les βeta- lactamines
Les effets secondaires des β_lactamines sont bien connus, on distingue :
-Des effets secondaires fréquents :
* Réactions allergiques sont fréquentes et parfois gravissimes (risque de choc anaphylactique). L’allergie aux β_lactamines est croisée : une hypersensibilité à l’un des produits implique une sensibilité à tous les autres (les céphalosporines seraient moins allergisantes). Ces réactions peuvent être immédiates, après l’ingestion ou plus souvent après l’administration parentérale : nausées, vomissements, douleurs abdominales, œdème laryngé, bronchospasme, éruption, hypotension pouvant aller à l’arythmie et au collapsus. Parfois, un œdème du larynx peut provoquer une asphyxie.Les réactions d’hypersensibilité retardée sont également observées ; elles sont les plus fréquentes (jusqu’à 9 % des réactions à la pénicilline). Elles surviennent plusieurs jours après le début du traitement et consistent en une éruption prurigineuse d’évolution favorable.
* manifestations digestives sont des effets indésirables fréquemment observés avec les aminopénicillines, l’association amoxicilline-acide clavulanique, les pénicillines M, les Carbroxypénicillines, les uréidopénicillines, les carbapénèmes, et les céphalosporines : nausées, vomissements, diarrhées, colites pseudomembraneuses (rares), candidoses, douleurs abdominales et sont atténuées si la prise se fait au cours des repas.
* Autres effets secondaires
Toxicité neurologique (à fortes doses, favorisée par une insuffisance rénale) avec les pénicillines G, aminopénicillines, carbroxypénicillines, carbapénèmes et les céphalosporines de première génération : agitation, convulsions, myoclonies, hallucinations, encéphalopathie.
Les aminopénicillines, occasionnent l’apparition de réactions cutanées non allergiques tardives morbilliformes ; la fréquence de ce type de réactions est accrue en cas d’infection virale des voies respiratoires supérieures, d’infections à cytomégalovirus, et surtout de mononucléose infectieuse.
Troubles ioniques avec les carbroxypénicillines et les uréidopénicilline : un apport sodique important entraine une possibilité de surcharge sodée et d’œdème aigu des poumons chez l’insuffisant cardiaque, une hypokaliémie avec alcalose.
Par voie parentérale : douleur au point d’injection, et thrombophlébites avec les céphalosporines (surtout la céfalotine)
Des effets secondaires mineurs :
-Réaction de Herxheimer : Elle est classiquement enseignée comme risque potentiel lors du traitement de la syphilis par la pénicilline G (malaise, frissons, fièvre, myalgies, tachycardie, exacerbation des lésions).
-Réactions d’ordre immunologiques (fièvre, troubles hématologiques) : Les troubles hématologiques sont observés avec les pénicillines G, les aminopénicillines, et les pénicillines M : neutropénie, anémie hémolytique, thrombopénie. Les aminopénicillines, les pénicillines M, les carbroxypénicillines, les uréido-pénicillines, les céphalosporines, et les Carbapénèmes peuvent être à l’origine de neutropénie, anémie hémolytique, elevation transitoire des transaminases, de néphrite interstitielle aigue. On observe également une hépatite immuno-allergique cholestatique ou mixte avec l’acide clavulanique.
Les Phénicolés
La fourchette efficacité/ toxicité est étroite et les effets secondaires des Phénicolés peuvent être redoutables.
• La toxicité médullaire est la plus grave : insuffisance médullaire précoce dépendante de la dose et réversible, aplasie médullaire irréversible retardée et mortelle dans 60% des cas, (elle s’observerait plutôt avec le Chloramphénicol, l’anémie hémolytique en cas de déficit en G6PD).
• Propres au chloramphénicol :
-Le syndrome gris du nouveau–né et du prématuré est très grave voire mortel. Il se déclare par météorisme abdominal, vomissements, hypotonie, fièvre, collapsus cardiovasculaire. Il semble être lié à des taux sanguins très élevés ;
-Troubles neurologiques : névrite optique, atrophie optique avec cécité, paresthésies et troubles psychiques ;
-Troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhées, candidoses ;
-D’autres troubles sont observés : accidents allergiques (rares), alopécie réversible, réaction de Herxheimer (typhoïde, syphilis, brucellose) et effet antabuse.
L’impact écologique des antibiotiques au plan collectif
Au niveau collectif, il est prouvé que dans un pays, dans une région, dans un secteur géographique, plus il ya de prescriptions d’antibiotiques, plus les taux de résistances sont élevés.
-Deux mécanismes impliquent l’émergence de la résistance bactérienne :
La sélection des mutants résistants au sein de foyer infectieux ;
La sélection des mécanismes de résistance au sein des flores commensales et leur transfert secondaire aux bactéries pathogènes pourraient ainsi participer largement à la dissémination de la résistance. Cette sélection pourrait être un phénomène beaucoup plus important pour l’évolution de la résistance que la sélection directe de pathogènes résistants au sein du foyer infectieux car d’une part, les bactéries des flores commensales sont très diverses et très nombreuses, constituant un réservoir géant de variabilité génétique et d’autre part, cet effet survient chez tous les sujets traités et non pas authentiquement infectés.
-Les facteurs favorisants la transmission des bactéries résistantes : Certains modes de vie favorisent la dissémination des bactéries résistantes. La production et la distribution industrielle des denrées alimentaires favorisent la dissémination de la résistance à de très nombreuses personnes. Des bactéries résistantes peuvent ainsi être disséminées par la nourriture, mais elles passent la plupart du temps inaperçues si elles n’appartiennent pas à des espèces pathogènes. Les bactéries pathogènes peuvent également disséminer par l’intermédiaire de sujets porteurs. Ainsi, un petit nombre de souches de pneumocoques multirésistants disséminent dans le monde entier. En outre, la transmission interhumaine est accrue par le regroupement des individus, par exemple chez les enfants d’une même crèche, école…..
Choix d’une monothérapie ou association
Une monothérapie est la règle pour traiter la plupart des infections courantes rencontrées en médecine de ville. Le choix d’une association d’antibiotiques doit rester exception et être réservé aux patients hospitalisés. Elle a pour objectif d’obtenir un effet synergique, d’élargir le spectre antibactérien en cas d’infection poly-microbienne (malade sondé, brulûre surinfectée…..) et de limiter l’émergence de souches bactériennes résistantes. En résumé, le choix de l’antibiotique étant fait par le praticien, l’efficacité de l’antibiothérapie qui demeure le but recherché sera obtenue d’abord par le respect de la durée du traitement pour éviter une éventuelle rechute, ensuite par sa surveillance qui doit être la règle pour dépister dans les 72 heures un échec thérapeutique. Dans ce cas, le praticien fera appel à ses connaissances des règles du bon usage des antibiotiques et à son expérience pour analyser les causes d’échec et adapter sa conduite thérapeutique en conséquence.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE THEORIQUE
I. Les Antibiotiques : définition classification, effets indésirables
I.1 Définition
I.2 Classification
I.2.1. Classification selon la famille chimique
I.2.2. Classification selon l’étendu d’activité
I.2.2.1. Les antibiotiques à spectre très large
I.2.2.2. Les antibiotiques à spectre large
I.2.2.3. Les antibiotiques à spectre moyen
I.2.2.4. Les antibiotiques à spectre étroit
I.2.3. Classification selon le mécanisme d’action sur les bactéries
I.2.3.1. Les inhibiteurs de la synthèse de la paroi bactérienne
I .2.3.2 les inhibiteurs du fonctionnement des membranes
I.2.3.3 les inhibiteurs de la synthèse des protéines
I.2.3.4 les inhibiteurs de la synthèse des acides nucléiques
I.2.3.5 les inhibiteurs du métabolisme intermédiaire
I.2.4-Classification selon l’effet antibactérien
I.3. Effets indésirables chez l’enfant
I.3.1 Effets indésirables classiques ou toxiques
I.3.1.1. les βeta- lactamines
I.3.1.2. Les Aminosides
I.3.1.3. Les Poly myxines
I.3.1.4. Les Macrolides et apparentes
I.3.1.5 les sulfamides
I.3.1.6. Les cyclines
I.3.1.7. Les Nitro-imidazolés
I.3.1.8. Les Phénicolés
I.3.1.9. Les glycopeptides
I.3.1.10. Les Nitrofuranes
I.3.1.11. Nitroxoline
I.3.1.12. L’acide fusidique
I.3.1.13. La fosfomycine
I.3.1.14. Rifampicine
I.3.2 Effets indésirables d’impact écologique
I.3.2.1 Rappel sur la résistance bactérienne aux antibiotiques
I.3.2.2. L’impact écologique des antibiotiques au plan individuel
I.3.2.3. L’impact écologique des antibiotiques au plan collectif
II. Les règles de l’antibiothérapie probabiliste chez l’enfant
II.1-Décision de prescrire
II.2 Critères de choix d’antibiotique
II.2.1 Critères bactériologiques
II .2.2. Critères cliniques
II.2.3. Critères pharmacologiques
II.2.4. Critères individuels
II.2.5 Critères de risque
II.2.6 .critères économiques
II.2.7. Choix d’une monothérapie ou association
II.3. Règles d’usage des antibiotiques
II.3.1. Voie d’administration
II.3.2. Durée du traitement
II.3.3 Posologie
II .3.4. Rythme d’administration
II .3.5. Surveillance d’une antibiothérapie
III .les infections courantes chez l’enfant et le conseil en officine
III.1. La fièvre isolée aigüe
III.1.1. Définition
III .1.2. Sémiologie et caractéristiques de la fièvre
III.1.3. Traitement
III.2. Les Angines
III.2.1. Définition
III.2.2. Agents responsables
III.2.3 .Symptomatologie
III .2.4. Traitement
III.3. La Rhinopharyngite aigüe
III.3.1. Définition
III.3.2. Transmission et facteurs favorisants
III.3.3. Symptomatologie
III.3.4. Traitement
III.4. L’otite aigüe
III.4.1. Définition
III.4.2. Epidémiologie et les facteurs favorisants
III.4.3. Agents responsables
III.4.4.Symptomatologie
III.4.6. Traitement
III.5. La bronchite aigüe
III.5.1. Définition
III.5.2. Symptomatologie
III.5.3. Traitement
III.6. La diarrhée aigüe
III.6.1. Définition
III.6.2.Symptomatologie
III.6. 3. Traitement
III.7. L’impétigo
III.7.1. Définition
III.7.2. Symptomatologie
III.7.3. Traitement
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I.OBJECTIFS
II. Matériel et Méthodes
III. Résultats
1. La question concernant la pratique ou non de l’antibiothérapie à l’officine devant les infections chez l’enfant
1.1. L ‘effectif des pharmaciens qui pratiquent ou non l’antibiothérapie à l’officine dans chaque ville
1.2. Les arguments apportés par les pharmaciens interrogés pour justifier la délivrance des antibiotiques sans ordonnance en officine
2.La place de la consultation médicale dans le conseil à l’officine devant une infection chez l’enfant selon notre enquête
2.1La fréquence du conseil de la consultation médicale par les pharmaciens interrogés
2.2.La fréquence du conseil de la consultation médicale par les pharmaciens dans chaque ville
2.3. Les bases orientant le conseil de la consultation médicale devant une infection chez l’enfant
3. La fièvre isolée aigüe
3 .1 le conseil à l’officine de première intention devant la fièvre isolée aigüe chez l’enfant
3.2 Quel choix antibiotique est préconisé par les pharmaciens interrogés pour le traitement de la fièvre
3.3. Les conseils des pharmaciens interrogés en dehors de l’antibiothérapie devant la fièvre isolée aigüe
4. les Angines rouges
4 .1. Le conseil de première intention des pharmaciens interrogés devant l’angine rouge chez l’enfant
4.2 Les arguments apportés par les pharmaciens interrogés pour justifier la prescription antibiotique devant une angine rouge
4.3. Quel choix antibiotique est préconisé par les pharmaciens interrogés pour le traitement des angines rouges
4.4 Les conseils des pharmaciens interrogés en dehors de l’antibiothérapie devant les angines chez l’enfant
5. la Rhinopharyngite aigüe
5.1. Le conseil de première intention des pharmaciens interrogés devant la rhinopharyngite
5.2. Les arguments apportés par les pharmaciens interrogés pour justifier la prescription antibiotique devant la rhinopharyngite
5.3. Quel choix antibiotique est préconisé par les pharmaciens interrogés pour le traitement de la rhinopharyngite
5.4 Les conseils des pharmaciens interrogés en dehors de l’antibiothérapie devant la rhinopharyngite
6 .l’otite aigüe
6.1. Le conseil de première intention des pharmaciens interrogés devant l’otite aigüe
6.2 Les arguments apportés par les pharmaciens interrogés pour justifier la prescription antibiotique devant l’otite aigüe
6.3 .Quel choix antibiotique est préconisé par les pharmaciens interrogés pour le traitement de l’otite
6.4 .les conseils des pharmaciens interrogés en dehors de l’antibiothérapie devant l’otite aigüe chez l’enfant
7. la bronchite aigüe
7.1. Le conseil de première intention des pharmaciens interrogés devant la bronchite aigüe
7.2. Les arguments apportés par les pharmaciens interrogés pour justifier la prescription antibiotique devant la bronchite aigüe
7.3. Quel choix antibiotique est préconisé par les pharmaciens interrogés pour le traitement de la bronchite aigüe
7.4. Les conseils des pharmaciens interrogés en dehors de l’antibiothérapie devant la bronchite aigüe
8. la diarrhée aigüe
8.1. Le conseil de première intention des pharmaciens interrogés devant la diarrhée aigüe
8.2. Les arguments apportés par les pharmaciens interrogés pour justifier le traitement antibiotique devant la diarrhée aigüe
8.3. Quel choix antibiotique est préconisé par les pharmaciens interrogés pour le traitement de la diarrhée aigüe
8.4. Les conseils des pharmaciens interrogés en dehors de l’antibiothérapie devant la diarrhée aigüe
9. l’impétigo
9.1. Le conseil de première intention des pharmaciens interrogés devant l’impétigo
9.2. Les arguments apportés par les pharmaciens interrogés pour justifier le traitement antibiotique en cas d’impétigo
9.3. Quel choix antibiotique est préconisé par les pharmaciens interrogés pour le traitement de l’impétigo
9.4. Les conseils des pharmaciens interrogés en dehors de l’antibiothérapie devant l’impétigo
IV-DISCUSSION
Conclusion
Références Bibliographiques
ANNEXE
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