La santé bucco-dentaire désigne l’absence de douleur chronique buccale ou faciale, de lésions des tissus mous ou durs de la bouche et/ou du massif facial. Les pathologies les plus fréquemment rencontrées sont la carie dentaire et les maladies parodontales. Dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement, ces affections posent un problème majeur de santé publique en raison de leur prévalence et de leur incidence élevées. Le nombre de personnes présentant des caries dentaires dans le monde s’élève à cinq milliards avec une tendance à l’augmentation dans de nombreux pays en développement eu égard à l’évolution des conditions de vie et d’alimentation. Ainsi cette santé buccodentaire dépend de plusieurs facteurs :
– une forte consommation en sucre ; d’ailleurs beaucoup d’études ont montré que la qualité de l’alimentation pouvait influer sur la résistance ou la vulnérabilité des tissus mous ou durs de la bouche. En effet la carie dentaire est une maladie caractérisée par la décalcification progressive des tissus durs de la dent (émail, dentine, cément), causée par le milieu acide que créent les sucres apportés par l’alimentation et certaines bactéries de la plaque dentaire. La consommation de sucre est donc un élément déterminant de la formation des caries. Les sucres les plus « cariogènes » sont les sucres rapides, notamment le saccharose, composante principale du sucre de canne et de betterave. C’est le plus utilisé en confiserie. Viennent ensuite le glucose (issu industriellement du maïs, utilisé en pâtisserie), le fructose (sucre des fruits), le lactose (sucre du lait) et l’amidon (sucre lent des céréales et des féculents), qui est beaucoup moins cariogène.
– une situation socio-économique défavorable ; dans le monde entier, la charge des maladies buccodentaires est particulièrement élevée, ce qui a des conséquences négatives sur leur qualité de vie. Dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire, le grand public ne bénéficie pas de soins buccodentaires systématiques, ni de programmes de prévention. Ceci illustre bien la souffrance des populations en termes de soins bucco-dentaires. De nombreux autres facteurs aggravent cette situation déjà critique : la démographie et l’absence totale de motivation en ce qui concerne leur état bucco-dentaire.
– une mauvaise hygiène bucco-dentaire ; le niveau d’hygiène orale reste un facteur primordial dans la survenue de pathologies bucco-dentaires. Plusieurs études ont montré une positive corrélation entre la mauvaise hygiène et la fréquence des caries dentaires et/ou la sévérité des maladies parodontales.
Tous ces facteurs, peuvent conduire à une santé bucco-dentaire précaire lorsqu’ils ne sont pas maitrisés. Ainsi, Franklin, après une étude réalisée en même temps, au Nigéria, au Sénégal, au Togo, en Sierra Leone et dans d’autres pays du continent Africain, concluait que la prévalence des maladies parodontales en Afrique était une des plus importantes au monde. Elles affectaient 45% des enfants, 75% des adultes de 30 à 40 ans et 95% des plus de 40 ans (18). Il apparait alors qu’à l’image de la santé générale, la santé bucco-dentaire doit à tout point de vue, retenir l’attention des planificateurs et des responsables de la santé publique. Pour ce faire, l’état de santé bucco-dentaire des populations a besoin d’être évalué. Cette évaluation par des enquêtes populationnelles constitue une approche de santé publique qui mesure plus exactement la santé bucco-dentaire par le biais d’indicateurs d’hygiène, de pathologies et de besoins de soins bucco-dentaires.
PRESENTATION DE LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
Caractéristiques démographiques et limites
Située dans le département de Rufisque à 45 km de Dakar, sur la route nationale N° 2 et à 15 km de Rufisque chef lieu de département, la Commune de Sébikotane s’étend sur 1256 ha environ 13Km2 avec une population estimée à 25460 habitants en 2012. La Commune de Sébikotane a une densité moyenne de 1089 habitants au kilomètre carré. Cette densité cache d’énormes disparités et varie d’un quartier à un autre. Le taux d’accroissement est de l’ordre de 2,7% par an. Sébikotane constitue la limite Est de la région de Dakar sur la route nationale N° 2 (vers Thiès). Au Sud-Ouest Sébikotane se trouve environ à 9 km de la façade maritime, vers la communauté rurale de Yène et à 10 km du nouvel Aéroport Blaise Diagne de Diass. Le Lac Rose unique au monde est à 15km environ de Sébikotane au Nord-Ouest.
Les limites territoriales de la commune sont les suivantes :
o A l’ouest : à 2 km à partir de l’intersection de la route nationale n° 2 avec la route de Sambame voire du grand séminaire,
o A l’est : le hameau de Yéba inclus,
o Au nord : le hameau de Ndoyène II inclus,
o Au sud : le hameau de Sébi-Thiokho inclus.
Différents quartiers
La commune de Sébikotane est constituée des quartiers de Darou -Salam, Escale, Sébi-Fass, Garage, Tangor, Sébi-Gare, Keury-Kaw, Kip-Kip, Ndiola, Nguène, Thiokho, Yéba I, Yéba II, Yéba Inda, Khoutane-Sérère, Ndoyène II et Sorokh. Ainsi ces quartiers pouvent être regroupés en quartiers sérères (9), quartiers wolof (5), quartiers poulars (2) et quartier mankagne (1). La répartition ethnique laisse voir un melting-pot avec une dominance des Sérères Saafi dans la plupart des quartiers. Mais aussi une forte présence des autres ethnies notamment des Poulars qui sont représentatifs au niveau des quartiers de Ndoyéne II, Sébi Gare et un peu à Sébi Fass. Les Wolofs sont essentiellement concentrés dans les quartiers de Ndiola, Darou Salam, Sébi Nguéne, Escale et Keury Kao. Les Mankagnes sont surtout au niveau de Sébi Fass. Les diolas sont aussi déterminants à Kip Kip.
Types de sol :
La commune de Sébikotane est située sur une plaine ouverte au Nord, Nord-Est et à l’Ouest. Sa partie Sud, Sud-est est limitée par le massif latéritique de Diass.
Il est observé un sol sablonneux de type Dior aux pieds des collines de la zone Sud de la commune et au niveau du village de Yéba et, un sol argileux sur le reste du territoire communal. Son sous-sol est constitué de couches de calcaire et de marnes sur la partie Nord de la commune et de latérite sur la partie Sud. Il existe des types varies de sols : Les sols ferrugineux à l’Est caractérisés par une cuirasse latéritique en certains endroits impropres à la culture d’où l’existence des carrières dont l’exploitation pourrait apporter des ressources non négligeables ; les sols deck dans les endroits encaissés (zones marécageuses) ; Les sols deck dior silico-argileux très propices à l’arboriculture.
Climat
Il est de type sub-canarien marqué par le cycle de la saison des pluies (300à 400mm) avec un démarrage tardif en général s’étalant de la deuxième décade du mois de juillet à la première décade du mois d’octobre. La saison sèche s’étale de Novembre à Avril avec un climat chaud, des températures variant de 20 à 35°C. Le climat est plus frais sur la période allant de novembre à Avril –Mai avec des températures variant de 18 à 25°C. Les vents soufflent généralement du Nord vers le Sud, avec des vitesses se situant autour de 5 m/s. les moyennes mensuelles de l’humidité relative varient de 24% (minimum) à 97%(maximum).
Végétation
La végétation dans la commune et dans les zones environnantes est dominée par la présence d’un peuplement de baobabs et de rôniers dans la zone de Kip-Kip, Sébi- Thiokho. Le reste de la zone est plutôt couvert par un tapis herbacé avec des îlots d’eucalyptus au niveau des vergers.
Hydrographie
Il n’existe pas de cours d’eau pérenne à l’exception des zones marécageuses. Cependant, Sébikotane zone de dépression contiguë au massif de Diass, offre des réserves immenses par la présence de la nappe captive profonde du massif, la nappe du compartiment paléocène de la rive Ouest du lac Tanma. Entre autres atouts majeurs pour le maintien ou l’amélioration de son potentiel hydrique, il faut signaler la qualité de ses sols marneux, silico-argileux à forte porosité, sa configuration géographique (zone encaissée qui prédispose à la mobilisation d’importantes quantités d’eau de ruissellement traversant la ville pour se déverser dans la mer). L’étude hydrogéologique ainsi que les sondages et les puits creusés n’ont révélé la présence d’aucune nappe superficielle dans le secteur (à l’exception du maestrichtien située à plus de 400m). Par ailleurs aucun puits traditionnel n’est inventorié dans les quartiers environnants de Yéba Inda, Yéba I, Yéba II, Sébitangor et Gandoul. Toutes ces localités sont alimentées en eau potable à partir du réservoir de la Société Sénégalaise des Eaux (SDE).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. PRESENTATION DE LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
I-1. Caractéristiques démographiques et limites
I-2. Les différents quartiers
I-3. Types de sol
I-4. Climat
I-5. Végétation
I-6. Hydrographie
I-7. Activités de la population
I-8. Aspects culturels
I-9. Education
I-9-1. Enseignement préscolaire
I-9-2. Enseignement élémentaire
I-9-3. Enseignement moyen et secondaire
I-10. Santé
I-10-1. Case de santé de Yéba
I-10-2. Case de santé Ndoyenne 2
I-10-3. Poste de sante Nadra Filfili de Sébi Nguène
I-10-4. Maternité de Sébi-Escale
I-10-5. Cabinet de soin Yaye AWA
I-10-6. Cabinet dentaire
II. DESCRIPTION DE LA CARIE DENTAIRE ET DES PARODONTOPATHIES
II-1. La carie dentaire
II-1-1. Définition
II-1-2. Étiologie
II-1-3. Classification des lésions carieuses
II-1-4 Conséquences et complications de la carie dentaire
II-1-5 Données épidémiologiques
II-2. Les parodontopathies
II-2-1. Définition
II-2-2. Étiologie
II-2-3. Classification
II-2-4 Données épidémiologiques
III. LA PREVENTION BUCCO-DENTAIRE
III-1. Définition
III-2. Les niveaux de prévention selon l’OMS
III-2-1.Prévention primaire
III-2-2. Prévention secondaire
III-2-3.Prévention tertiaire
III-3. Les champs d’application de la prévention
III-3-1. Prévention individuelle
III-3-2. Prévention bipersonnelle
III-3-3. Prévention communautaire
III-4. Résultats de quelques études sur la prévention bucco-dentaire
DEUXIEME PARTIE : ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE
I. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION
II. OBJECTIFS
II. 1. Objectif général
II. 2. Objectifs spécifiques
III. METHODOLOGIE
III. 1. Type d’étude
III. 2. Cadre et population d’étude
III. 3. Critères d’inclusion
III. 4. Critères d’exclusion
III. 5. Echantillonnage
III. 6. Taille de l’échantillon
III. 7. Variables étudiées et mesures
III. 8. Collecte des données
III.8.1. Instruments de collecte
III.8.2. Accessoires pour la collecte
III.8.3. Procédure et moments de collecte
III. 9. Analyse des données
IV. RESULTATS
IV. 1 Caractéristiques socio-démographiques
IV.1. 1 Age
IV.1. 2 Sexe
IV. 1. 3 Ethnie
IV. 1. 4 Profession
IV. 2 Recours aux soins en cas de douleur dentaire
IV. 3. Habitudes d’hygiène et alimentaires
IV. 3. 1 Fréquence de nettoyage des dents
IV. 3. 2 Moyen de nettoyage des dents
IV. 3. 3 Utilisation de la pâte dentifrice
IV. 3. 4 Méthode de brossage
IV. 3. 5 Prise de café
IV. 3. 6 Fréquence de prise de café
IV. 4. Ampleur et sévérité de la carie dentaire
IV. 5. Besoins en soins parodontaux
V. DISCUSSION
V.1. Considérations méthodologiques et limites
V. 2. Caractéristiques socio-démographiques
V. 2. 1 Age
V. 2. 2. Sexe
V. 2. 3. Ethnie
V. 2. 4. Profession
V. 3. Recours aux soins en cas de douleurs dentaires
V. 4. Habitudes d’hygiène et alimentaires
V. 4. 1 Fréquence de nettoyage des dents
V. 4. 2. Moyen de nettoyage des dents
V. 4. 3. Utilisation de la pâte dentifrice
V. 4. 4. Méthode de brossage
V. 4. 5. Prise de café et sa fréquence
V. 5. Ampleur et sévérité de la carie dentaire
V. 6. Besoins en soins parodontaux
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION