Soutenance mémoire
Les chauves souris constituent les seuls mammifères volant du règne animal. Elles appartiennent à l’ordre des Chiroptères qui se divisaient en deux sous ordres à savoir : Les Mégachiroptères et les Microchiroptères (Peterson et al., 1995 ). Les Mégachiroptères sont de grande taille et principalement frugivores, folivores ou nectarivores et les Microchiroptères ont une grande diversité de taille allant de taille moyenne (Hipposideros commersoni) jusqu’à la taille d’un des plus petit mammifère (Craseonycteris thonglogyai en Thaïlande). Leur régime alimentaire est diversifié, dominé par les insectes (Hutson et al.2001).
Actuellement une nouvelle classification des Chiroptères basée sur des études moléculaires et fossiles fait son apparition. Dans cette nouvelle classification les Chiroptères sont divisés en deux sous-ordres à savoir : les Yinpterochiroptères (Ptéropodiformes) regroupant les Anciens Mégachiroptères et l’Hipposideridae qui fait partie du groupe Rhinolophoïdes et les Yangochiroptères (Vespertilioniformes) regroupant tous les autres Microchiroptères (Teeling et al., 2005, Jones et Teeling, 2006 ; Arthur et Lemaire, 2009). Malgré tout, l’ancien regroupement en Mégachiroptères et Microchiroptères est loin d’être écarté par bon nombres de chercheurs du fait de sa simplicité (Arthur et Lemaire, 2009, Goodman, 2011). Dans cette étude, nous nous conformons à la nouvelle classification des chauves souris.
Matériel biologique : Hipposideros commersoni
Cette espèce porte le nom vernaculaire en français : Hipposideros à nez feuillue, Phyllorhine de Commerson, et un nom vernaculaire en Anglais qui est sa traduction directe Commerson’s leaf-nosed Bat. Ce nom dérive du grec indiquant la présence de la membrane autour des narines (Langrand & Goodman, 2010). Les Malgaches l’appellent généralement Valoorona du fait également de cette feuille nasale. L’espèce se trouve dans la position systématique suivante :
Règne : Animale
Embranchement : Vertébrés
Classe : Mammifères
Ordre : Chiroptères
Sous ordre : Yinpterochiroptères
Famille : Hipposideridae
Genre : Hipposideros
Espèce : commersoni
H. commersoni est facilement reconnaissable de par sa grande taille parmi ses cohabitant qui est formés surtout des Yangochiroptères. Il a une oreille triangulaire, étroite à la base et pointue à l’apex dont le bord postérieur est concave (Peterson et al., 1995). Il présente un dimorphisme sexuel caractérisé par la taille plus grande des mâles (Peterson et al., 1995). Ranivo et Goodman, (2008) stipulent que la différence entre mâle et femelle est bien visible au niveau de la longueur de l’avant-bras et du poids.
Concernant la reproduction, la femelle du genre Hipposideros qui existe en Afrique donne généralement un petit par an. L’accouplement se fait à la fin des saisons sèches et les petits sont nés au début de la saison humide (où les ressources de nourriture sont abondantes), H. commersoni pourrait avoir le même cycle (Cotterill et Fergusson, 1999 ; Nowak, 1999).
Du point de vue du régime alimentaire, H. commersoni mange surtout les grands insectes comme les cigales, grandes espèces de sphinx et surtout les Scarabéidés (Ralisata, 2005). Sa stratégie de chasse consiste à attendre le passage de ses proies en se positionnant sur un arbre. (Rakotoarivelo et al., 2007, 2009).
Méthodes de comptage et de capture
Périodes d’études
Deux descentes ont été faites afin de pouvoir estimer la période d’activité optimale de l’espèce. La première s’est déroulée du 19 Septembre au 19 Octobre 2010 (Descente I) et la deuxième du 11 Novembre au 10 Décembre 2010 (Descente II). La première descente correspond à la saison sèche pour la région du fait de l’absence de pluies et l’accessibilité aux sites a été facilitée. Quant à la deuxième descente, elle coïncide avec le moment des pluies rendant les sites difficilement accessibles.
Comptage direct
Le comptage direct consiste à entrer dans les grottes et y compter les animaux dans leurs dortoirs, le jour. Chaque personne est munie d’appareil compteur manuel qu’il presse à chaque fois qu’il voit un individu H. commersoni. Quatre personnes ont fait ce comptage afin d’avoir une estimation moyenne de la taille de population.
Le comptage direct est adapté à H. commersoni. En effet, cette espèce ne semble pas être perturbée par les Compteurs et ne bouge pas trop pendant le comptage facilitant ainsi la tâche de ces derniers. H. commersoni est aussi bien reconnaissable par rapport aux autres espèces qui cohabitent avec lui dans la même grotte de part sa grande taille .
Cette méthode donne directement le nombre d’H. commersoni dans une grotte si toutes les chambres sont visitées. Parfois, H. commersoni s’agrègent en une troupe pouvant atteindre une centaine et le comptage devient plus difficile.
Méthode de capture
Plusieurs méthodes et matériels sont utilisés pour la capture des chauves souris. Chaque méthode appliquée devrait suivre à la fois les conditions de terrain et répondre aux objectifs de l’étude. Pour cette étude, les filets japonais de 6 mètres et 9 mètres ont été utilisés.
Capture par filet
Les filets japonais sont parmi les matériels les plus utilisés pour la capture des chauves souris. Plusieurs avantages lui sont assignés comme la légèreté, la facilité de montage et de transport sur terrain et enfin son prix abordable (Kunz & Kurta, 1988).
Les filets japonais sont utilisés aussi bien pour la capture des chauves souris que les oiseaux, ce sont souvent des filets en nylon dont la maille est de 1,5 x 1,5 cm. Les filets comportent 4 ou 5 poches dans lesquelles les chauves souris capturées tombent. Les filets sont soutenus par des barres en aluminium de 1m de longueur, 3 ou 4 barres sont emboitées pour atteindre la longueur désirée (Kunz & Kurta, 1988). Les filets sont montés aux alentours des grottes pour maximiser la capture des chauves souris qui y entrent et sortent. Les emplacements idéals pour des filets ont été déterminés avant la capture.
Lors de telle manipulation, plusieurs chauves souris peuvent être capturées en même temps et l’enlèvement doit se faire le plus tôt possible et la surveillance des filets doit être permanant (Kunz & Kurta, 1988) pour minimiser la destruction des filets par les chauves souris et pour éviter la mort de l’animal. Les filets sont montés vers 5 heures de l’après midi et ouverts dès le début des activités des chauves souris (à partir de 18 heures) jusqu’au moment ou ses activités baissent fortement (à partir de 23 heures). Dans certains cas, l’activité des chauves souris n’a pas d’apogées bien déterminées et dans le souci de maximiser la capture, les filets ont été montés pendant toute la nuit (de 18 heures à 04 heures 30min. le lendemain).
|
Table des matières
INTRODUCTION
I. ZONE D’ETUDE
I. 1. Description générale de la zone d’étude
I. 2. Localisation géographique des grottes
I. 2. a. La grotte Beenta
I. 2. b. La grotte Anjohijabady
I. 2. c. La grotte Antsididia
II. MATERIELS ET METHODES
II. 1. Matériel biologique : Hipposideros commersoni
II. 2. Méthode de Comptage et de Capture
II. 2. a. Période d’études
II. 2. b. Comptage direct
II. 2. c. Méthode de capture
capture par filet
II. 3. Méthode de prise de données
II. 3. a. Identification des espèces capturées
II. 3. b. Détermination du sexe et de l’âge
II. 4. Méthode de marquage
II. 5. Méthode d’analyse des données
II. 5. a. Effort de capture
II. 5. b. Richesse spécifique
II. 5. c. Abondance relative
II. 5. c. Statistique Analytique
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III. 1. Effort d’Echantillonnage
III. 2. Richesse spécifique
III. 3. Abondance relative des espèces capturées
III. 4. Abondance de la population d’H. commersoni par le comptage direct
III. 5. Variations des proportions des individus constituant la population entre les deux descentes
III. 6. Abondance de la population d’H. commersoni par la Capture Marquage Recapture
III. 6. a. Pour la descente I (Septembre-Octobre 2010)
III. 6. b. Pour la descente II (Novembre-Décembre 2010)
III. 7. Comparaisons des résultats issus des deux méthodes
IV. DISCUSSION
IV. 1. Effort d’échantillonnage
IV. 2. Richesse spécifique
IV. 3. Abondance de la population d’H. commersoni par le comptage direct
IV. 4. Variations des proportions des individus constituant la population pour les deux descentes
IV. 5. Abondance de la population d’H. commersoni par la Capture Marquage recapture
IV. 6. Comparaison des résultats issus des deux méthodes
IV. 7. Fidélité des animaux vis-à-vis des grottes
IV. 8. Menaces et pressions
CONCLUSION
