Evaluation de la qualité de la prise en charge des patients victimes d’accident de la circulation routière

En Europe :

  En France, ce processus d’évaluation médicale n’est devenu d’actualité qu’au début des années 1980 [6] et fut entériné avec la création de l’Agence National pour le Développement de l’Evaluation Médicale (ANDEM) qui fut relayée en avril 1996 par l’Agence National d’Accréditation et d’Evaluation en santé (ANAES). [7] En Afrique francophone si l’évaluation de certains programmes de santé comme le Programme Elargi de Vaccination est devenu habituel, celle des structures hospitalières est rare alors que l’hôpital consomme une grande partie du budget national de santé. [8,24] Selon les statistiques de l’OMS, chaque année, 1,2 millions de personnes trouvent la mort sur la route soit plus de 3.000 personnes tuées par jour. En plus de ces tuées, il y a 140.000 blessées dont 15.000 personnes resteront handicapées à vie [9]. On assistera, selon les statistiques de l’OMS d’ici l’an 2020, à une augmentation de 60 % du nombre des personnes tuées par accident ce qui correspond à 1,92 millions. Les accidents de la circulation routière seront alors l’une des principales causes de morbidité dans le monde. Au Mali, la Direction Nationale des Transports a recensé 788 cas d’accidents pour la seule année 2002, avec 154(19,54%) personnes tuées et 634(80,45%)  blessées graves [8]. En 2004 on a recensé 1091 cas d’accidents avec 276 (25,29%) tuées et 815(74,70%) blessées graves [7]. En fin 2009 ce chiffre a attient 7827 cas d’accidents soit une augmentation de 44% de 2004 à 2005. A la lumière de toutes ses connaissances nous avons entrepris ce travail pour évaluer la qualité des soins fournis à ces milliers d’accidentées.

Définition de l’accident de la route:

  Les accidents de la route se définissent comme des évènements malheureux ou dommageables survenant sur une route, un chemin ouvert à la circulation. Selon le ministère français de l’équipement, il s’agit des accidents corporels de la circulation routière. Ils doivent survenir, comme le rapportent Vallin et CHESNAIS [10] :
-sur la voie publique,
-impliquer au moins un véhicule,
-provoquer un traumatisme corporel nécessitant un traitement médical avec ou sans hospitalisation. Selon Wallar, un accident arrive lorsqu’il se crée un déséquilibre entre le potentiel de l’organisme et les exigences de l’environnement. Ce potentiel peut être insuffisant par rapport à l’environnement normal ou exceptionnel (accident de la circulation) ou une situation inhabituelle [11].A travers le monde, le premier blessé dans un AVP impliquant un véhicule à moteur a été officiellement enregistré le 20 mai 1896 : il s’agissait d’un cycliste de la ville de New York [12]. Un piéton londonien a été le premier à être tué dans un tel accident le 12 août de la même année. Le total cumulé des tués dans des accidents de la circulation atteignait quelque 13 millions en 1997 [12].

Définitions de quelques terminologies:

*Personnes tuées par accident : La notion de personnes tuées par accident varie d’un pays à l’autre. Certains pays font intervenir un laps de temps durant lequel le décès survenu est considéré comme dû à l’accident ; après ce délai, l’accident n’est plus considéré par le médecin certificateur comme cause initiale du décès mais un état morbide. Ce délai varie de 3 à 20 jours selon les pays.
-En France on considère comme tué par accident de la route, la personne tuée sur le coup ou décédée dans les 3 jours qui suivent l’accident et cela depuis 1967. VALLIN et CHESNAIS [9], ramènent ce délai à 6 jours.
– En Grande Bretagne, on ne retient que la mort sur le coup.
– Dans d’autres pays comme le Danemark, l’Allemagne, le Royaume uni et la Yougoslavie, la définition concerne les tués sur le coup ou les décédés dans les 20 jours qui suivent l’accident.
– Pour l’ONU et la Commission Economique Européenne, il s’agit de toute personne tuée sur le coup ou décédée dans les 20 jours qui suivent l’accident [12].
*Victime : On appelle victime, un tué, un blessé grave, un blessé léger par suite d’un accident.
*Blessé grave : Personne ayant subi un traumatisme nécessitant au moins 6 jours d’hospitalisation.
*Blessé léger : Les autres personnes ayant subi un traumatisme ne nécessitant pas d’hospitalisation.
-Indemne : Usager, piéton ou occupant d’un véhicule non victime.
*Accident mortel :
*Traumatisme : Toute lésion de l’organisme due à un choc de l’extérieur

Causes liées aux véhicules

  Ces causes occupent une place non négligeable dans la survenue des accidents. Des statistiques Nord américaine (National Mighway Trafic Safety Administration) et française (Prof SICARD) évaluent à 7% le nombre d’accident de la voie publique imputable à des vices techniques du véhicule. [11] Le National Safety Council des USA estime à 2/5 le nombre des véhicules potentiellement dangereux. Si les progrès techniques ont réduit le nombre d’accident imputable aux vices de fabrication et augmenté très notablement la sécurité des usagers des véhicules modernes, ils n’ont pas encore réussi à diminuer les vices imputables au vieillissement des machines. En 1958, la police britannique estimait à 2,5% les accidents occasionnés par défectuosités et le mauvais fonctionnement des véhicules. En 1980 au Sénégal, des contrôles techniques inopinés ont retenu le chiffre astronomique de 97,54% de véhicules en mauvais états. [18] AU Mali, des contrôles techniques inopinés en 2003, ont retenu 2 979 véhicules en mauvais état sur 60 477 véhicules visités [16]. Les défauts les plus fréquents portaient sur:
-une défaillance du système de freinage
-un vice dans la direction
-le mauvais état des pneumatiques
-la défectuosité de la suspension

L’état physique du conducteur :

  La conduite d’engins par l’effort physique et l’attention soutenue qu’elle nécessite, réclame obligatoirement de l’individu une certaine aptitude dont la carence sera génératrice d’accident. En effet les conséquences d’une crise épileptique ou celle d’une simple lipothymie surprenant un automobiliste à son volant sont dangereuses Pour la conduite. Signalons également l’effet doublement néfaste des toxiques à la fois sur le plan physique et psychique. Les différents éléments intervenant chez l’homme sont donc complexes. Le schéma de Michel ROCHE [18] résume les fonctions psychologiques de la conduite en trois stades:
1. Stade de perception, d’information
2. Stade d’interprétation
3. Stade d’action

Evaluation des structures

  L’évaluation des structures de soins doit être abordée selon plusieurs axes ;Les critères d’évaluation sont nombreux : activité, efficacité, qualité des soins, coût etc. Ces quelques critères suffisent à illustrer la complexité potentielle de ce domaine d’autant plus que l’approche doit être centrée sur la prise en charge globale du malade. Elle va prendre en compte différents champs au sein d’une structure ; La fonction hospitalière :
• Fonction hospitalière
• Les fonctions administratives,
• Urgences et accueil,
• Plateaux médicaux techniques
Les pratiques et le fonctionnement de la structure sanitaire ; (Elle doit être centrée sur la prise en charge globale du patient). Les pratiques professionnelles des catégories socioprofessionnelles.

L’évaluation des ressources économiques L’évaluation des ressources économiques consiste en une appréciation du rapport entre les inputs (moyens mis en œuvre) et les outputs (résultats obtenus) selon Drummond en 1984.Soit la forme la plus achevées, celle de l’analyse coût – bénéfice, elle se donne pour objectif de vérifier sil’investissement (portant sur les biens non marchands) dégage un surplus social qui maximise la différence entre les bénéfices et les coûts pour la collectivité. Elle est donc censée aider à déterminer les seuils au-delà desquels un effort médical ou sanitaire ne saurait plus socialement justifier (MOATTI 1988). Elle procède en une analyse comparative de différentes alternatives d’action en termes de coûts et de conséquence. C’est ainsi qu’elle apprécie le coût global de la prise en charge d’une pathologie. Le coût global se compose du coût direct et indirect .Le rôle de l’évaluation économique revient à apporter des éléments quantifiés d’appréciation de l’intérêt pour la collectivité d’une pratique médicale donnée et des modalités concrètes de sa mise en œuvre. L’évaluation doit donc mettre en balance le coût et les conséquences des pratiques médicales.

Les difficultés de l’évaluation de la qualité des soins

  Une politique de développement des systèmes de qualité doit tenir compte des avantages mais aussi des résistances que suscitent ce type de changement .Les actions d’évaluation et d’amélioration de la qualité peuvent générer un changement profond qui touche à la fois la culture et les rapports sociaux au sein des établissements de soins. L’adhésion de tous les professionnels à ce changement apparaît comme la condition du succès.

Aspects culturels  L’évaluation peut être perçue comme un contrôle administratif. Elle peut être perçue comme une procédure de contrôle, voire une menace dans l’exercice quotidien d’une fonction. Les professionnels de santé ont une conception de la qualité qui est parfois fondée sur la performance individuelle et perçoivent en ce cas mal les dimensions collectives du résultat du processus de soins .Le secret médical est parfois considéré comme menacé, le légitime attachement des médecins à la confidentialité des données et au secret médical sont parfois avancés comme argument de refus prudent.
Aspects sociologiques Le pouvoir à l’hôpital est partagé entre trois groupes professionnels :
• Administration
• Corps médical
• Personnel paramédical
Dans ces conditions les opérations de mise en place d’une démarche qualité des soins doit recevoir l’adhésion de tous , condition souvent difficile à obtenir ce qui retarde le développement de tel projet .Les services médicaux disposent d’une forte autonomie d’action qui leur donne la capacité de résister au changement, les services administratifs n’ont pas de compte à rendre aux travailleurs, l’adhésion des responsables administratifs et médicaux n’est pas suffisante pour développer un système qualité, il faut en plus celle responsables des services. Il faudra que chacun des trois groupes puisse faire « interface »  avec les autres au niveau des services et de l’hôpital.

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Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTFS
I/ GENERALITES
II/METHODOLOGIE
III/RESULTATS
IV/ COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
V/CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VI/Références
VII/Résumé
VIII/ANNEXES

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