Le secteur agricole constitue le pilier de l’économie de Madagascar. La mauvaise performance de ce secteur serait alors une cause majeure de la pauvreté surtout en milieu rural. La rentabilité des activités génératrices de revenu en milieu rural est faible et insuffisante en raison du manque de moyens financiers. Ainsi, l’idée de faciliter l’accès aux services financiers des pauvres est apparue (KARIN, 2011). La réduction de la pauvreté se situe au cœur de la politique de développement de tout pays. Elle est l’un des objectifs principaux de la politique du développement et beaucoup de stratégies et d’instruments ont été mis en place afin d’y parvenir. Au moment où la modernisation était en vigueur, entre 1950 et 1970, le principal objectif était de stimuler le développement par la croissance économique. Faciliter l’accès aux services financiers des populations démunies fait partie de la politique du développement (KARIN, 2011).
De ce fait, les priorités des actions de développement étaient axées sur la recherche de solutions afin d’accroître la production du secteur primaire par le biais de son financement. La politique a adopté la réforme du secteur financier. Depuis l’instauration des Objectifs du Millénaire pour le Développement, l’offre de services financiers de proximité revient sur la scène de toute politique de développement (CLARA et OMAR, 2009). A cet effet, la mise en place du système de microfinance fut largement adoptée par les pays en voie de développement. La microfinance constitue un élément central de la politique économique mise en place par le gouvernement, c’est un secteur qui est appelé à contribuer à l’éradication de la pauvreté à Madagascar. Par rapport au contexte de l’environnement financier, le monde rural constitue le client des institutions financières locales .
Concepts et état de l’art
La pauvreté
La pauvreté monétaire est définie comme un manque d’argent. Elle exprime un aspect de niveau de vie qui résulte d’une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante. La pauvreté de condition de vie traduit une situation de manque dans les domaines relatifs à l’alimentation, à la santé, à l’éducation, etc. La pauvreté de potentialité traduit le fait que l’on n’ait pas pu disposer des moyens qui auraient permis de se soustraire de la pauvreté, de vivre correctement et de mettre en valeur ses capacités individuelles. Cette insuffisance d’accumulation de capital engendre une mise en valeur insuffisante des capacités individuelles. Cette approche permet d’aborder la pauvreté à sa source en la considérant comme le résultat d’une incapacité à saisir les opportunités qui se présentent en raison d’un manque de capacités résultant d’une santé déficiente, d’une éducation insuffisante, de déséquilibres nutritionnels, etc (ADAMA et al.,1997).
Concepts de microfinance
La microfinance est l’offre de services financiers et non financiers adaptés aux pauvres, à ceux qui n’ont pas accès aux services financiers formels qui exigent des garanties matériels, des apports financiers etc. Elle se distingue du secteur financier ordinaire, c’est-à-dire des banques, en particulier par son groupe de bénéficiaires. La microfinance vise les couches de la population qui sont exclues du secteur bancaire et a pour objectif principal de leur faciliter l’accès aux services financiers (KARIN, 2011). Le microcrédit est une pratique qui consiste à octroyer des prêts de faible montant à des populations pauvres généralement exclues du système financier classique pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus (DOMINIQUE, 2011).
Notions de résultats, d’effets, d’impact, de changements significatifs et de changements durables
Les résultats constituent les changements qualitatifs et quantitatifs produits directement par les actions entreprises. Il s’agit des produits des activités mises en œuvre qui contribuent à la réalisation des objectifs spécifiques, où les groupes cibles commencent à percevoir les bénéfices durables. Les résultats ont des rapports directs avec les objectifs du programme et se mesurent par la réalisation de ces objectifs.
Les effets constituent les incidences des actions entreprises sur le milieu physique et humain environnants. Les effets conjuguent les résultats de l’action et autres dynamiques ou contraintes provenant du milieu dans lequel se déroule l’action. L’impact est la nouvelle situation issue de l’ensemble des effets. «L’impact d’une action de développement c’est la situation issue de l’ensemble des changements significatifs et durables, positifs ou négatifs, prévus ou imprévus, dans la vie et l’environnement des personnes et des groupes et pour lesquels un lien de causalité direct ou indirect peut être établi avec l’action de développement» (CIEDEL, 1999, p.12).
Changements significatifs et changements durables
Les changements significatifs sont constitués non seulement de «ceux qui changent». C’est aussi l’importance ressentie de ces changements au niveau des bénéficiaires. Ce sont des changements jugés importants sur les conditions de vie de la population (CIEDEL, 1999). Les changements sont durables lorsqu’ils se poursuivent de façon efficace, qu’ils assurent un taux élevé de couverture et qu’ils reflètent une forte appropriation communautaire tout en utilisant les ressources mobilisées par la communauté.
Concepts sur l’évaluation
L’évaluation des résultats consiste à mesurer les actions réalisées sur le plan qualitatif et quantitatif. Elle est donc un regard porté sur l’action elle-même. L’évaluation des effets prend en compte un public plus large que le public cible de l’action. L’évaluation des effets est un regard porté sur l’interaction entre l’action et la population. L’évaluation de l’impact est un jugement porté sur les dynamiques de changement au sein de la population concernée par l’action. L’évaluation de l’impact prend en compte la complexité des interactions entre l’action de développement et l’ensemble de la population concernée par l’action (CIEDEL, 1999). Par ailleurs, «l’évaluation d’impact est destinée à mesurer si le programme a eu l’impact désiré sur des individus, des ménages et des institutions. Les évaluations d’impact peuvent aussi explorer des conséquences imprévues, soit positives, soit négatives sur les bénéficiaires» (DELARUE, 2007).
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Table des matières
INTRODUCTION
1 Concepts et état de l’art
1.1 La pauvreté
1.2 Concepts de microfinance
1.3 Notions de résultats, d’effets, d’impact, de changements significatifs et de changements durables
1.4 Concepts sur l’évaluation
1.5 Théorie mobilisée : L’Approche des Moyens d’Existence Durables
2 MATERIELS ET METHODES
2.1 Justification du choix du thème
2.2 Choix de l’organisme d’accueil
2.3 Choix de la zone d’étude
2.4 Démarches de vérification commune aux hypothèses
2.5 Démarches de vérification spécifiques à chaque hypothèse
2.6 Limites de l’étude
2.7 Chronogramme des activités
3 RESULTATS
3.1 Résultats et effets des services offerts
3.2 Les changements constitutifs de l’impact des services offerts
3.3 La durabilité des changements issus des services offerts
4 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1 DISCUSSSIONS
4.2 RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBIOGRAPHIE
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES