La bilharziose est une infection parasitaire due à différentes espèces de schistosomes transmises à l’homme par des mollusques gastéropodes. Les différentes espèces sont :
Schistosoma haematobium : découverte en 1852 par BILHARZ, elle est responsable de la bilharziose uro-génitale endémique dans 55 pays d’Afrique et de la Méditerranée orientale ; on estime à 180 millions le nombre de personnes exposées et à 90 millions celui des sujets infectés. L’hôte intermédiaire est un mollusque gastéropode pulmoné du genre bulinus.(6)
Schistosoma mansoni : découverte en 1907 par SAMBON, elle est l’agent de la bilharziose intestinale sévissant dans 53 pays d’Afrique, de la Méditerranée orientale, les caraïbes et l’Amérique du sud. L’hôte intermédiaire est un mollusque gastéropode pulmoné du genre biomphalaria.(6)
Schistosoma intercalatum : découvert en 1934 par FISCHER, elle est l’agent de la bilharziose rectale, signalée dans 04 pays d’Afrique centrale : Tchad, république démocratique du Congo, Gabon, république centre africaine. Ses hôtes intermédiaires sont des mollusques du genre bulinus.(6)
Schistosoma japonicum : découverte en 1904 par KATSURADA, elle provoque la bilharziose intestinale strictement en Asie ou elle sévit sous forme d’endémie dans 08 pays. C’est un schistosome parasite de nombreux animaux qui constituent le principal réservoir de virus, l’hôte intermédiaire est un mollusque prosobranche du genre oncomelania.(6)
Schistosoma mekongi : découverte en 1972 par VOGE, BRUCKER et BRUCE, également strictement asiatique, elle a une morphologie semblable au précédent. Ce schistosome est très localisé au Cambodge, dans le delta du Mékong. Son hôte intermédiaire est le tricula aparta, également prosobranches. (6)
La bilharziose sévit plus dans les zones hydro agricoles des pays en voix de développement. Six millions d’individus sont exposés aux risques bilharziens dans le monde et la morbidité est supérieure à 200 millions de personnes (14). Les enfants et les adolescents payent le plus lourd fardeau à ce fléau car 44% de cas de schistosomose existante dans le monde sont les individus de moins de 15 ans. La bilharziose est la deuxième endémie parasitaire la plus importante dans le monde après le paludisme(24). Selon l’OMS, dans son rapport publié en 2004, le nombre annuel de décès lié à la schistosomiase en Afrique subsaharienne peut être évalué à 20 0000 personnes(11). Au Sénégal, suite à l’augmentation fulgurante de la bilharziose, un plan national de lutte contre la bilharziose a été élaboré au cours d’un atelier national tenu à Dakar. L’objectif de ce travail est de contribuer à une meilleure pérennisation des campagnes de traitement de masse au praziquantel dans le District Sanitaire de Dagana.
DEFINITION
La bilharziose encore appelée schistosomiase ou schistosomose est une affection due à des vers plats hématophages : les bilharzies ou schistosomes qui sont des trématodes à sexes séparés vivant au stade adulte dans le système veineux de certains organes privilégiés déterminés par leur biologie. Cette parasitose affecte 300 millions de sujets c’est dire donc l’impact socioéconomique qu’elle a. C’est la deuxième endémie mondiale après le paludisme (24). Les sujets exposés seraient au nombre de 600 millions et 500.000 décès sont constatés dans les pays en voie de développement principalement dans les régions tropicales (5).
EPIDEMIOLOGIE
Agent pathogène
Classification
Règne : Animal (Zoo parasite)
Sous règne : Métazoaire
Phylum : Plathelminthes
Classe : Digenea
Famille : Schistosomatidae
Genre : Schistosoma
Espèces :
Schistosoma haematobium (agent de la bilharziose urinaire)
Schistosoma intercalatum (agent de la bilharziose rectale)
Schistosoma mansoni (agent de la bilharziose intestinale)
Schistosoma japonicum et Schistosoma mekongi (agents de la bilharziose hépatosplénique) .
Ces cinq espèces pathogènes s’individualisent des autres trématodes parasites de l’homme par des particularités biologiques :
– Ce sont des trématodes à sexes séparés
– La transmission est cutanée
– Les adultes vivent à l’intérieur des plexus veineux au contact des endothéliums vasculaires.
MORPHOLOGIE
MORPHOLOGIE DES ADULTES
Les schistosomes sont des vers plats, blancs grisâtres à sexes séparés. Ils possèdent deux ventouses ; la ventouse ventrale, appelée acetabulum, qui sert à la fixation sur le support et une ventouse buccale antérieure qui, en plus de son rôle fixateur, assure aussi la nutrition par l’absorption de sang. Les caecums intestinaux ne sont pas digités mais ils sont réunis en arrière par un caecum unique plus ou moins long sans orifice anal. L’orifice génital est toujours en arrière de la ventouse ventrale. Le mâle est blanchâtre mesurant entre 10 mm et 0,9 mm de large, les bords latéraux du corps sont bordés de formations épineuses repliées et se chevauchant. Il forme en arrière de la ventouse ventrale une gouttière appelée canal gynécophore, dans lequel vient se loger la femelle durant une grande partie de son existence. Elle ne se libère qu’au moment de la ponte. Il possède entre 4 et 5 testicules et le tubercule du caecum est fin et se trouve au milieu. La femelle est grisâtre, cylindrique et filiforme, mesurant 16 mm à 20 mm et 0,25 mm de large. Elle présente des pigments noirs dans le tube digestifs, qui sont des produits de dégradations de l’hémoglobine. Elle est logée dans le canal gynécophore du mâle .
Morphologie spécifique à l’espace
❖ Schistosoma haematobium
Le mâle possède 4 à 5 testicules et les téguments sont recouverts sur la face dorsale de papilles cylindriques. La femelle possède un ovaire situé dans le quart postérieur, l’utérus est long et renferme 10 à 30 œufs. Les œufs présentent un éperon terminal. Dans les deux sexes, le caecum correspond au tiers de la longueur totale du corps.
❖ Schistosoma mansoni.
Le cæcum correspond au deux tiers de la longueur du corps.
Le mâle possède 8 à 9 testicules.
La femelle possède un utérus court.
Les œufs présentent un éperon latéral.
❖ Schistosoma japonicum.
Il est plus petit que les deux précédents, avec un caecum correspondant au deux tiers de la longueur du corps.
Le mâle possède 7 testicules.
La femelle possède un utérus renfermant plusieurs œufs pourvus d’un éperon latéral pointu.
❖ Schistosoma intercalatum.
Le mâle possède 3 à 5 testicules.
Les œufs présentent un éperon polaire mais ils sont plus grands que ceux de Schistosoma haematobium.
Œufs des schistosomes
Schistosoma haematobium : l’œuf est ovale mesurant de 140 µm à 170µm de long et 60 µm de large avec un éperon terminal de 15µm. La coque est lisse, mince et transparente et renferme un embryon cilié appelé miracidium. L’œuf de Schistosoma mansoni : l’œuf est ovoïde mesurant 140 µm de long sur 60 µm de large, l’éperon est latéral de 15 µm situés au tiers postérieur. La coque est lisse, mince et transparente avec un embryon cilié appelé miracidium.
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Table des matières
INTRODUCTION
I.DEFINITION
II.EPIDEMIOLOGIE
1. Agents pathogènes
1.1- Classification
1.2- Morphologie
1.2.1- Morphologie des adultes
1.2.2- Morphologie spécifique à l’espèce
1.2.3- Morphologie des œufs
1.3- Biologie
1.3.1- Habitat
1.3.2- Cycle évolutif
2- Réservoir de virus
3- Hôtes intermédiaires
4- Mode d’infection
5- Facteurs favorisants
6- Répartition géographique
III-MANIFESTATIONS CLINIQUES
III.1- Période d’incubation
III.2- Période d’incubation et d’état
III.3- Les formes compliquées
IV- DIAGNOSTIC
IV.1- Diagnostic direct
IV.2- Diagnostic indirect
V- TRAITEMENT
V.1- Chimiothérapie
V.1.1- But
V.1.2- Moyens
VI. PROPHYLAXIE
VI.1- Prophylaxie individuelle
VI.2- Prophylaxie générale
VI.2.1 -Lutte contre le réservoir de virus
VI.2.2- Action sur les hôtes intermédiaires
VI.2.3- Lutte biologique
VI.2.4- Aménagement de l’environnement
CONCLUSION