L’hypertrophie bénigne de la prostate(HBP) et le cancer de la prostate(CaP) représentent les tumeurs les plus fréquentes chez l’homme ; ils touchent essentiellement les sujets âgés (de plus de 50ans) [82]. L’hypertrophie bénigne de la prostate est définie comme une prolifération bénigne d’une partie de la prostate avec hyperplasie des cellules des différents types tissulaires composant la glande (musculaire, glandulaire, conjonctif). Il s’agit d’une Hyperplasie adénomyo fibromateuse, intéressant à la fois les glandes prostatiques (adénome), les fibres musculaires (myome) et les fibres conjonctives (fibrome). Elle se définit anatomiquement par une augmentation du volume de la prostate essentiellement au dépend de la zone de transition située au contact de l’urètre.
ANATOMIE DE LA PROSTATE
Définition
C’est une masse glandulaire et musculaire, impaire et médiane entourant chez l’homme la partie initiale de l’urètre. Elle joue un rôle dans l’élaboration du sperme (secrète un liquide alcalin).
ANATOMIE DESCRIPTIVE
SITUATION
La prostate est située au carrefour des voies urinaires qui la traversent et des voies spermatiques qui s’y terminent. Elle repose sur le plancher périnéal dans l’écartement des muscles élévateurs de l’anus, au-dessous de la vessie, en avant du rectum : elle est accessible au toucher rectal (consistance ferme et élastique).
CONFIGURATION EXTERNE
Elle a la forme d’une châtaigne c’est-à-dire un cône un peu aplati. Elle présente à décrire :
➤ Une face antérieure presque verticale,
➤ Une face postérieure convexe divisée par une gouttière médiane en 2 lobes latéraux,
➤ Deux faces latérales,
➤ Une base supérieure divisée en deux parties par un bourrelet transversal :
o Le versant antérieur vésical occupé par l’orifice de pénétration de l’urètre.
o Le versant post séminal.
➤ L’apex correspondant à l’émergence de l’urètre .
DIMENSIONS
Les dimensions moyennes de la prostate sont :
➤ Hauteur : 30mm
➤ Largeur : 40mm
➤ Epaisseur : 20mm
➤ Poids : 20 à 25g.
CONFIGURATION INTERNE
Elle est constituée par :
➤ Le stroma fibro-musculaire formé de fibres musculaires lisses et de tissus conjonctifs ;
➤ Tissu glandulaire, formé de 30 à 40 glandes prostatiques traversé par l’urètre et les voies spermatiques Par rapport à ces formations on distingue :
o Une prostate ventrale ou isthme situé en avant de l’urètre ;
o Une prostate crâniale développée entre l’urètre en avant et les canaux éjaculateurs en bas ;
o Une prostate caudale développée entre l’urètre en avant et les canaux éjaculateurs en haut. La prostate crâniale parait stimulée par les œstrogènes, la portion caudale par les androgènes. L’adénome prostatique se développe aux dépens de la prostate craniale. Le cancer de la prostate se développe à partir de la portion caudale.
ANATOMIE ZONALE SELON MAC NEAL
C’est la classification la plus récente améliorant la classification de Gil VERNET qui avait subdivisé la prostate en deux parties : craniale et caudale ; Elle prend en compte non seulement la morphologie mais également les types histologiques et cellulaires. Elle subdivise la prostate en 5 zones :
➤ une zone antérieure : constituée de stroma fibromusculaire et dépourvue de glandes. Elle est en continuité avec le sphincter lisse de l’urètre. Elle ne subit aucun processus pathologique ;
➤ une zone périphérique : entourant la quasi-totalité de l’urètre distal sauf en avant, et se prolongeant vers le haut et l’arrière. Elle constitue la majeure partie du poids prostatique (70 %) et de la «coque» prostatique laissée en place après énucléation d’une hypertrophie bénigne. Elle est le lieu privilégié de l’émergence de cancers ;
➤ une zone centrale constituant 25 % du poids de la glande prostatique. Elle a une forme triangulaire et vient se caler en arrière de l’urètre proximal, dans l’angle dièdre qu’il forme avec la prostate périphérique. Elle est traversée par les canaux éjaculateurs. L’histologie de cette zone ressemble à celle des vésicules séminales, suggérant son origine wolffienne et donc mésoblastique. Elle est à l’origine des 10 % des cancers de la prostate ;
➤ une zone « de transition » forme les 5 % de tissu prostatique restant. Elle est constituée de deux petits lobes situés autour de l’urètre juste au-dessus du verumontanum. Cette zone donne toutefois naissance à 25 % des cancers de la prostate, ce qui explique la nécessité d’examiner les copeaux de résection endoscopique.
➤ la zone des glandes péri-urétrales se situe dans la paroi musculaire lisse de l’urètre. Elle représente moins de 1 % du tissu prostatique.
RAPPORTS
Avec la loge prostatique
Cette loge épaisse, fibreuse et inextensible est constituée :
➤ En avant par la lame pré-prostatique ;
➤ En arrière par l’aponévrose prostato-péritonéale de DENONVILLIERS ;
➤ En bas le fascia supérieur du diaphragme urogénital ;
➤ En haut la vessie ;
➤ Latéralement la lame sacro recto-genito-pubienne
A l’intérieur de la loge
➤ Dans la prostate
o La partie prostatique de l’urètre présente un segment dilaté (sinus prostatique) présentant une saillie appelée le colliculus séminal (ou verumontanum). Au sommet du colliculus séminal, il existe une gouttière latérale où s’ouvrent les canaux excréteurs des glandes formant la prostate (au nombre d’une quinzaine).
o Le sphincter vésical entoure le premier centimètre de l’urètre et est séparé du reste par les glandes prostatiques.
o L’utricule prostatique : sans rôle physiologique
o Les voies spermatiques : ampoules différentielles, vésicule séminale et canaux éjaculateurs.
➤ Autour de la prostate : essentiellement
o Le sphincter de l’urètre (sphincter strié) constitue un anneau incomplet qui ne recouvre que l’apex.
o Les plexus veineux péri-prostatiques sont situés dans les parois de la loge et constituant un repère chirurgical important.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. ANATOMIE DE LA PROSTATE
I.1. Définition
I.2. ANATOMIE DESCRIPTIVE
I.2.1. SITUATION
I.2.2. CONFIGURATION EXTERNE
I.2.3. DIMENSIONS
I.2.4. CONFIGURATION INTERNE
I.3. ANATOMIE ZONALE SELON MAC NEAL
I.4. RAPPORTS
I.4.1. Avec la loge prostatique
I.4.2. A l’intérieur de la loge
I.4.3. Rapport par l’intermédiaire de la loge prostatique
I.4.3.1. Face antérieure
I.4.3.2. Face postérieure
I.4.3.3. Faces latérales
I.4.3.4. Bases prostatiques
I.4.3.5. Le sommet de la prostate
I.5. VASCULARISATION INNERVATION
I.5.1. Artères
I.5.2. Veines
I.5.3. Lymphatiques
I.5.4. Nerfs
II. RAPPEL PHYSIOLOGIQUE
III. CANCER DE LA PROSTATE
III.1. GENERALITE
III.1.1. Histoire naturelle
III.1.2. Facteurs de risques
III.2. DIAGNOSTIQUE POSITIF
III.2.1. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE
III.2.2. EXAMEN CLINIQUE
III.2.3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
III.2.3.1. EXAMEN BIOLOGIQUE
III.2.3.1.1. Antigène spécifique de la prostate
III.2.3.1.2. Autres examens biologiques
III.2.3.2. ECHOGRAPHIE ENDORECTALE
III.2.3.3. Ponction biopsie prostatique
III.2.4. BILAN D’EXTENSION ET CLASSIFICATION
III.2.4.1. CLINIQUE
III.2.4.2. PARACLINIQUE
III.2.4.3.1. Classification TNM2009
III.2.4.3.2. Classification d’AMICO
III.3. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
III.4. TRAITEMENT
III.4.1. Buts
III.4.2. Moyens et méthodes
III.4.2.1. Médicaux
III.4.2.2. CHIRURGICAUX
III.4.2.3. PHYSIQUES
III.4.2.4. TRAITEMENT SYPMTOMATIQUE
III.4.3. INDICATIONS
III.4.3.1. Stade localisé (T1-T2, N0 M0)
III.4.3.2. Stade localement avancé (T3-T4, N0M0) Traitement palliatif
III.4.3.3. Stade métastatique
III.4.3.4. Echappement hormonal
IV. HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE
IV.1. Introduction
IV.2. DIAGNOSTIC POSITIF
IV.2.1. Circonstance de découverte
IV.2.2. Examen clinique
IV.2.2.1. Interrogatoire
IV.2.2.2. Examen physique
IV.2.3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
IV.2.3.1. Échographie réno-vésico-prostatique
IV.2.3.2. LE PSA
IV.2.3.3. Débitmètrie
IV.2.3.4. AUTRES EXAMENS COMPLEMENTAIRES
IV.3. DIAGNOSTIC DIFERENTIEL
IV.4. TRAITEMENT
IV.4.1. BUT
IV.4.2. MOYENS
IV.4.2.1. Moyens Médicaux
IV.4.2.2. Moyens chirurgicaux
IV.4.2.2.1. Chirurgie àciel ouvert
IV.4.2.2.2. Chirurgie Endoscopique
IV.4.2.2.3. Cryochirurgie
IV.4.2.2.4. Lasérothérapie
IV.4.2.2.5. Autres moyens
IV.4.3. INDICATIONS
IV.4.4. COMPLICATIONS POST OPERATOIRES
IV.4.4.1. Complications précoces
IV.4.4.2. Complications à moyen terme
IV.4.4.3. Complications tardives
CONCLUSION