EVALUATION DE LA SEQUESTRATION DE CARBONE

Densité et fréquence des espèces de palétuviers dans les relevés effectués

– Ceriops tagal a une fréquence la plus élevée avec 73,25%, elle est la plus abondante dans les sites de relevés.
– Rhizophora mucronata et Bruguiera gymnorhiza sont moins fréquentes avec 14,04% et 11,09% respectives.
– Xylocarpus granatum est la plus faible qui est 0,03%, suivie de Lumnitzera racemosa avec 0,4% et de Avicennia marina avec 1,2%.
L’espèce la plus représentée est Ceriops tagal avec 2008 individus inventoriés. Vient ensuite Rhizophora mucronata avec 385 individus et Bruguiera gymnorhiza avec 305 individus. L’espèce Avicennia marina est représentée par 21 individus dans tous les sites d’étude, 11 individus de Lumnitzera racemosa ont été rencontrés et 1 seul individu de Xylocarpus granatum a été recensé. La figure 6 montre la fréquence des espèces.

Description des groupements végétaux

La description des groupements végétaux met en valeur la richesse floristique et les différentes strates de chaque groupement végétal.
Groupement à Ceriops tagal Ce groupement est marqué par l’abondance de Ceriops tagal.
 Richesse floristique : Ce groupement comprend 195 individus /100 m2. L’espèce la plus dominante est Ceriops tagal (172 individus), associée avec d’autres espèces de palétuviers comme Bruguiera gymnorhiza (11 individus), Avicennia marina (9 individus) et Rhizophora mucronata (3 individus).
 Structure verticale : Le groupement à Ceriops tagal présente 3 strates : Les émergents sont supérieurs à 8 m. La hauteur maximale de la végétation peut aller jusqu’à 10 m.
– Une strate supérieure de 4 à 8 m de hauteur, composée par les grands individus de Ceriops tagal, d’Avicennia marina, de Rhizophora mucronata et de Bruguiera gymnorhiza ;
– Une strate moyenne de 2 à 4 m, constituée par les jeunes arbres de Ceriops tagal, de Bruguiera gymnorhiza et de Rhizophora mucronata ;
– Une strate inférieure de 0 à 2 m constituée principalement par les plantules de Ceriops tagal.
Le taux de recouvrement de la strate supérieure varie entre 20% à 34% ; donc elle est ouverte. La strate moyenne est peu ouverte avec un taux de recouvrement de 77% et la strate inférieure est fermée avec un taux de recouvrement de 91%.
Groupement mixte à Bruguiera gymnorhiza et Ceriops tagal Ce groupement se trouve dans la mangrove d’Ankokoabo, constituant une zone de transition entre les mangroves et la terre ferme.
 Richesse floristique : Le groupement mixte à Bruguiera gymnorhiza et Ceriops tagal est composé de 133 individus/100 m2. Bruguiera gymnorhiza est la plus abondante avec un effectif de 76 individus, suivi d’autres espèces comme Ceriops tagal (52 individus), ensuite Rhizophora mucronata (4 individus) et Avicennia marina (1seul individu).
 Structure verticale : La taille moyenne de Bruguiera gymnorhiza est de 3 m et celle de Ceriops tagal est de 2,5 m. Ce groupement présente 2 strates :
– Une strate supérieure de 2 à 4 m, formée par les individus adultes de Bruguiera gymnorhiza, de Ceriops tagal, de quelques individus de Rhizophora mucronata et un individu d’Avicennia marina ;
– Une strate inférieure de 0 à 2 m, constituée par les plantules de Bruguiera gymnorhiza et de Ceriops tagal.
La strate supérieure est ouverte avec un taux de recouvrement de 21%, et la strate inférieure est très ouverte avec un taux de recouvrement de 47%.
Groupement à Rhizophora mucronata Ce groupement est présent au bord des chenaux des mangroves inondées quotidiennement par la marée haute, localisé dans presque toute la mangrove de la NAP. Ce peuplement est intact.
 Richesse floristique : Le Rhizophora mucronata est l’espèce la plus dominante dans ce groupement. Ce groupement comporte aussi d’autres espèces de palétuviers comme Ceriops tagal, Bruguiera gymnorhiza et Xylocarpus granatum. Il est composé de 153 individus repartis en 4 espèces :
– Rhizophora mucronata : 102 individus ;
– Ceriops tagal : 34 individus ;
– Bruguiera gymnorhiza : 16 individus ;
– Xylocarpus granatum : 1 individu.
 Structure verticale : Ce groupement présente 3 strates :
– Une strate supérieure de 6 à 8 m, composée seulement d’individus adultes de grandes tailles de Rhizophora mucronata ;
– Une strate moyenne de 4 à 6 m, formée par les jeunes plants de Rhizophora mucronata ; ceux de Ceriops tagal et aussi de Bruguiera gymnorhiza ;
– Une strate inférieure de 0 à 4 m, constituée par les plantules.
Les trois strates avec leurs taux de recouvrements respectives : 17% pour la strate supérieure donc elle est très ouverte, la strate moyenne est semi-ouverte avec 59% de recouvrement. Pour la strate inférieure le taux de recouvrement varie de 72% à 73%, elle est semi-ouverte

Régénération naturelle

              La régénération naturelle évalue la santé d’un écosystème. Elle varie selon l’espèce et les groupements végétaux. D’après les résultats obtenus, les mangroves de la NAP Antrema présentent un meilleur taux de régénération, et en général, toutes les classes de diamètre sont présentes et les individus avec un diamètre inférieur à 2,5cm sont les plus abondants. Les résultats de RAZAKANIRINA (2012) dans la réserve de biosphère de Sahamalaza et de RAFETINJANAHARY (2015) dans les mangroves d’Ambanja-Ambaro montrent aussi l’abondance des individus de diamètre inférieur à 2,5 cm. Les individus de Ceriops tagal, de Bruguiera gymnorhiza et de Rhizophora mucronata sont tous présents dans les 3 groupements définis dans le cadre de cette étude, mais leurs plantules sont plus abondantes dans leurs propres groupements respectifs. La régénération naturelle est très élevée chez les RHIZOPHORACEAE (RAMAMONJIHASINA, 2013). Pour Avicennia marina, l’individu régénéré est presque absent. Cette espèce ne représente qu’un seul individu régénéré. Ceci est dû aux conditions stationnelles telles que le substrat, la durée d’immersion, le recouvrement qui ne conviennent pas au développement des plantules de cette espèce. Pour le Xylocarpus granatum, un seul individu de cette espèce qui a été rencontré dans le site d’étude.

Dynamique et pressions

                 Les plus grandes modifications de l’écosystème de mangroves sont provoquées par les activités anthropiques. Après quelques prélèvements d’arbres, créant des trouées, la mangrove intacte donne place à la mangrove dégradée et cette dernière donne place aux tannes. D’après l’occupation du sol établie entre les 2 dates (2004-2014), la superficie de mangrove intacte a diminué de 34,03% soit 555 ha en 10 ans. Celle-ci est due à la dégradation de la mangrove, à l’exploitation illicite et abusive des bois des palétuviers pour les besoins en bois des grandes villes comme Mahajanga, pour la fabrication des charbons et aussi pour les besoins locaux en bois des palétuviers utilisés comme clôture des champs de culture et en construction de case, et aussi par les catastrophes naturelles. L’étude effectuée par RAVELONJATOVO (2014) montre aussi des pertes de surface de mangroves dans les 3 communes des Baies d’Ambanja-Ambaro en décalage de 20 ans (1990-2010) et celles-ci sont très accentuées surtout les 10 dernières années (2000- 2010). Les causes de la régression de surface sont presque les mêmes à celles dans la NAP Antrema.

Recommandations

               Les mangroves de la NAP Antrema pourraient figurer parmi les écosystèmes riches en carbone et leur intérêt du point de vue de l’atténuation du changement climatique doit être reconnu par les pays et la communauté internationale. Il est recommandé à priori de :
– Etablir une équation allométrique propre aux mangroves malgaches ;
– Faire une charte de mangrove pour la gestion et la préservation des mangroves ;
– Intégrer les mangroves de la NAP Antrema aux stratégies REDD + afin non seulementde mobiliser davantage de ressources financières, mais aussi parce que la REDD + offre la possibilité d’élaborer des mesures contre la déforestation des mangroves ;
– Faire la vente de crédits carbones pour contribuer à l’atténuation du gaz à effet de serre (GES), pour valoriser les ressources naturelles, pour conserver la biodiversité. Avec le marché de carbone, la conservation et la restauration peuvent être financées par les crédits carbones ;
– Proposer aux populations des alternatives de revenus autres que l’exploitation forestière ;
– Renforcer la capacité à faire respecter les zones protégées en formant du personnel, en achetant des équipements et en sensibilisant les communautés locales ;
– Améliorer la qualité des données en assurant un suivi continu des systèmes de parcelles permanents de mangroves ;
– Effectuer des analyses géoréférenciées des relations entre le carbone, la biodiversité et les services écosystémiques pour localiser les habitats de mangrove les plus intéressants.

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Table des matières

REMERCIEMENTS
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des cartes
Liste de planche
Liste des annexes
Liste des acronymes
Glossaire
INTRODUCTION
Première partie : MILIEU D’ETUDE
1 MILIEU PHYSIQUE
1.1 Situation géographique
1.2 Relief
1.3 Hydrographie continentale
1.4 Hydrologie marine
1.4.1 Marées
1.4.2 Houle
1.5 Pédologie
1.6 Climat
2 MILIEU BIOLOGIQUE
2.1 Flore et végétation
2.2 Faune
3 POPULATIONS ET SES ACTIVITES
Deuxième partie : METHODES D’ETUDE
1 ETUDES PRELIMINAIRES
2 PROSPECTION ET CHOIX DES SITES D’ETUDE
3 ETUDE CARTOGRAPHIQUE ET METHODE DE LA TELEDETECTION
3.1 Données utilisées
3.2 Méthodes utilisées dans les traitements d’images et dans les traitements cartographiques
3.2.1 Prétraitements
3.2.2 Classification
4 ENQUETES ETHNOBOTANIQUES
5 ETUDE DES GROUPEMENTS VEGETAUX
5.1 Relevé écologique par la méthode de placeau de BRAUN BLANQUET
5.2 Etude de la structure de la végétation
5.2.1 Structure verticale
5.2.2 Structure horizontale
5.3 Etude de la régénération naturelle
6 EVALUATION DU STOCK DE CARBONE
6.1 Méthode d’évaluation de biomasse
6.2 Calcul de la biomasse
6.3 Calcul du stock de carbone
7 TRAITEMENT NUMERIQUE DES DONNEES
Troisième partie : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
1 SITUATIONS DES SITES D’ETUDE DES MANGROVES DANS LA NAP ANTREMA
2 CARACTERISTIQUES DES MANGROVES DANS LA PARTIE SUD OUEST DE LA NAP ANTREMA
2.1 Caractéristiques floristiques
2.2 Caractéristiques des groupements végétaux
2.2.1 Identification des groupements végétaux
2.2.2 Description des groupements végétaux
2.2.2.1 Groupement à Ceriops tagal
2.2.2.2 Groupement mixte à Bruguiera gymnorhiza et Ceriops tagal
2.2.2.3 Groupement à Rhizophora mucronata
2.3 Régénération naturelle
2.3.1 Mode de dispersion de diaspores
2.3.2 Régénération globale des 3 groupements
2.3.3 Régénération spécifique des palétuviers dans chaque groupement
2.3.4 Structure démographique
3 UTILISATION DES MANGROVES DANS LA NAP ANTREMA
3.1 Utilisation des palétuviers
3.1.1 Bois de construction
3.1.2 Bois de chauffe
3.1.3 Plantes médicinales
3.2 Autres utilisations des mangroves
4 TELEDETECTION ET CARTOGRAPHIE
4.1 Classification
4.2 Surface occupée par les mangroves
5 SEQUESTRATION DE CARBONE DANS LES CATEGORIES DE MANGROVE
Quatrième partie : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
1 Discussions
1.1 Sur les méthodologies
1.2 Sur les résultats
 Composition floristique
 Régénération naturelle
 Enquête ethnobotanique
 Dynamique et pressions
 Stock de carbone dans la biomasse aérienne
 Séquestration de carbone : cas de Madagascar et de Comores
2 Recommandations
CONCLUSION
Bibliographie
Webographie
ANNEXES

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