Soutenance mémoire
La mise en place d’un nouveau système de certification et de catégorisation des diplômes, le LMD (Licence Master et Doctorat), est à l’origine d’un grand nombre de changements. S’identifiant au système anglo-saxon (Bachelor, Master and PhD) organisé suivant une architecture à trois niveaux, le système LMD a été adopté par les universités d’Afrique francophone à la suite de certaines universités européennes impliquées dans le mouvement connu sous le nom de « processus de Bologne » [9].
Sur le plan académique, le premier intérêt du système LMD est l’harmonisation de la circulation des savoirs et des modèles pédagogiques qui, sous l’effet de la mondialisation, sont appelés à se côtoyer, voire à se combiner [14]. Une fois restructurée, l’offre de formation permet l’adoption d’un système de diplômes facilement lisibles et comparables (grâce notamment à l’annexe du diplôme), la promotion de la mobilité, la promotion de la coopération sous régionale ou régionale et la promotion des valeurs scientifiques, culturelles et sociales des partenaires. Le système organise des formations semestrialisées sur la base d’unités d’enseignement (UE) ; un tel système est aussi une solution aux années blanches ou invalidées. Il met en œuvre des crédits capitalisables et transférables en cas de mobilité nationale ou internationale [15]. L’université sénégalaise comprend essentiellement trois acteurs qui sont le personnel enseignant et de recherche (PER), le personnel administratif, technique et service (PATS) et les étudiants. La mise en œuvre optimale du système LMD a nécessité l’implication de ses trois entités. Le rôle joué par les étudiants, destinataires du système, est capital. Leur avis sur la conception, l’organisation et la pérennité du système reste déterminant pour répondre aux attentes de la formation. Pourtant, leur point de vue n’est pas toujours recueilli ou n’est pas entièrement pris en compte dans la prise de décision finale [12, 18]. Sept années après le lancement de cette réforme à l’université Cheikh Anta Diop, aucune étude n’a été faite, à notre connaissance, surtout au niveau de la faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de Dakar. Il apparaît dès lors important de mesurer le ressenti des étudiants par rapport au système LMD et les avancées enregistrées. L’objectif de cette présente étude est de mesurer la satisfaction des étudiants par rapport au système LMD à l’Institut d’Odonto Stomatologie de la faculté de médecine de pharmacie et odontologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ainsi, dans ce document, nous avons d’abord présenté l’Institut d’Odontostomatologie et le système LMD. Ensuite, l’enquête proprement dite a été exposée avec la méthodologie, les résultats obtenus et la discussion. Avant la conclusion, des recommandations ont été formulées .
PRESENTATION DE L’INSTITUT D’ODONTO-STOMATOLOGIE ET DU SYSTEME LMD
Institut d’Odontologie et de Stomatologie
Historique
L’Institut d’Odontologie et de Stomatologie créé est par le décret n° 67.1229 du 15 Novembre 1967. Il reçoit les ressortissants africains parlant la langue française. Il assure l’enseignement des quatre années dentaires menant au doctorat d’état de chirurgie dentaire. Le régime des études est fixé le décret n° 74.1008 du 02 octobre 1974. Le premier Doctorat en Chirurgie Dentaire a été délivré le 11 décembre 1974 .
Contexte
Environnement
L’Institut d’Odontologie et de Stomatologie est une entité rattachée à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar. Il comprend en son sein deux sections :
➤ une section d’enseignement pratique et clinique.
➤ une section d’enseignement théorique (cours magistraux) avec la collaboration d’enseignants de Médecine et de Pharmacie et d’autres facultés.
Ces sections enseignements sont assurées à l’interne par huit services [8] :
● le service de santé publique dentaire
● le service de prothèse dentaire
● le service d’odontologie pédiatrique
● le service d’orthopédie dento-faciale
● le service de chirurgie buccale
● le service d’odontologie conservatrice endodontie
● le service de parodontologie
● le service des matières fondamentales
● le service d’imagerie maxillo-facile
● le service d’odontologie légale .
A côté de ces services pédagogiques, le personnel administratif technique et de service et les étudiants sont les autres composantes essentielles de l’institut. Les services et tous les autres maillons (enseignants, personnel administratif et technique, étudiants) sont abrités par un bâtiment de 2566m2 comportant trois niveaux et acquis depuis 1976.
Organigramme
Après le départ des coopérants français et avec l’avènement de la réforme de 1993, l’institut a connu une nouvelle structuration avec à sa tête un chef de département, son secrétariat et l’assemblée de département appuyée par des commissions .
Missions
L’institut fonctionne à travers ses missions qui sont :
● la formation et les soins, l’ensemble des enseignements est assuré par une soixantaine d’enseignants de l’institut et une dizaine appartenant à la faculté de médecine et de pharmacie. Ils sont aidés par des techniciens supérieurs notamment dans l’enseignement clinique et pratique de certaines disciplines ;
● en tant que centre de formation, l’institut d’odontologie assure une mission de soins aux populations. Ces soins à caractère didactique pour les étudiants se font sous la supervision des enseignants et exigent un certain nombre de conditions matérielles pour le bon fonctionnement.
Cette mission de formation et de soins n’est rendue possible que par le concours des différents protagonistes que sont les étudiants et le personnel administratif, technique et de service (PATS) ;
● la recherche : du point de vue scientifique, un certain nombre de travaux ont été produits dans des thématiques aussi variées que les services même s’il se pose encore le problème de la « masse critique ». Cependant le nouvel élan constaté dans la progression des enseignants reste à encourager [10].
Analyse institutionnelle de l’institut d’odontologie
Forces
Aspects administratifs
L’institut d’odontologie est le premier centre de formation public des odontologistes de l’Afrique francophone avec en outre une mission de soins et de recherche. A travers ses dirigeants, une vision stratégique est initiée pour préparer un statut de faculté et incluant des conventions avec les établissements publics de santé. A la tête de la structure, le directeur et le directeur adjoint sont nommés par le recteur sur proposition du conseil d’administration de l’IOS et après avis de l’assemblée de la FMPOS. Des rencontres périodiques d’échange et de partage sur les questions majeures de la vie de l’institution sont tenues entre le directeur, les enseignants, les PATS et les étudiants. Des commissions (pédagogique, scientifique/formation continue, réforme, stage clinique, TP/simulation, environnement-social et finances) appuient le directeur dans la gestion courante de certains dossiers. Ces commissions sont constituées par les ressources humaines de l’institut [8].
Ressources humaines
Les enseignants
Le recrutement des enseignants passe par un avis d’appel à candidature et les soumissionnaires font un entretien avec un jury souverain qui délibère. L’institution dispose de spécialistes dans tous les domaines de l’odontologie . Les prix obtenus dans divers congrès et fora internationaux ainsi que le nombre et la qualité des publications scientifiques dans les revues internationales, témoignent du dynamisme des enseignants et de leur participation remarquable dans la promotion de la recherche odontologique en Afrique. Les formations continues sont permanentes et des journées scientifiques sont tenues régulièrement. Les enseignants bénéficient de voyages d’études tous les deux ans pour améliorer la formation et la recherche. Le ratio personnel/étudiants est de 1/5.
Les étudiants
Les étudiants sont admis à l’institut sur l’excellence et suivant leur choix de faire les études odontologiques. Des bourses d’étude et des trousses de matériels dentaires sont allouées aux étudiants sénégalais à partir de la 2ème année pour leur permettre d’effectuer les activités pratiques et cliniques. Ils sont supervisés et encadrés dans chaque discipline clinique ; ce qui leur permet d’être suivis dans leur initiation gestuelle. Le système de « trinomat » (trois étudiants par box) instauré en clinique permet de rendre le travail plus efficace compte tenu du nombre insuffisants d’unités dentaires. Au total 301 étudiants sont régulièrement inscrits pour l’année 2017-2018 avec 49 en L2, 46 en L3, 64 en M1, 64 en M2 et 43 en D1. Par rapport aux activités administratives, les étudiants prennent part aux réunions en donnant leurs opinions et suggestions sur différents domaines intéressant surtout des questions pédagogiques. L’IOS forme des étudiants de différentes nationalités (17) (d’Afrique de l’ouest, du centre, du Maghreb et de l’océan indien). Il existe des structures et organes d’échange entre étudiants au sein de l’institut, de la faculté et au niveau international. La formation des étudiants est rendue possible par la mise en place d’une variété de ressources matérielles [30].
Ressources matériels
● Les équipements
La clinique de l’IOS dispose d’un plateau technique pouvant permettre la réalisation du paquet minimum des soins bucco-dentaires. Il existe une vingtaine de fauteuils dentaire (21) fonctionnels et des box pour les travaux pratiques des étudiants au nombre de 68 répartis dans deux salles. La maintenance du matériel et des équipements est sous la responsabilité d’un technicien local. IOS possède un réseau internet et un site web pouvant aider à la communication interne.
● Les locaux
Les locaux de l’IOS comportent :
Au rez-de-chaussée :
✓ des vestiaires et sanitaires, une salle de maintenance, des bureaux pour les enseignants, un espace accueil pour l’enregistrement des patients et une clinique de fonction de service.
Au 1er étage :
✓ les locaux de la direction, la salle d’attente des patients et des bureaux pour les enseignants et le personnel administratif et des toilettes pour les enseignants.
✓ Une zone clinique et para clinique comprenant deux salles de soins avec une grande clinique destinée à l’encadrement des étudiants dans les différentes disciplines dotée d’une cabine de stérilisation, une salle de radiographie, une salle de développement des films et deux salles de cours.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE L’INSTITUT D’ODONTOLOGIE ET DU SYSTEME LMD
I. PRESENTATION DE L’INSTITUT D’ODONTO-STOMATOLOGIE ET DU SYSTEME LMD
I.1. Institut d’Odonto-Stomatologie
I.1.1. Historique
I.1.2. Contexte
I.1.2.1. Environnement
I.1.2.2. Organigramme
I.1.2.3. Missions
I.1.3. Analyse institutionnelle de l’Institut d’Odonto-Stomatologie
I.1.3.1. Forces
I.1.3.1.1. Aspects administratifs
I.1.3.1.2. Ressources humaines
I.1.3.1.3. Ressources matériels
I.1.3.1.4. Ressources financières
I.1.3.2. Faiblesses
1.1.3.2.1. Aspects administratifs
I.1.3.2.2. Ressources humaines
I.1.3.2.3. Ressources matérielles
I.1.3.2.4. Ressources financières
I.2. Système LMD
I.2.1. Définition du système LMD
I.2.2. Objectifs de la réforme LMD
I.2.3. Organisation des études universitaires
I.2.3.1. Enseignements en odontologie
I.2.3.1.1. Enseignements théoriques
I.2.3.1.1.1. Organisation des examens
I.2.3.1.2. Enseignements pratiques, dirigés, cliniques et stage
I.2.3.1.3.Thèse de Doctorat d’Etat en chirurgie dentaire
I.2.3.1.4. Etudes du troisième cycle
I.2.4. Apports du LMD
I.2.5. Avantages du système LMD
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DE LA SATISFACTION DES ETUDIANTS PAR RAPPORT AU SYSTEME LMD A L’INSTITUT D’ODONTO-STOMATOLOGIE
II. EVALUATION DE LA SATISFACTION DES ETUDIANTS PAR RAPPORT AU SYSTEME LMD
II.1. Contexte et justification
II.2. Objectifs
II.2.1. Objectif général
II.2.2. Objectifs spécifiques
II.3. Méthodologie
II.3.1. Cadre d’étude
II.3.2. Type d’étude
II.3.3. Populations cible et d’étude
II.3.4. Critères de sélection
II.3.5. Taille de l’échantillon et échantillonnage
II.3.6. Collecte des données
II.3.7. Analyse des données
II.4. Résultats
II.4.1. Données socio-pédagogiques
II.4.1.1. Sexe
II.4.1.2. Age
II.4.1.3. Nationalités des étudiants
II.4.1.4. Année d’obtention du baccalauréat
II.4.1.5. Niveau d’étude des étudiants
II.4.2. Variables relatives aux méthodes d’enseignement
II.4.2.1. Outils pédagogiques
II.4.2.2. Interactivité lors des cours
II.4.2.3. Interactivité et niveau d’étude
II.4.2.4. Niveau de satisfaction des étudiants sur les programmes d’enseignement
II.4.2.5. Convenance du programme et niveau étude
II.4.3. Variables relatives aux évaluation/contrôles continus
II.4.3.1 Méthodes d’évaluation
II.4.3.2. Convenance méthode de contrôle
II.4.3.3. Méthodes souhaitées et leurs raisons
II.4.3.5. Reproches sur les méthodes d’évaluation
II.4.4. Analyse globale du système LMD
II.4.4.1. Niveau d’information des étudiants
II.4.4.2. Forces et faiblesses du système LMD identifiées par les étudiants
II.5. Discussion
II.5.1. Limites et considérations méthodologiques
II.5.2. Caractéristiques socio-pédagogiques
II.5.3. Variables liées à l’enseignement
II.5.4. Variables relatives aux contrôles de connaissance
II.5.5. Analyse globale du système LMD
II.6. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
