Évaluation de l’impact de la supplémentation en vitamine A sur les enfants âgés de 9 à 23 mois

La vitamine A est un nutriment essentiel pour le fonctionnement normal du système visuel, le maintien de la fonction cellulaire, la croissance, l’intégrité épithéliale, la production de globules rouges, l’immunité et la reproduction (WHO, 2009 ; Mason et al., 2014). Comme tout nutriment essentiel, la vitamine A doit être fournie par l’alimentation (WHO, 2009). De ce fait, sa carence est principalement causée par un apport alimentaire insuffisant. Aussi, la carence en vitamine A (CVA) peut provenir d’une malnutrition prolongée, d’une malabsorption ou d’un métabolisme anormal (Aleman et al., 2013). La CVA peut affecter la vision, allant de la diminution de la vision nocturne à la cécité dont elle est la principale cause (CDCP, 2012). Elle est associée à un risque accru de décès par infections graves des enfants de moins de cinq ans dans les pays en développement (rougeole, diarrhée et la pneumonie) et à la survenue de l’anémie (OMS, 2002 ; Banerji et Hunter, 2013 ; Hamdy et al., 2013 ; Wiseman et al., 2016).

Selon le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la CVA est un problème de santé publique majeur chez les enfants de moins de 5 ans (WHO, 2009). Chez ces derniers, la CVA touche 190 millions (33,3%) dans le monde et 56,4 millions (44,4%) en Afrique (WHO, 2009). En Afrique subsaharienne, elle est estimée à 48% en 2013 chez les enfants d’âge préscolaire (Stevens et al., 2015). Dans certains pays d’Afrique de l’Ouest tels que le Nigéria, la Cote d’Ivoire et le Bénin, la prévalence de la CVA chez les enfants âgés de 6-59 mois est respectivement de 5,3%, 15% et 33,5% (Rohner et al., 2016 ; Alaofé et al., 2017 ; Abolurin et al., 2018). Au Sénégal, la prévalence rapportée par l’étude nationale sur le statut de base des carences en micronutriments de 2010 (17,1%) indique un problème de santé publique marginal chez les enfants âgés de 12 – 59 mois. Ceci avec une disparité selon la tranche d’âge, le milieu de résidence et le niveau socioéconomique (Ndiaye et al., 2015). En effet, la prévalence de la CVA est moins élevée chez les enfants âgés de 12 à 23 mois (10,3%), ceux vivants en milieu urbain et ceux appartenant aux ménages les plus nantis (UCAD/COSFAM/MI, 2012 ; Ndiaye et al., 2015). D’autre part, l’étude menée par Agne-Djigo et al. (2012) à Dakar a aussi montré une carence marginale (15%) et des réserves hépatiques faibles en vitamine A (73,5%) chez des enfants âgés de 6 mois.

Mesures

Mesures anthropométriques

Le poids des enfants est mesuré par la méthode de la double pesée à l’aide d’une balance électronique (SECA 874, GmbH & Co, Hamburg, Germany) de portée maximale 150 kg et de précision 100 g. Avant la prise des mesures, la balance est posée sur une surface dure et plane et l’exactitude de la mesure est vérifiée avec un poids étalon de 5 kg. Le poids est mesuré en double et est exprimé en kilogramme (kg). La longueur des enfants est mesurée en double avec une toise UNICEF horizontale posée sur une surface dure et plane. Les enfants sont mesurés allongés droit sur le dos au milieu de la toise gardant le regard tourné vers le haut et la tête contre la partie fixe de la toise. La taille mesurée est exprimée en centimètre (cm).

Mesure de la consommation alimentaire des enfants 

Les indicateurs ANJE sont déterminés suivant la méthodologie de l’OMS (OMS, 2011b).

Diversité Alimentaire Minimale (DAM) : cet indicateur est mesuré à partir du score de diversité alimentaire obtenu par décompte des groupes d’aliments consommés par l’enfant la veille de l’enquête. Le score de diversité alimentaire est atteint lorsque 4 groupes d’aliments ou plus sont consommés par l’enfant.

Fréquence Minimale des Repas (FMR) : chez les enfants allaités, la fréquence des repas tient uniquement compte de la consommation d’aliments solides, semi-solides ou mous le nombre minimal de fois. Pour ces enfants allaités le nombre minimal de fois varie en fonction de l’âge (2 fois pour la tranche d’âge 6–8 mois et 3 fois pour la tranche d’âge 9–23 mois). Chez les enfants non allaités, le nombre minimal de fois ne varie pas en fonction de l’âge (4 fois pour tous les enfants âgés de 6 à 23 mois). La consommation la veille de l’enquête de préparation pour nourrissons, du lait ou du yaourt est prise en compte chez ces enfants.

Minimum Alimentaire Acceptable (MAA) : Cet indicateur de synthèse est atteint lorsque la diversité alimentaire minimale et la fréquence des repas sont atteintes. C’est-à-dire, un score de diversité alimentaire adéquat (≥ 4 groupes d’aliments) et 3 repas (9-23 mois) pour les enfants allaités ; un score de diversité alimentaire adéquat (en dehors des produits laitiers), au moins 2 repas lactés et 4 repas pour les enfants non allaités.

Mesures biologiques

Mesure du taux d’hémoglobine 

Le taux d’hémoglobine est mesuré en double à l’aide du système HemoCue (HemoCue® Hb 301+ Analyzer, Angelhom, Sweden). Ce dernier comporte une microcuvette qui recueille la goutte de sang. Celle-ci réagit avec un réactif sec qui provoque l’hémolyse des globules rouges favorisant la libération de l’hémoglobine. La lecture du taux d’hémoglobine est faite en moins de 1 minute après l’introduction de la microcuvette dans le photomètre Hemocue. La valeur seuil de l’hémoglobine pour définir l’anémie chez ces enfants est de 11 g/dL (WHO, 2011).

Diagnostic du paludisme

Le diagnostic du paludisme est fait à l’aide des Tests de Diagnostic Rapide (TDR) dits immunochromatographiques. Le kit de TDR (SD BIOLINE Malaria Antigen P.f/Pan Standard Diagnostics, Inc., Gyeonggi-do, Republic of Korea) est composé d’un tampon alcoolisé, d’une lancette stérile, d’une anse de prélèvement, du test proprement dit et d’une solution tampon. Le principe repose sur une technique révélant la réaction antigène-anticorps. La détection rapide d’antigènes parasitaires par immunochromatographie sur membrane consiste à déposer l’échantillon de sang à tester au niveau de l’une des extrémités d’une membrane de nitrocellulose fixée sur un support plastique. Si l’antigène recherché est présent, il se lie avec un anticorps marqué le plus souvent à l’or colloïdal. Sous l’effet de la solution tampon, les complexes antigènes-anticorps migrent par capillarité et sont arrêtés par des anticorps de capture fixés sur la membrane (première bande ou bande test). L’excès de complexe conjugué continue à migrer et est immobilisé par un anticorps non spécifique (anticorps de lapin ou anticorps de souris). L’accumulation des complexes colorés entraîne l’apparition d’une bande colorée. Cette seconde bande ou bande contrôle valide le bon fonctionnement de la réaction. Un résultat positif se traduit par l’apparition des bandes test et contrôle. Un résultat négatif se traduit par l’apparition de la bande contrôle seule. Un résultat est invalide en l’absence de bande contrôle ; dans ce cas, il faut rependre l’examen avec un nouveau test. L’apparition des bandes est rapide et se fait en 20 minutes au maximum.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. CONTEXTE
II. METHODOLOGIE
1. Type d’étude
2. Cadre de l’étude
3. Éthique
4. Sujets
5. Taille de l’échantillon
6. Questionnaire
7. Mesures
7.1. Mesures anthropométriques
7.2. Mesure de la consommation alimentaire des enfants
7.3. Mesures biologiques
7.3.1. Mesure du taux d’hémoglobine
7.3.2. Diagnostic du paludisme
7.3.3. Mesure des réserves hépatiques et du statut en vitamine A
7.3.3.1. Administration de la dose de 3,4-didehydrorétinyl acétate
7.3.3.2. Prélèvement et conservation des échantillons de sang
7.3.3.3. Dosage du 3,4-didéhydrorétinol et du rétinol sérique
7.3.3.4. Seuils de définition des réserves hépatiques faibles et de la carence en vitamine A
7.3.4. Dosages de l’alpha-1 Acide Glycoprotéine et de la Protéine C-Réactive
7.3.4.1. Dosage de la Protéine C-Réactive
7.3.4.2. Dosage de l’alpha-1 Acide Glycoprotéine
7.3.4.3. Contrôle de qualité
7.3.4.4. Définition de l’inflammation
8. Saisie, traitement et analyse des données
III. RESULTATS
1. Évolution de la taille de l’échantillon
2. Caractéristiques des enfants
3. Caractéristiques des mères et des ménages
4. Alimentation des enfants
4.1. Allaitement
4.2. Alimentation complémentaire
4.3. Fréquence de consommation alimentaire
4.4. Diversité Alimentaire Minimale (DAM)
4.5. Fréquence minimale des repas (FMR)
4.6. Minimum alimentaire acceptable (MAA)
4.7. Consommation d’huile et de bouillons fortifiés en vitamine A dans les ménages d’appartenance des enfants
5. Santé des enfants
6. Statut inflammatoire des enfants
7. Réserves hépatiques en vitamine A des enfants par le Test MRDR
7.1. Réserves hépatiques en vitamine A
7.2. Corrélation entre les réserves hépatiques et les marqueurs de l’inflammation
8. Statut en vitamine A des enfants
8.1. Statut en vitamine A mesurée
8.1.1. Distribution des valeurs de rétinol sérique mesuré
8.1.2. Prévalence de la carence en vitamine A mesurée
8.2. Corrélation entre le rétinol sérique et les marqueurs de l’inflammation
8.3. Statut en vitamine A corrigée
8.3.1. Distribution des valeurs de rétinol sérique corrigé
8.3.2. Prévalence de la carence en vitamine A corrigée
9. Association entre le rapport DR/R et la concentration en rétinol sérique
10. Proportion d’enfants carencés identifiés par les deux indicateurs
11. Facteurs associés aux réserves hépatiques en vitamine A des enfants
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VI. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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