Evaluation de l’activite hydratante de l’extrait bpo 1227-pa f1 chez la souris

La peau, l’organe la plus externe, recouvre en totalité le corps humain et joue le rôle d’une interface entre l’organisme et le milieu extérieur. L’épaisseur totale de la peau varie suivant les régions du corps; une peau fine par exemple celle au niveau de la paupière a une épaisseur de 0,5 mm et une peau épaisse de 5 à 6 mm, comme celle au niveau de la plante des pieds. C’est une membrane protectrice multicouche (AGACHE P., 2000; ABDUL W. N., 2008) .

L’épiderme est la couche la plus superficielle de la peau (ABDUL W. N., 2008). Elle protège l’organisme contre l’entrée de divers microorganismes ou de certaines substances et empêche sa déshydratation (POTT T., 2006). Elle est constituée de trois populations cellulaires principales: les kératinocytes, les mélanocytes et les cellules de Langerhans. Les kératinocytes, cellules majoritaires de l’épiderme sont disposées en plusieurs couches superposées entre elles. De l’intérieur vers l’extérieur, après la membrane basale interne se trouvent cinq assises cellulaires: la couche basale ou Stratum basale, la couche épineuse de Malpighi ou Stratum spinosum, la couche granuleuse ou Stratum granulosum, la couche claire ou Stratum lucidum et la couche cornée ou Stratum corneum (MARTINI, 2006) . La couche cornée est la couche la plus superficielle de l’épiderme. Son épaisseur totale est de 15 µm chez l’Homme. Elle est constituée de deux composants structurels: les lipides intercellulaires et les cornéocytes qui sont des cellules mortes, aplaties, anucléées et composées presque exclusivement de kératines. Ces cornéocytes sont reliés entre eux par des cornéodesmosomes. L’agencement des cornéocytes au sein du Stratum corneum est très schématique: on peut en effet le comparer à un mur de briques (Fig. 2) (BAUMANN, 2002; MARTINI, 2006). Les cornéocytes représentent les briques et le « ciment » qui les unit est constitué en partie par des lipides, notamment des acides gras poly-insaturés (25%), du cholestérol (20%) et des céramides (plus de 40%) (BAUMANN, 2002). Ces lipides proviennent des glandes sébacées. On trouve dans leur cytoplasme de nombreuses enzymes intervenant dans des phénomènes de métabolisation, et des substances permettant la fixation de l’eau assurant le maintien de l’hydratation cutanée. Dans les cornéocytes du Stratum corneum se trouvent des acides aminés et du lactate, de l’urée, des électrolytes de glycérol et de l’acides hyaluronique issus de la dégradation de la filaggrine, qui forment le facteur naturel d’hydratation ou NMF qui sont des molécules hygroscopiques. La couche cornée renferme 15% d’eau en raison de la présence de ces NMF. Les cornéocytes superficiels se détachent régulièrement de la surface cutanée au cours du processus physiologique de desquamation, phase ultime du renouvellement permanent de l’épiderme (AGACHE P, 2000; JAMES W. D., 2001).

Il existe un équilibre important entre la teneur en eau du Stratum corneum et les lipides de la surface de la peau pour conserver l’apparence et la fonction de la peau (ANDRE T. et Coll., 2008). La couche cornée est recouverte par une émulsion naturelle qui constitue le film hydrolipidique. Le lipide provient du sébum secrété par la glande sébacée et l’eau provient de la sueur produite par la glande sudoripare (MOREL P., 2001; HUMBERT, 2003).

Il existe différents caractéristiques cutanées selon la quantité et la qualité du film hydrolipidique: la peau normale, la peau sèche, la peau grasse et la peau déshydratée. La peau normale ne secrète ni trop de sueur ni trop de sébum. La baisse de la sécrétion de sébum et de sueur entraîne la sècheresse de la peau et lorsque la production de lipides est excessive la peau est grasse. Lorsque le taux d’hydratation de la peau est en dessous de 10%, elle est qualifiée comme étant déshydratée (ESTRADE M.N., 2006; POTT T., 2006; CATHERINE DE GOURSAC, 2007). L’altération de la cohésion des cornéocytes et la perturbation de la matrice lipidique de la surface de la peau entraînent la surproduction de cellules immatures qui s’entassent au niveau de la couche la plus superficielle de la peau. Cette hyper prolifération de kératinocytes accroissent l’évaporation d’eau à travers l’épiderme, la desquamation et la fissuration de la peau qui accélèrent la production de cornéocytes immatures et fragiles. Ces diverses réactions assèchent la peau et ce cycle ne peut être interrompu que par l’application de produits hydratants (ESTRADE M.N., 2006; POTT T., 2006; TRUONG S., 2009; RAWLING A., 2010). Les approches cosmétiques pour hydrater la peau sont soit ralentir l’évaporation de l’eau intrinsèque (les occlusifs), soit apporter de l’eau exogène et de la fixer au sein du Stratum corneum (les humectants), soit combiner ces deux méthodes (BENAMOR S. et coll., 2009; GOUGEROT S.A). Les agents occlusifs ou filmogènes hydrophobes s’opposent à la déshydratation en formant un film lipidique à la surface de la peau et limite ainsi la perte insensible en eau ou PIE (ex: les huiles minérales, le vaséline etc. …); les humectants qui sont des agents hygroscopiques proches des constituants des facteurs naturels d’hydratation ou NMF assurent la fixation de l’eau au sein du Stratum corneum (ex: le glycérol, les acides alpha-hydroxy etc.…) et les émollients ou filmogènes hydrophiles contribuent indirectement à l’hydratation de la peau en modifiant la structure des protéines responsable de la rétention d’eau au niveau du derme (ex: les huiles de plantes) (WARNER R. R. et Coll., 1994; POTT T., 2006; BENAMOR S. et coll., 2009 ; GOUGEROT S.A., 2009). Plusieurs techniques ont été développées pour mesurer la teneur en eau de la peau. Une méthode indirecte qui permet d’évaluer le degré d’humidité de l’épiderme est la mesure de l’épaisseur de la peau (PITTET J. C. et BEAU P., 2002; FABRE P., 2000). D’autre méthode non invasive telle que la mesure de la capacitance qui est basée sur la propriété de la peau à conduire un courant électrique permet de déterminer l’hydratation cutanée (SCOTT T., 2009; KHAZAKA G., 2013). L’eau contenue dans la couche cornée est détectée comme une matière diélectrique. L’augmentation de la capacitance diélectrique est proportionnelle à la quantité d’eau dans la couche cornée (TRUONG S., 2009; KHAZAKA G., 2013; ANDRE T. et coll., 2008). La mesure de la résistance de la peau renseigne aussi sur son état d’hydratation (CONRAD, 2001). La résistance de la peau au passage du courant électrique diminue considérablement lorsqu’elle est hydratée (BURKHARD K., 2001; CONRAD, 2001;LACROIX J. et coll., 2007;ANDRE T. et coll., 2008; KAPOOR S. et SARAF S., 2010). L’extrait de plante codée BPO 1227-Pa F1 a été fourni par la Société Malgache de Transformation et d’Exportation (SOTRAMEX) et a été testé dans le but de déterminer s’il possède une activité hydratante. Son pouvoir hydratant a été évalué en mesurant l’épaisseur cutanée, la capacitance diélectrique, la résistance de la peau au passage du courant électrique de la peau des souris traitées par l’extrait.

MATERIELS ET METHODES 

PARTIE CHIMIQUE

Afin de déterminer les principales familles chimiques présentes dans l’extrait BPO 1227-Pa F1, divers tests phytochimiques ont été effectués. Des réactifs spécifiques pour chaque famille chimique ont été utilisés (Tableau I). En présence de ces réactifs les familles chimiques réagissent (IGAN C., 1982): Soit elles forment des complexes insolubles : réactions de précipitation Soit elles forment des complexes colorés : réaction de coloration Afin de quantifier la proportion relative des différentes familles, les signes suivants ont été utilisés :

– : absence (de la famille correspondante)
+ : présence en faible concentration
++ : Présence en moyenne concentration
+++ : Présence en forte concentration .

PARTIE BIOLOGIQUE 

Formulation du produit

a) Choix de la formulation
Il existe nombreuses préparations utilisées par voie cutanée destinées à hydrater la peau: les préparations liquides (les huiles essentielles); les préparations semi-solides (émulsions et cérats) et les préparations solides (patchs). L’émulsion eau dans huile (E/H) a été utilisée dans cette étude; cette formulation comporte deux phases: une phase aqueuse renfermant l’extrait hydrophile dispersée dans une phase continue huileuse (ALLO O. et Coll., 2005)
b) Préparation de la crème
La crème utilisée lors de cette étude est une émulsion d’eau dans l’huile E/H et stabilisée avec de la cire d’abeille blanchie . Elle est composée de 70% de phase grasse et de 30% de phase aqueuse. Le borate de sodium a été intégré dans la préparation afin de préserver la crème de toutes contaminations microbiologiques et la vitamine E comme antioxydant (SIAKA K., 2000).

Pour préparer la crème de base, la phase aqueuse et la phase grasse ont été préparées séparément. D’ un côté, 0,62 g de cire d’abeille et 2,67 g d’huile d’olive ont été chauffées au bain marie à 70°C et de l’autre côté 0,032 g du borate ont été dissouts dans 1,66 g d’eau à 65°C. Ensuite, la phase aqueuse a été incorporée progressivement dans la phase huileuse maintenue à la même température, tout en agitant énergiquement jusqu’à l’obtention d’une masse homogène. Une fois que la température descend à 40°C, 0,006 g de vitamine E a été incorporée au mélange. (SIAKA K., 2000) Pour obtenir une crème à 10%, 0,56 g d’extrait a été incorporé dans 5,04 g de crème de base. La crème contenant 10% de l’extrait a été appliquée à raison de 100 mg sur une surface rasée de 6 cm2 . L’application a été effectuée deux fois par jour pendant 28 jours.

Animaux d’expérience

Des souris blanches femelles de race SWISS, âgées de 6 semaines pesant entre 20 à 30 grammes (LERCHE C. M. et coll. 2010) et élevées au sein de l’animalerie du Laboratoire de Pharmacologie Générale et de Pharmacocinétique ont été utilisées. Elles ont été acclimatées dans des cages individuelles; nourries avec de la provende LFL 1420 à raison de 10 g par jour et ont eu accès à de l’eau à volonté. Dans tous les tests, les animaux ont été répartis en 4 lots de 5 souris dont: un lot témoin ne recevant aucun traitement, un lot traité avec l’excipient, un lot traité avec la crème contenant 10% de l’extrait et un lot traité avec la crème contenant 1% du produit de référence (RAKOTONDRAIBE V., 2002) Afin d’étudier la tolérance du produit, trois lapins albinos (DRAIZE J. H.et Coll., 1944) pesant 350 à 500 g sans distinction de sexe ont été utilisés, ils ont été acclimatés une semaine avant les tests.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIELS ET METHODES
A. PARTIE CHIMIQUE
B. PARTIE BIOLOGIQUE
1. Formulation du produit
2. Animaux d’expérience
3. Administration du produit
4. Evaluation de l’hydratation
a) L’épaisseur de la peau
b) La capacitance diélectrique
c) La résistance
C. ETUDE DE LA TOLERANCE CUTANEE
1. Test d’irritation cutanée primaire
2. Test d’irritation oculaire ou test de DRAIZE
D. ANALYSE DES RESULTATS
III. RESULTATS
A. CRIBLAGE PHYTOCHYMIQUE
B. PARTIE BIOLOGIQUE
1. Effet de l’application biquotidienne de la crème BPO 1227-Pa F1 pendant 28 jours sur l’épaisseur de la peau
2. Variation de la capacitance diélectrique de la peau après application biquotidienne de la crème BPO 1227-Pa F1 10% durant 28 jours
3. Variation de la résistance de l’épiderme après application biquotidienne de la crème BPO 1227-Pa F1 10% durant 28 jours
4. Tolérance
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION

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