Evaluation des besoins en prothése dentaire
Généralités
Rappels des caractères
Rappels embryologiques :
Sur le plan odontogénique, la présence des dents sur l’arcade procède de deux phénomènes qui se succèdent dans le temps, même si quand le deuxième commence, le premier n’est pas encore terminé. Le premier phénomène est celui de la formation dentaire qui crée la dent et l’amène jusque sous la gencive. Le deuxième est celui qui fait sortir la dent dans la cavité buccale, c’est l’éruption dentaire ou dentition. [3]
➢ Embryologie faciale : L’embryologie dentaire commence avec celle faciale. Elle se produit au niveau d’un seul des trois feuillets qui constituent l’embryon, le feuillet ectoblastique. [3] Au début de la quatrième semaine, l’extrémité céphalique de l’embryon est grossièrement arrondie. Peu à peu, se développent des renflements (bourgeons faciaux) qui s’organisent autour d’une dépression : le stomodeum (bouche primitive), provisoirement obturé par la membrane pharyngienne. Ces bourgeons sont constitués de tissu mésenchymateux (au sein duquel se développent les structures cartilagineuses, musculaires et osseuses) et d’un revêtement épiblastique. Vers la cinquième semaine on distingue :
– le bourgeon frontal, médian, présentant latéralement trois paires de différenciations épithéliales : les placodes olfactives, optiques et otiques. Ce bourgeon donnera à partir de la sixième semaine les bourgeons nasaux internes et les bourgeons nasaux externes droits et gauches, séparés par le processus nasofrontal.
– Les deux bourgeons maxillaires.
– Les deux bourgeons mandibulaires ou maxillaires inférieurs issus du premier arc branchial.
Ces bourgeons se modifient en forme et en volume et s’organisent autour des placodes sensorielles et du stomodeum. Ils tendent à fusionner par phénomènes de confluence et soudure jusqu’au troisième mois. Si une anomalie survient à cette période il existera une malformation. Le cloisonnement de la bouche primitive se fait par la fusion sur le plan médian des bourgeons nasaux et maxillaires supérieurs, qui vont former à la partie antérieure de la bouche primitive le palais primaire vers la septième semaine. En même temps, se développent une lame médiane (la cloison nasale) et deux lames latérales (les processus palatins) qui fusionnent pour former le palais secondaire après abaissement de la langue entre la septième et la dixième semaine. [18]
➢ Embryologie dentaire L’embryologie du système dentaire est indissociable de celle céphalique notamment celle faciale. Au niveau de la face, et plus précisément au niveau des parois du stomedeum future cavité buccale, deux groupes de cellules ectodermiques vont contribuer à la formation de la dent. Il s’agit de cellules épithéliales d’une part et de cellules mésenchymateuses issues de la crête neurale d’autre part, qui interagissent. Cette notion d’interactions épithéliomésenchymateuses au cours de l’odontogenèse avait été évoquée dès 1981 par Thesleff [20], puis caractérisée par Ruch [22] comme le mécanisme responsable de la morphogenèse et de la cytodifférenciation. Ces phénomènes aboutissant à la formation de la dent débutent à partir de l’épithélium tapissant le stomedeum, épithélium où des épaississements (ou bourgeons dentaires) apparaissent vers le deuxième mois. Ces épaississements vont ensuite s’enfoncer dans le mésenchyme sous-jacent, pour réaliser une structure cellulaire, la lame primitive ou «mur plongeant ». Cette lame va émettre un prolongement médial, la lame dentaire, qui va ensuite laisser place à la coiffe épithéliale (épithélium dentaire), structure en forme de cupule présentant deux versants ou couches cellulaires, une couche médiale ou épithélium adamantin médial et une couche latérale ou épithélium adamantin latéral. Sous cette cupule de cellules épithéliales, le mésenchyme se condense (papille dentaire), préfigurant la pulpe. À terme, la cupule épithéliale aboutira à la formation de l’émail, grâce à la prolifération de ses cellules, les adamantoblastes. De même, le bourgeon mésenchymateux (ecto-mésenchymateux) aboutira à la formation de la dentine (ivoire) par la prolifération de ses cellules, les odontoblastes. En fait cela n’est pas aussi simple car chaque structure interagit avec la structure adjacente et toute anomalie de l’une retentira sur l’autre. Enfin, la formation de la racine dentaire est produite par la prolifération de la couche odontoblastique, prolifération qui s’étend de la couronne en direction de l’apex de la dent, en réalisant une gaine épithéliale (gaine de Hertwig).
Rappels anatomiques
– La cavité buccale :
Elle forme la première cavité du tube digestif. Limitée en avant par le sphincter labial, la cavité buccale s’ouvre en arrière sur le carrefour aéro-digestif du pharynx.Elle possède des faces et deux orifices. Limites : elles sont
– en avant, les lèvres supérieure et inférieure ;
– latéralement, les joues ;
– en bas, la langue et la région sublinguale
– en haut, le palais qui se divise en un palais osseux et un palais mou ou voile du palais, dont le bord supérieur, libre, présente en son milieu un prolongement conique, la luette. Sur le voile du palais, apparaît l’empreinte du crochet de l’aile interne de l’apophyse ptérygoïde, en dedans et en arrière de la tubérosité mandibulaire. De la luette partent deux replis muqueux, les piliers du voile du palais (piliers antérieur et postérieur) entre lesquels siègent les amygdales palatines.
– Orifices : ils sont au nombre de deux :
➢ l’orifice antérieur, buccal, fait communiquer la cavité buccale avec l’extérieur. Il est limité par les lèvres.
➢ l’orifice postérieur ou isthme du gosier, fait communiquer la cavité buccale avec la portion buccale du pharynx. Cet orifice est limité par le voile du palais, le pilier antérieur du voile et la face dorsale de la langue.
– Contenu de la cavité buccale : Il est subdivisé en deux parties par les arcades alvéolo-dentaires. La cavité périphérique répond au vestibule et la cavité centrale est la cavité buccale proprement dite.
-La cavité périphérique ou vestibule buccal : c’est un espace en forme de fer cheval, compris entre les arcades alvéolo-dentaires et les lèvres en avant, entre les arcades alvéolo-dentaires et les joues en arrière. Il communique avec la cavité buccale en arrière des dernières molaires et les vestibules droits et gauches sont continus en avant, dans la région alvéolo-dentaire incisive qui est fréquemment rétrécie par les replis muqueux des freins labiaux antérieur et postérieur. Il est tapissé, excepté au niveau des arcades dentaires, par la muqueuse buccale qui, se réfléchissant des lèvres et des joues pour recouvrir les arcades alvéolo-dentaires devient gencive ou muqueuse alvéolaire selon qu’elle est ou non recouverte d’un épithélium kératinisé. La séparation entre ces deux tissus est la ligne muco-gingivale. La paroi externe de la cavité vestibulaire présente des replis muqueux ou freins qui sont constants au niveau des incisives maxillaires et mandibulaires ; ce sont les freins médians. Le frein médian supérieur est toujours plus important que l’inférieur. Parfois, ils s’attachent très haut, atteignant même la papille intermédiaire incisive. On rencontre également des freins muqueux vestibulaires en regard de secteurs dentés plus postérieurs (prémolaires). En face de la première molaire supérieure, s’ouvre l’orifice d’évacuation du canal de Sténon, canal excréteur de la glande parotidienne.
– La cavité centrale est la cavité buccale proprement dite : elle est limitée sur son pourtour par les arcades alvéolo-dentaires (en avant et sur les côtés), en haut par la voûte palatine et le palais mou, en arrière par l’isthme du gosier (voile du palais, piliers antérieurs du voile et base de la langue). Cette cavité change de volume lorsque la bouche s’ouvre ou se ferme. Elle contient un organe d’une grande mobilité, la langue, séparée de l’arcade alvéolo-dentaire mandibulaire par le sillon alvéolo-lingual. La voûte palatine est limitée, en avant et latéralement par l’arcade dentaire maxillaire. En arrière, elle se poursuit par le voile du palais. Elle est concave dans tous les sens et présente à sa surface, des reliefs dont l’importance, la disposition et le dessin varient considérablement d’un sujet à l’autre. Sagittalement, la voûte palatine muqueuse est marquée par un relief de teinte plus claire, le raphé, qui se prolonge sur le palais mou jusqu’à la luette. Immédiatement en arrière des incisives, à l’extrémité antérieure du raphé, le tubercule palatin est entouré de crêtes palatines dont le nombre et le dessin sont variables. La langue se scinde en une partie antérieure libre et une partie postérieure fixe, la base ou racine. La partie libre évolue dans la cavité buccale, elle est d’une grande mobilité. Aplatie de haut en bas, on lui décrit une face supérieure dorsale, une face inférieure appliquée au repos sur le plancher buccal, une pointe et des bords. La face supérieure ou dorsale est séparée en deux par le « V » lingual ouvert vers l’avant. Le sommet du « V » lingual est le foramen caecum. Sa partie antérieure est déprimée par le sillon médial du foramen caecum à la pointe. Elle est recouverte de papilles linguales. Les papilles caliciformes se rangent en V pour former le « V » lingual. La partie postérieure de la langue a une surface extrêmement irrégulière.
La face interne de la langue est recouverte d’une muqueuse lisse et fine. Elle forme un repli plus ou moins marqué, le frein ou filet de la langue qui se trouve en avant de la caroncule sublinguale, au sommet de laquelle se trouvent les orifices des canaux de Wharton, canaux excréteurs des glandes salivaires sous maxillaires.
Les bords de la langue s’amincissent d’arrière en avant. La pointe de la langue est de forme variable. Elle est généralement déprimée par le sillon longitudinal médian. Le sillon alvéolo-lingual, on le découvre en soulevant la langue, il est limité sur son pourtour par l’arcade dentaire mandibulaire et en arrière par les insertions de la langue. Il présente à sa surface la caroncule sublinguale et les orifices excréteurs des canaux sublinguaux.
La dent
Sur le plan anatomique la dent est divisée en deux parties : la couronne et la/ou les racines réunies par le collet.
➢ La couronne visible comprend de la périphérie vers le centre :
– l’émail
– la dentine
– la chambre pulpaire
– Les racines comprennent de la périphérie vers le centre :
– le cément
– la dentine
– le canal pulpaire qui se termine par l’apex.
L’ensemble des tissus de soutien de la dent ou parodonte est constitué par le cément, le ligament alvéolo-dentaire ou desmodonte, l’os alvéolaire et la gencive.
– Description de l’organe dentaire :
L’organe dentaire est formé de plusieurs structures : l’émail, la dentine, la pulpe et le cément.
– Émail :
C’est un tissu calcifié et acellulaire composé :
➭ d’une phase minérale essentiellement constituée de cristaux d’hydroxyapatite et contient environ 20% d’eau ;
➭ d’une phase organique qui est composée de protéines, de lipides et complexes protéines-polysaccharides.
– Dentine :
C’est un tissu moins minéralisé que l’émail et cellulaire. Elle est composée :
➭ d’une partie minérale essentiellement des cristaux d’ hydroxyapatite ;
➭ d’une partie organique, constituée de collagène I, de protéines non collagéniques, de complexes protéinespolysaccharides, de citrates et de phospholipides. L’eau représente 12% du poids de la dentine.
– Cément :
C’est un tissu minéralisé, cellulaire dont l’épaisseur augmente avec le temps. Il est composé :
➭ d’une phase minérale, elle est composée en majeur partie d’hydroxyapatite ;
➭ d’une phase organique contenant : du collagène de type I, des complexes glycoprotéiques et mucopolysacchariques, des cémentoblastes et des cémentocytes. Il recouvre la racine des dents, c’est à son niveau que sont insérées les fibres ligamentaires du desmodonte (gingivodentaires et alvéolo-dentaires).
– Chambre pulpaire :
C’est un tissu conjonctif possédant des fonctions nutritives, neurosensorielles et réparatrices. Elle se divise en deux zones :
➭ une zone périphérique constituée des odontoblastes et de la couche sous endoblastique (formée par les cellules de Höhl) ;
➭ une partie centrale contenant le tissu pulpaire proprement dit :
– le réseau vasculaire est dense ;
– les fibres nerveuses sensitives proviennent du nerf trijumeau et les fibres vasomotrices sont issues du système sympathique ;
– les éléments cellulaires sont : fibroblastes et fibrocytes, cellules indifférenciées, cellules endothéliales et péricytes, cellules de défense.
Tissu de soutien
– Os alvéolaire :
Il constitue le support des dents temporaires, puis des dents permanentes. Il est constitué d’une table osseuse vestibulaire, et d’une table osseuse linguale et palatine reliées entre par le septum inter-dentaire et inter-radiculaire. L’os alvéolaire est en continuité avec l’os basal maxillaire et mandibulaire.
Son architecture est constamment remodelée au cours de la croissance alvéolaire. Son existence est liée à la présence des dents.
– Desmodonte ou ligament alvéolo-dentaire :
C’est le tissu conjonctif qui relie la surface cémentaire de la racine dentaire à l’os alvéolaire par un système de fibres. Des remaniements importants dans l’architecture desmodontale interviennent. Outre sa fonction d’ancrage, le desmodonte joue le rôle d’amortisseur des forces occlusales et de transmission à l’os alvéolaire.
– Gencive :
C’est la partie fibromuqueuse, il recouvre une partie des corticales des procès alvéolaires et entoure la région cervicale des dents. Elle est limitée dans sa partie coronaire par le bord gingival libre (ou rebord marginal), dont le contour est festonné et parallèle à la jonction amélo-cémentaire. Elle est limitée dans sa partie apicale par la ligne muco-gingivale qui sépare la gencive de la muqueuse alvéolaire. La gencive est de couleur rose corail, de consistance ferme, et sa texture présente un aspect granité en peau d’orange. On divise cette gencive en deux zones : la gencive libre et la gencive attachée.
– La gencive libre (ou gencive marginale) : c’est la collerette gingivale festonnée sertissant le collet des dents, qui s’étend du bord gingival au sillon marginal (ou sillon gingival libre), inconstant, et correspondant au fond du sulcus gingival, qui est l’espace entre la dent et la paroi interne de la gencive libre.
La gencive libre comprend aussi la gencive inter-dentaire ou interproximale (ou papille interdentaire) dont la forme pyramidale occupe l’espace interdentaire.
– La gencive attachée (ou gencive adhérente) : elle s’étend du sillon marginal à la ligne muco-gengivale. Sa hauteur varie de 1 à 9 mm en fonction des différents secteurs de la cavité buccale.
CONCLUSION
Notre étude de type prospective s’est déroulée du 10 Avril au 10 Mai 2014 au CHUOS de Bamako. L’évaluation a montré de façon descriptive la prédominance du sexe féminin avec 60,25% des cas. Les adultes jeunes (21-40 ans) étaient les plus concernés avec 44,75% des cas. Les patients avec 1-4 dents absentes ont représenté la majorité des cas avec 66,91%. La mandibule a été le maxillaire le plus concerné avec 53,74% des cas. La prothèse adjointe partielle a été le type de prothèse le plus diagnostiqué avec 52,25%, le type de prothèse le plus choisi avec 83,00% et la prothèse la plus portée par les patients avec 74,39% des cas. Celle portée satisfaisante a été la prothèse adjointe partielle avec 77,80% des cas.
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Table des matières
I.INTRODUCTION :
A. Préambule
B. Intérêt
C. Généralité
1. Rappels des caractères
2. La prothèse
3. Classification des édentements
4. Besoin
II. OBJECTIFS:
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
III. PATIENTS ET METHODES
1. Cadre et lieu d’étude
2. Type et période d’étude
3. Méthode d’échantillonnage
4. Analyse des données et calculs statistiques
IV. RESULTATS
V. DISCUSSION ET COMMENTAIRES
VI. CONCLUSION
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