Les troubles fonctionnels digestifs recouvrent l’ensemble des troubles chroniques classiquement attribués à l’intestin (BOMMELAER et coll. 1990 ; THOMPSON, 1990). Ils représentent le motif de consultation le plus fréquent de la pathologie digestive (CLOAREC et coll. 1989). Cette affection présente un caractère polymorphe confirmé par le nombre de termes qui la définissent : syndrome de colon irritable (S.C.I), colopathie spasmodique, troubles fonctionnels coliques, troubles fonctionnels intestinaux (T.F.I), etc. (FREXINOS, 1993 ; WINGATE et coll. 1993). La symptomatologie dont souffre le patient est l’association ou l’alternance de douleurs abdominales, de troubles du transit et de ballonnements sans lésion organique ni modification biochimique (KRUIS et coll. 1984 ; DORVAL et coll. 1994; DROSSMAN et coll. 1990). La pression des malades amène le médecin à demander trop souvent des examens complémentaires non justifiés, conduisant à des thérapeutiques inutiles et inadaptées (cholécystectomie, appendicectomies, interventions gynécologiques..) multipliant ainsi les risques iatrogènes (SCHUSTER, 1991 ; FIELDING, 1983).
Pendant longtemps, le traitement des troubles fonctionnels digestifs a été centré sur les antispasmodiques parasympatholytiques et musculotropes ; actuellement il paraît intéressant de traiter non pas le dysfonctionnement moteur mais les troubles de la sensibilité viscérale (TALLEY, 1992). Une meilleure connaissance des neurotransmetteurs impliqués dans la sensibilité viscérale devrait déboucher sur de nouvelles thérapeutiques, mais le coût et les effets secondaires de ces traitements limitent les avantages promis (FREXINOS, 1994). En attendant que le traitement général agisse, des soins antisymptomatiques sont d’une très grande utilité (FRIEDMAN, 1991 ; KLEIN, 1988 ; CHAUSSADE, 1990).
ETUDES PHYTOCHIMIQUES
EXTRACTION
L’extraction a été faite par macération à l’aide de solvants de polarité croissante : hexane, chloroforme et méthanol. 1000g de poudre de feuilles sèches de la plante ont été macérés 3 fois avec de l’hexane pendant 72 heures suivi d’une filtration. Le filtrat obtenu a été évaporé sous vide à l’aide d’un ROTAVAPOR pour avoir un mélange concentré qui est l’extrait hexanique. Le résidu (Marc 1) a été par la suite macéré avec du chloroforme trois fois pendant 72 heures. Après filtration suivie d’une évaporation, l’extrait chloroformique a été obtenu. Ce même procédé a été utilisé pour l’obtention de l’extrait méthanolique en se servant du deuxième résidu (Marc 2) et en utilisant le méthanol comme solvant d’extraction .
Tests pharmacologiques effectués
Tests in vitro
Pour mettre en évidence les propriétés antispasmodiques des extraits de AML13, des tests d’inhibition et de relaxation ont été effectués sur la trachée isolée de cobaye et sur l’aorte isolée de rat en utilisant différents agonistes contracturants.
Effets des extraits de AML13 vis-à-vis de l’activité contractile de l’histamine sur la trachée isolée de cobaye
Ce test a été effectué pour étudier les activités inhibitrices des extraits de AML13 vis-à-vis d’un agent contracturant, l’histamine sur la trachée isolée de cobaye. Une fois montée dans la cuve à organe isolé, la trachée a été rincée toutes les 30 minutes pendant 90 minutes. Cette période est appelée « temps d’équilibration».Après ce temps, l’organe a été sensibilisé à l’Histamine à 10⁻⁴ M, puis lavé. Trente minutes après ce lavage, la trachée a été de nouveau stimulée avec le même agoniste mais à une concentration de 2.10⁻⁵ M. L’amplitude de contraction a été mesurée à l’aide d’un capteur isométrique de marque BUXCO relié à un enregistreur de même marque. Cette dernière expérience a été répétée 30 minutes après lavage de l’organe mais en présence de l’extrait méthanolique de AML13. Les concentrations testées ont été de 5 à 50 µg/ml et ont été incubées pendant 30 minutes dans la cuve avant l’addition de l’agoniste.
L’amplitude de contraction a été mesurée. La courbe de contraction de l’organe provoquée par l’Histamine en absence de l’extrait a servi de courbe témoin. L’effet inhibiteur de l’extrait méthanolique de AML13 a été exprimé par sa CI50. Le même protocole a été utilisé pour les extraits chloroformique et hexanique de AML13 .
CI50 = concentration de l’extrait qui inhibe de 50% la contraction de la trachée isolée de cobaye provoquée par l’Histamine à 2.10⁻⁵ M .
Effet de l’extrait chloroformique de AML13 vis-à-vis de l’activité contractile de différents agents
A) KCl sur la trachée isolée de cobaye :
L’effet de l’extrait chloroformique de AML13 a été étudié sur la trachée isolée de cobaye vis-à-vis de l’activité contractile du KCl. Après le temps d’équilibration, la trachée a été sensibilisée avec du KCl à 80mM. Trente minutes après lavage, une concentration de 60mM du même agoniste a été injectée dans la cuve et l’amplitude de contraction de l’organe a été mesurée. Cette expérience a été faite en absence et en présence de l’extrait chloroformique qui a été incubé pendant 30 minutes dans la cuve à organe isolé avant l’addition de KCl à 60mM. Les concentrations testées ont été de 5 à 50 µg/ml. La courbe de contraction de l’organe provoqué par le KCl en absence de l’extrait chloroformique a servi de courbe témoin. L’activité inhibitrice de l’extrait chloroformique de AML13 a été exprimée par sa CI50.
CI50 = concentration de l’extrait chloroformique qui inhibe à 50% la contraction de la trachée isolée de cobaye provoquée par le KCl à 60mM .
B) CaCl2 sur l’aorte isolée de rat :
L’effet inhibiteur de l’extrait chloroformique de AML13 a été étudié sur l’aorte isolée de rat vis-à-vis de l’activité contractile du CaCl2. Après montage dans la cuve à organe isolé, l’aorte a été lavée toutes les 30 minutes pendant le temps d’équilibration qui dure 2 heures. Passé ce délai, une concentration de 80mM de CaCl2 a été injectée dans la cuve pour sensibiliser l’aorte. Après lavage suivi d’un repos de 30 minutes, l’organe a été stimulé avec des concentrations croissantes et cumulatives de CaCl2 allant de 0,3 à 100mM. L’amplitude de contraction a été mesurée. Puis, l’aorte a été lavée de nouveau et laissée au repos pendant 30 minutes. Après cela, l’extrait chloroformique de AML13 a été injecté dans la cuve. Différentes concentrations allant de 5 à 50 µg/ml ont été testées. Après 30 minutes d’incubation, les mêmes concentrations de CaCl2 ont été utilisées pour stimuler l’organe. La courbe de contraction de l’organe provoquée par le CaCl2 en absence de l’extrait chloroformique a servi de courbe témoin. L’activité inhibitrice de l’extrait chloroformique a été exprimée par sa CI50.
CI50 = concentration de l’extrait chloroformique qui inhibe à 50% l’effet maximal (Emax) du CaCl2 sur la trachée isolée de cobaye .
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIELS ET METHODES
I. ETUDES PHYTOCHIMIQUES
I.1. Extraction
I.2. Criblage phytochimique
II. TESTS BIOLOGIQUES
II.1. Animaux d’expérience
II.2. Prélèvement et montage des organes
II.2.1. Trachée de cobaye
II.2.2. Aorte de rat
II.3. Produits utilisés
II.4. Tests pharmacologiques effectués
II.4.1. Tests in vitro
II.4.1.1. Effets des extraits de AML13 vis-à-vis de l’activité contractile de l’histamine sur la trachée isolée de cobaye
II.4.1.2. Effet de l’extrait chloroformique de AML13 vis-à-vis de l’activité contractile de différents agents
A) KCl sur trachée isolée de cobaye
B) CaCl2 sur aorte isolée de rat
II.4.1.3. Mise en évidence de l’activité relaxante de l’extrait chloroformique de AML13 sur la trachée isolée de cobaye pré contractée à l’histamine ou à l’acétylcholine
A) A l’histamine
B) A l’acétylcholine
II.4.1.4. Effet de l’extrait chloroformique de AML13 en absence et en présence du propranolol
II.4.1.5. Effet de l’extrait chloroformique de AML13 sur la trachée isolée de cobaye pourvue et dépourvue d’endothélium
II.4.1.6. Effet de l’extrait chloroformique de AML13 en milieu dépolarisant sans calcium vis-à-vis de l’activité contractile du CaCl2
II.4.2. Test in vivo
II.4.2.1. Animaux utilisés
II.4.2.2. Protocole expérimental
II.5. Test de toxicité
II.6. Analyses statistiques
RESULTATS
I. ETUDES PHYTOCHIMIQUES
I.1. Extraction et rendement chimique
I.2. Criblage phytochimique
II. TESTS BIOLOGIQUES
II.1. Test in vitro
II.1.1. Effets inhibiteurs des extraits hexanique, chloroformique et méthanolique de AML13 vis-à-vis de l’activité contractile de l’histamine sur la trachée isolée de cobaye
II.1.2. Effet inhibiteur de l’extrait chloroformique de AMl13 sur la contraction produite par KCl sur la trachée isolée de cobaye
II.1.3. Effet inhibiteur de l’extrait chloroformique de AML13 sur la réponse contractile du CaCl2 sur l’aorte isolée de rat
II.1.4. Effet relaxant de l’extrait chloroformique de AML13 sur la trachée isolée de cobaye pré contractée à l’histamine
II.1.5. Effet relaxant de l’extrait chloroformique de AML13 sur la trachée isolée de cobaye pré contractée à l’acétylcholine
II.1.6. Influence de l’endothélium sur l’effet relaxant de l’extrait chloroformique de AML13 sur la trachée isolée de cobaye pré contractée à l’acétylcholine
II.1.7. Effet du propranolol sur l’activité relaxante de l’extrait chloroformique de AML13 sur la trachée isolée de cobaye pré contractée à l’histamine
II.1.8. Effet inhibiteur de l’extrait chloroformique de AML13 vis-à-vis de l’activité contractile du CaCl2 en milieu dépolarisant sans calcium
II.2. Test in vivo: Activité antibronchospastique de l’extrait chloroformique de AML13 chez le cobaye
II.3. Test de toxicité
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
RESUME