Evaluation de la gestion de la station de traitement de boues de vidange

Le manque d’assainissement dans de nombreux pays en développement est un véritable fardeau pour la santé de la population. L’absence d’infrastructures adéquates d’assainissement augmente le risque de contact avec les excrétas, qui sont souvent des vecteurs d’organismes pathogènes dangereux pour la santé humaine. (Seidl M, 2006). Ce manque touche la majorité des villes de Madagascar. En effet, 48% de la population utilisent des toilettes de tous types (…). Et lorsqu’il s’agit de latrines améliorées, la situation est encore plus alarmante, avec, en 2012, seulement 14% de la population qui en utilisent au quotidien. (Journal Midi Madagascar, 2014). Le danger est plus imminent pour la ville de Toamasina. Les matières fécales ne sont pas maitrisées et se propagent dans la ville due au manque d’infrastructures adéquates d’assainissement. Il est constaté que la population utilise de manière significative l’eau de nappe pour son usage quotidien, à travers notamment les pompes « tany », utilisées par plus de 60% des ménages de la ville (selon l’Institut National de la Statistique). La contamination fécale directe de l’eau de consommation est donc probablement très importante (Dodane P H, 2013).

La Commune Urbaine de Toamasina s’est engagée dans la mise en place d’un système intégré de gestion des boues de vidange pour faire face aux problèmes engendrés par l’expansion d’excrétas humaines dans la ville. Elle est appuyée techniquement par les ONG PROTOS et PRACTICA et financièrement par l’Agence de l’Eau Adour Garonne et la Communauté de Commune « Terrasses et Vallées de l’Aveyron ». (Dodane P H, 2013). L’étude de faisabilité a été faite en 2012, la réalisation en 2014, et à l’heure actuelle, la Station de Traitement de Boues de Vidange (STBV) de la ville de Toamasina est en service. Elle consiste à récupérer les boues de vidange avant de les traiter afin d’éliminer les germes pathogènes. Il reste à vérifier si l’exploitation de la STBV est la solution pour éradiquer la contamination de la nappe phréatique de la ville de Toamasina.

CADRE PHYSIQUE 

Le cadre physique du milieu permet d’avoir une connaissance générale des composantes physiques, à savoir les formations géologiques, les réseaux hydrographiques, le climat, la couverture du sol. Ces paramètres sont importants pour les études techniques en raison de leurs variabilités d’une région à une autre et permettent de faire un choix sur la méthode adoptée.

LOCALISATION ET ACCESSIBILITE

Le site d’emplacement de la station de traitement de boues de vidange est localisé dans le Fokontany Tsaramasina, Commune urbaine de Toamasina, District Toamasina I, Région Antsinanana. Elle se trouve à 12 km de la ville de Toamasina, et située aux proximités de la zone de décharge municipale avec une latitude de 18°12’17.50″S, une longitude de 49°20’24.80″E, et une altitude de 12 m. Il s’agit d’un domaine communal, destiné à l’installation de la station en vue de l’amélioration de l’assainissement dans son ensemble. Le choix de cet emplacement a été basé sur des paramètres importants pour le bon déroulement pendant la phase d’exploitation, visant à réduire l’impact sur l’environnement. En effet, la station est placée hors de la ville, évitant ainsi toute confusion avec la population.

L’accès sur le site est facile. En empruntant la RN2 jusqu’au barrage de la gendarmerie à la sortie de la ville pour prendre ensuite une bifurcation à gauche menant directement à la STBV. La figure 01 illustre l’emplacement de la station.

ASPECT GEOLOGIQUE

Madagascar est constitué pour les 2/3 de sa superficie par des roches magmatiques et métamorphiques précambriennes qui constituent le socle cristallin (Hauts-plateaux) et, pour le tiers restant, par des roches sédimentaires, dont les affleurements, vont du carbonifère à l’actuel dans le bassin de l’Ouest, avec une série complète ; du trias à l’actuel dans le bassin de Diégo-Suarez, mais avec un grand développement des calcaires jurassiques et des basaltes crétacés ; du crétacé à l’actuel dans l’étroite bande sédimentaire de la côte-Est ; du Néogène à l’actuel dans l’Extrême-Sud. (Besairie H, 1946).

En 2003, le gouvernement malagasy a mis en œuvre avec le soutien de la Banque mondiale et d’autres bailleurs de fonds, tels que les États-Unis, la France, la Chine et l’Afrique du Sud, un large programme de révision et d’harmonisation cartographique et de synthèse géologique intitulé Programme de gouvernance des ressources minérales (P.G.R.M.). Ce programme a abouti à une nouvelle classification, mais proche de celle de Bésairie, qui subdivise le socle malgache en cinq grands ensembles. Les critères de classification sont la lithologie, l’âge, le degré métamorphique et la position structurale. Du nord au sud, on distingue les domaines ou blocs : Bemarivo, Antongil-Masora, Antananarivo, Itremo-Ikalamavony et Sud (Vohibory, Androyen et Anosyen). (Nicollet C et Goncalves P, date non spécifiée) .

La Commune urbaine de Toamasina fait partie du sous-Domaine d’Antogil, et se repose sur une formation sédimentaire de la zone côtière orientale de Madagascar. Cette partie a été formée vers la fin de l’Ere Mésozoïque, pendant l’époque de Crétacé Supérieur associé avec une petite partie du quaternaire. Le socle est en discordance angulaire avec la formation sédimentaire.

RESSOURCES EN EAU

Les ressources en eau regroupent les réseaux hydrographiques et les nappes souterraines. Elles sont facilement atteintes de la pollution et deviennent vecteurs des maladies hydriques.

EAU DE SURFACE

La partie Est de l’ile est reconnue pour son abondance en ressources en eau. La zone d’étude fait partie du bassin hydrographique de l’Ivondro. Ce cours d’eau prend sa source à l’ouest de la plaine marécageuse de Didy. Son cours se dirige vers l’Est et la pente s’accentue jusqu’à l’aval de l’usine de Volobe qui alimente Antananarivo en énergie électrique. La pente diminue, ensuite, jusqu’à la mer qu’il rejoint un peu au Sud de Toamasina. Sa longueur totale est de 150 km. Il draine un bassin de 3300 km² . (Chaperon P et al., 1993) .

Des zones basses marécageuses sont localisées en amont et en aval de la station de traitement. Un cours d’eau se trouve aux environs 200 m à l’aval de la station. Cette eau est exposée à un risque de contamination issue de la STBV si une grande quantité de polluant bactériologique est évacuée après le traitement. Par contre, ce cours d’eau ne passe pas dans la ville de Toamasina ni dans un village ou une zone habitée.

EAU SOUTERRAINE

À part les réseaux hydrographiques, la ville de Toamasina est riche en eau souterraine. Il existe trois types de nappes, une nappe de sable de plage, le plus souvent exploité par les habitants pour s’approvisionner en eau. Cette nappe est poreuse, et la qualité d’eau varie entre douce, saumâtre et parfois salée. Son niveau statique varie entre 2 et 3 m avec une épaisseur d’aquifère de 5 à 10 m ; une nappe d’alluvion qui est poreuse, dont la qualité d’eau, est douce, mais présente un risque d’invasion d’eaux salées. Cette nappe est de type captif ou artésien selon la structure géologique, son niveau statique est de 2 à 3 m avec une épaisseur d’aquifère de 10 m ; et une nappe du crétacé dont il s’agit d’une nappe captive, située aux environs de 40 m de profondeur. L’eau est très riche en fer, un traitement spécifique sera fortement recommandé pour son exploitation. (Rakotondrainibe J H, 2006) .

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Table des matières

Introduction
Chapitre I Généralités sur la zone d’étude
I.1. Cadre physique
I.1.1. Localisation et Accéssibilité
I.1.2. Aspect géologique
I.1.3. Ressources en eau
I.1.3.1. Eau de surface
I.1.3.2. Eau souterraine
I.1.4. Climat et géomorphologie
I.2. Population et socio-économique
I.2.1. Effectif de la population
I.2.2. Activité économique
Chapitre II Approches méthodologiques
II.1. Phase préliminaire
II.1.1. Documentation sur le thématique
II.1.2. Information générale sur les boues de vidange
II.1.3. Préparation de la descente sur terrain
II.2. Investigation de terrain
II.2.1. Obsérvation de la STBV et intégration professionnelle
II.2.2. Principe de traitement des boues de vidange
II.2.3. Suivi de la chaine de traitement
II.2.3.1. Collecte des boues
II.2.3.2. Transport des boues
II.2.3.3. Traitement proprement dit
II.2.4. Prélèvement d’échantillon pour analyse
II.2.4.1. Mode de prélèvement des effluents
II.2.4.2. Prélèvement d’échantillon de boues sèche
II.2.4.3. Laboratoire d’analyse
II.3. Elaboration du mémoire
II.3.1. Assemblage et traitement des données collectées
II.3.2. Traitement cartographique du site
II.3.3. Présentation des résultats obtenus
Chapitre III Résultats et interprétations
III.1. Situation en assainissement
III.2. Processus de traitement de boues de vidange
III.2.1. Quantité de boues récupérées
III.2.2. Classification des boues
III.2.3. Charges traitées
III.2.4. Évolution des plantes macrophytes
III.3. Résultat des éléments traités
III.3.1. Paramètres physico-chimiques des effluents
III.3.2. Biosolides accumulé dans les lits d’humification
Chapitre IV Discussion et proposition d’amélioration
IV.1. Discussions
IV.2. Peroposition d’amélioration de l’assainissement
IV.2.1. Amélioration du service de vidange
IV.2.1.1. Infraction des services de vidange
IV.2.1.2. Appuis aux vidangeurs informels
IV.2.2. Utilisation des fosses adaptées
IV.3. Vision pérenne pour la gestion meilleure de la STBV
IV.3.1. Approche innovante de l’assainissement
IV.3.2. Recyclage des lits et valorisation des sous-produits
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes

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