Évaluation de la tendance dynamique de la population

Depuis l’apparition des problèmes soulevés par le dépérissement progressif des ressources naturelles mondiales, la quantification de ces dernières en vue de leur meilleure gestion est devenue capitale. L’importance de ces ressources étant généralement jaugée par leur relative abondance et l’étendue de leur localisation, les qualificatifs respectivement « rare » et « endémique » conduiraient indubitablement à considérer la faune malgache dont l’unicité n’est certainement plus à prouver (Tattersall, 1982 ; Harcourt et Thornbeck, 1990). Ne serait ce qu’en ces termes, l’étude de la dynamique des populations fauniques malgaches conservera toujours son intérêt majeur, celles-ci étant d’ailleurs d’autant plus menacées par le rythme effréné de la fragmentation voire de la perte de leur habitat naturel durant ces dernières décennies (Green et Sussman, 1990 ; Agarwal et al., 2005 ; Hanski et al., 2007 ; Harper et al., 2007 ; Allnutt et al., 2008).

Face à cette situation, les lémuriens se sont toujours révélés être un des groupes les plus intéressants étant donné leur position clé au sein de la biodiversité malgache, leur intérêt biologique et leur niveau de vulnérabilité à l’extinction. Il a été de plus spécialement constaté que cette dernière caractéristique était accentuée par certains attributs biologiques des espèces tels qu’une position élevée dans la chaîne trophique, une faible densité ou encore un cycle de vie relativement lent matérialisé généralement par une faible natalité, une longue durée de gestation ou une atteinte tardive de la maturité sexuelle (Purvis et al., 2000). Ceci permettrait alors de suggérer qu’une espèce apparemment hors de danger pourrait être potentiellement vulnérable à une extinction locale suite à une perte d’habitat et/ou à un évènement démographique stochastique quelconque si elle arborait ces particularités.

Milieu d’étude

Situation géographique

La concession forestière de Kirindy CNFEREF (Centre National de Formation, d’Étude et de Recherche en Environnement et Foresterie), anciennement CFPF (Centre de Formation Professionnelle Forestière), se localise à environ 60 km au Nord-ouest de Morondava . Kirindy est distante de 20 km de la côte et s´élève de 18 à 40 m d´altitude. Le campement permanent, regroupant celui du DPZ (Deutsches Primatenzentrum) et le campement touristique du CNFEREF se situe environ à 44°39’E, 20°03’S le long de la piste dite CONOCO (Sorg et Rohner, 1996). La concession s’étend principalement le long de la rivière saisonnière «Kirindy », d’où sa dénomination.

Climat

Selon les informations rapportées par Sorg et Rohner (1996), cette région est caractérisée par une saison chaude et humide entre novembre et avril et une saison plus fraiche et sèche entre mai et août . La transition d’octobre et novembre s’avère déjà être assez chaude avec la possibilité d’avoir quelques précipitations. Les précipitations se concentrent en janvier et février où elles peuvent être extrêmes en présence d’une dépression tropicale. Néanmoins, la saison humide peut être interrompue par plusieurs jours sans pluie. Des données récoltées entre 1979 et 1987 dans la concession forestière du CNFEREF ont montrées une pluviométrie moyenne annuelle de 799 mm avec un maximum et un minimum de 1326 mm et 575 mm respectivement.

Faune

La forêt de Kirindy contient une communauté primatologique très riche (Ganzhorn et Kappeler, 1996). Elle renferme entre autre six (6) espèces nocturnes (Microcebus berthae, Microcebus murinus, Cheirogaleus medius, Mirza coquereli, Phaner furcifer et Lepilemur ruficaudatus), une (1) espèce diurne (Propithecus verreauxi) et une (1) espèce cathémerale (Eulemur rufifrons). Par leurs mœurs et besoins, une forte interaction sociale et démographique peut être observée entre Microcebus berthae, Microcebus murinus et C. medius (Schwab et Ganzhorn, 2004).

La faune reptilienne y est fortement représentée avec notamment des espèces de la famille des Gekkonidae, Chamaeleonidae, Scincidae, Gerrhosauridae, Iguanidae, Thyphlopidae, Boidae, et Colubridae (Bloxam et al., 1996).

Hawkins et Wilmé (1996) ont pu y recenser plus d’une soixantaine d’espèces d’oiseaux dont six reconnues comme en danger ou presque, à savoir : Lophotibis cristata, Mesitornis variegata, Aviceda madagascariensis, Accipiter henstii, Accipiter madagascariensis et Falco zoniventris.

Outre les lémuriens, plus d’une vingtaine d’espèces de mammifère peuvent également y être rencontrées, dont sept espèces d’insectivores, cinq de rongeurs, trois de carnivores et sept de chauves-souris (Ganzhorn et al., 1996). Parmis eux, se trouve le plus grand rongeur de Madagascar (Hypogeomys antimena).

Flore

La forêt de cette partie Ouest de l’île est qualifiée de forêt dense caducifoliée saisonnièrement sèche (Guillaumet et Koechlin, 1971 ; Du Puy et Moat, 1996). La phénologie de la forêt caducifoliée de Kirindy est fortement reliée à la pluviométrie de la région. De ce fait, cette forêt montre des caractéristiques très saisonnières avec généralement un début de la production foliaire à la fin de la saison sèche en septembre. Certains arbres peuvent fleurir pendant la saison sèche tandis que la période de fructification s’étend globalement tout au long de l’année avec notamment un pic durant la saison sèche. Cependant, les périodes de floraison, feuillaison et fructification varient sensiblement selon les espèces (Sorg et Rohner, 1996).

Site d´étude 

Les études effectuées ont été restreintes au niveau du site N5 de la concession forestière. Ce site se situe précisément au nord de la piste CONOCO et au kilomètre 5 de celle-ci à partir du croisement entre la piste et la RN8 vers Belo-sur-Tsiribihina, d’ où sa dénomination (N5 pour Nord, 5 km ). Le site N5 est quadrillé par des pistes praticables tous les 25 m. La présente étude s’est focalisée sur sa partie centrale étendue sur 25 ha (500×500 m) entre les pistes numérotées A à V d’Ouest à l’Est et 01 à 21 du Sud au Nord. Le choix du site a été effectué en fonction des données déjà disponibles mais également surtout à cause du caractère non touristique de celui-ci, évitant de cette manière toutes perturbations liées à cette activité.

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Table des matières

Introduction
I. Matériels et Méthodes
1. Milieu d’étude
1.1. Situation géographique
1.2. Climat
1.3. Faune
1.4. Flore
1.5. Site d´étude
2. Matériel biologique
2.1. Position systématique
2.2. Biologie et écologie
3. Collecte des données sur terrain
3.1. Piégeage et marquage
3.2. Structure d´habitat
4. Analyse des données
4.1. Paramètres estimés : N, Φ, p, f et λ
4.2. Méthode d’estimation des paramètres N, Φ, p, f et λ
4.3. Estimation sur population fermée
4.3.1. Définition d’une population fermée et suppositions
4.3.2. Test de fermeture
4.3.3. Principe de modélisation et modèles candidats à une sélection
4.3.4. Sélection de modèle
4.4. Estimation sur population ouverte
4.4.1. Modélisation suivant la formulation de Cormack-Jolly-Seber (CJS)
4.4.2. Modélisation suivant la formulation de Link-Barker (LB)
4.4.3. Test d’ajustement d’un modèle
4.4.4. Outil de sélection d´un modèle parcimonieux (Akaike’s Information Criterion) et mise en moyenne des modèles
4.5. Analyse de la structure d’habitat
II. Résultats et interprétations
1. Analyse sur population fermée
2. Analyse sur population ouverte
2.1. Cormack-Jolly-Seber
2.2. Link-Barker
3. Structure d´habitat
III. Discussion
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes

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