trompes où ils rencontrent un ovocyte qui se déplace vers l’utérus. La fécondation a lieu dans le tiers distal de la trompe utérine avec la fusion des membranes de l’ovocyte et du spermatozoïde. L’ovocyte fécondé reprend sa division cellulaire pendant sa migration vers l’utérus, où il ne se fixera qu’au septième jour. Sous l’action de l’hormone gonadotrope chorionique (HCG), le corps jaune se maintient et continue à sécréter des œstrogènes et de la progestérone. Ces hormones entretiennent l’endomètre, stimulent le développement des glandes mammaires et inhibent les sécrétions de FSH et LH par rétrocontrôle négatif, bloquant ainsi le cycle menstruel [8 ; 9]. Il faut savoir que la durée de vie d’un spermatozoïde est de trois à cinq jours. Concernant l’ovule, sa durée de vie est de 12h à 24h. Nous en déduisons que la période de fertilité de la femme peut s’étendre jusqu’à 5 jours : de quatre jours avant l’ovulation et 24h après celle-ci.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PHYSIOLOGIE DU CYCLE FEMININ
I.L’APPAREIL GENITAL FEMININ
II.LE CYCLE HORMONAL FEMININ
II.1- Contrôle de la production hormonale
II .2- Le cycle ovarien
II.3- Le cycle utérin
III.LA FECONDATION
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA CONTRACEPTION
I.DEFINITION
II.LES DIFFERENTES METHODES DE CONTRACEPTION
II.1- Les méthodes hormonales
II.1.1- Les pilules orales estroprogestatives
II.1.2- La contraception progestative
II.1.2.1- La pilule progestative
II.1.2.2- Les Progestatifs administrés par injection
II.1.2.3- Les Implants sous-cutanés aux progestatifs
II.1.2.4- Les Dispositifs Intra-Utérins (DIU) aux progestatifs
II.2- Les méthodes mécaniques
II.2.1- Les préservatifs
II.2.2- Les Diaphragmes
II.2.3- Les Capes cervicales
II.3- Les méthodes naturelles
II.3.1- La méthode dite du coït interrompu (retrait)
II.3.2- Les méthodes de l’abstinence périodique
II.3.2.1- La méthode du calendrier ou rythme (Ogino-Knaus)
II.3.2.2- La méthode des températures
II.3.2.3- La méthode Billings
II.3.2.4- La méthode sympto-thermique
II.3.2.5- La méthode des jours fixes (MJF) et du collier
II.3.3- La méthode de l’Allaitement Maternel et de l’Aménorrhée
II.4- La méthode chirurgicale (stérilisation)
CHAPITRE III : DONNEES SCIENTIFIQUES VALIDEES CONCERNANT LA CONTRACEPTION D’URGENCE (CU)
I- DEFINITION DE LA CONTRACEPTION D’URGENCE
II- HISTORIQUE DE LA CU
III- LES DIFFERENTS TYPES DE CU DISPONIBLES
III.1- Le Lévonorgestrel
III.2- L’ulipristal acétate (UPA): EllaOne®
III.4- Le Dispositif Intra-Utérin au Cuivre (DIU-Cu)
III.4-La méthode de YUZPE ou contraception d’urgence par œstroprogestatif
IV- LES PERSPECTIVES EN CONTRACEPTION D’URGENCE
V- LA DELIVRANCE DE LA CU A L’OFFICINE
VI- Place de la CU dans le programme national de planification familiale (PNPF)
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE I : METHODOLOGIE GENERALE
I- Objectifs
II- Cadre de l’étude
III- Méthodologie
III.1- Type d’étude
III.2- Site
III.3- Echantillonnage
III.4- Population
III.5- Critères d’inclusion
III.6- Critères de non-inclusion
III.7- Recueil des données
III.8- Déroulement de l’enquête
III.9- Période d’étude
III.10- Saisie et analyse des données
III.11- Difficultés rencontrées
CHAPITRE II : RESULTATS
I- Caractéristiques socio-démographiques
II- Connaissances des prestataires sur la contraception d’urgence
II.1- Evaluation des connaissances des différents moyens de CU
II.3- Evaluation des connaissances des différents noms de marque de comprimé de CU
II.4- Evaluation de la maitrise des prestataires par rapport à la CU
III- Evaluation des attitudes des prestataires par rapport à la dispensation de la pilule contraceptive d’urgence
IV- Evaluation de la connaissance des prestataires des possibles effets indésirables de la CU
V- Evaluation de la connaissance des prestataires des contreindications de la CU
VI- Evaluation de la connaissance des prestataires des possibles interactions médicamenteuses de la pilule contraceptive d’urgence
VII- Evaluation des sources d’informations et services des prestataires par rapport à la contraception d’urgence
CHAPITRE III : DISCUSSION
I- Caractéristiques sociodémographiques
II- Connaissances des prestataires sur la contraception d’urgence
III- Attitudes des prestataires sur la contraception d’urgence
IV-Sources d’informations et services des prestataires par rapport à la contraception d’urgence
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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