Evaluation de la mise en place des champs ecoles paysans

La sécurité alimentaire mondiale a été mise en danger, vers la fin des années 90, suite à la perte de production rizicole causée par des insectes nuisibles (WINARTO, 1995; VAN DE FLIERT et al., 1995; CONWAY et al., 1983). Par ailleurs, la dégradation des écosystèmes agro-sylvopastoraux, les changements drastiques des conditions écologiques de production (sols pauvres ou dégradés), le changement climatique (faibles pluviosités, non maîtrise de l’eau, élévation de la température) et l’accroissement de la demande alimentaire suite à l’accroissement de la population, limitent de plus en plus la disponibilité de nourriture en quantité et en qualité (SISSOKO, 2011). La démarche classique adoptée par les structures de vulgarisation, telles que les services techniques et les projets de développement pour la diffusion des nouvelles technologies, reste jusque-là descendante, c’est à dire de « l’enseignant à l’élève » (AMADOU, 2009). Cependant, l’inadéquation entre les résultats de recherche et les besoins réels sur terrain sont très accentués d’une part, et d’autre part, les paysans se sentent concernés et participent activement quand les décisions à toutes les étapes de la mise en œuvre du programme sont prises avec eux (KOKO, 2006). A Madagascar, malgré les divers projets de développement rural, 70% des ménages n’ont pas encore accès à la sécurité alimentaire et un enfant sur deux, âge de moins de 5 ans, est mal nourri (RASOANAIVO, 2010). Conscients de cette situation, les riziculteurs indonésiens, soutenus par la Food and Agriculture Organisation of United Nations (FAO), s’organisent en 1989 autour des associations et forment ce que l’on appelle « Champs Ecoles Paysans (CEP)» pour remédier à ces problèmes.

Ce terme est ainsi issu de l’expression indonésienne « Sekolah Lapangan », en anglais Farm Field School (FFS), ce qui signifie éducation ou formation sur les champs de culture. Cette approche de vulgarisation, fondée sur la participation active des producteurs et/ou un processus d’apprentissage, leur permet d’appliquer de façon plus concrète les acquis (AMADOU, 2009 ; MAHAMANE et al., 2013). En plus, le CEP amène les producteurs à s’initier à la nouvelle approche de la Gestion Intégrée de la Production rizicole et des Déprédateurs. Auparavant, ce concept est appliqué à la riziculture. Mais après son succès, il a été élargi par la suite à d’autres spéculations, telles que le coton, le thé, le cacao, le poivron, les légumes et les petites céréales, voire dans d’autres domaines, tels que la gestion des terres et des eaux. Le premier FFS est apparu en 1989 dans ce pays asiatique et s’est importé par la suite en Europe, en Afrique et en Amérique Latine. Il fait son apparition à Madagascar vers l’année 96 à travers les projets financés par la FAO.

LES SITES D’ETUDE

Ambodiampana (ADA) 

Le village d’Ambodiampana est formé en 1960 par le dénommé Toto II. A cette époque, il était encore rattaché à la Commune Rurale (CR) Maroambihy. Le nom du village revient à l’existence d’un grand arbre appelé localement « Ampana » (Ficus pachyclada, MORACEAE) se trouvant près de la maison de Toto II. Le lieu d’habitation de ce dernier constitue actuellement le centre du village Ambodiampana qui s’est ensuite beaucoup étendu. Ce village se localise à 57km sur la route reliant Sambava à Andapa. Couvrant une superficie totale de 400km2 , il est le chef-lieu de la Commune. Le centre d’Ambodiampana est situé par 14°31’54’’ latitude Sud et 49°51’22.4’’ longitude Est. Cette CR est délimitée par :
• au Nord : Ambodivoara (District de Sambava);
• au Sud : Andrakata (District Andapa);
• à l’Est : Antsambaharo (District de Sambava);
• à l’Ouest : Maroambihy (District de Sambava).

Andrakata (ADT)

Manarivo a été le premier venu dans la zone vers 1842. Il appartenait à l’ethnie Tsimihety. C’était un homme sociable et apprécié, ce qui a encouragé la venue des autres habitants. Le Fokontany (FKT) d’Andrakata se trouve dans la CR du même nom, sur la Route Nationale RNT 3B. Il se situe à 13km au Nord-Est de la ville d’Andapa, de coordonnées géographiques 14°36’49.2’’ latitude Sud et 49°43’26.6’’ longitude Est. Les CR limitrophes d’Andrakata sont :
• Nord : Belaoko Lokoho (District Andapa);
• Sud : Antsahamena (Andapa);
• Est : Anoviara (District Andapa) et Antsambalahy (District Antalaha);
• Ouest : Marovato (District Andapa).

Marokobay (MKB)
C’est un village se trouvant dans la cuvette d’Andapa, faisant partie des cinq (5) FKT de la (CR) d’Ankiakabe Nord. Marokobay est distant d’environ 11km à l’ouest du chef-lieu de District et a comme superficie 220 km2 (PCD d’Ankiakabe Nord, 2002). Le centre du village de MKB se situe par 14°40’34.7’’ latitude Sud et 49°35’58.4’’ longitude Est. Ankiakabe Nord est délimité par :
• au Nord : CR Belaoko Marovato;
• au Sud : CR Ambodimanga I;
• à l’Est : Commune Urbaine (CU) d’Andapa;
• à l’Ouest : CR Bealampona.

ENVIRONNEMENT BIOPHYSIQUE

Les trois villages de l’étude présentent un certain nombre de traits caractéristiques communs, tels qu’une pluviométrie relativement abondante et l’absence d’une véritable saison sèche ; une végétation riche mais fortement menacée par la pratique du tavy.

ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE

Démographie
Les trois villages de l’étude abritent au total 33 729 habitants dont 78,8 % active (CAETIC, 2012). Le nombre des ménages est 6 740 avec une taille moyenne varie entre 3,4 à 5,7. Cet intervalle se rapproche du résultat au niveau régional où la taille moyenne des ménages est de 4,9 (EPM, 2010). La population est dominée par le sexe féminin avec 53,97% contre 46,03% celui du sexe masculin (cf. Annexe 1). D’après la pyramide des âges, la population est jeune.

Santé
Les principales maladies des habitants des trois villages sont les maladies diarrhéiques (17% de consultation), les infections respiratoires aiguës (22%) et les complications d’accouchement (23%). Comme dispositif sanitaire, les trois villages disposent chacun d’un Centre de Santé de Base niveau II (CSB II), une infrastructure sociale de base où la population peut recourir aux services, tels les soins, la maternité et la vaccination. Les dépôts de médicaments localisés dans les villages approvisionnent ces CSB II. Les habitants peuvent également y recourir pour l’achat de médicaments. Néanmoins, en cas de maladies graves ou de situations nécessitant des interventions chirurgicales ou de traitement spécifique, la communauté devra se déplacer dans les hôpitaux des Districts, où les soins sont adéquats.

Eau potable
Actuellement, les habitants des trois villages bénéficient d’eau potable grâce à la présence de bornes-fontaines. L’eau des robinets est à priori utilisée pour la cuisson et comme boisson. Quant aux lavages, lessives et autres usages, les habitants ont recours aux rivières et affluents qui traversent le village.

Scolarité et éducation
Dans les trois villages, le taux de scolarisation est semblable qui remonte à 85% pour la population de 6 à 14 ans. Et au-delà de cet intervalle, ce taux diminue (PCD 2010). Le taux d’analphabétisme est de 70% chez la population âgée plus de 60 ans. Il existe deux (2) types d’enseignement dans les trois villages : l’enseignement public et l’enseignement privé. Les villages d’ADT et de MKB n’ont pas de lycée, alors après l’obtention du diplôme de Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC), les élèves doivent continuer leurs études dans les lycées qui se trouvent à Andapa ou à Sambava. La majorité des enfants quitte l’école au niveau secondaire faute de moyens.

Sécurité
Il n’existe aucun détachement des forces de l’ordre dans les trois (3) localités. La gestion des conflits est assurée par les Maires et/ou les Chefs du FKT et/ou le collège des Chefs Traditionnels (Loha-pokonolona). Mais dans les cas extrêmes, ils font appel aux brigades de la gendarmerie dans les Districts.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE
I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
II. NOTION DE CHAMP ECOLE PAYSAN (CEP)
III. MÉTHODOLOGIE
PARTIE II : RESULTATS ET INTERPRETATION
I. EFFECTIF DE PERSONNES ENQUETEES
II. LE FONDEMENT DES CHOIX DES PRODUCTEURS
III. FACTEURS DETERMINANTS ET LIMITANT DE L’ADOPTION DE NOUVELLES TECHNIQUES
IV. LA COMPREHENSION, LES ATTENTES, LA DISPONIBILITE ET LES APPORTS DES PRODUCTEURS AU CEP
V. PERSONNES RESSOURCES
VI. SITUATIONFONCIERE
VII. EVALUATION DES IMPACTS
PARTIE III : PROPOSITION DE PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE DU PROJET
I. Au niveau des producteurs
II. Sur le plan technique
III. ORGANISATION STRUCTURELLE DES RESPONSABLES
IV. CADRE LOGIQUE PROPOSE LA SUIVI ET EVALUATION DES ACTIVITES
CONCLUSION

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