Evaluation de la strategie de communication appliquée dans la lutte contre le paludisme

Contexte

Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle due à des parasites transmis à l’homme par des piqûres de moustiques femelles infectées. Selon un rapport de l’OMS, 3,2 milliards de personnes environ, sont exposés au risque de contracter le paludisme. Cependant, cette maladie se trouve évitable et guérissable suivant les efforts et les moyens adéquats, permettant de réduire considérablement les cas. Toujours selon l’OMS, entre 2000-2015, l’incidence a baissé de 37 % à l’échelle mondiale, avec un taux de mortalité reculant de 60 % pour toutes les tranches d’âges confondues, et de 65 % chez les enfants de moins de 5 ans, considérée comme une population sensible. Ceci dit, l’Afrique subsaharienne supporte 88 % des cas et 90 % des décès .

Le volet de la communication est indissociable de toute forme de lutte, impliquant l’information et la participation de la population concernée. Ceci vaut également pour la lutte contre le paludisme. L’IEC implique l’information, l’Éducation et la Communication de cette population bénéficiaire, car, la lutte contre le paludisme implique une action externe, venant des projets, mais surtout, interne venant des locaux. D’autant plus que les projets Top-Done ne sont plus d’actualité, remplacés désormais par les modèles MARP (Méthode d’approche par la Recherche Participative), recommandés pour les projets de développement.

En partant de cette base, la participation et l’implication des concernés dans la lutte font la force et l’assurance de résultat, c’est-à-dire la prévention, la prise en charge, et finalement vers l’éradication du paludisme. C’est une lutte de longue haleine, mais pas impossible comme le cas par exemple des Émirats arabes unis qui ont éradiqué le paludisme de leur territoire en Janvier 2007. C’est à ce jour le seul Pays à avoir éliminé le paludisme depuis les années 1980, se joignant aux 91 autres Pays exemptes de paludisme.

International

À la suite d’une évaluation de l’OMS en 2013 , à l’échelle mondiale, les estimations sont de 216 millions d’épisodes palustres en 2010, dont 81 % dans la région Afrique de l’OMS, soit 174 millions de cas. Pour cette même année, le nombre de décès dus au paludisme est estimé à 655 000, dont 91 % en Afrique. L’initiative mondiale « faire reculer le paludisme » lancée en 1998 par l’OMS, l’UNICEF, le PNUD, la BM et à laquelle Madagascar a adhéré en 2000, s’appuie sur un partenariat multisectoriel et multidisciplinaire s’intégrant dans le cadre du développement du secteur de la santé. Par conséquent, elle implique les professionnels de la santé, en passant par les secteurs publics et privés, les ONG et les associations, jusqu’aux populations bénéficiaires. Ainsi, les rapports de l’OMS montrent que les morts dues au paludisme ont diminué de 47% entre 2000 et 2013 et de 54% dans les régions sensibles d’Afrique .

National

À Madagascar, selon l’annuaire statistique de la santé 2011 , le paludisme représente la sixième cause de morbidité pour tout âge confondu, la quatrième cause de morbidité pour les enfants de moins de cinq ans, et la cinquième cause de mortalité hospitalière. Ainsi, il constitue encore un problème de santé pour Madagascar. La lutte contre le paludisme demeure au cœur d’un vaste plan d’action mis en œuvre au niveau national. C’est un combat de longue haleine auquel se livre la Grande île depuis de nombreuses années. La proximité des services de santé, de la prise en charge et des médicaments à prix abordable, l’usage des moustiquaires à imprégnation ou encore les aspersions intra domiciliaires d’insecticides figurent parmi les multitudes d’actions menées afin de lutter efficacement contre le paludisme.

Pour amener la population à adopter un comportement favorable à la santé, le Ministère de la Santé a élaboré la politique et la stratégie de communication pour la santé. Consistant à la vulgarisation des interventions, notamment :
– les moustiquaires à imprégnation durable (MID)
– les Campagnes d’aspersions intra domiciliaires d’insecticides à effets rémanents (CAID)
– le traitement préventif intermittent pendant la grossesse (TPIg)
– et le traitement des infections dues au paludisme.

Le Gouvernement reconnaît de plus en plus le rôle de la communication pour le changement de comportements dans la prévention des maladies et la promotion de comportements sains pour une meilleure santé. La communication pour le changement de comportement (CCC) est un outil important qui vise à favoriser et à soutenir un changement de comportements. En réduisant les risques chez les individus au sein de la communauté, en diffusant des messages appropriés concernant la santé, à travers une variété de canaux de communication. La vision du changement de comportements dans le secteur de la santé doit assurer au public l’accès à l’information appropriée en matière de santé et stimuler le changement positif de comportements, afin de soutenir la réalisation des objectifs du millénaire pour le secteur de la santé, ou plus récemment les objectifs de développement durable (ODD) .

Caractéristiques culturelles

Organisation familiale

De nos observations, on est surtout en présence de familles de type nucléaire. Dans certains cas, il peut arriver que les grands-parents fassent partie de la maisonnée. C’est une société patriarcale et virilocale. C’est l’homme qui décide du budget allant de la nourriture aux soins, passant par l’éducation des enfants et les frais divers. Les hommes sont les porteurs d’opinions, les femmes sont considérées pour prendre conseil par rapport à la décision de l’homme. Mais la décision finale revient au mari dans la famille. Les femmes sont responsables des préparations, pour ce qui concerne la nourriture, le ménage, des soins de base des jeunes enfants et de leur éducation.

La famille élargie a une place très importante dans l’organisation communautaire. Toutes décisions et dépenses familiales importantes se font par concertation. En particulier pour les cérémonies, les rites etc.

Structure de la communauté 

Les communautés sont structurées telles qu’à la tête se trouvent les Tangalamena, qui sont les personnes âgées porteurs de l’expérience de la vie et de la sagesse accumulée au fil des âges. En dessous des Tangalamena viennent respectivement le Vavanjaka , ensuite les pères de famille, les mères et épouses, et enfin les jeunes et les enfants, dont les opinions, sont quasi ignorés, car ces derniers sont considérés comme trop peu expérimentés. Parallèlement à cette hiérarchie culturelle, la hiérarchie administrative place les chefs de fokontany et les chefs de villages au sommet de la pyramide communautaire. Ces derniers sont au même titre que les Tangalamena fortement sollicités et respectés au niveau de la communauté. Le Président : Il est le premier responsable administratif au niveau du fokontany. Il gère La sécurité des villages, le contrôle de toutes les activités en cours au sein du village. Il donne des conseils et règle des conflits. Les Tangalamena : ils sont très souvent convoqués pour régler les conflits fonciers, car ils connaissent l’histoire de la terre. Les tangalamena ont pour rôle de régler les conflits entre familles. Il peut y avoir plusieurs types de conflits : disputes entre enfants, ils doivent alors réconcilier, savoir qui est le fautif, qui doit réparation. De nombreux différends peuvent se régler par leurs intermédiaires telles que les vols ou les cambriolages. La personne demandera pardon au tangalamena et évitera ainsi le tribunal. Conflits à cause de la mésentente entre carreaux, par exemple si une association reçoit plus qu’une autre. Ils doivent aussi rappeler les traditions, car ce sont les garants des fady . Mais leur légitimité repose plus sur un concept de respect. S’ils sont écoutés, ils ne sont pas toujours suivis. Les jeunes en particulier sont parfois irrespectueux selon les dires des locaux, mais cela est souvent dû à leur manque d’expérience et de connaissance toujours selon eux. Les fonctionnaires soit les enseignants, les médecins, les chefs religieux, sont également respectés par la communauté et les initiations de projet de développement ont parfois recours à eux en tant que leaders d’opinion.

Traditions, us et coutumes

Les Familles fêtent les « fahasoavana » ou bénédictions reçus, avec toute la communauté: circoncision, mariage, naissance, …. À cet évènement, un zébu est tué et est partagé à tous les habitants du village. Les morts de la communauté sont ensevelis éloignés de la communauté. Chaque mort estreprésenté par une pierre de forme ovoïde, qui sont placées en amont pas loin du fokontany, pour faire honneur aux défunts et aux Razana (les ancêtres). Les travaux des champs ne considèrent pas le sexe. Les femmes, tout comme les hommes quittent le village de bonne heure, pour aller travailler dans les champs, et regagnent le village le soir venu.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I: CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE
Chapitre I : Présentation générale du terrain
Chapitre II : Cadre théorique et méthodologique
PARTIE II : LES DISPOSITIF DE LUTTE : Fonctionnement et impacts
Chapitre III : La dynamique de lutte et état des lieux
Chapitre IV : Les impacts du dispositif de lutte antipaludique
Chapitre V : Les résistances : manifestations et facteurs
PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE ET DISCUSSION
Chapitre IV : L’apport de l’IEC
Chapitre VII : Grille de recommandations
CONCLUSION GÉNÉRALE
Bibliographie
Table des matières
Annexes

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *