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LA BRUCHE DE LโARACHIDE
La bruche de lโarachide, Caryedon serratus Ol. (Coleoptera, Bruchidae) a รฉtรฉ dรฉcrite par Olivier en 1790, ร partir des rรฉcoltes faites au Sรฉnรฉgal. Elle est originaire des rรฉgions tropicales de lโancien monde, dโAsie ou dโAfrique selon les auteurs, et largement distribuรฉe en Afrique, du Sรฉnรฉgal ร l’Afrique du Sud, et en Asie du Sud. Elle se dรฉveloppe dans les gousses et les graines dโun certain nombre de lรฉgumineuses sauvages appartenant aux genres Bauhinia, Cassia, Piliostigma et Tamarindus. On lโa observรฉe sur lโarachide pour la premiรจre fois en 1916 au Sรฉnรฉgal, puis en 1917 ร Java (Davey, 1958). Son expansion paraรฎt liรฉe au commerce du tamarin et ร lโexportation de lโarachide comme signalรฉ par Delobel (1995). Elle a รฉtรฉ introduite au Congo vers 1970, aprรจs lโimportation de semences provenant du Sรฉnรฉgal.
Position Systรฉmatique
La bruche de l’arachide a reรงu plusieurs appellations selon les auteurs. Cโest ร partir de 1966 que les travaux de Decelle ont montrรฉ que ces noms sont erronรฉs et dรฉsignent en rรฉalitรฉ des espรจces autres que Caryedon serratus. Ainsi, Delobel et al. (2003) diffรฉrencient et appellent Caryedon gonagra (F.), espรจce sลur de C. serratus. Cette bruche appartient ร lโembranchement des arthropodes, classe des insectes, ordre des colรฉoptรจres, famille des bruchidae, sous-famille des pachymerinae, tribu des Caryedini, genre Caryedon, et espรจce Caryedon serratus.
Biologie
Lโadulte de C. serratus, de couleur brun-rougeรขtre, mesure 6 ร 8 mm de long sur 3 ร 5mm de large (Figure 2). Les fรฉmurs postรฉrieurs sont fortement dilatรฉs (figure3(a)) et prรฉsentent des dents sur le bord infรฉrieur (figure3(b)). Les tibias sont recourbรฉs en arc de cercle (Figure3(c)).
C. serratus a une petite tรชte et des yeux volumineux. Le dernier tergite abdominal de la femelle nโest pas recouvert par les รฉlytres alors que chez le mรขle il est entiรจrement couvert. C. serratus est une espรจce nocturne active au crรฉpuscule. Cโest une espรจce polyvoltine qui se multiplie dans les graines sรจches ร lโintรฉrieur des entrepรดts. Elle peut se nourrir de substances diverses comme le pollen, les moisissures et les liquides sucrรฉs. Dans la journรฉe, lโadulte se cache dans toutes sortes dโabris comme interstices, crevasses dโรฉcorce, ou mรชme regagne le cocon dโoรน il est issu. Le nombre de bruche augmente au cours de la saison sรจche, avec un pic en avril-mai, lorsque les tempรฉratures augmentent (Pierre et al., 1990).
Il subsiste toujours durant la saison des pluies, une population de C. serratus qui infeste lโarachide venant dโรชtre rรฉcoltรฉe (Sembรจne, 1997).
Les femelles, sexuellement rรฉceptives dรจs l’รฉmergence, รฉmettent des phรฉromones sexuelles qui attirent les mรขles (Chaรญbou et al., 1993). L’accouplement se fait gรฉnรฉralement dans les premiรจres 24 h, lorsque lโintensitรฉ lumineuse est trรจs rรฉduite (crรฉpuscule). La maturation des ovocytes est rapide et la ponte intervient dรจs le 2รจme jour (Boucher et Huignar, 1987 ; Ndiaye, 1981). Une femelle vit environ 22 jours dans les conditions normales (Ndiaye, 1981 ; Nandagopal et al., 2007). Elle pond en moyenne 70 ลufs qui sont dรฉposรฉs pendant les deux premiรจres semaines de la vie imaginale (Ndiaye, 1981). En prรฉsence rรฉguliรจre de nourriture (pollen), elles prรฉsentent une fรฉconditรฉ moyenne dโenviron 650 ลufs ร 30ยฐC (Delobel, 1989). Lโลuf est blanc et de forme ovoรฏde. La pรฉriode d’incubation dure 6 ร 8 jours et la larve pรฉnรจtre ร lโintรฉrieur de la gousse puis de la graine pour se nourrir. Le dรฉveloppement post-embryonnaire dure 42 ร 47 jours ร 30ยฐC et 70 % de H.R (Ndiaye, 1981 ; Devi et Venugopal, 2005 ; Prasad et al., 2011), et comprend 4 stades larvaires (de L1 ร L4) et un stade nymphal (Singh et al., 2002), qui se passe ร l’intรฉrieur d’un cocon translucide et de texture membraneuse (figure 4), tissรฉ par la larve de 4iรจme stade soit ร l’intรฉrieur (figure 4a), soit ร l’extรฉrieur (figure 4b) de la gousse (Ndiaye, 1981). Cependant dans certaines situations, on constate un รฉtalement trรจs important des รฉmergences pouvant atteindre 4 mois (l’intervalle entre les premiรจres et les derniรจres sorties).
Les larves sont arquรฉes, de couleur blanchรขtre avec une tรจte marron (figure 5), les larves L1 et L4 peuvent se mouvoir contrairement aux larves L2 et L3 qui sont peu mobiles. de la gousse (source : nos รฉchantillons) (source : nos รฉchantillons)
Figure 6 : Cycle de reproduction de Caryedon serratus Ol. (source : cours Sembรจne) Sembรจne et al. (2012) montrent que les bruches infรฉodรฉes ร des plantes-hรดtes diffรฉrentes rรฉvรจlent un fort degrรฉ de diffรฉrenciation gรฉnรฉtique. Les individus mรขles de ces diffรฉrentes populations montrent une diffรฉrence de taille et de forme entre eux (Sembene et Delobel, 1996). Diome et al. (2013) indiquent qu’il existe une diffรฉrenciation gรฉnรฉtique entre les individus provenant des zones de culture de l’arachide par rapport ร ceux des zones oรน la culture de l’arachide est absente ou faible. Les femelles ayant nymphosรฉ ร l’intรฉrieur des gousses d’une plante-hรดte donnรฉe manifestent une plus grande prรฉfรฉrence pour cette plante (Diallo et Huignard, 1993 ; Sembene et Delobel, 2004).
Ecologie
Au Sรฉnรฉgal, la bruche de lโarachide se dรฉveloppe dans les gousses et les graines dโun certain nombre de lรฉgumineuses de la famille des Cรฉsalpiniacรฉes. Ndiaye (1991) cite la prรฉsence de six plantes hรดtes de C. serratus : Tamarindus indica, Bauhinia rufescens, Casssia sieberianan, Bauhinia reticulatum, Bauhinia thonningii et Bauhinia monandra et indique que ces Cรฉsalpiniacรฉes sauvages restent infestรฉes dโune annรฉe ร lโautre, malgrรฉ lโabsence de toute gousse sur certains arbres durant la saison des pluies.
Sembene(1997) cite ces six plantes hรดtes et y ajoute Bauhinia tomentosa, qui sont toutes relativement communes dans la rรฉgion du bassin arachidier. La bruche pond aussi sur Prosopis africana et Detarium senegalensis mais ses larves ne parviennent pas ร se dรฉvelopper sur ces lรฉgumineuses. Elles meurent gรฉnรฉralement au premier stade (Sembรจne et al., 1996).
๏ Bauhinia rufescens Lam (ยซย randย ยป en Woloff, ยซย Ndiambar yarguineย ยป en Sรฉrรจre)
Arbuste ร petit arbre, port souvent buissonnant, de 3-5 (-8) m de haut. Ecailleuse, ร tranche brun-rouge. Gousse indรฉhiscente, aplatie, courbe et contournรฉe en spirale, brun foncรฉ, contenant 4-10 graines ovales marron ou noirรขtres, brillantes. Floraison et fructification durant presque toute lโannรฉe.
๏ Tamarindus indica Linnรฉ. (ยซย Dakharย ยป en Woloff et ยซย Saubย ยป en Sรฉrรจre)
Arbre de 12-15 m de haut, รฉpaissi ร la base, atteignant 1 m de diamรจtre. Ecailleuse ร Tranche jaune (extรฉrieur) et rouge pale (intรฉrieur). Gousse subcylindrique plus ou moins courbe, plus ou moins รฉtranglรฉe, brun-roux, persistante et devenant noirรขtre. Elle contient une pulpe brunรขtre sucrรฉe et collante. Floraison plutรดt en fin de saison sรจche, aprรจs la feuillaison.
๏ Cassia sieberiana DC. (ยซย Sendiegnย ยป en Woloff et ยซย Sรฉnoย ยป en Sรฉrรจre)
Petit arbre de 8-10 (-15) m de haut. Cime รฉtalรฉe ร branches retombantes. Crevassรฉe, lamelleuse noirรขtre ร tranche jaunรขtre, ocre. Gousse pendante, cylindrique, lisse, indรฉhiscente, brun foncรฉ. Floraison en saison sรจche, lorsque lโarbre est sans feuilles ou ร lโapparition des premiรจres feuilles.
๏ Piliostigma reticulatum (DC) Hochst. (ยซย Nguiguisย ยป en Woloff et ยซย Ngekhย ยป en Sรฉrรจre)
Arbuste ou petit de 8-9 (-10) m de haut, parfois port buissonnant par rejets de souche, ร cime arrondie et touffue. Profondรฉment fissurรฉe ร crevassรฉe, grise parfois ferrugineuse, ร tranche fibreuse rose devenant brune. Gousse ligneuse, plate, brun foncรฉ, indรฉhiscente et persistant longtemps sur lโarbre. Floraison pendant la saison sรจche, aprรจs feuillaison. Feuilles souvent persistantes lorsque lโarbre est situรฉ dans des lieux humides.
Au Burkina faso, Ouedrago et al. (2010) indiquent que les larves de cette bruche sont en mesure de se dรฉvelopper sur Faidberbia albida DEL. Ceci confirme les travaux de Lale et al. (2002) qui avaient signalรฉ que cette bruche infeste les gousses de cet arbre ร Maiduguri situรฉ dans les zones de savane du sahel nord-est du Nigรฉria.
Dรฉgรขts et importance รฉconomique
C. serratus sโest adaptรฉe ร lโarachide devenant le plus grand ravageur de cet olรฉagineux cultivรฉ dans toutes les rรฉgions tropicales du monde, particuliรจrement en Afrique.
Lโinfestation primaire de lโarachide, qui est ร lโorigine dโimportantes pertes quantitatives, dรฉbute au champ (Sembรจne, 2000). La bruche de lโarachide occasionne des dommages qui peuvent aller jusquโau 80% de perte quantitative pour une durรฉe de stockage de 4mois (Ndiaye, 1991).
De plus, les trous faits dans la coque par les larves favorisent lโattaque dโautres insectes tels que Trogoderma spp (Berthold), Tribolium spp (Herbst), Oryzaephilus mercator (Fauvel), Ephestia cautella (Walker) et facilitent le dรฉveloppement dโune moisissure (Aspergillus flavus) productrice dโune substance cancรฉrigรจne : lโaflatoxine (Guรฉye, 2000).
Et cela pose un gros problรจme ร lโexportation de ses produits, lโUnion Europรฉenne, par exemple, principal importateur dโarachides africaines, bannit les importations dโarachides dont le contenu dโaflatoxine dรฉpasse 4 ฮผg pour 1 kg FAO (2013).
Il est estimรฉ que de maniรจre gรฉnรฉrale, 95% des arachides produites en Afrique de lโOuest sont autoconsommรฉes ou รฉchangรฉes rรฉgionalement, quand bien mรชme le quart de la production mondiale dโarachide provient dโAfrique, dont 78% dโAfrique de lโOuest (IFPRI, 2010 in FAO 2013).
Mรฉthodes de lutte
Les rรฉponses apportรฉes pour combattre les bruches dans les stocks dโarachide, ont รฉtรฉ essentiellement chimiques (Guรจye, 2000). Cependant, compte tenu des nuisances associรฉes ร lโutilisation des pesticides, sรฉlection de souches rรฉsistantes, pollution de lโenvironnement, intoxications, dโautres mรฉthodes de lutte sโimposent.
Bioinsecticides
Lโรฉtude de Williams (1980) avait conclu qu’il est possible d’utiliser l’huile de neem (ร des concentrations de 5 ร 20ml / kg de graines), un produit qui peut รชtre obtenu localement ร faible coรปt, afin de protรฉger efficacement les stocks de semences (pendant cinq mois). Gueye et al. (2009) montre que les extraits de Azadirachta indica et de Lantana (Lantana camara) prรฉparรฉs dans de lโรฉther de pรฉtrole ou de mรฉthanol (solvants) induisent un effet ovicide et adulticide important sur C. serratus. Thiaw et Sembรจne (2010) montrent que les extraits bruts (รฉther et mรฉthanol) et de fractions de l’extrait (hexane, acรฉtate d’รฉthyle et de mรฉthanol) de Calotropis procera et de Senna occidentalis utilisรฉs comme bioinsecticides, induisent une forte mortalitรฉ des ลufs et des adultes de la bruche. Gueye et al. (2012) indiquent que les huiles essentielles extraites des feuilles de la pomme sucre (Annona senegalensis Pers.) et lantana (Lantana camara), qui sont deux plantes qui poussent naturellement au Sรฉnรฉgal, sont efficace pour la lutte contre les adultes de C. serratus.
Les travaux de Delobel et Malonga (1988) montrent que les poudres de Chenopodium ambrosioides et Tephrosia vogelii appliquรฉs sur des adultes de Caryedon serratus, 90,0 et 98,8 %, respectivement, meurent au bout de 13 jours ร une dose de 1 pour 4.
Lutte physique
C. serratus se montre trรจs sensible aux rayons X, l’irradiation peut รชtre utilisรฉe en tant que mรฉthode de dรฉsinsectisation des arachides nouvellement rรฉcoltรฉes (Ndiaye, 1981). Dรฉlobel (1997) dรฉmontre lโefficacitรฉ de la solarisation des gousses avant la mise en grenier qui est une mรฉthode de lutte adaptรฉe aux conditions locales.
Ennemis naturels
Le cortรจge parasitaire de C. serratus est dominรฉ par les chalcidiens dโaprรจs Gagnepain et Rasplus
(1989):
๏ Uscana caryedoni Viggiani (Hymenoptera : Trichogrammatidae) se dรฉveloppe au dรฉpend des ลufs de C. serratus et son taux de parasitisme varie entre 3 % au dรฉbut des pontes ร 30 % au cours de la seconde phase de dรฉpรดt des ลufs en janvier. Sur les ลufs de C. serratus, le dรฉveloppement prรฉimaginal s’effectue en 16 jours ร 26ยฐ et 12 jours ร 30ยฐ (Delobel, 1989)
๏ Anisopteromalus caryedophagus (Hymenoptera : Pteromalidae) : ses ลufs sont dรฉposรฉs par groupes de 3 ร 8 prรฉfรฉrentiellement sur la face ventrale de la nymphe, lorsque celle-ci est accessible. Le cycle biologique a une durรฉe de 14 ร 17 jours.
๏ Bracon sp (Hymenoptera : Braconidae) : 5 ร 9 Larves se dรฉveloppent au dรฉpend de larves ou de nymphes de C. serratus, et construisent leurs cocons ร l’intรฉrieur du cocon de la bruche de lโarachide.
MATERIEL ET METHODE
PRESENTATION DES DEUX ZONES DโETUDES
Les รฉtudes prรฉsentรฉes dans ce document ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes dans des zones situรฉes dans lesย dรฉpartements de Bambey et de Nioro du Rip. Ces deux dรฉpartements qui sont dans le bassin arachidier, appartiennent respectivement aux rรฉgions de Diourbel et de Kaolack. Le bassin arachidier du Sรฉnรฉgal, qui couvre une superficie totale de 46.387 kmยฒ, se situe au centre ouest du pays, entre les latitudes 13ยฐ et 14ยฐ Nord et longitude 14ยฐ et 17ยฐ ouest. Cette zone, principale zone agricole du Sรฉnรฉgal avec lโarachide comme principale spรฉculation, est caractรฉrisรฉe par des sols de types ferrugineux tropicaux.
Les critรจres de choix des sites d’รฉchantillonnages sont dโune part d’ordre agroรฉcologique (diffรฉrences de la vรฉgรฉtation arborรฉe et la densitรฉ des arbres au voisinage des parcelles dans la zone) et dโautre part dโordre pรฉdoclimatique de chaque zone (Bambey et Nioro). Quarante-cinq (45) parcelles dโarachide distantes dโau moins 2 km ont รฉtรฉ choisies dans chaque zone (20 x 20 km) selon un gradient de proximitรฉ des villages et de densitรฉ en arbres (zone de Bambey) ou de zone semi-naturelles autour des parcelles (zone de Nioro-du-Rip). Ce choix de sites nous permettra de mettre en lumiรจre l’hypothรจse d’une origine paysagรจre de lโinfestation de lโarachide qui est variable selon lโenvironnement qui entoure la parcelle mais aussi celle de prรฉ-infestation en plein champ par une migration de la bruche, de ses hรดtes sauvages ou greniers vers lโarachide qui n’est pas ร exclure.
Zone de Bambey
La rรฉgion de Diourbel a une population estimรฉe ร 1 315 202 habitants avec 689 709 femmes (52,54%) et 625 493 hommes en 2009, rรฉpartie dans trois (3) dรฉpartements : Mbackรฉ (55%) Bambey (24,12%) et Diourbel (20,50%). Le dรฉpartement de Bambey (14 ยฐ 44’0 ยซย N 16 ยฐ 34’0 ย ยป W et altitude de 21m) compte trois (3) arrondissements (Baba Garage, Lambaye et NGoye) avec une population estimรฉe ร 305 365 habitants (154 513 femmes et 150 852 hommes), dominรฉ surtout par des Sรฉrรจres qui constituent la population dโorigine et des Wolofs. Lโactivitรฉ dominante est lโagriculture avec plus de 95% de la population active, associรฉe ร lโรฉlevage et au commerce.
Le climat est du type soudano-sahรฉlien caractรฉrisรฉ par une saison sรจche qui va de novembre ร mai, et une saison des pluies qui va de juin ร octobre avec une pluviomรฉtrie annuelle comprise entre 400mm et 500mm. Les sols dominants sont du type ferrugineux tropical lessivรฉ ou sol Dior. Ce sont des sols favorables ร la culture de lโarachide, du mil et du niรฉbรฉ qui constituent leur culture de base. La vรฉgรฉtation est caractรฉrisรฉe par de nombreux Acacias (Faidherbia albida), de Balanites et de baobabs, mais รฉgalement on note une prรฉsence de Cรฉsalpiniacรฉes (Piliostigma reticulatum, Tamarindus indica, etc).
Zone de Nioro du Rip
La rรฉgion de Kaolack compte en 2008 prรจs de 750 853 habitants (51,3% de femmes) rรฉpartis dans trois dรฉpartements : Kaolack (50,3%), Nioro (36,6%) et Guinguinรฉo ((13,1%). Le dรฉpartement de Nioro compte plusieurs communautรฉs rurales avec 43 375 habitants (Fall et al., 2008 ; Fall et al., 2011) . Nioro du Rip (13ยฐ 45โฒ N 15ยฐ 48โฒ W et altitude de 28m) est une ville situรฉe au environ 60 km au sud-est de Kaolack et ร 27 kilomรจtres de la frontiรจre avec la Gambie. Cโest un dรฉpartement dans lequel on trouve presque toutes les ethnies du Sรฉnรฉgal et qui est au plan รฉconomique le centre du bassin arachidier qui fournit la plus grande quantitรฉ de lโarachide commerciale du Sรฉnรฉgal.
Le climat est du type soudano sahรฉlien caractรฉrisรฉ par une saison sรจche qui va de novembre ร juin/juillet (8 ร 9 mois), et une courte saison des pluies qui va de juin/juillet ร octobre avec une pluviomรฉtrie annuelle comprise entre 700mm et 800mm.
Les sols sont de type ferrugineux tropicaux non ou peu lessivรฉ ou sol Deck-Dior. Ce sont des sols favorables ร une large gamme de cultures surtout lโarachide, le mil, le niรฉbรฉ, le maรฏs, le sorgho, et le manioc qui sont les plus cultivรฉs dans cette zone. La vรฉgรฉtation est relativement diversifiรฉe, composรฉe principalement de Combrรฉtacรฉes (Anogeissus leiocarpus) de Cรฉsalpiniacรฉes (Cordyla pinnata, Piliostigma reticulatum, etc.)
SELECTION DES PARCELLES DโETUDE
Lโรฉtude de la dynamique dโinfestation (รฉtude ยซ cinรฉtique ยป) a รฉtรฉ conduite sur 10 parcelles dans chaque zone.
Lโรฉtude de la variabilitรฉ spatiale de lโinfestation au champ (รฉtude ยซ paysage ยป) a รฉtรฉ conduite sur un รฉchantillon de 45 parcelles par zone. Le traitement prรฉalable des images satellites trรจs haute rรฉsolution des zones dโรฉtude a dโabord permis dโidentifier la vรฉgรฉtation arborรฉe et de caractรฉriser lโoccupation du sol (Billand, 2013). Un plan dโรฉchantillonnage a ensuite รฉtรฉ รฉtabli selon un gradient de densitรฉ en arbres (zone de Bambey) ou de composition en zones semi-naturelles (zone de Nioro) sur un rayon de 1 km autour des parcelles, et selon un gradient de distance au village le plus proche.
Les hypothรจses sont les suivantes : (i) la composition du paysage autour des parcelles (en particulier la vรฉgรฉtation naturelle) a un effet sur le taux dโinfestation des gousses bord champ et (ii) la proximitรฉ des villages et la prรฉsence de greniers de stockage dโarachide a un effet sur le taux dโinfestation des gousses bord champ.
Les donnรฉes relatives au village le plus proche de la parcelle, au nom du producteur et ร ses coordonnรฉes sont notรฉs (voir Annexe 3 et 4). Des fiches dโenquรชtes de pratique agricole et de collecte des donnรฉes entomologiques sont remplies sur chaque parcelle (voir annexes 5 et 6). Des hobos (4) sont placรฉs dans quatre parcelles pour enregistrer les donnรฉes de tempรฉrature et dโhumiditรฉ relative.
SUIVI DE LA DYNAMIQUE DโINFESTATION
Une collecte de deux รฉchantillons de gousses a รฉtรฉ rรฉalisรฉe tous les sept jours ร partir de 7 jours aprรจs la date de rรฉcolte (soulevage des plantes dโarachide) et jusquโau battage (J+21 ร Bambey et J+28 ร Nioro), sur au moins 20 moyettes (figure 13), puis sur meules (figure 14) dans chacune des 10 parcelles sรฉlectionnรฉes. Cette collecte des รฉchantillons a รฉtรฉ effectuรฉ entre le 29 octobre et le 21 Novembre 2013 ร Bambey et du 06 au 30 novembre 2013 ร Nioro. Les gousses prรฉlevรฉes ont รฉtรฉ conservรฉes dans des boites en plastique de 5L (20 par zone), dont le couvercle est trouรฉ et recouvert dโun grillage de maille 2mm pour permettre le sรฉchage des gousses (figure 15). En plus des deux boรฎtes, deux รฉchantillons de 200 gousses destinรฉs au comptage des ลufs sont prรฉlevรฉs dans des manchons en tulle (30*50 cm) et pesรฉs pour obtenir le poids frais.
Aprรจs cette collecte, les รฉchantillons sont ramenรฉs ร lโIRD de Bel Air et un certain nombre de paramรจtres a รฉtait รฉtudiรฉ :
Comptage des ลufs
Au laboratoire, dโabord nous avons examinรฉ les deux รฉchantillons de 200 gousses de chaque parcelle pour dรฉcompter le nombre dโลufs (voir annexe 7). Chacun des รฉchantillons est observรฉ 10 jours aprรจs prรฉlรจvement.
Evaluation de la teneur en eau des gousses
La teneur en eau des gousses prรฉlevรฉes est รฉvaluรฉe par pesรฉe de deux รฉchantillons de 200 gousses sur la parcelle (Poids frais). Aprรจs lโobservation et comptage des ลufs sur ces gousses, les รฉchantillons sont passรฉs ร lโรฉtuve (12h ร 100ยฐC) puis pesรฉs (Poids sec). La teneur en eau appelรฉe aussi titre en eau ou humiditรฉ relative (H.R), s’exprime par la masse du liquide contenue dans le produit par rapport ร sa masse humide, elle est calculรฉe par la formule suivante :
Mi: Poids frais de gousses (g)
Ms : Poids sec de gousses aprรจs passage ร lโรฉtuve (g)
Comptage des cocons et des adultes
Les cocons, les adultes et autres espรจces sont dรฉcomptรฉs ร partir de 37 jours aprรจs collecte des รฉchantillons puis tous les sept jours, (voir annexe 8). Les cocons observรฉs sont transfรฉrรฉs dans des boites ร 24 puits (fig16) pour le suivi des รฉmergences dโadultes et dโรฉventuels parasitoรฏdes (voir annexe 9). Les adultes et les parasitoรฏdes รฉmergรฉs sont conservรฉs dans des tubes Eppendorf 1,5 ml avec de lโalcool 95.
Taux de survie
Il est dรฉfini comme รฉtant le rapport entre la moyenne du nombre d’adultes รฉmergรฉs et la moyenne du nombre d’ลufs pondu pour 100 gousses ร chaque J+. Il peut รชtre dรฉfini par la formule :
MESURE DE LA VARIABILITE SPATIALE DES INFESTATIONS (รฉtude paysage)
Juste avant le battage, une collecte de deux รฉchantillons de gousses (environ 2000g x 2) a รฉtรฉ rรฉalisรฉe sur chacune des 45 parcelles (180 boites dont 90 par zone). Ces gousses ont รฉtรฉ รฉchantillonnรฉes sur toutes les meules de la parcelle. La premiรจre observation au laboratoire a รฉtรฉ rรฉalisรฉe ร partir de trois semaines aprรจs la collecte, puis tous les sept jours ร partir des premiรจres รฉmergences dโadultes, jusquโร lโรฉmergence complรจte des adultes. Les adultes qui รฉmergent de ces boites sont dรฉnombrรฉs et conservรฉs dans des tubes Eppendorf 1,5 ml avec de lโalcool 95 pour dโรฉventuelles รฉtudes de structuration gรฉnรฉtique des populations.
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Table des matiรจres
Liste des tableaux et figures
Introduction gรฉnรฉrale
Chapitre I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. L’ARACHIDE
I.1 Position Systรฉmatique
I.2 Condition de dรฉveloppement
I.3 Arthropodes ravageurs
II. La Bruche de l’arachide
II.1 Position Systรฉmatique
II.2 Biologie
II.3 Ecologie
II.4 Dรฉgรขts et importance รฉconomique
II.5 Mรฉthodes de lutte
Chapitre II : MATERIEL ET METHODE
I. PRESENTATION DES DEUX ZONES DโETUDE
I.1 Zone de Bambey
I.2 Zone de Nioro du Rip
II. Sรฉlection des parcelles dโรฉtude
III. Suivi de la dynamique dโinfestation
IV.1 Comptage des ลufs
IV.2 Evaluation de la teneur en eau des gousses
IV.3 Comptage des cocons et des adultes
IV.4 Taux de survie
IV. Mesure de la variabilitรฉ spatiale des infestations
Chapitre III : ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS
I. Dynamique d’infestation
I.1 Ponte de C. serratus
I.2 Cinรฉtique de sรฉchage des gousses au champ
I.3 Cocons et adultes de C. serratus
I.4 Taux de survie
II. Variation spatiale des infestations
II.1 Distribution des adultes de C. serratus dans lโespace
II.2 Variation de lโinfestation selon la variรฉtรฉ dโarachide
II.3 Evolution des รฉmergences en fonction du temps de suivi
II.4 Taux de parasitisme
III. Discussion
CONCLUSION
Rรฉfรฉrences bibliographiques
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