Evaluation de l’application de l’agro écologie sur les systèmes maraichers péri-urbains

À Madagascar, tout comme dans les pays du continent africain, le secteur maraîcher connaît une extension qui fait de cette filière une activité importante de l’agriculture et du commerce. L’importance croissante accordée à la culture des légumes est liée à l’augmentation de la consommation locale suite à l’accroissement démographique (GTZ, 1995). L’explosion démographique très rapide de la capitale de Madagascar et ses communes avoisinantes entraîne des phénomènes d’insécurité alimentaire qui nécessitent de mettre en œuvre des actions d’amélioration au niveau des producteurs agricoles dans les périphéries d’Antananarivo. Due à cet accroissement, l’insécurité alimentaire constitue un problème crucial pour les pays en développement comme Madagascar. La réalité est qu’un déficit en termes de production et un accroissement en termes de consommation se font sentir dans la zone urbaine et péri-urbaine d’Antananarivo (Andriamananjara, 2009). Le concept de sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité, à l’accessibilité et à la stabilité en matière de nourriture tant en qualité qu’en quantité suffisante. Outre, la filière maraîchère qui approvisionne la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA) s’avère intéressante avec un chiffre d’affaire annuel de 29 milliards d’Ariary équivalent à 10 millions d’Euros par an (Aubry et al., 2005). Cela mérite une considération particulière.

Dans ce contexte où la population urbaine s’accroit, les infrastructures agricoles dans les zones rurales manquent et la productivité agricole en zone rurale demeure faible, l’agriculture péri-urbaine présente en effet un intérêt notoire. De plus, l’agriculture péri-urbaine occupe 22 à 75% de la population dans les zones péri-urbaine d’Antananarivo (Cirad, 2007). Par ailleurs, les études sur la filière légumes frais montrent une dominance des origines périurbaines (Ndiénor, 2005). De ce point de vue, le maraîchage apparaît comme une activité rémunératrice pour les producteurs. En outre, environ 5 % de la superficie cultivée autour de la capitale de Madagascar est allouée à la culture maraîchère (GTZ, 1995).

Concept et définition 

Agriculture péri-urbaine

L’agriculture péri-urbaine, au sens strict du terme, est l’agriculture qui se trouve dans les zones périphéries de la ville, quelque soit la nature de ses systèmes de production. Elle correspond à l’agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne, et localisée dans la ville même et dans ses périphéries, et dont les produits sont destinés à la ville (Donnadieu, 1997).

Agro-écologie 

Pratique agro-écologique
L’agro-écologie peut être une discipline scientifique, un mouvement ou une pratique (Wezel, 2009). L’histoire de l’agro-écologie a commencé en 1928 avec la première publication qui a utilisé le terme. Les racines de l’agro-écologie considérée comme une science sont basées principalement sur les disciplines de l’agronomie et de l’écologie (Wezel, 2009). La pratique agro-écologique est devenue un mode de production agricole qui fait l’objet d’étude et se développe indépendamment de toutes considérations autres qu’agronomiques. Elle conduit à la conception, et la création et l’adaptation sous la forme participative de systèmes de culture complexes et productifs et par suite attractifs malgré un milieu défavorable et un très faible recours aux intrants (Cirad, 2009).

Agro-écologie : un outil de développement rural dans les pays pauvres

L’agro-écologie représente une vraie alternative aux pratiques agricoles dans les pays en développement. En effet, en mettant l’accent sur l’équilibre durable du système sol-culture, elle permet dans le long terme de diminuer la quantité d’intrants chimiques (engrais, pesticides,…) utilisés mais également les charges et la dépendance des producteurs vis à vis des produits chimiques (Cirad, 2009).

Techniques agro-écologiques étudiées

Paillage ou Mulching
Le « mulch » désigne une couche de matériau posé sur le sol dans l’objectif de maîtriser le développement des mauvaises herbes et de maintenir l’humidité et la chaleur au pied de la culture (très pratique en maraîchage). Le paillage (Mulching) consiste donc à couvrir les espaces entre les cultures avec de la paille ou d’autres matières végétales mortes ou séchées. Cette technique aide à économiser de l’eau et lutter contre l’érosion. Les pailles utilisés en maraîchage proviennent des résidus de riziculture ou des plantes fourragères séchées.

Engrais organiques
Les engrais organiques sont constitués par les compostages. Le compostage est une dégradation de la matière organique en présence d’oxygène. Les procédés de compostage se distinguent essentiellement dans les différents paramètres relatifs aux étapes de fabrication (fermentation et mode d’aération). Il existe deux procédés de compostage :

• Le compostage extensif en andains retournés, souvent utilisé dans la fertilisation des cultures maraîchères. Il est caractérisé par plusieurs retournements périodiques qui favorisent l’efficacité de l’oxygénation au cours de la fermentation chaude. Les retournements peuvent être manuels ou mécaniques.
• Le compost liquide : mélange fermenté aqueux, qui peut être utilisé à la fois comme engrais et pour le traitement des cultures selon les matériaux qui le composent. La fabrication met en œuvre un processus de fermentation aérobique (en présence d’O2) des matériels végétaux en milieu aqueux.

Bonne distinction des exploitations maraîchères dans la zone d’étude

Efficacité de la méthodologie d’établissement de la typologie

La méthodologie d’établissement de la typologie préconisée en partant du choix du nombre de classification adéquate en utilisant la classification ascendante hiérarchique (CAH) suivie de la classification en nuée dynamique (CND), après vérification de la fiabilité de la classification par l’analyse factorielle discriminante (AFD) , et la caractérisation des classes par l’Analyse des Correspondances Multiples (ACM) présente une efficacité car on pourrait obtenir une caractérisation bien distinct des exploitations en fonction de l’allocation des facteurs de production (Terre, capital, travail), du mode de culture et du type de système maraîcher pratiqué. La typologie conduit à une meilleure compréhension de différentes stratégies paysannes existantes au niveau des systèmes de production maraîchère dans les milieux péri-urbaines d’Antananarivo. Le résultat de la typologie concorde avec le résultat de l’UPDR sur la monographie d’Antananarivo en 2003 qui informe qu’il existe peu de grande exploitation maraîchère dans la région Analamanga. La même méthodologie d’établissement de la typologie a été utilisée par Andriamahefazafy lors de l’analyse diagnostic du système de production Betsileo en vue de l’intégration de la culture d’Igname en 2007.

Organisation des exploitations maraîchères

Effet de l’urbanisation
Les systèmes de culture maraîchère dans les zones péri-urbaines d’Antananarivo sont dominés par les petites et moyennes exploitations caractérisées par une faiblesse de surface exploitée. La concurrence entre foncier bâti et foncier agricole des espaces entraîne la dominance des exploitations agricoles à faibles superficies exploitées (Exploitation de type I et II). La fabrication des briques prennent de plus en plus de terrain. Par conséquent, les paysans ne pratiquent plus la culture de contre saison sur les rizières. Par ailleurs, il existe une alternative entre usage agricole et usage urbain non agricole des ressources de production. L’alternative non agricole ouvre sur des concurrences, mais également sur des complémentarités entre ces usages (Aubry, 2005) :
– foncier bâti et foncier agricole ;
– eau destinée aux besoins des villes et eau d’irrigation ;
– travail non agricole et travail agricole ;
– déchets ménagers, industriels et intrants agricoles ;

L’existence des alternatives de travail agricole et non agricole entraîne en conséquence la faiblesse du nombre d’actifs œuvrant dans les systèmes de culture maraîchère, cas des exploitations de type III.

Système de culture maraîchère existant 

Dans la présente étude, les systèmes de culture maraîchère ont été classifiés en fonction des modes de culture respectives à chaque classe d’exploitation. Aussi, l’identification des différentes contraintes liées à l’accès à la surface cultivable pour la majorité des exploitations de type I et II et au besoin important de main d’œuvre pour l’exploitation de type III ont été identifiés. Ces contraintes sont dues à différentes raisons telles la dégradation des surfaces dues aux activités para-agricoles sur les surfaces cultivables (Rakotoasimbola, 2009) et le besoin important de main d’œuvre en matière d’irrigation sur les systèmes maraîchers. Malgré que la proximité urbaine constitue une opportunité de marché dans l’agglomération d’Antananarivo due à l’accroissement démographique (Rakotoarisoa, 1995), les systèmes de culture maraîchère sur rizière sont en régression et la fabrication de brique prend de plus en plus de terrain (Agrisud, 2010). Cependant, les systèmes de contre-saison constituent une alternative d’augmentation de revenu pour les producteurs. Par ailleurs, les systèmes de culture maraîchère sur baiboho et sur tanety sont constitués par les cultures intensifiés (Husson, 2006) et ne peuvent constituer une voie d’avenir pour l’agriculture durable du futur en raison de leur incapacité à produire suffisamment de biomasse pour assurer dans le futur un équilibre entre le besoin de nourriture et la nécessité de conserver la fertilité des sols.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATÉRIELS ET MÉTHODES
I.1 Concept et définition
I.2 Choix des zones d’étude
I.3 Cartographie
I.4 Démarche commune pour la vérification des trois hypothèses
I.5 Démarche spécifique pour la vérification de chaque hypothèse
II. RÉSULTATS
II.1 Typologie des exploitants
II.2 Comparaison des facteurs de production et de la productivité entre les systèmes maraîchers agro-écologique et conventionnel
II.3 Évaluation économique de l’application de l’agro-écologie sur les systèmes maraîchers
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1 Bonne distinction des exploitations maraîchères dans la zone d’étude
III.2 Effets de l’application de l’agro-écologie
III.3 Discussion sur la formation économique de valeur ajoutée
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
WEBOGRAPHIES
ANNEXES

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