Soutenance mémoire
En 2003, la Journée Mondiale de l’Alimentation avait pour thème « Alliance Internationale contre la Faim », ceci dans le but d’une éradication de la faim qui occupe une place primordiale dans le mandat de la FAO (FAO, 2003b)[28]. En effet, la faim et la malnutrition restent à notre époque la première cause de mortalité. Chaque année, la faim et la malnutrition tuent plus que le sida, le paludisme et la malaria, elle seule est souvent à l’origine de maladies décimant les enfants et les adultes (FAO et PAM, 2004)[31]. Selon les estimations, environ 70 % de la mortalité infantile dans les pays en développement sont attribués à cinq conditions majeures : les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës (IRA), le paludisme, la rougeole et la malnutrition (JOHN,1997)[36]. La malnutrition, même légère, peut accroître les risques de mortalité due à certaines maladies et contribuer à plus de 50 pour cent de la mortalité infantile (PELLETIER et al, 1993 ; PELLETIER et al., 1995 [22]. Ainsi, la malnutrition est l’un des problèmes de santé publique les plus importants dans les pays en développement. Elle est la résultante de facteurs socio économiques, culturels et sanitaires. La production alimentaire mondiale est aujourd’hui largement suffisante pour assurer à tous une alimentation adéquate, pourtant 840 millions de personnes se couchent le ventre creux, pour la plupart, il s’agit de femmes et d’enfants, la plupart d’entre elles vivent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne (FAO, 2003b)[27]. La carence en vitamine A touche environ 100 millions de jeunes enfants dans le monde (UNICEF, 1998)[65]. En Afrique occidentale, il est estimé que la carence en vitamine A est la cause de 57000 décès chez les enfants de six à 59 mois. Les carences en micro-nutriments affectent plus de 2 milliards de personnes dans le monde (OMS, 1998)[41]. La malnutrition est en général le fruit de l’association d’un apport alimentaire inadéquat et d’une infection.
Localisation géographique
La Réserve Spéciale de Manombo se trouve dans le Sud-Est de Madagascar le long de la côte à 25 km au sud de Farafangana dans la province de Fianarantsoa, Sous-préfecture de Farafangana, Commune rurale d’Ankarana. Elle se trouve entre la latitude 22°57′ S, 23°08′ S et longitude 47°36’E, 47°48’E, traversée par la RN12 reliant Farafangana-Vangaindrano (cf. carte n°1, annexe I). La surface totale de la Réserve Spéciale de Manombo couvre 5.080 ha repartie en deux parcelles :
− La Parcelle 1 (2 800 ha) se trouve au nord-ouest du village de Manombo, et à l’Ouest de la RN 12.
− La Parcelle 2 (2 280 ha) se trouve au sud-est du village de Manombo, entre la RN 12 et la mer. La limite orientale de la Parcelle 2 est formée d’une plage de 5 km dominée par une dune couverte de végétation forestière basse .
Les populations que nous avons étudiées se trouvent dans les villages de Takoandra et de Tsaratanana qui font partie de cette Réserve Spéciale.
Village de Takoandra
Le village de Takoandra appartient au fokontany de Takoandra, à la commune d’Ankarana, région de Farafangana, faritany de Fianarantsoa. Le village se localise à l’Est de la commune. Par rapport au village de Manombo, il est à 12 km et par rapport aux axes routiers, il se trouve à l’Est de la RN12 à environ 4km. Ce fokontany est limité au Nord par la rivière de Takoandra, à l’Est par l’océan indien, à l’Ouest par la forêt classée d’Ifatsy (Namahora) et au Sud par la rivière de Menatsimba.
Village de Tsaratanana
Le village de Tsaratanana appartient au fokontany de Manombo, à la commune d’Ankarana, région de Farafangana, faritany de Fianarantsoa. Il se trouve à 8km à l’Est du fokontany de Manombo. Le village est limité au Nord par le fokontany de Marompanahy, à l’Est par l’Océan Indien, à l’Ouest par la Réserve Spéciale et la forêt classée, au Sud par le fokontany de Takoandra. Le village de Tsaratanana est à 14 km du village de Manombo.
Historique
La Réserve Spéciale de Manombo a été créée le 5 décembre 1962 suivant le décret N°62-637 modifié par le décret N°67-051 du 31 janvier 1967. A l’origine, c’était une forêt classée mais la mise en place de la Réserve Spéciale a entraîné sa division en deux parties : la forêt classée à l’Ouest de la RN 12 et la Réserve Spéciale de Manombo. Le mot Manombo signifie beaucoup d’Hommes ( Manombo=mba ho tonga marobe ny olona ). En effet, durant l’époque de la royauté, des étrangers se trouvaient dans le village de Mandovia (village composant le fokontany de Manombo actuellement) et ont migré vers Manombo dans le but d’accroître la population. Les gens dans la Réserve Spéciale de Manombo ont comme tabou l’anguille et dans cette région le dinam-pokonolona est encore pratiqué. Le mot Takoandra (= takona ny andro ka nifindra niankandrefana ny tanàna) signifie que le jour est caché, alors le village devait se déplacer pour voir le jour. Le mot Tsaratanana( =tsara ny tanana) signifie que le village est beau.
Relief
Le relief de la Réserve Spéciale de Manombo comprend les plaines côtières, les collines ondulantes et les vallées alluviales. L’altitude varie de 0 à 137 m.
Géologie
La région repose sur le socle cristallin d’âge précambrien à l’exception de la bordure orientale qui montre un recouvrement de coulées volcaniques mises en place à la fin du crétacé. Ce sont des formations essentiellement basaltiques (cartes n°2, annexe I). Le socle est constitué de migmatites et de gneiss à biotite et à amphibole.
− Fokontany de Manombo : la surface structurale est constituée de basalte d’âge crétacé avec de la cuirasse latéritique.
− Fokontany de Takoandra : formé de dunes sableuses constituées par du basalte avec gneiss et cipolin affleurés par des graviers calcinés.
Sol
Plusieurs types de sol sont rencontrés dans la Réserve Spéciale :
− Sols ferralitiques rouges indurés, concrétionnés en surface, appelée « karaoka », dans la parcelle I et dans la forêt classée. Ces sols sont peu profonds et généralement argileux ou sableux.
− Sols dunaires le long du littoral dont l’évolution pédologique est la podzolisation, ils se trouvent dans la parcelle II. Ce sont des sols profonds (carte n°03, annexe I).
− Sol tourbeux riche en sulfures dans les marécages.
La profondeur du sol varie beaucoup; dans la prairie et dans la zone bauxitique, les sols sont presque inexistants, mais sur les bas versants et fond des vallées, de même que dans la zone côtière, les sols sont plus profonds. Les sols d’origine basaltique sont plus argileux ou limoneux.
Climat
Le climat est du type tropical humide et chaud sous l’influence de l’Alizé La température moyenne annuelle est 23° C, le mois le plus chaud est le mois de février avec 31°C, et le mois le plus froid est le mois de juillet avec 13°C environ. L’humidité relative est supérieure à 85.3% (C.S.I.R. et Orimpaka, 1994)[20]. La pluviométrie annuelle est en moyenne de 2.400 à 2.600mm avec un maximum au mois de mars et un minimum en septembre. Les pluies sont réparties sur 222 jours avec une forte pluviosité de décembre en avril. La saison sèche n’est pas bien marquée.
Réseau hydrographique
Deux rivières irriguent la forêt de Manombo :
➤ La rivière de Takoandra qui draine la parcelle 1 et une partie de la zone vers l’Ouest et le sud du village de Manombo. Elle se termine par l’estuaire de Takoandra auprès de la plage de Tsaratanana.
➤ La rivière de Menatsimba qui draine un petit bassin vers l’Ouest d’Ankarana, et entre Ankarana et le pic de Marovary dans la Karimbelo (forêt classée d’Efatsy). Elle forme une limite naturelle sud de la Parcelle 2 et se termine par l’estuaire de Karimbelo auprès de la plage de Karimbelo. L’Océan Indien forme une limite Est de la parcelle 2.
Vents et cyclones
La région de Farafangana, comme toutes les régions de la côte orientale de Madagascar, est touchée périodiquement par les dépressions et les cyclones tropicaux qui apportent des vents violents et des fortes pluviosités surtout en été. Au cours des dix dernières années (1990-2000), trois cyclones sont passés dans la région : Hutelle en mars 1994, Litane en mars 1994 (dépression tropicale). Le dernier, Gretelle, le 24 janvier 1997, a touché la région, avec un vent dépassant 220 km/h, provoquant de nombreux dégâts dans la forêt de Manombo. De nombreux arbres ont été abattus, déracinés et des troncs détruits, entraînant des ouvertures dans la forêt qui facilitent l’installation des espèces envahissantes.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : MILIEU ET PEUPLEMENT
I. MILIEU PHYSI IEU PHYSIQUE
I.1. Localisation géographique
a. Village de Takoandra
b. Village de Tsaratanana
I.2. Historique
I.3. Relief
I.4. Géologie
I.5. Sol
I.6.Climat
I.7.Réseau hydrographique
I.8. Vents et cyclones
I.9. Flore et végétation
I.10. Faune
II. MILIEU HUMAIN
II.1.Population et ethnies des collectivités étudiées
II.2.Données démographiques
II.3.Aperçu historique des ethnies existantes
II.4.Types d’habitation
II.5.Religion
II.6.Us et coutumes
II.7. Structure sociale
II.8. Infrastructure sanitaire et hygiène
a. Santé
b. Hygiène
II.9. Infrastructure scolaire
II.10.Vie économique
II.11. Mode de transport
CHAPITRE II : SITUATION ALIMENTAIRE
I. METHODOLOGIE
I.1.Echantillonnage
I.2.Technique d’enquête
II. ANALYSE DES DONNEES ET RESULTATS
II.1.Determination du nombre d’unités de consommation
II.2.Conversion des quantités consommées en éléments nutritifs
II.3 Détermination des taux de couverture
II.4. Interprétation des résultats
II.4.1. Taux de couverture alimentaire (Tableaux :9-10, Figures :1-2 ; Annexe VI)
II.4.2. Les habitudes alimentaires
II.4.3. Parts caloriques journalières des aliments consommés (Tableau 14, Annexe VII)
II.4.4. Type alimentaire
II.4.5. L’équilibre alimentaire
CHAPITRE III : EVALUATION DE L’ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS
I.INTRODUCTION
II. METHODOLOGIE
II.1 METHODE D’ENQUETE- ECHANTILLONNAGE
II.2.COLLECTE DES DONNEES
II.2.1.MATERIELS UTILISES
II.2.2. Technique de mesure
II.2.3.Indicateurs utilisés
II.2.4.POPULATION DE REFERENCE
II.2.5.Traitement des données
II.3.Analyse statistique
II.3.1.Statistique Descriptive
II.3.2.Tests statistiques
III. RESULTATS ET INTERPR INTERPRETATIONS
III.1.PREVALENCE DE LA MALNUTRITION
III.1.1.MALNUTRITION AU SEUIL DE m-2ET
III.1.2. MALNUTRITION AU SEUIL DE 13,5 cm SELON LE PERIMETRE BRACHIAL: Malnutrition modérée
III.2.ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS SELON LES SITUATIONS FAMILIALES ET SOCIO-ECONOMIQUES
III.2.1.ETAT NUTRITIONNEL ET TAILLE DE LA FRATRIE
III.2.2.ETAT NUTRITIONNEL ET RANG DE L’ENFANT
III.2.3.ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS ET PROFESSION DU PERE
III.3.VARIATIONS DES MENSURATIONS ANTHROPOMETRIQUES
III.3.1.Variations régionales
III.3.2.Variations sexuelles
CHAPITRE IV : DISCUSSIONS
I SITUATION ALIMENTAIRE
II. ETAT NUTRITIONNEL
III.RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
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