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Pincipales cibles biologiques des espèces réactives
Acide désoxyribonucléique : ADN
Bien que l’ADN soit la mémoire de toute composition biochimique des êtres vivants, il s’agit d’une molécule très sensible à l’attaque des radicaux libres de l’oxygène.
Cinq classes principales de dommages oxydatifs mediés par le radical ●OH peuvent être générées. Parmi elles, les bases oxydées, les sites abasiques, des adduits intra-caténaires, des cassures de brins et des pontages ADN-protéines (Figure 3). Les bases qui composent l’ADN sont sensibles à l’oxydation (Favier, 2003).
Le radical ●OH réagit avec les bases puriques ou pyrimidiques en s’additionnant sur les doubles liaisons (Gardès-Albert et al., 2003).
La guanine, par exemple, peut réagir avec ●OH pour former la 8-hydroxy-2’-déoxyguanosine (8-OH-dG) qui, au lieu de s’apparier avec la cytosine, s’associera avec l’adénine entrainant des mutations au sein de l’ADN et conduisant à des altérations de message génétique impliquées dans le déclenchement du cancer et du vieillissement (Haleng et al., 2007).
Protéines
La toxicité des ERO s’exerce également sur les protéines. Les ERO sont, en effet, capables de réagir avec différents acides aminés des chaines de protéines, altérant également leur fonction. Les plus sensibles à leur action sont les acides aminés aromatiques comme te tryptophane, la tyrosine, l’histidine sur lesquels le radical ●OH s’additionne, modifiant la conformation de la protéine ( Koechlin-Ramonatxo, 2006) mais également les acides aminés basiques (arginine, histidine, lysine et soufrés méthionine, cystéine). En effet leur oxydation va conduire à la perte d’acides aminés essentiels, notamment par addition de groupement carbonyle qui peut réagir avec des fonctions amines non oxydées pour former des liaisons imines (-HC═N-), pouvant conduire à l’agrégation des protéines (Durant et al., 2013) qui vont s’accumuler dans les cellules et le compartiment extracellulaire. La plupart des dommages, dûe à l’oxydation de certains résidus, tels que l’apparition de groupements carbonylés, les clivages de chaines peptidiques et des ponts bi-tyrosine (oxydation de 2 tyrosines) intra- et inter-chaines sont irréparables et peuvent entrainer des modifications fonctionnelles importantes telles que non reconnaissance d’un récepteur par un ligand (Haleng et al., 2007); inactivation du site actif, tout au moins en partie, d’une protéine à fonction enzymatique par les radicaux ●OH (Gardès-Albert et al., 2003). Les résidus cystéines peuvent être oxydés en acide sulfénique (R-SOH), puis en acide sulfinique (R-SO2H) et sulfonique (R-SO3H). Alors que les acides sulfiniques et sulfoniques sont stables et que leur oxydation est irréversible, la formation d’acide sulfénique est réversible sous l’action du glutathion et/ou de la thiorédoxine (Migdal et Serres , 2011).
Enfin le tryptophane peut être oxydé en hydroxytryptophane, dont les métabolites, formés en milieu très oxydant présentent une activité mutagénique élevée (Durant et al., 2013).
Lipides
Certaines espèces radicalaires sont plus réactives, en particulier les radicaux hydroxyles (HO●) ou peroxyles (HOO●) qui sont à l’origine des réactions de peroxydation des lipides (Durant et al., 2013).
La peroxydation lipidique est un phénomène général qui se produit dès la présence de l’oxygène. Tous les lipides contenant des acides gras insaturés quel que soit leur origine (huiles végétales, huiles de poissons, graisses animales, membranes cellulaires, lipoprotéines) sont concernés.
In vivo, ce phénomène est également très important. Les membranes des cellules sont particulièrement riches en AGPI (30 à 50%) présents dans les phospholipides, sphingolipides, les cardiolipines (Cillard et Cillard, 2006).
Le cycle d’oxydation des AGPI est bien décrit, comme toute réaction radicalaire, il comporte trois (3) phases : initiation, propagation et terminaison (figure 3).
Les mécanismes de lipoperoxydation sont initiés lorsqu’une ERO arrache un atome d’hydrogène provenant d’un groupement méthylène (─CH2─) porté par un AGPI (LH). Le radical hydroxyle ●OH est l’un des initiateurs les plus efficaces. Cette « phase d’initiation » aboutit à la formation d’un radical d’AG ou radical alkyle (L●) dont l’instabilité va rapidement induire des remaniements électroniques conduisant à la formation d’un diène conjugué (ou radical diènyl) caractérisé par la présence de deux doubles liaisons conjuguées. La phase d’initiation est suivie par une « phase de propagation » où le radical diènyl (L●) se combine avec l’oxygène pour former un radical peroxyle (LOO●). Ce dernier est capable de réagir avec une molécule lipidique voisine (L’H) entrainant la formation d’un hydroperoxyde (LOOH) et d’un nouveau radical alkyle (L●) qui assure la propagation de la réaction.
Il est généralement admis que chaque radical L● peut être à l’origine d’une centaine de molécules d’hydroperoxydes avant le démarrage de la phase de terminaison. Les hydroperoxydes sont eux-mêmes très instables et se décomposent spontanément en présence de formes ionisées de métaux de transition (fer, cuivre), de structure héminique (hème, méthémoglobine, cytochromes). Il s’agit d’un processus complexe aboutissant non seulement à la formation de radicaux alkoxyles (LO●) (qui subissent ensuite une scission catalysée notamment en présence de fer ionisé et héminique générant des composés volatils) et peroxyles (LOO●), mais aussi à la formation de différentes espèces dites de coupures (alcanes, aldéhydes, acides) par rupture de liaisons covalentes. Enfin, la « phase de terminaison » consiste en la formation de composés issus de l’association de deux (2) espèces radicalaires. Le radical L’● réagit avec un autre radical libre LOO● ou L● permettant la neutralisation des radicaux libres, aboutissant ainsi à la terminaison de la chaine de lipoperoxydation (Durant et al., 2013).
Les lipoprotéines de basse densité (LDL), lorsqu’elles sont oxydées et/ ou carbamylées, présentent une affinité diminuée pour le récepteur des LDL mais augmentée pour les récepteurs de la famille des scavengers (éboueurs) des macrophages, ce qui constitue une des étapes initiales du processus athéromateux (Jaisson et al., 2017).
L’oxydation des phospholipides membranaires modifie la fluidité de la membrane et donc le fonctionnement de nombreux récepteurs et transporteurs et transduction des signaux (Favier, 2003).
Glucose
Le glucose, facilement oxydable en présence de fer, est aussi une importante source de stress oxydant. Cette oxydation forme des ERO et produit la forme aldéhyde du glucose, le glyoxal. Cette molécule se fixe rapidement sur les protéines dans lesquelles apparait un résidu carboxyméthyllysine (CML), groupement qui capte facilement le cuivre, ce qui déclenche des réactions qui produisent des radicaux libres (réaction de Fenton) : il en résulte une augmentation accrue de la peroxydation lipidique (Haleng et al., 2007).
Le diabète de type 2 associe une insulinorésistance à des troubles de l’insulinosécrétion. Ces anomalies s’aggravent au cours du temps par le biais de l’hyperglycémie et l’hyperlipidémie chroniques (concepts de glucotoxicité et lipotoxicité). Une des hypothèses est que ces effets toxiques passent par le stress oxydatif qui serait impliqué, par effet d’apoptose sur les cellules béta, dans la progression du diabète de type 2. Le stress oxydatif inhibe la transduction du signal de l’insuline (Bihan, 2002).
Cependant, il est important de noter, du point de vue physiologique, le rôle de 2nd messager que les radicaux (superoxydes) peuvent jouer au niveau des mécanismes de signalisation cellulaire. Ils sont ainsi impliqués dans les phénomènes d’apoptose (mort cellulaire programmée), dans la prolifération cellules musculaires lisses (cellules vasculaires), dans l’adhésion des monocytes (types GB) aux cellules endothéliales ou bien encore dans l’agrégation plaquettaire (Gardès-Albert et al., 2003). II-STRESS OXYDANT
Définition
Largement décrit chez l’homme à travers de nombreuses synthèses et ouvrages de la chimie du « radical libre » jusqu’à son rôle dans le développement des maladies neuro-dégénératives (Durant et al., 2013), le stress oxydant se définit comme étant un déséquilibre de la balance (figure 4) entre les systèmes de défenses antioxydantes et production d’ERO, en faveur de cette dernière (Pincemail et al., 2009). Un état de stress oxydant existe lorsqu’au moins une des trois conditions suivantes est présente :
Excès des espèces réactives d’O2, de N2 ou de Cl
Défenses insuffisantes (endogènes et exogènes)
Mécanismes de réparation insuffisants (Mercan, 2010)
Selon (Galano, 2017), cette définition de stress oxydant c’était depuis 1985 et que « de nos jours le stress oxydatif est défini comme un événement au cours duquel une perturbation transitoire ou permanente dans l’équilibre des espèces réactives (ER) génère des conséquences physiologiques au sein de la cellule (dommages oxydatifs, perturbation de la signalisation redox), pour lequel le résultat précis dépend des concentrations et des cibles des ER »
Pathologies associées au stress oxydant
De nombreuses publications montrent définitivement l’implication du stress oxydatif dans les maladies cardiovasculaires, inflammatoires, les maladies infectieuses, en particulier chroniques (SIDA, hépatites virales), les cancers, plus récemment le syndrome métabolique (Giral et al., 2008), mais aussi de nombreuses preuves dans l’existence d’un stress oxydatif dans la maladie d’Alzheimer, dans la chorée de Huntington, la sclérose latérale amyotrophique, la paralysie supra nucléaire progressive (Christen, 2001), dans la maladie de Parkinson par la dégénérescence sélective des neurones dopaminergiques (Hausser-Hauw, 2018) etc.
Le stress oxydatif est impliqué tantôt comme cause ou conséquence, dans la plupart de ces nombreuses pathologies (Brack, 2011).
De même, dans le diabète sucré, le stress oxydant provoqué par des concentrations élevées de glucose dans l’organisme joue un rôle très important, en particulier dans la survenue des complications diabétiques, qu’elles soient macro- ou micro-vasculaires (Gardès-Albert et al., 2003).
L’une des théories pour expliquer le vieillissement est la théorie du stress oxydant (ou oxydatif), selon laquelle des molécules très réactives, liées à l’oxygène, endommagent à chaque instant nos molécules les plus vitales telles que les composantes des membranes cellulaires.
Au niveau de la peau, l’oxydation est un phénomène majeur responsable du vieillissement cellulaire. Elle endommage les cellules de la peau tant au niveau de l’épiderme que du derme et participe à leur dégénérescence.
L’exposition chronique aux UV est en majorité responsable du vieillissement prématuré de la peau. Les altérations induites par les UV s’ajoutent aux signes du vieillissement intrinsèque, génétiquement programmé ; on parle alors de photo-vieillissement. La peau dite photo-vieillie, présente alors des caractéristiques particulières et distinctes des zones photo-protégées. Celle-ci est profondément ridée, tachetée, rougie, déshydratée, rigide et fragilisée. Les fibres de collagènes et d’élastine, constituant la matrice extracellulaire du derme, sont désorganisées et dégradées, les tissus cutanés sujets à l’inflammation (Bioforextra, 2017).
La plupart des maladies induites par le stress oxydant apparaissent avec l’âge car le vieillissement diminue la capacité de défenses anti-oxydantes et augmente la production mitochondriale de radicaux libres (Favier, 2003).
Mise en évidence d’un état de stress oxydant
L’exploration du stress oxydant en biologie clinique reste un problème analytique délicat (Flourie et al., 2006) du fait des difficultés inhérentes à cette exploration, liées à la fugacité des espèces radicalaires (Favier, 2003), (leur durée de vie étant de 10-9 secondes) et de leurs effets in vivo (Pincemail et al., 2009).
A défaut de mettre directement en évidence les ERO d’une manière simple, les chercheurs se sont alors orientés sur 4 axes avec :
1) La mise en évidence des dommages oxydatifs qu’elles peuvent engendrer au niveau des lipides, de l’ADN ou des protéines
2) L’évaluation des antioxydants
3) La mesure des oligo-éléments
4) L’identification des sources de production des ERO (Pincemail et al., 2009).
ANTIOXYDANTS
Afin de limiter les effets délétères des radicaux libres oxygénés, l’organisme a développé des systèmes de défense très efficaces contre la production des radicaux libres dérivés de l’oxygène. Les molécules contrôlant cette production sont dites « antioxydantes » (Gauche et Hausswirth , 2006).
Définition
Le terme d’antioxydant désigne « toute substance qui, présente à faible concentration par rapport à celle du substrat oxydable, retarde ou inhibe significativement l’oxydation de ce substrat ». Classiquement, on répertorie les antioxydants selon leur origine, les antioxydants endogènes de type enzymatique sont plutôt impliqués dans la neutralisation des EROs alors que les antioxydants non enzymatiques et ceux d’origine exogène sont donneurs de protons ou d’électrons (Durant et al., 2013). Ils peuvent agir de façon à réduire ou dismuter les radicaux les libres, de les piéger pour former un composé stable, de séquestrer le fer libre ou de générer par exemple du glutathion (Grandjean, 2005).
Antioxydants endogènes enzymatiques
Première ligne de défense contre le stress oxydant avec chacun une localisation et un rôle spécifique (Haleng et al., 2007). Plusieurs enzymes sont capables de détruire ou d’inhiber les radicaux libres. Elles sont qualifiées de métalloenzymes car elles nécessitent, pour être efficace, des oligo-éléments comme le sélénium, le manganèse, le zinc ou le cuivre (Lafon, 2008).
Superoxyde dismutases : SOD
Ce sont des métalloprotéines qui assurent l’élimination de l’anion super oxyde par une réaction de dismutation, en le transformant en peroxyde d’hydrogène et en oxygène : 2O2●- + 2H+ → H2O2 +O2.
Chez l’homme on décrit trois iso enzymes :
-la Cu/Zn-SOD1 cytosolique
-la Mn-SOD2 mitochondriale
-la Cu/Zn-SOD3 extracellulaire
Glutathion peroxydase : GPx
La glutathion peroxydase est une sélénoprotéine (cinq isoformes) qui réduit les peroxydes aux dépens de son substrat spécifique, le glutathion réduit(GSH). Son rôle principal consiste en l’élimination des peroxydes lipidiques résultant de l’action du stress oxydant sur les AGPI. La GPx est effondrée en cas de déficit majeur en sélénium. Elle est donc un bon reflet de cette carence (Haleng et al., 2007).
Catalase
Elle est localisée dans les peroxysomes, hépatocytes, cellules rénales…
De même que la GPX, la catalase réduit les peroxydes formés par la SOD en eau et en oxygène (Figure 6).
Système thiorédoxine
Le milieu intracellulaire est plutôt réducteur. L’antioxydant majeur responsable du maintien des protéines à l’état réduit est la thiorédoxine qui sera régénérée par le NADPH sous l’action de la thiorédoxine réductase (TrxR) qui possède une sélénocystéine dans son site actif.
Elle intervient dans la dégradation des peroxydes lipidiques et du peroxyde d’hydrogène, ainsi que dans la régénération du radical ascorbyl en acide ascorbique (Haleng et al., 2007).
Antioxydants endogènes non enzymatiques
Glutathion et protéines thiols
Le glutathion (figure 7) est un tripeptide (acide glutamique-cystéine-glycine) (Haleng et al., 2007) dont sa synthèse dépend de l’apport nutritionnel en ces aminoacides (Roussel, 2009).
Il est le thiol (-SH) majoritaire au niveau intracellulaire où il est présent essentiellement sous forme réduite (GSH). Après avoir réagi avec des ERO, il se transforme en glutathion oxydé (GSSG). Une valeur basse du rapport GSH/GSSG est considérée comme étant un excellent marqueur de la présence de stress oxydant (Pincemail et al., 2009).
Les autres propriétés antioxydantes du GSH sont nombreuses chélateurs de métaux de transition, régénérateur final des vitamines C et E à partir de leur forme radicalaire (Haleng et al., 2007), cofacteurs de toute une série d’enzymes anti-oxydantes (glutathion peroxydase, glutathion réductase, thiorédoxines, peroxyredoxines) (Defraigne et Pincemail , 2008).
La plupart des protéines dont l’albumine contiennent des groupements « thiols » qui possèdent des propriétés réductrices et piègent facilement les espèces réactives de l’oxygène. Les protéines thiols sont des réducteurs et des piégeurs des ERO.
Coenzyme Q10 ou ubiquinone
C’est un antioxydant très particulier, pour la protection contre l’oxydation des lipides membranaires en général, le CoQ10 (figure 8) agit en synergie d’action avec les vitamines C et E et le glutathion réduit. Toutefois, c’est aussi une molécule capitale dans la production d’énergie par la mitochondrie (phosphorylation oxydative) et donc dans le fonctionnement normal de la cellule. Situé au niveau de la membrane interne de la mitochondrie (Pincemail et al., 2009) et synthétisé par l’organisme à partir du mévalonate, le CoQ10 peut également être apporté par l’alimentation (Roussel, 2009). D’un point de vue chimique, le CoQ10 est en équilibre entre 3 formes : réduite, oxydée et radicalaire. La forme réduite CoQ10H2 est aussi appelée ubiquinol-10 ; la forme oxydée correspond au CoQ10 ou ubiquinone-10 ; la forme intermédiaire se présente sous l’aspect du radical libre ubisemiquinone (Pincemail et al., 2009).
Acide urique
Produit terminal majeur du métabolisme des purines chez l’homme, l’acide urique (figure 9) est à pH physiologique majoritairement ionisé sous forme d’urate, un piégeur puissant de radicaux (●OH, ROO●, NOO●…). Ces réactions conduisent à des espèces radicalaires qui seront à leur tour réduites (notamment par la Vitamine C). Les propriétés antioxydantes de l’urate in vivo peuvent être appréciées indirectement par le fait qu’un produit de réaction de l’urate avec les ERO, l’allantoine, est présent à des taux élevés lors d’un stress oxydant (Haleng et al., 2007).
Bilirubine
La bilirubine (figure 10) est un produit terminal de la dégradation de l’hème et résulte essentiellement du catabolisme de l’hémoglobine par les cellules réticulo-endothéliales.
Elle est capable de piéger ROO● et l’oxygène singulet. Ainsi, elle protège l’albumine et les acides gras liés à l’albumine des attaques radicalaires (Haleng et al., 2007).
Mélatonine
La mélatonine (figure 11) est une neurohormone synthétisée et sécrétée par l’épiphyse, ou glande pinéale. Ce méthoxyindole est substitué par une chaine latérale comprenant un groupement N-acétate. Les propriétés antioxydantes de la mélatonine tiennent dans le noyau méthoxyindole. Des analogues mélatoninergiques où cette structure est remplacée par un noyau naphtalénique perdraient partiellement cette activité antioxydante. Il est à noter que ces analogues naphtaléniques de la mélatonine peuvent être dotés d’une affinité beaucoup plus élevée vis-à-vis des récepteurs de la mélatonine.
La mélatonine est dotée d’un large spectre antioxydant, pouvant réduire ou neutraliser des espèces incluant l’anion superoxyde, les hydroperoxydes, le radical hydroxyle, le NO et le peroxynitrite. La mélatonine assure une protection antioxydante très puissante dans différents modèles de stress oxydatif incluant des modèles de cataracte, des maladies cardiaques et neurologiques (Descamps et al., 2006).
Estradiol, estriol et estrone
L’estradiol, l’estrone et l’estriol (figure 12) sont dérivés du noyau estrane et comportent un cycle cellulaire aromatique. Ils représentent les trois estrogènes principalement sécrétés par les ovaires ; mais d’autres organes comme les testicules, le tissu adipeux et le cerveau peuvent les synthétiser. Les estrogènes s’opposent à l’ostéoporose ; ils réduisent la fréquence des accidents cardiovasculaires, coronaropathies et infarctus du myocarde physiologiquement chez la femme avant la ménopause et pharmacologiquement lors de leur administration médicamenteuse. Les estrogènes agissent principalement par le biais de récepteurs nucléaires hormonaux. Ils exercent aussi des effets qui ne dépendent pas de l’activation de ces récepteurs aux estrogènes, notamment par le biais de propriétés antioxydantes.
L’activité antioxydante des estrogènes est aisément compréhensible si l’on tient compte de l’analogie structurale qu’ils peuvent présenter avec la vitamine E (Figure 15) : à savoir, une partie phénolique hydrophile riche en électrons et responsable du potentiel antioxydant de la molécule, et une partie lipophile, expliquent la solubilité de la molécule dans les membranes biologiques. Cette activité antioxydante est efficace contre la peroxydation lipidique associée à un stress oxydatif. Par exemple l’estradiol est un bon piégeur du radical hydroxyle. L’efficacité de cette activité antioxydante a été démontrée dans différents modèles expérimentaux neurophysiopathologiques, incluant les effets positifs enregistrés dans différents modèles de la maladie d’Alzheimer et contribuant vraisemblablement aux propriétés protectrices des estrogènes (Descamps et al., 2006).
Antioxydants exogènes ou nutritionnels
Vitamines
Les vitamines n’apportent pas de calories. Elles interviennent dans les réactions métaboliques de nos cellules. Elles sont actives à faible dose et aident l’organisme à utiliser les protéines, les lipides et les glucides (Daum, 2000). De nombreuses études ont mis en évidence des effets des vitamines dans la régulation des mécanismes d’oxydation, de migration et d’apoptose cellulaire, ainsi que dans les processus de thrombose et d’accumulation lipidique vasculaire (Dallongeville et Dauchet, 2007).
Vitamine C ou acide ascorbique
La vitamine C (figure 13), ou acide ascorbique, existe physiologiquement sous la forme de l’anion ascorbate (Descamps et al., 2006). En raison de sa structure comportant une fonction ène-diol, comporte des propriétés réductrices à la base de son activité biologique. Elle assure deux fonctions principales : une activité antioxydante (Amiot-Carlin, 2007), en effet c’est un excellent piégeur des ERO (●OH, O2●–) (Haleng et al., 2007). En réalité l’agent antioxydant ne piège pas vraiment une espèce oxydante : il la réduit en un composé beaucoup moins oxydant et en pratique plus stable. Le groupe hydroxyle de la vitamine C peut donner un proton pour saturer, et donc « détoxiquer », l’électron célibataire d’un radical libre. Le radical ascorbyle est aussi stabilisé par délocalisation électronique. Elle peut également régénérer la vitamine E (α⁃ Tocophérol) à partir du radical α–tocophéryle. Cette réaction participe au recyclage de la vitamine E sous sa forme réduite (figure 14), c’est-à-dire sous la forme lui permettant d’exercer son activité antioxydante antiradicalaire vis-à-vis de la peroxydation lipidique (Descamps et al., 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : STRESS OXYDANT ET ANTIOXYDANTS
I-Espèces réactives
1-Définition et production
2-Sources endogènes des espèces réactives
3-Sources exogènes des espèces réactives
4-Pincipales cibles biologiques des espèces réactives
1-Acide désoxyribonucléique : ADN
2-Protéines
3-Lipides
4-Glucose
II-STRESS OXYDANT
1-Définition
2-Pathologies associées au stress oxydant
3-Mise en évidence d’un état de stress oxydant
III-ANTIOXYDANTS
1-Définition
2-Antioxydants endogènes enzymatiques
2-1-Superoxyde dismutases : SOD
2-2-Glutathion peroxydase : GPx
2-3-Catalase
2-4-Système thiorédoxine
3- Antioxydants endogènes non enzymatiques
3-1-Glutathion et protéines thiols
3-3-Acide urique
3-4 -Bilirubine
3-5-Mélatonine
3-6-Estradiol, estriol et estrone
4-Antioxydants exogènes ou nutritionnels
4-1-Vitamines
4-2-Caroténoïdes
4-3-Polyphénols
4-4-Oligo-éléments
5-Antioxydants synthétiques
6-Risques liés à l’utilisation excessive des antioxydants
CHAPITRE II : Généralités sur Hymenocallis littoralis
I-ETUDE BOTANIQUE
1-Position systématique
2-Description botanique et localisation
II-Propriétés pharmacologiques et toxicologiques
III-Utilisation en médecine traditionnelle
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : Matériel et méthodes
I-Cadre d’étude
II-Matériel
1-Matériel végétal
2-Appareillage
3-Verrerie
4-Solvants et réactifs
III-Méthodes d’étude
1-Evaluation de l’activité anti-oxydante par la méthode spectrophotométrique utilisant le DPPH
2-Screening phytochimique par CCM
2-1-Principe de la CCM
2-2-Caractérisation des polyphénols
2-3-Caractérisation des alcaloïdes
CHAPITRE II : Résultats et Discussion
I-Résultats
1-Détermination des rendements de l’extraction
2-Screening phytochimique par CCM
2-1-Caractérisation des polyphénols
2-2-Caractérisation des alcaloïdes
3-Activité anti-oxydante par la méthode spectrophotométrique de DPPH•
II-Discussion
1-Rendements d’extraction
2-Screening phytochimique
3-Activité antioxydante
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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