Dans les pays en voie de développement, l’accès des populations à l’eau potable constitue une priorité qui conditionne l’avenir de tout développement. L’importance de l’eau dans l’économie humaine ne cesse de s’accroître. Sous la pression des besoins considérables de la civilisation moderne, on est passé l’utilisent des eaux de sources et de nappes à une utilisation de plus en plus accrue des eaux de surface [Oukhouya (1999)]. Ainsi, l’approvisionnement en eau douce devient de plus en plus difficile malgré du développement accéléré des techniques industrielles modernes au de l’accroissement de la population et de l’amélioration de son niveau de vie [Oukhouya (1999)].
La Mauritanie, comme tous les pays des zones désertiques, est déficitaire en ressources naturelles en eau. Ce problème est particulièrement important à cause du climat à caractère sahélien. En effet, la faible pluviométrie, l’importance de l’évaporation et la nature géologique font qu’elle est pauvre en ressources hydriques. La rapide croissance démographique et l’augmentation sans cesse des dangers de la pollution (effets nuisibles à la santé humaine, aux autres organismes vivants, à l’environnement …) menacent à court ou moyen terme les qualités sanitaires de l’eau dans ces pays.
Les eaux de surface sont susceptibles d’être utilisées comme eaux potables et eaux d’irrigation. C’est le cas du fleuve Sénégal qui joue un rôle très important comme source principale d’eau de surface pour la Mauritanie, le Sénégal, le Mali et la Guinée. En effet, ce fleuve arrose ces quatre pays et draine un bassin versant de 340000 km2 .Il est alimenté par trois affluents principaux : le Bafing, le Bakoye et la Falémé qui prennent tous leurs sources dans le massif du Fouta Djalon en Guinée. Ils se regroupent pour former ce fleuve qui est d’une longueur de 1800 km et traverse les quatre pays cités pour arriver au barrage de Diama en Mauritanie [Kankou (2004)]. Actuellement, ce fleuve vital subit des contraintes qui menacent les qualités physiques et chimiques des eaux. A différents points géographiques (Rosso Sénégal, Rosso Mauritanie…) ce cours d’eau reçoit des rejets d’eaux usées domestiques ou industrielles (Compagnie Sucrière Sénégalaise (C.S.S)…).
La pollution de l’eau est définie comme étant toute modification des propriétés physiques, chimiques, ou tout rejet de substances liquides, gazeuses ou solides dans l’eau. Dans cette définition, la modification devrait créer une nuisance ou rendre cette eau dangereuse ou préjudiciable au point de vue santé, sécurité et du bien être publique. Cette pollution peut provenir soit des usages destinés à des fins domestiques, commerciales, industrielles, agricoles, soit de la faune sauvage et aquatique [Halima (2000)].
Généralité sur l’eau
Les eaux souterraines
Les eaux souterraines sont toutes les eaux se trouvant sous la surface du sol, dans la zone de saturation et en contact direct avec le sol ou le sous-sol. Elles proviennent de l’infiltration des eaux de pluie dans le sol. Historiquement, les eaux souterraines ont toujours été une source d’eau de haute qualité pour l’alimentation, par opposition aux eaux de surface, polluées par les activités humaines (agricoles, industrielles, ou autres). Normalement l’eau souterraine est débarrassée des organismes qui sont retenus ou adsorbés à travers des terrains perméables en laissant libre cours à toutes sortes de processus physico chimiques tels que : échange d’ions, adsorption, précipitation, transformations chimiques, biodégradation…
C’est la raison pour laquelle l’eau souterraine diffère de l’eau de surface à la fois sur le plan chimique et biologique. Elle peut atteindre également une qualité microbiologique acceptable, selon l’épaisseur du sol, sa texture, sa structure et son activité biologique. Ainsi, les eaux souterraines sont beaucoup moins coûteuses comparativement aux eaux de surface exigeant des traitements de plus en plus complexe. Enfin, comparativement, les gisements des eaux souterraines sont beaucoup plus importants que ceux des eaux de surface. [Hunter (1980)].
Les eaux de surfaces
Ce sont les eaux se trouvant à la surface de la terre. Elles comprennent les eaux courantes (cours d’eau : rivières, canaux) et les eaux stagnantes ou plans d’eau (lacs, retenues de barrage, étangs…). Elles proviennent surtout des pluies et sont parfois constituées d’un mélange d’eaux de ruissellement et d’eaux souterraines. Leur captage se fait de différentes façons [Hunter (1980)]
• par des citernes ou des aires de captage pour l’eau de pluie ;
• par des prises pour les étangs et réservoirs ;
• par des barrages et prises pour les cours d’eau ;
Les eaux de surface peuvent parfois être utilisées à l’état naturel comme eau de boisson. Pour éviter les contaminations, elles sont toujours traitées aux préalables.
Présentation du fleuve Sénégal
Le fleuve Sénégal s’écoule dans le sens est-ouest sur 1800 km de drainage jusqu’à l’embouchure de Diama. Il naît de la rencontre du Bafing, le fleuve « noir », descendu du Fouta Djalon à 800 mètres d’altitude, et du Bakoye, le fleuve « blanc » qui prend sa source sur le plateau Mandingue. Son principal affluent est la Falémé, qui draine toute la partie Est du Sénégal. Le fleuve Sénégal arrose quatre pays : la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Il draine un bassin versant de 340000 km2 [Kankou (2004)]. La population qui y vit représente 16 % de celle des trois pays riverains (la moitié au Sénégal, 5 % au Mali et le reste en Mauritanie) [Eby (2006)]. Le bassin est divisé en trois grandes régions :
– le haut bassin qui est montagneux ;
– la vallée qui est connue depuis longtemps comme une zone agropastorale des pays riverains, et;
– le delta qui est une région de grande diversité biologique et qui abrite plusieurs zones humides [Kankou (2004)].
Hydrographie
Dans le haut bassin (amont de Bakel) les divers affluents fournissent l’essentiel des apports du fleuve. Il existe une littérature abondante et un nombre important de données sur l’hydrologie du fleuve Sénégal à l’état naturel (Orstom, GIBB notamment). En cas de besoin il conviendra de s’y référer car les barrages de Manantali et de Diama mis en service entre 1986 et 1990 ont considérablement modifié le régime d’écoulement des eaux du fleuve Sénégal [Banque Mondiale/IDA (1998)].
Barrage de Manantali
Le barrage de Manantali par JICA, [1997] est situé dans le bassin édifié sur le cours du Bafing, principal affluent du fleuve Sénégal. Le Bafing fournit approximativement 45% des apports du fleuve. Le barrage de Manantali a un rôle de stockage et de régulation des débits du fleuve. Avec une capacité de 12 milliards de m3 , il permet notamment : de garantir un débit régulier de 300 m3 /s utile pour la navigation, d’avoir une production d’énergie électrique (800 GWh) et une zone d’irrigation de 225 000 ha [OMVS, (1987)].
Barrage Diama
Le barrage de Diama par JICA, [1997] est situé dans le delta du fleuve à 25Km de l’embouchure. Il assure une fonction ‘’anti-sel’’ en empêchant la remontée du front marin dans le lit du fleuve pendant l’étiage. Son influence se répand jusqu’à Boghé (250Km Est de Rosso). Le barrage permet également d’avoir le rehaussement du plan d’eau (irrigation gravitaire / réduction de la hauteur de pompage) dans la vallée. Le barrage de Diama devrait permettre d’avoir une irrigation de125 000 ha supplémentaires [OMVS, (1987)].
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I-1- Généralité sur l’eau
I.1.1- Les eaux souterraines
I.1.2- Les eaux de surfaces
I.2-Présentation du fleuve Sénégal
I.2.1-Hydrographie
I.2.2-Les barrages
I.2.2.1-Barrage de Manantali
I.2.2.2-Barrage Diama
I.2.3-Présentation du delta du fleuve Sénégal
I.2.3.1-Géographie
I.2.3.2-Climatologie
I.2.3.3- Géomorphologie et Géologie
I.2.4-Aménagements agricoles du Fleuve Sénégal
I.2.5- Conséquences des aménagements
I.3 – Généralité sur la pollution de l’eau
I.3.1 –Paramètre de la pollution de l’eau
I.3.1.1- La pollution chimique
I.3.1.2- La pollution physique
I.3.1.3- La pollution microbiologique
I.4-Sources de pollutions
I.4.1- La pollution domestique
I.4.2- La Pollution agricole
I.4.3- La Pollution industrielle
I.5- La pollution de l’eau en Mauritanie
I.5.1- Les eaux
I.5.1.1- La pollution urbaine
I.5.1.2- La pollution agricole
I.5.1.3- La pollution atmosphérique
I.5.1.4- La pollution par les hydrocarbures
I.6- Notion de norme
Chapitre II MATERIEL ET METHODES
II-1- PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
II.1.1-Région du Trarza
II.1.2-Le choix des stations de prélèvement
II.1.3- Station de prélèvement
II.1.4 – Prélèvement chimique
II.1.4.1 – Echantillonnage
II.2- Les méthodes d’analyses
II.2-1. Mesure des paramètres physiques
II.2.1.1- Mesure du pH et de la Température
II.2.1.2- Mesure de la Conductivité électrique (C.E) et Les Sels totaux dissous (TDS)
I.2.1.3- Mesure de la Turbidité
II.2.2- Mesure des paramètres chimiques
II.2.2.1- Méthodes volumétriques
II.2.2.1.1- Mesure du Titre Hydrométrique (TH)
II.2.2.1.2- Mesure simultané du taux du calcium et du magnésium
II.2.2.1.3- Mesure du taux chlorure
II.2.2.1.4- Mesure de l’alcalinité
II.2.2.1.5- Mesure de l’anhydride carbonique libre CO2
II.2.2.1.6- Détermination de l’Oxydabilité du permanganate de potassium (Matière Oxydable)
II.2.2.2- Méthode spectrophotométrie UV Visible
I.2.2.2.1- Mesure de la teneur en nitrates
II.2.2.2.2- Mesure de la teneur en nitrites
II.2.2.2.3- Mesure de la teneur d’ammonium
II.2.2.2.4 – Mesure de la teneur du sulfate
II.2.2.3- Méthodes photométriques à flamme
II.2.2.4- Spectrométrie d’absorption atomique
Chapitre III RESULTATS ET INTERPRETATIONS
III.1- Paramètres physiques
III.1.1-Le Potentielle d’Hydrogène (pH)
III.1.2- La Température
III.1.3- La Conductivité
III.1.4- Les Sels totaux dissous (TDS)
III.1.5- La Turbidité
III.2-Les paramètres chimiques
III.2.1- Le Titre hydrométrique (TH)
III.2.2-Le Calcium
III.2.3-Le Magnésium
III.2.4-Le Sodium
III.2.5- Le Potassium
III.2.6-L’Ammonium
III.2.7- Le Chlorure
III.2.8- Les Nitrates
III.2.9- Les Nitrites
III.2.10-Sulfate
III.2.11-L’anhydride carbonique libre en (mg/l)
III.2.12- Le Bicarbonate
III.2.13- L’Oxydabilité
III.2.14- Le Fer
III.2.15- Le Titre Alcalin (TA)
III.2.16- Le Titre Alcalin Complet (TAC)
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes