L’antiquité
L’Histoire offre un exemple remarquable de désinfection avec l’art des embaumeurs de l’Egypte antique qui furent les premiers à codifier la désinfection chimique. Réservée à l’origine aux seuls pharaons, la momification constituait leur passeport pour l’éternité. La préservation pendant « quarante siècles » de l’état désinfecté de la momie dans des sarcophages emboîtés étanches, mettant la momie à l’abri de la recontamination, permet d’approcher déjà ce que sera la stérilisation. L’usage du feu est cité dans la Bible au Lévitique comme moyen de purification. Les procédés de désinfection des locaux par l’aldéhyde formique utilisés aujourd’hui ne sont pas très différents dans leur principe. De nombreuses pratiques actuelles sont plusieurs fois millénaires. HÉRODOTE (484-424 av. J.C.) dans sa première enquête (Récit du voyage en Perse), rapporte que, lorsqu’il était en campagne, Cyrus ne buvait que de l’eau bouillie d’un affluent du Tigre. ARISTOTE (384-322 av. J.-C.) recommandait aux soldats d’Alexandre le Grand de faire bouillir l’eau pour la rendre potable. Tous les médecins militaires connaissent les effets désastreux de l’amibiase qui a affaibli au cours des siècles l’état sanitaire des troupes en campagne. Pour ARISTOTE, tout corps sec devient humide, et tout corps humide qui sèche engendre des animaux. LUCRÈCE (98-55 av. J.-C.) partage cette croyance. « Les vers vivants, écrit-il dans le Rerum Natura, peuvent sortir de la terre immonde lorsque détrempée par les pluies excessives, elle entre en putréfaction. »
Laveur désinfecteur par aspersion
Cet équipement de lavage permet d’assurer la succession automatique des opérations de prélavage, de lavage, de rinçage, de désinfection thermique puis du séchage. Actuellement, les laveurs-désinfecteurs, pour la plupart à bras horizontaux, fonctionnent par aspersion et sont programmables. D’un point de vue pratique, l’instrumentation est déposée dans des paniers de lavage (non surchargés), eux-mêmes placés sur des supports de lavage. Ces supports sont introduits manuellement ou automatiquement au sein de la cuve du laveurdésinfecteur. La durée d’un cycle complet de traitement de l’instrumentation chirurgicale, avec un détergent dit neutre, est de l’ordre de 60 minutes. L’efficacité de la phase de lavage dépend de la combinaison des paramètres programmables suivants : durée de lavage (de 3 à 5 min) concentration en détergent (de 0,2 à 0,6 mg) et température de lavage (de 45 à 60 °C). Cette dernière est généralement plus élevée (60-70° C environ) lors de l’utilisation d’un détergent alcalin que lors de l’utilisation d’un détergent neutre ou enzymatique (45-50°C environ). Le traitement des conteneurs est possible et peut se faire au cours d’un cycle simplifié (réduction de la durée du cycle de 15 minutes environ). La phase de désinfection thermique, faite avec de l’eau osmosée, permet de réduire la charge bactérienne présente à la surface de l’instrumentation. Le laveur-désinfecteur présente des avantages certains tels que :
– l’utilisation de supports spécifiques des DM à traiter, tels que les systèmes d’irrigation pour corps creux ou les supports réservés à la cœliochirurgie ;
– l’utilisation d’accessoires de lavage, évitant les risques de détérioration de l’instrumentation fragile par frottement ou éjection ;
– l’adaptation des paramètres du cycle en fonction de la charge (conteneurs, instruments, …).
Cependant, il existe des inconvénients parmi lesquels on peut citer : le chargement limité pour les matériels à fort encombrement, la détérioration possible de certains instruments (endoscopie notamment), la durée d’un cycle (immobilisation de l’instrumentation durant 1h environ). L’étape de chargement manuel est critique pour l’obtention d’une qualité optimale du lavage. En effet, il est nécessaire que les instruments soient correctement disposés (absence « zones d’ombres ») afin, d’une part, d’éviter une gêne mutuelle des instruments vis à vis de l’accès au détergent et, d’autre part, d’optimiser leur séchage (objets creux et grandes masses métalliques encore mouillés en cas de charge importante) [86]. La qualification régulière du laveur-désinfecteur, conformément aux prescriptions de la norme EN ISO 15 883-1 [57], est le seul garant de la reproductibilité et de la sécurité du personnel. Cette qualification comporte, entre autres, les éléments suivants : contrôles thermométriques, contrôles de la performance du lavage, contrôles de la performance de désinfection, contrôles de l’efficacité du séchage, contrôles du pH des eaux de rinçage, contrôles d’efficacité des indicateurs de défauts, etc.
Contrôles de la performance des laveurs-désinfecteurs
Les exigences en matière de contrôles reposent à la fois sur les parties 1 et 2 de la norme EN ISO 15 883 [57, 58]. Ces contrôles vont porter sur la conformité aux exigences et sur l’efficacité du nettoyage et de la désinfection. La qualification de l’installation et la qualification opérationnelle sont à la charge du fournisseur, mais sont sous la responsabilité de l’acheteur qui doit détenir les résultats de ces qualifications. La qualification des performances est, quant à elle, à la charge de l’utilisateur. Elle doit être réalisée à l’installation, puis de façon périodique (fréquence non précisée dans le projet de norme), mais également après modification de paramètres de lavage et après chaque opération de maintenance pouvant interférer sur les performances Du laveur désinfecteur. La qualification de l’installation est définie comme l’obtention et la documentation de preuves selon lesquelles l’équipement a été fourni et installé conformément à sa spécification. La qualification opérationnelle, correspond, quant à elle, à l’obtention et la documentation de preuves selon lesquelles l’équipement installé fonctionne dans ses limites prédéterminées lorsqu’il est utilisé conformément aux procédures de fonctionnement.La qualification des performances se définit comme l’obtention et la documentation de preuves montrant que l’équipement installé et utilisé conformément aux procédures édictées par le fabricant, fonctionne selon les critères prédéterminés et produit ainsi une instrumentation nettoyée et désinfectée selon les critères spécifiés. En routine, un contrôle de la performance des laveurs-désinfecteurs doit également être assuré. Ainsi, les tests de routine sont définis, dans la norme EN ISO 15 883-1 [57], comme étant des « tests et contrôles périodiques réalisés pour prouver que les performances de fonctionnement du laveur-désinfecteur restent dans les limites établies pendant la validation. ». L’annexe A de la norme EN ISO 15 883-1 [57] liste, dans son tableau A1, l’ensemble des tests à réaliser pour la qualification de l’installation (test de fonctionnement), la qualification opérationnelle (test opérationnel), la qualification des performances (test de performance) et pour l’activité de routine (test de routine). Concernant les tests de routine, le tableau I présente ceux proposés par le projet de norme et concernant uniquement les performances de lavage et de désinfection des laveurs-désinfecteurs avec désinfection thermique Ces tests concernent des contrôles de l’efficacité du nettoyage et du séchage, des contrôles thermométriques et des contrôles volumétriques.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS SUR LA STERILISATION ET LE LAVAGE DES DISPOSITIFS MEDICO CHIRURGICO EN MILIEU HOSPITALIER
I.DEFINITIONS
II.HISTORIQUE
1. La pre histoire
2. L’antiquité
3. La renaissance
III. RAPPELS SUR LE PROCESSUS DE STERILISATION
1. Pré désinfection
1.1. Définition
1.2. Caractéristiques du pré-désinfectant
1.3. Mise en œuvre de la pré-désinfection
2. Réception et tri
3. Nettoyage
3.1. Principe
3.2. Protection du personnel
3.3. Caractéristiques du détergent
4. Conditionnement
4.1. Définition
4.2. Différents types d’emballage
4.2.1. Conditionnements réutilisables
4.2.2. Conditionnements à usage unique
4.2.2.1. Feuilles de papier
4.2.2.2. Sachets et gaines
CHAPITRE II : PROCÉDÉS DE LAVAGE DES DISPOSITIFS MEDICO CHIRURGICO
I.Différentes modalités de lavage
1. Nettoyage manuel
2. Nettoyage automatisé
II. Nettoyage automatisé
1. Equipements de lavage
1.1. Laveur désinfecteur par aspersion
1.2. Machine à laver à ultrasons
1.3. Tunnel de lavage
1.4. Cabine de lavage
2. Phase de séchage
3. Phase de lubrification des instruments
4. Vérification des instruments
5. Accessoires de lavage : Produits lessiviels
5.1. Produits détergents
5.2. Produits annexes
III. Contrôles de la performance des laveurs-désinfecteurs
1. Contrôles thermométriques
2. Contrôles de performance du lavage et du séchage
2.1. Contrôles de performance du lavage
2.1.1. Les tests de souillures
2.1.1. Tests de détection de résidus protéiques
2.2. Contrôle des systèmes de dosage des quantites des détergent utilisés
2.3. Contrôles de performance du séchage
2.4. Contrôles de performance de la désinfection
2.5 Autres contrôles : Détermination de la dureté calcique de l’eau
CHAPITRE III : REFERENTIELS EN STERILISATION HOSPITALIERE
1. Aspects législatifs et réglementaires
2. Référentiels professionnels
3. Référentiels normatifs
4. Référentiels relatifs au lavage
4.1. Contexte réglementaire et normatif
4. 1.1. Données réglementaires
4.1.2. Référentiels normatifs
CHAPITRE IV : TESTS DE CONTRÔLE DE PERFORMANCE DU LAVAGE
Présentation des tests de contrôle
1. Tests de salissures
1.1 Test Tosi ®
1.2 Soil test ®
2. Tests de détection protéique
DEUXIEME PARTIE
I. CADRE DE L’ÉTUDE
1. HISTORIQUE
2. l’Unité Centrale de Stérilisation de l’Hôpital Principal
2.1.Organisation et Fonctionnement
2.1.1. Pré désinfection
2.1.2. Nettoyage
2.1.3. Conditionnement et stérilisation
2.2. Ressources humaines
2.3. Matériels et Equipements
2.4. Conception Architecturale
2.4.1. Zone sale
2.4.2. Zone propre
2.4.3. Zone stérile
II. OBJECTIFS
1. Objectif général
2. OBJECTIFS spécifiques
III. MATÉRIELS
1. Laveurs désinfecteurs
2. Produits lessiviels
3. Instruments chirurgicaux
4.Matériels utilisés pour le contrôle de la qualité du nettoyage
4.1 Tests qualitatifs
4.2 Tests semi-quantitatifs
IV. METHODOLOGIE
1. Identification des protéines résiduelles par le test du Biuret
2. Identification des protéines résiduelles par électrophorèse
3. Tests de salissures
4. Contrôle des systèmes de dosage des quantités des détergents utilisés
5. Contrôle du séchage
5.1. Instruments standards
5.2. Instruments creux
6. Détermination de la dureté calcique de l’eau
6-1 Principe
6-2 Mode opératoire
V. RESULTATS
1. Première série de tests : Evaluation de la performance du lavage réalisée sur des instruments chirurgicaux préalablement pré désinfectés
1.1. Tests réalisés avant traitement en Laveur désinfecteur a- Identification des protéines résiduelles par le test du Biuret
1.2. Tests réalisés au cours du traitement des instruments chirurgicaux en LD
1.3. Tests réalisés après traitement en Laveur désinfecteur
2. Deuxième série : tests réalisés sur des instruments chirurgicaux non pré désinfectés
2.1. Test réalisés avant traitement en Laveur désinfecteur
3.2. Tests réalisés en laveur désinfecteur
3.3. Tests réalisés après traitement en laveur désinfecteur
4. Autres tests : Dureté de l’eau
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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