Evaluation de la prise en charge sanitaire aux cours des manifestations de masse

Les grands rassemblements humains au Sénégal sont essentiellement religieux. Chaque année les grandes confréries musulmanes ainsi que l’Eglise catholique organisent des pèlerinages qui rassemblent des milliers de fidèles, nécessitant une intervention de l’Etat afin de prendre en charge les risques de toute nature. Le grand Magal de Touba marque le départ du fondateur de la confrérie mouride, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, en exil au Gabon en 1895. C’est un événement international et multidimensionnel réunissant chaque année plusieurs millions de personnes. Une étude réalisée en 2016 par l’Université Alioune DIOP de Bambey a estimé le nombre de pèlerins à deux millions cinq cent mille personnes (Diagne et al., 2017). Or les rassemblements de masse qui se caractérisent par une concentration de population dans un endroit spécifique, dans un but particulier et pour une période déterminée, entraînent potentiellement des risques sanitaires et environnementaux. Par exemple en 2013, une flambée d’infections par le coronavirus responsable du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) avait touché à l’échelle mondiale 136 personnes, parmi lesquelles il y a eu 58 décès, avec des cas notifiés en majorité par l’Arabie saoudite (OMS, 2013). Les autorités de santé publique doivent élaborer de ce fait des plans de mobilisation de capacités supplémentaires pour les établissements et systèmes de santé locaux. Les systèmes de surveillance et de détection, les moyens des laboratoires et les établissements de soins peuvent tous être impactés par l’augmentation potentielle du nombre de personnes entrant dans le système de santé au cours d’un rassemblement de masse.

En ce qui concerne la ville de Touba, hôte du Magal, son espace géographique de célébration de l’évènement est soumis à une très forte pression démographique qui peut être source d’une sur-morbidité/mortalité, et d’agressions de l’environnement. Cette forte présence humaine et ses corollaires, peut mettre à rude épreuve les capacités de réaction des services techniques et administratifs de la localité qui du reste, ne disposent pas en temps normal d’assez structures de santé, d’hygiène et de sécurité. Il y a donc une nécessité absolue de planification et de mise en œuvre d’interventions de surveillance et de riposte sanitaire et environnementale.

LE SYSTEME DE SANTE 

Définition

Dans tous les pays du monde, les soins de santé sont offerts aux populations, dans un cadre bien défini appelé système de santé. Un système de santé est l’ensemble des organisations, des institutions, des ressources et des personnes dont l’objectif principal est d’améliorer la santé des populations (OMS, 2010).

Objectifs
L’OMS assigne trois objectifs à un système de santé :
➤ Améliorer et maintenir l’état de santé de la population;
➤ Assurer la réactivité du système (c’est-à-dire sa capacité à répondre de façon rapide et efficace aux besoins de santé de la population);
➤ Garantir une contribution équitable de la part de la société (c’est-à-dire réglementer et faire appliquer les modalités de contribution de la population aux soins) (OMS, 2000.Djiengoue ,2009).

Organisation

La responsabilité première du gouvernement est d’assurer une bonne santé de la population. Ainsi, c’est le ministre de la santé qui est chargé de la mise en place d’un système national de santé, cohérent et performant. Dans les pays africains, ce système s’articule sur la stratégie mondiale des soins de santé primaires (S.S.P) définie par l’OMS.

Ce système est généralement constitué de trois (3) niveaux hiérarchiques (Congo forum, 2009.Fouda ,2009) :
✓ le niveau central ;
✓ le niveau intermédiaire ;
✓ le niveau local.

Etablissements Publics de Santé (EPS) 

L’organisation et le fonctionnement des EPS sont définis par la loi 98-08 du 02 mars 1998 portant réforme hospitalière et la loi 98-12 du 02 mars 1998 , dans tous les cas, ils sont tenus de fournir des rapports d’activité à la tutelle selon la périodicité définie par la réglementation. Les EPS élaborent des plans d’opération annuels extraits de leur projet d’établissement avec un budget validé par le conseil d’administration. Ils sont également tenus de fournir des rapports d’activités à la tutelle selon la périodicité définie par la réglementation (Agbahounbata, 2013).

❖ Les Etablissements Publics de santé de niveau 1 :
Un Etablissement public de santé de niveau 1 (EPS1) dispose de capacités d’hospitalisation en médecine, chirurgie et gynéco-obstétrique et assure les disciplines de soins suivantes :
– médecine générale ;
– chirurgie générale ;
– gynécologie obstétrique ;
– chirurgie et radiologie dentaire ;
– urgences médicales et chirurgicale (PNDS ,2009).

❖ Les Etablissements Publics de santé de niveau 2 (EPS1+ complément):
La région médicale dispose d’au moins un établissement public de santé hospitalier de niveau 2, dénommé centre hospitalier régional permettant de faire les prestations suivantes :
– Prestation en médecine, chirurgie générale ou psychiatrique ;
– Activités de formation et de recherches fondamentales et opérationnelles ;
– Activités de médecine préventive, d’éducation pour la santé et leur coordination ;
– Spécialisations médicales et chirurgicales.

❖ Les Etablissements publics de santé de niveau 3
Un établissement public de santé de niveau 3 (EPS3), dénommé centre hospitalier national, dispose de capacités d’hospitalisation en médecine et spécialités médicales, chirurgie et spécialités chirurgicales, avec des normes similaires à celles des Etablissements public de Santé hospitalier de niveau 2 (EPS2) prenant en compte les missions d’enseignement et de recherche conformément au cahier de charges, approuvé par décret (PNDS ,2009).

Région médicale 

Au niveau régional, la coordination technique du plan d’opération est assurée par le médecin chef de région (MCR). Il veille à l’élaboration des plans d’action trimestriels et des budgets extraits du plan d’opération (PO) de l’année en cours. Le MCR anime au niveau régional, des réunions de coordinations trimestrielles auxquelles participent les élus locaux, les médecins chefs de district et les autres acteurs à la base. Le MCR présente chaque trimestre au cours des réunions de coordination élargie, un rapport d’étape sur l’état d’avancement de leur plan d’action validé au préalable par les instances régionales (CRD, ARD ou Conseil régional).(Agbahounbata, 2013) .

Les régions médicales ont pour missions :
– d’assurer le contrôle des structures sanitaires publiques et privées de la région ;
– d’assurer la coordination technique de toutes les structures régionales de santé ;
– d’assister les structures régionales de santé dans leurs tâches d’administration, de gestion et de planification ;
– d’organiser la formation continue des personnels sanitaires de la région, y compris le personnel communautaire ;
– de promouvoir l’information, la sensibilisation et la communication en matière de santé dans la région ;
– d’assurer le traitement statistique des données sanitaires de la région ;
– d’assurer la surveillance des endémies locales ;
– d’assurer l’appui et la coordination des activités des districts sanitaires (Ministère de la santé, 2017).

Districts sanitaires 

Au niveau du district, la gestion du plan d’opération est assurée par le médecin chef de district (MCD). Le MCD et son équipe élaborent chaque année un plan d’opération validé par la région. Il organise des réunions de coordination mensuelles auxquelles participent les élus locaux, les infirmiers chefs de poste et les autres acteurs de santé.

Centre de santé 

C’est le premier niveau où l’on trouve un médecin. Le centre de santé dispose de capacités d’hospitalisation en médecine générale et en maternité et assure les services de soins ci-après :
– médecine générale ;
– urgences médicales et soins intensifs ;
– accouchements simples et compliqués ;
– examens de radiographie ;
– examens de laboratoire courants.

C’est la structure de référence des postes de santé (PNDS ,2009).

Poste de santé

Les postes de santé sont implantés dans les chefs-lieux de communautés rurales ou arrondissements et dans les villes. Les postes de santé assurent les soins de base, supervisent un certain nombre de structures communautaires (cases de santé et maternités rurales) et constituent le premier recours des cases de santé. Le poste de santé joue les rôles de :
– planification ;
– prise en charge des affections courantes ;
– consultations pré et post-natales, accouchements normaux et planification familiale;
– récupération nutritionnelle ;
– visite à domicile ;
– prise en charge des avortements ;
– formation, supervision, recherche ;
– examens complémentaires ;
– évacuation sanitaire de type VSAB (Véhicule de Soins aux Asphyxiés et aux blessés)….

Cases de santé et maternités rurales

Elles ont pour missions :
– la prise en charge des accouchements simples et des petits soins;
– la planification familiale (distribution des condoms et réapprovisionnement en pilules) ;
– la distribution des médicaments essentiels de la case ;
– la participation des populations à l’effort de santé…

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I- LE SYSTEME DE SANTE
I-1 Définition
I-2Objectifs
I-3Organisation
I-3-1 Etablissements Publics de Santé (EPS)
I-3-2 Région médicale
I-3-3 Districts sanitaires
I-3-3-1 Centre de santé
I-3-3-2 Poste de santé
I-3-3-3 Cases de santé et maternités rurales
II- LE GRAND MAGAL DE TOUBA
II-1 Rappel historique
II-2 Dimensions du Magal
II.2.1 Dimension Sociale
II.2.2 Dimension économique
II-2-3 Dimension éducative, culturelle et festive
II-2-4Dimension internationale
III- ORGANISATIONS SANITAIRE AU COURS DES RASSEMBLEMENTS DE MASSE
III-1 Quelques définitions
III-2 Risques liés aux rassemblements de masse
III-3Mesures préventives des risques
III-4 Modèle d’organisation sanitaire typique
III-4-1 Principes d’organisation
III-4-2 Organisation du service médical privé
III-4-3 Organisation du dispositif public
III-4-4 Répartition et rôle des structures selon le type d’événement
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I- OBJECTIFS
I-1 Objectif général
I-2 Objectifs spécifiques
II- CADRE DE L’ETUDE : COMMUNE DE TOUBA MOSQUEE
II-1 Géographie et population
II-2 Données démographiques
II-3 Données socio-économiques
II-4 Données sur les structures de santé
III- METHODOLOGIE
III-1 Type et période d’étude
III-2 Population d’étude
III-2-1 Critères d’inclusion
III-2-2 Critères non inclusion
III-2-3 Echantillonnage
III-3Collecte des données
III-4Exploitation des données
IV- RESULTATS
IV-1 Données sociodémographiques
IV-1-1 Age des patients
IV-1-2 Sexe des patients
IV-1-3 Provenance des patients
IV-1-4 Nombre de participations
IV-2 Données sanitaires
IV-2-1 Ressources humaines et logistiques
IV-2-1-1Points de prestation sanitaire (PPS)
IV-2-1-2 Ressources humaines
IV-2-2 Consultations des patients
IV-2-2-1 Principaux motifs et devenir du patient
IV-2-2-2 Médicaments prescrits
IV-2-2-3 Satisfaction des patients
V- DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES

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