EVALATION DE LA DURABITE DU SYSTEME MARAICHER DANS LA ZONE DE TIVAOUNE- PEUL NIAGUE

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JUSTIFICATION DU THEME ET DE LA ZONE Dโ€™ETUDE

Depuis longtemps, lโ€™agriculture a รฉtรฉ un secteur incontournable pour le dรฉveloppement des pays (70% de la population sโ€™adonnent ร  cette activitรฉ). Aujourdโ€™hui, le contexte dโ€™urbanisation accรฉlรฉrรฉe pose la problรฉmatique de lโ€™agriculture urbaine et pรฉriurbaine au cล“ur des prรฉoccupations, en termes de production saine et suffisante pour lโ€™approvisionnement des villes mais aussi en termes dโ€™environnement et de santรฉ publique notamment sur lโ€™ensemble des contaminations issues des pratiques agricoles (utilisation des produits chimiques) (Cissรฉ I., 2007).
Partie intรฉgrante des Niayes, la zone de Tivaoune-peulh Niague, du fait de sa position cรดtiรจre est au cล“ur de cette problรฉmatique. En effet, elle constitue une zone incontournable pour lโ€™approvisionnement en produits maraรฎchers frais pour la rรฉgion de Dakar. Pour nourrir une population urbaine en croissance exponentielle, et pour augmenter leur plus-value, les producteurs adoptent tous les moyens pour augmenter leur rendement. Ils recourent ร  cet effet de maniรจre exagรฉrรฉe ร  lโ€™usage de produits agrochimiques en particuliers les pesticides qui contribuent ร  lโ€™entretien des productions agricoles, dโ€™oรน lโ€™existence de risques รฉnormes sur lโ€™environnement naturel et la santรฉ humaine. Toutes ces raisons nous ont poussรฉ ร  nous intรฉresser sur : Lโ€™exploitation maraรฎchรจre dans la zone pรฉriurbaine de Tivaoune Peulh-Niague et lโ€™utilisation des pesticides dans la zone.
๏‚ฉDรฉfinition de quelques concepts
Afin dโ€™avoir une vision claire des concepts ou des mots clรฉs que nous allons utiliser tout au long de notre travail de recherche, il est nรฉcessaire de les cerner, de se pencher sur leur sens et de les dรฉfinir pour ne pas crรฉer de confusion dans leur utilisation. Ainsi nous porterons notre choix sur certains concepts qui sont directement rattachรฉs ร  notre thรจme de recherche.
-Zone Pรฉriurbaine : Lโ€™analyse de la zone pรฉriurbaine est trรจs complexe ร  mener dans la mesure oรน elle se situe aux franges de deux espaces eux-mรชmes dynamiques.
R. Brunet, et H. Thierry dans les mots de la gรฉographie soutiennent que : ยซ le pรฉriurbainโ€ฆest ce qui est autour de la ville et en rรฉalitรฉ fait partie de la ville par les activitรฉs et les modes de vie des habitantsโ€ฆil comprend tout lโ€™espace dโ€™urbanisation nouvelle par des lotissements et constructions nouvelles, mรชme au prix du mitageโ€ฆle terme est souvent synonyme de banlieue, espace majeur des navettes, espace de desserrement de la ville, front avancรฉ dโ€™urbanisation, zone de contactโ€ฆยป.
Lโ€™espace pรฉriurbain dans le cas de notre รฉtude va dรฉsigner la zone situรฉe ร  la pรฉriphรฉrie de la ville, donc cette zone appartenant ร  la banlieue lointaine et qui est le lieu de transformations profondes sur le plan dรฉmographique, รฉconomique, social, politique et culturel.
Exploitation maraรฎchรจre dans la zone pรฉriurbaine de Tivaouane-Peulh Niague : analyse gรฉographique de lโ€™utilisation des pesticides et leur impact sur lโ€™environnement et la santรฉ
Analyse : le mot est dรฉfini dans le robert comme la dรฉcomposition dโ€™une substance en ses principes constituant. Cโ€™est lโ€™ensemble des travaux comprenant lโ€™รฉtude dรฉtaillรฉe dโ€™un problรจme, la conception dโ€™une mรฉthode prรฉcise de traitement.
La gรฉographie analyse les conditions offertes par le milieu ou groupes humains dont elle examine la mise en place, lโ€™รฉvolution spatiale, en mรชme temps que les formes dโ€™action sur ce milieu du point de vue de lโ€™exploitation des ressources du sol et du sous-sol.
-Pesticide : Le terme pesticide est utilisรฉ pour dรฉfinir tous les produits chimiques qui sont utilisรฉs par les maraรฎchers pour prรฉvenir ou combattre les maladies et flรฉaux des vรฉgรฉtaux. Les pesticides sont utilisรฉs pour protรฉger les rรฉcoltes contre les maladies et les prรฉdateurs.
Les principaux pesticides employรฉs par les maraรฎchers sont : dรฉcis, tamaron, malathion, lannate dimรฉthoateโ€ฆ. Les maraรฎchers utilisent ces produits pour le traitement des plantes attaquรฉes par les organismes nuisibles (pucerons, vers de terre, chenilles, mouches blanchesโ€ฆ).
-Environnement : Depuis plusieurs annรฉes, le terme environnement ร  fait lโ€™objet de multiples รฉtudes et interrogations. De nos jours, vu son importance il a suscitรฉ de forts engagements de la part des universitรฉs et de grandes รฉcoles. En fait le terme environnement est polysรฉmique, il recouvre plusieurs acceptions.
Aujourdโ€™hui, les scientifiques donnent au concept dโ€™environnement un caractรจre global. Le Cid, le dรฉfinit comme un ensemble de milieux dโ€™influences, milieux humains, naturels, รฉconomiques, qui agissent sur lโ€™individu ร  tous les instants de sa vie quotidienne et dรฉtermine en grande partie son vรฉcu. Notre dรฉfinition du terme ยซ environnement ยป englobe donc le milieu complexe, tant artificiel que naturel oรน lโ€™homme vie.
-Santรฉ : La santรฉ peut รชtre considรฉrer comme un รฉtat de bien รชtre physique mental et social complet dโ€™un groupe et non pas la simple absence de maladie ou dโ€™affection. La santรฉ comprend non seulement le fait dโ€™รชtre fort et de se sentir bien, mais aussi le fait dโ€™รชtre ร  lโ€™abri de maladies รฉvitables, un environnement physique sain, lโ€™accรจs ร  lโ€™รฉnergie, ร  une eau saine et ร  une atmosphรจre propre.
๏‚ฉLa position du problรจme : les questions de recherche
La communautรฉ rurale de Tivaouane Peulh-Niague, du fait de sa position littorale et de sa localisation dans les Niayes, abrite des activitรฉs maraรฎchรจres. La croissance exagรฉrรฉe de la population urbaine dakaroise et par consรฉquent, la forte demande en fruits et lรฉgumes, encourage les producteurs ร  recourir ร  des pesticides pour multiplier leur rendement et augmenter leur production. Toutefois, le manque de maรฎtrise et lโ€™utilisation incontrรดlรฉe de ces produits phytosanitaires exposent dโ€™abord les producteurs, lโ€™environnement naturel et les populations qui vont se procurer les rรฉcoltes en lโ€™occurrence les consommateurs ร  des risques non nรฉgligeables. Plusieurs cas dโ€™intoxication sont signalรฉs dans les zones exploitรฉes. Dโ€™aprรจs Lโ€™OMS, le nombre de cas par an est chiffrรฉ ร  plus de 500 000 cas dans le monde, dont 20 000 sont mortels. La majoritรฉ des victimes se trouve dans les pays en dรฉveloppement. En outre, au-delร  des ces accidents, dโ€™รฉnormes risques environnementaux liรฉs aux fortes pollutions sur les ressources en eau, la contamination des sols et de leurs effets sur la santรฉ, existent. Cโ€™est ร  la suite de lโ€™ensemble de ces remarques quโ€™il est urgent pour nous, de nous demander :
-Avec les potentiels gรฉographique et climatique, comment lโ€™activitรฉ maraรฎchรจre se dรฉroule-t-elle globalement ร  Tivaouane Peulh-Niague ?
-Quels sont les impacts de lโ€™usage des pesticides sur lโ€™environnement naturel et la santรฉ des usagers (producteurs et consommateurs) ?
-Quels sont les moyens adoptรฉs pour rรฉduire ou faire face aux risques liรฉs ร  lโ€™usage de ces produits agro-chimiques ?
Pour rรฉpondre ร  ces diffรฉrentes interrogations, notre รฉtude sโ€™est fixรฉe des objectifs.

LES OJECTIFS ET LES HYPOTHESES DE RECHERCHE

Pour mener ร  bien notre รฉtude, nous avons fixรฉ des objectifs et รฉmis des hypothรจses.
Les objectifs comprennent un objectif gรฉnรฉral subdivisรฉ en objectifs spรฉcifiques.

LES OBJECTIFS

OBJECTIF PRINCIPAL :

Notre objectif principal est de montrer comment la zone pรฉriurbaine de Tivaoune-Peulh Niague est le thรฉรขtre dโ€™une intense activitรฉ maraichรจre peu soucieuse des normes environnementales dont la prise en charge mรจnera ร  lโ€™insertion de lโ€™activitรฉ dans un cadre de dรฉveloppement durable.

OBJECTIFS SECONDAIRES

๏ƒ˜ Prรฉsenter globalement lโ€™activitรฉ maraรฎchรจre dans la zone de Tivaouane Peulh-Niague.
๏ƒ˜ Dรฉgager les impacts de lโ€™usage des pesticides sur lโ€™environnement naturel et la santรฉ
๏ƒ˜ Dรฉterminer les stratรฉgies mises en ล“uvre par les usagers (producteurs et consommateurs) pour juguler les effets dรฉsagrรฉables ou nรฉfastes des pesticides sur lโ€™environnement et la santรฉ humaine et proposer des stratรฉgies dโ€™approches pour faire du maraรฎchage une activitรฉ รฉconomique durable.

LES HYPOTHรˆSES CORRESPONDANTES

๏ƒ˜ Lโ€™exploitation maraรฎchรจre dans la zone de Tivaoune-peulh Niague, du fait du cadre physique favorable reprรฉsente une activitรฉ socio-รฉconomique dรฉterminante
๏ƒ˜ Lโ€™activitรฉ maraรฎchรจre dans cette zone induit une utilisation importante de produits phytosanitaires souvent dangereux pour lโ€™environnement et la santรฉ
๏ƒ˜ Des moyens ont รฉtรฉ mis en ล“uvre par les producteurs et les consommateurs pour faire face ร  ces risques sociaux-environnementaux.

METHODOLOGIE

Elle tourne autour de trois points essentiels ร  savoir : la recherche documentaire, la collecte et le traitement des donnรฉes.

LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

Pour mener ร  bien notre recherche et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixรฉs, il est indispensable de visiter les diffรฉrents services et structures disposant dโ€™รฉlรฉments scientifiques nรฉcessaires ร  notre thรจme de recherche. Nous avons aussi effectuรฉ une descente de prospection dans notre zone dโ€™รฉtude. Cependant, cette visite nous a permis de nous entretenir avec les autoritรฉs de la localitรฉ ร  savoir : les conseillers ruraux, les chefs de villages et le prรฉsident de lโ€™association des maraรฎchers.
En ce qui concerne notre revue documentation nous avons visitรฉ :
โ€ข La bibliothรจque de la salle de travail du dรฉpartement de gรฉographie
โ€ข La bibliothรจque centre de lโ€™UCAD (BU)
โ€ข La bibliothรจque de lโ€™IFAN
โ€ข La bibliothรจque de lโ€™ISE
โ€ข La bibliothรจque de lโ€™ENEA
โ€ข Le centre de suivi รฉcologique (CSE)
โ€ข Lโ€™institut de recherche pour le dรฉveloppement (IRD)
โ€ข Lโ€™institut national de pรฉdologie (INP)
โ€ข Lโ€™institut sรฉnรฉgalais de recherches agricoles (ISRA)

La collecte des donnรฉes

Elle comprend essentiellement la phase de terrain. Nous avons procรฉdรฉ de deux maniรจres. Dans un premier temps, nous avons effectuรฉ une enquรชte auprรจs des maraรฎchers de la localitรฉ. Pour cela, au prรฉalable nous avons รฉlaborรฉ un questionnaire soumis ร  un รฉchantillon dรฉgagรฉ ร  partir de la taille des populations cibles. Ensuite, dans un second temps, nous allons procรฉder ร  un guide dโ€™entretien qui sera soumis au niveau des diffรฉrentes structures et services gouvernementaux ou privรฉs et ayant un rapport direct avec notre รฉtude.
โ€ข Lโ€™enquรชte de terrain
Dans le but de confirmer ou dโ€™infirmer les hypothรจses avancรฉes, nous allons effectuer une enquรชte. A cet effet, nous allons รฉlaborer un questionnaire que nous allons administrer ร  une population bien ciblรฉe, c’est-ร -dire ร  un รฉchantillon de la population. Celui-ci sera constituรฉ des producteurs maraรฎchers dans les villages de Tivaoune Peulh-Niague, zone qui appartenaient ร  la communautรฉ rurale de Sangalkam et รฉrigรฉe en communautรฉ rurale avec le nouveau dรฉcoupage de cette communautรฉ rurale en 2011. Il permettra de savoir leur mode dโ€™usage par rapport aux pesticides mais aussi de dรฉceler leur perception par rapport ร  la connaissance des effets de pesticides sur la santรฉ et lโ€™environnement. Lโ€™รฉchantillon devra comprendre รฉgalement les vendeurs et les consommateurs des produits maraรฎchers. Le questionnaire abordera les points suivants:
– Les types dโ€™exploitation
– Les formations subies
– Le niveau de protection
– Le niveau dโ€™instruction
– La connaissance des effets des pesticides sur lโ€™environnement et sur la santรฉ.
โ€ข Echantillonnage
Pour dรฉterminer notre รฉchantillonnage, nous avons choisi comme critรจre, la taille de la population agricole. Ce choix rรฉpond au fait que la totalitรฉ des villages de notre localitรฉ sont concernรฉs par le phรฉnomรจne. Avec le nouveau dรฉcoupage, la communautรฉ rurale de Tivaouane Peulh-Niague dispose de 3 villages. Le risque de ne pas obtenir les donnรฉes rรฉcentes de population concernant ce nouveau dรฉcoupage, font que, nous avons prรฉfรฉrรฉ nous en tenir ร  celles enregistrรฉes dans le dernier recensement gรฉnรฉral de la population et de lโ€™habitat (RGPH-2002) 1 . Aprรจs avoir obtenu la taille de la population ร  enquรชter, proportionnellement ร  la taille de chaque village, nous avons dรฉcidรฉ de choisir 10 % de la population maraรฎchรจre de chaque village. La population ร  enquรชter figure dans le tableau ci-dessous.

LE TRAITEMENT DES DONNEES

Le traitement de ces informations nรฉcessitera lโ€™utilisation de logiciels tels quโ€™Excel et Sphinx. Nous aurons รฉgalement recours ร  un logiciel de cartographie (Arc Gis). Ces outils nous permettront de dresser les tableaux et tracer les figures nรฉcessaires ร  lโ€™analyse des donnรฉes. Les questionnaires seront dรฉpouillรฉs et traitรฉs avec le logiciel Sphinx.

PLAN DE RECHERCHE

Suite ร  nos questions de recherches, aux objectifs et hypothรจses, notre document comprendra deux grandes parties.
Dans la premiรจre partie nous allons faire la prรฉsentation physique de la zone de Tivaoune-peulh Niague.
Dโ€™abord, nous avons รฉtudiรฉ la morphopรฉdologie, lโ€™hydrographie et possibilitรฉs en eau de la zone, les donnรฉes climatiques et la vรฉgรฉtation.
Ensuite nous allons faire une analyse sur le maraรฎchage proprement dit avec la typologie des exploitations classรฉes en fonction des systรจmes de production. Il fallait รฉgalement passer en revue les structures agricoles qui ont eues ร  intervenir dans la zone afin de mesurer leur influence sur lโ€™activitรฉ.
Toujours dans la mรชme optique, nous avons caractรฉrisรฉ la main dโ€™ล“uvre en รฉtudiant certains paramรจtres tels que le genre, lโ€™รขge, lโ€™ethnie, le niveau dโ€™instruction en franรงais et la situation matrimoniale. Les spรฉculations recensรฉes durant les pรฉriodes de nos enquรชtes, montrent que les parasites causaient dโ€™รฉnormes pertes aux cultures. Et face ร  ces menaces, les maraรฎchers avaient recours aux produits chimiques de synthรจse pour neutraliser ces parasites. Ainsi une liste de parasites ravisseur des cultures dans la zone a รฉtรฉ dresser et celle des pesticides utilisรฉs pour les tuer.
Ces pesticides ont fait lโ€™objet dโ€™une analyse minutieuse concernant leur frรฉquence dโ€™utilisation, le mode de protection, le mode dโ€™utilisation, le mode dโ€™รฉpandage et le niveau de protection des maraรฎchers qui les utilisent. Nous terminerons cette partie en faisant une รฉtude globale sur la filiรจre maraรฎchรจre de la rรฉcolte ร  la consommation en passant en revue les diffรฉrents facteurs contraignants.
Dans la deuxiรจme et derniรจre partie, nous allons sโ€™intรฉressรฉ aux risques de ces pesticides sur lโ€™environnement physique et la santรฉ des populations. Ainsi, nous avons รฉvaluรฉ les risques รฉcologiques mais aussi les contaminations toxicologiques sur les populations.
Dans le souci de vouloir apporter plus dโ€™informations susceptibles de mieux รฉclairer cette รฉtude il a fallu sortir du cadre gรฉographique. Cโ€™est ainsi que les recherches des certains chimistes et des rรฉsultats de chercheurs de la FMPOS (Facultรฉ de Mรฉdecine de Pharmacie et dโ€™Odontologie) ont รฉtรฉs ร  notre portรฉ.
Notre derniรจre analyse porte sur lโ€™รฉvaluation de la durabilitรฉ de lโ€™activitรฉ maraรฎchรจre et les stratรฉgies ร  mettre en place pour la rendre plus durable.

MORPHOPEDOLOGIE

TOPOGRAPHIE

La CR de Tivaoune-peulh Niague est un sous ensemble de la zone des Niayes de Dakar. Cette zone est recouverte par une quinzaine de mรจtre dโ€™รฉpaisseur de sable, part de la presquโ€™รฎle du cap vert en passant par la zone de Bargny et le littoral Nord, jusquโ€™ร  Saint-Louis. Cette zone est caractรฉrisรฉe par un modelรฉ de dunes continentales fixes (Ogolien) issues dโ€™anciens cordons dunaires orientรฉs NE-SO (Bassel M 1996). Ces dunes peuvent atteindre une vingtaines de maitres. Cette zone prรฉsente un relief essentiellement plat sillonnรฉ de bas-fonds et de vallรฉes trรจs favorables aux activitรฉs maraรฎchรจres.

SOLS

La CR de Tivaoune-peulh Niague est caractรฉrisรฉe par une pรฉdogenรจse qui est fortement liรฉe ร  la pluviomรฉtrie (BASSEl, 1996). Cependant la faible pluviomรฉtrie au cours de ces derniรจres annรฉes et lโ€™utilisation excessive des engrais chimiques dans les spรฉculations ont entrainรฉ la dรฉgradation des sols dans la zone.
Dans la zone รฉtudiรฉe, diffรฉrents types de sols se dรฉterminent plus ou moins en fonction des unitรฉs morphologiques : les sols ferrugineux tropicaux non lessivรฉs, les sols hydromorphes, les sols minรฉraux bruts et les sols halomorphes.
โ€ข Les sols ferrugineux tropicaux non lessivรฉs
Ils occupent les sommets et les versants des dunes ogoliennes. Ce sont des sols de texture sableux, ร  sesquioxyde de fer, ร  faible teneur en matiรจre organique (moins de 0,1% selon Senagrosol consult) : dans la terminologie locale ce sont les sols dior. Leur non lessivages sโ€™explique par la faiblesse des prรฉcipitations dans ce milieu.
โ€ข Les sols hydromorphes
Ce sont des sols ยซ deck ยป (dans la terminologie locale) ces sols sont localisรฉs dans les cuvettes des Niayes. Leur รฉvolution est liรฉe ร  lโ€™importance de la production vรฉgรฉtale mais surtout ร  la nappe phrรฉatique qui provoque un engorgement total ou partiel, permanent ou temporaire de leur profil en rapport avec leur disposition topographique.
Ces sols sont trรจs riches en matiรจre organique et en humus en raison de lโ€™accumulation des dรฉtritus. Dans la zone, trois types de sols hydromorphes se distinguent en fonction des conditions dโ€™hydromorphies : les sols ร  hydromorphie partielle de profondeur, les sols ร  hydromorphies temporaire et les sols ร  hydromorphies totale permanente.
โ€ข Les sols ร  hydromorphies partielle de profondeur
Les sols ร  hydromorphie partielle de profondeur ou sols de sommet de pente ou sols dior-deck sont caractรฉrisรฉs par une texture sableuse en surface, un horizon humifรจre peu riche, une certaine capacitรฉ de rรฉtention dโ€™eau et une faible teneur en matiรจre organique (2%) (Jean Marc Chastel 1982). Ces sols sont de couleur gris-foncรฉ ou gris-brun situรฉs sur les pentes douces des cuvettes dior et les sols ร  hydromorphie totale.
โ€ข Les sols ร  hydromorphie totale temporaire
Plus ou moins inondรฉs en saison des pluies, leur รฉvolution est tributaire de la nappe stabilisรฉe ร  faible profondeur (1 mรจtre environ) ou, dans certaines zones, de lโ€™interfรฉrence entre une nappe de surface et une nappe de profondeur. A cause de leur hydromorphie temporaires, les matiรจres organiques y sont moins nettement moins importantes.
โ€ข Les sols ร  hydromorphie totale permanente
Ce sont des sols organiques tourbeux ou semi-tourbeux dans les bas-fonds des cuvettes. Submergรฉs en permanence ou pendant une bonne partie de lโ€™annรฉe par une nappe subaffleurante (0,60 mรจtre), ils sont trรจs riche en matiรจre organique et offre un potentiel cultural considรฉrable.
โ€ข Les sols minรฉraux bruts
Ces sols sont dโ€™apports รฉoliens, jeunes, sableux, instables, permรฉables et bien drainรฉs, situรฉs sur lez dunes littorales (dunes jaunes et dune blanches). Ils sont pauvres en matiรจre organique et en รฉlรฉments minรฉraux bruts utilisables par les plantes. Les rares traces de matiรจre organique proviennent de la dรฉcomposition des filaos et de quelques plantes rustiques.
Cependant, les sols minรฉraux bruts sont encore ร  lโ€™abri du pรฉril salin contrairement aux sols halomorphes.
โ€ข Les sols halomorphes
La formation de ces sols est รฉtroitement liรฉe ร  la prรฉsence des sels sodiques ou magnรฉsiens principalement sous forme de chlorure et de sulfate.
Dans la plupart des Niayes, lโ€™holomorphie rรฉsulte dโ€™une communication pรฉriodique des cuvettes avec la mer ou alors de la remontรฉe des sels de la nappe sous-jacente ร  la nappe douce.

HYDROGRAPHIE ET POSSIBILITE EN EAU DE LA ZONE

En 1968, le Sรฉnรฉgal, ร  lโ€™instar du sahel, est entrรฉ depuis quelques dรฉcennies dans une phase cyclique de sรฉcheresse. La question de lโ€™eau est devenue une prรฉoccupation centrale pour les pouvoirs publics en gรฉnรฉral, et des ruraux en particulier. Tandis que le Sud du pays continue dโ€™enregistrer dโ€™importante quantitรฉ de pluies, avec 1500 mm/an en basse Casamance, le Nord reรงoit ร  peine 300mm/an.

LES EAUX DE SURFACE

Le rรฉseau hydrographique de cette zone, avec les sรฉcheresses de ces derniรจres dรฉcennies a presque disparu car les quelques cours dโ€™eau qui existaient se sont assรฉchรฉs et restent des voies de ruissellement pour les eaux pluviales.

LES EAUX SOUTERRAINES

Dans la rรฉgion de Dakar, les eaux souterraines sont reprรฉsentรฉes par le systรจme maestrichtien qui est constituรฉ par deux nappes superposรฉes : la nappe phrรฉatique et la nappe maestrichtienne du bassin sรฉdimentaire Sรฉnรฉgalais. (BASSEL .M. 1996)
La nappe phrรฉatique est grossiรจrement constituรฉe par ยซ les ressources naturelles mobilisables ยป sans rupture dโ€™รฉquilibre ร  moyen ou long terme, offertes par les aquifรจres des terrains de socle, dรฉpendent de trois variables de leur dynamique : les flux dโ€™apport, la part des flux sortant qui peut รชtre dรฉtournรฉe en pratique, le rรดle rรฉgulateur du rรฉservoir. Ces nappes phrรฉatiques sont alimentรฉes par les eaux de pluies. Comme lโ€™ont soulignรฉ Malou et al 2005, la fluctuation du niveau de ces nappes est un bon enregistreur de lโ€™รฉvolution de la pluviomรฉtrie de ces derniรจres dรฉcennies. Leurs รฉtudes montrent que les nappes phrรฉatiques se chargent pendant lโ€™hivernage et se dรฉchargent lors de la pรฉriode hivernale. Cโ€™est ce quโ€™ils appellent le ยซ processus de stockage et de dรฉstockage ยป. Autrement dit, lโ€™alimentation pluviomรฉtrique est un facteur dรฉterminant de la dynamique dโ€™une nappe. Cependant la diminution de la pluviomรฉtrie ces deux derniรจres dรฉcennies associรฉe ร  la forte demande en eau de la population, occasionnent ยซ la baisse des nappes phrรฉatiques et la remontรฉe de la langue salรฉe ร  lโ€™intรฉrieur des terres ยป (CCNUCC.1999)
La plus grande rรฉserve en eau du Sรฉnรฉgal est le Maestrichtien. Elle a un volume supรฉrieur ร  3 milliards mm3. Sa profondeur varie entre 200 et 400m selon les endroits. Elle couvre tout le basin sรฉdimentaire Sรฉnรฉgalo-mauritanien. La nappe apparait sur le ยซ long des cรดtes ร  falaises ยป mais รฉgalement ยซ sur une partie de la zone de Tivaoune-peulh Niague ยป KANE.M.2007. Aujourdโ€™hui elle fait lโ€™objet dโ€™une exploitation plus ou moins importante avec lโ€™implantation de certains forages dans la zone.

LES DONNEES CLIMATIQUES

Situรฉe entre les isohyรจtes 300 et 600, la CR Tivaouane Peul Niague a un climat subsaharien doux et caractรฉrisรฉ par lโ€™alternance de deux saisons peu contrastรฉes :
โ€ข Une saison sรจche sous lโ€™influence du vent frais: lโ€™alizรฉ maritime qui souffle de novembre ร  mai avec des tempรฉratures variant entre 20 et 27ยฐC. Cโ€™est ce vent qui favorise la formation des dunes du nord au nord ouest.
โ€ข Une saison pluvieuse ou hivernage durant laquelle souffle un vent venant du sud : la mousson qui occasionne des prรฉcipitations relativement faibles et dโ€™intensitรฉs variables. Cette saison est marquรฉe par une instabilitรฉ des tempรฉratures qui sont en fonction de la pluviomรฉtrie enregistrรฉes. La pluviomรฉtrie varie dโ€™un mois ร  lโ€™autre. Cette fluctuation est aussi notรฉe dโ€™une annรฉe ร  lโ€™autre. Exemple, les quantitรฉs de pluies enregistrรฉes annuellement varient de 387,8 ร  304,6 mm respectivement en 1994 et 2003 selon le chef du CADL.

LES FACTEURS AEROLOGIQUES

Les vents qui soufflent en surface dans cette zone sont issus des alizรฉs et de la mousson qui est un alizรฉ de lโ€™hรฉmisphรจre Sud et qui en traversant lโ€™รฉquateur subit lโ€™influence de la force de Coriolis puis change de direction. Cependant on note une forte domination des vents dโ€™alizรฉs provenant des Aรงores qui justifient la prรฉsence de lโ€™humiditรฉ dans la zone durant presque toute lโ€™annรฉe.
โ€ข Lโ€™alizรฉ
Lโ€™alizรฉ est un flux issu dโ€™une cellule anticyclonique de hautes pressions tropicales qui sโ€™รฉcoule vers lโ€™รฉquateur mรฉtรฉorologique sans traverser lโ€™รฉquateur gรฉographique.
Dakar est sous influence des alizรฉs issus de lโ€™anticyclone des Aรงores et de la cellule anticyclonique thermique libyenne, prรฉsente au sol, seulement en hiver. Les trois variantes de lโ€™alizรฉ touchent la rรฉgion de Dakar :
Lโ€™alizรฉ maritime : il vient de lโ€™anticyclone des Aรงores et fait un parcours essentiel ocรฉanique jusqu’ร  Dakar. Cette influence ocรฉanique est bien ressentie dans notre zone dโ€™รฉtude du fait de sa position par rapport ร  lโ€™ocรฉan. Cette zone est caractรฉrisรฉe par des valeurs thermiques du ร  la prรฉsence frรฉquente de lโ€™alizรฉ maritime.
Lโ€™alizรฉ maritime continentale : il sโ€™agit de lโ€™alizรฉ nรฉ de lโ€™anticyclone de Aรงores qui, aprรจs un parcours ocรฉanique, a pris une trajectoire continentale avant dโ€™arriver sur la pรฉriurbaine.
Lโ€™alizรฉ continental : ce flux provient de la cellule thermique Libyenne et qui a une trajectoire essentiellement continentale. Cet alizรฉ est un vent chaud et sec du fait de sa traverser du dรฉsert de Sahara. Il concerne surtout notre zone dโ€™รฉtude durant les mois de transition entre les saisons chaudes et les froides.
โ€ข La mousson
Cโ€™est un flux dโ€™alizรฉ de lโ€™hรฉmisphรจre sud, qui traverse lโ€™รฉquateur gรฉographique et change de direction par la force de Coriolis. Cependant ce flux de mousson reste dans le mรชme hรฉmisphรจre mรฉtรฉorologique.
La mousson qui touche le Sรฉnรฉgal provient de lโ€™anticyclone de Sainte-Hรฉlรจne dans lโ€™Atlantique Sud. Sa longue trajectoire sur lโ€™Atlantique et la forรชt รฉquatoriale lui confรจre une humiditรฉ considรฉrable. La mousson arrive au Sรฉnรฉgal en Avril mais nโ€™atteint Dakar quโ€™au mois de juillet. Ainsi de juillet ร  Octobre, le micro-climat de la zone des Niayes sโ€™explique par le fait que celle-ci est, alternativement, soumise ร  la mousson et lโ€™alizรฉ maritime.
En somme, la circulation des vents de surface est dominรฉe par les alizรฉs. De juillet ร  Septembre les alizรฉs se relayent avec les flux de mousson qui restent toutefois dominantes.

LES FACTEURS THERMIQUES

LA TEMPERATURE

Dans la rรฉgion de Dakar les tempรฉratures sont assez particuliรจres. La prรฉsence de lโ€™ocรฉan se manifeste par la prรฉsence des amplitudes thermiques faibles. (Niayes, 2006).
Du fait de sa position, les tempรฉratures moyennes mensuelles ont variรฉ entre 21,4ยฐC et 28,0ยฐC avec une moyenne annuelle qui oscille entre 23,7ยฐC et 25,9ยฐC.
Lโ€™รฉvolution des tempรฉratures y est bimodale avec un maximal principal au mois dโ€™octobre de 28,0ยฐC et un minima principal au mois de fรฉvier avec 21,4ยฐC. Le maximum secondaire se situe au mois de mai et le minima secondaire se situe en plaine saison des pluies au mois dโ€™aoรปt.
A travers lโ€™analyse des tempรฉratures pour la pรฉriode 1980/2009, on peut distinguer deux pรฉriodes : Une pรฉriode de saison froide de novembre ร  mai, avec des tempรฉratures douces qui tournent en moyenne autour de 23ยฐC des tempรฉratures minimales extrรชmes moyennes mensuelles infรฉrieures ร 20ยฐC. Pendant cette pรฉriode les tempรฉratures journaliรจres peuvent baisser ร  Dakar jusquโ€™ร  moins 15ยฐC.
Une pรฉriode chaude, comprise entre juin et octobre, avec des tempรฉratures moyennes qui tournent en moyenne autour de 28ยฐC avec des extrรฉmitรฉs moyennes mensuelles de 32ยฐC. Elle est longue de quatre ร  cinq mois selon les annรฉes, et s รฉtend plus ou moins entre juin et octobre.

Lโ€™EVAPORATION

Elle est plus importante durant la saison sรจche. Lโ€™enregistrement ร  cette pรฉriode atteint 2,7mm dโ€™รฉvaporation en moyen par mois, soit plus de 0,9 mm par jour. La plus forte dรฉperdition de lโ€™eau au sol se situe dans la pรฉriode hivernale ou saison froide.
Lโ€™รฉvolution de lโ€™รฉvaporation moyenne mensuelle est bimodale ร  la station de Dakar-Yoff avec un maximum principal qui se situe au mois de Dรฉcembre, tournant de 3,8 mm et un maximum secondaire au mois de juillet, avec 2,6 mm dโ€™eau รฉvaporรฉe. Les minimas principal et secondaire se situent respectivement aux mois de Septembre (1,9 mm) et dโ€™avril (2,3 mm).

Lโ€™HUMIDITE RELATIVE

Elle se dรฉfinie comme la quantitรฉ de vapeur dโ€™eau contenue dans lโ€™atmosphรจre. Elle est mesurรฉe en pourcentage (%) de son contenu dans lโ€™air.
La rรฉgion de Dakar a une humiditรฉ relative moyenne supรฉrieure ร  70%. Cette humiditรฉ est trรจs forte au mois dโ€™Aoรปt et septembre avec des pourcentages qui peuvent aller jusquโ€™ร  90%.

LA PLUVIOMETRIE

Appartenant ร  la rรฉgion de Dakar notre zone dโ€™รฉtude se situรฉe entre les isoheyรจte300et 600 mm. La moyenne annuelle sur la normale 1980-2009 est de 388,96 mm. Les pluies annuelles sont insuffisantes par rapport au besoin en eau. Leurs rรฉpartition dans le temps et dans lโ€™espace et trรจs inรฉgale. La saison des pluies dรฉbute pour la plus part du temps au mois de juin, avec des quantitรฉs dโ€™eau trรจs faible et se termine en Octobre.
Lโ€™insuffisance des ressources en eau au Sรฉnรฉgal sโ€™explique par la raretรฉ et lโ€™irrรฉgularitรฉ des pluies. Parallรจlement ร  la station de Dakar, la CR de Tivaoune-peulh Niague qui appartient aux Niayes de Dakar ร  une pluviomรฉtrie relativement faible par rapport aux stations mรฉridionales du pays. La production agricole verrait une forte augmentation dans cette zone si elle disposรฉe dโ€™eau dโ€™appoint en pรฉriode de contre saison.

CARACTERISTIQUE DE Lโ€™ACTIVITE

Le maraรฎchage est une activitรฉ remarquable dans la CR de Tivaoune-peulh Niagua. Elle sโ€™exerce 12mois sur 12 du fait des conditions pรฉdoclimatiques trรจs favorables ร  son dรฉveloppement, de la proximitรฉ des routes, de lโ€™existence de grands marchรฉs de consommation et la forte demande.
La typologie des exploitations maraรฎchรจres de la zone fait apparaรฎtre une classification des exploitations selon leur taille et selon leur niveau dโ€™รฉquipement en matรฉriel dโ€™exhaure et dโ€™irrigation. Ce critรจre de classification nous permet de catรฉgoriser les systรจmes de productions maraรฎchรจres dans cette zone dโ€™รฉtude.

LA TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS

Les superficies exploitรฉes pour le maraรฎchage, de mรชme que les productions varient dโ€™une annรฉe ร  une autre en fonction des spรฉculations. Il a รฉtรฉ identifiรฉ plusieurs types dโ€™exploitations classรฉes en fonction de deux critรจres : cette classification est faite en fonction de la taille des exploitations puis selon le niveau dโ€™รฉquipement technique.

Classification selon la taille

Une classification des spรฉculations agricoles au Sรฉnรฉgal selon la direction de lโ€™agriculture dโ€™รฉcrit trois types dโ€™exploitations : les exploitations de types traditionnelles, les exploitations moyennes et les exploitations agro-industrielles.

Les exploitations de types traditionnelles ou familiales

Elles sont caractรฉrisรฉes par de petites tailles 0,2 ร  0,5 ha. Elles reprรฉsentent 80% de la production et sont alimentรฉes en eau par lโ€™eau des nappes de surface appelรฉes ยซ cรฉanes ยป.

Les exploitations moyennes

Elles sont de taille moyenne et se font ร  titre individuel (0,5 ร  20 ha). Lโ€™eau est fournie par les forages et les branchements ร  la SDE. On retrouve cโ€™est types dโ€™exploitations un peu partout dans la zone des Niayes de Dakar.

Les exploitations agro-industrielles ou modernes

Elles sont exploitรฉes par le privรฉ ou par les associations. Ces exploitations utilisent de moyens et techniques de productions modernes (tracteurs, irrigation, engrais, etc.). Les exploitations de type moderne sont moins nombreuses dans notre zone dโ€™รฉtude mais sont trรจs importantes par leur taille et leur capacitรฉ de production. Leur taille peut dรฉpasser 20ha et parfois elles sont soutenues par les ONG et lโ€™Etat.

Classification selon le niveau dโ€™รฉquipement technique

Dans les exploitations maraรฎchรจres les รฉquipements techniques ne sont pas les mรชme, ils varient en fonction des moyens financiers des propriรฉtรฉs. Ainsi ce classement nous permet dโ€™identifier quatre types dโ€™exploitations classรฉes en fonction du niveau dโ€™รฉquipement disponible.

Les exploitations ร  exhaure et ร  distribution manuelle :

Ces exploitations utilisent un systรจme artisanal dโ€™irrigation ou dโ€™exhaure ร  lโ€™aide de pompe ยซ jambaar ยป. Compte tenu de la pรฉnibilitรฉ du travail, seules 20% des superficies sont exploitรฉes. La main dโ€™ล“uvre est dominรฉe par le systรจme du mรฉtayage qui est trรจs rรฉpandue dans la zone.

Les exploitations ร  exhaure motorisรฉe et ร  distribution manuelle

Ces types dโ€™exploitation disposent de motopompe mais apportent lโ€™eau manuellement ร  lโ€™aide dโ€™arrosoirs ou de lances. Les superficies cultivรฉes sont deux fois plus importantes que dans les exploitations utilisant la distribution manuelle.

Les exploitations utilisant lโ€™exhaure motorisรฉe et lโ€™irrigation par aspersion

Dans ces types dโ€™exploitations lโ€™exhaure et la distribution sont associรฉes par le rรฉseau de la SDE mais aussi des motopompes ou รฉlectropompes placรฉe dans un puits hydraulique ou une cรฉanes amรฉliorรฉe. Les superficies exploitรฉes sont importantes, les mรฉtayages est presque absent dans cette catรฉgorie car les moyens sont plus rรฉunis.

les exploitations utilisant lโ€™exhaure par le systรจme de goutte ร  goutte

Lโ€™utilisation de lโ€™eau se fait rationnellement avec ce systรจme par le contrรดle de la SDE qui est la source. La superficie de ces exploitations est de grande taille parfois le double des catรฉgories prรฉcitรฉes. Le systรจme de mรฉtayage est mรฉconnu dans cette catรฉgorie. (Photo 3)

LA PRODUCTION MARAICHERE

Elle occupe une part importante dans le secteur primaire de la zone du fait de la dynamique que connait le maraรฎchage ces derniรจres annรฉes. Suite aux enquรชtes sur le terrain on a pu distinguer deux grands groupes de spรฉculations : les lรฉgumes de types africains et les lรฉgumes de type europรฉens.
โ€ข Les lรฉgumes de types africains : parmi on peut citer le piment, le ยซ jaxatou ยป, le gombo, lโ€™aubergine, le ยซ bissap ยป. Certaines variรฉtรฉs de tomates et de chou sont produites aussi dans la zone en saison humide.
โ€ข Les lรฉgumes de types europรฉens : cโ€™est surtout les cultures de contre saison comme le navet, le persil, le radis, la chou fleur, le poireau, le poivron, le citron, la pastรจque, la pomme de terre, la carotte, la tomate, la salade, le concombreโ€ฆ.
Cependant, tous ces produits ne sont pas cultivรฉs dans la mรชme pรฉriode. Les maraรฎchers choisissent leurs cultures en fonction de la demande du marchรฉ et des conditions climatiques qui prรฉvales dans la zone. La forte demande du marchรฉ pour une culture donnรฉe, entraine une grande ruรฉ des maraรฎchers vers cette culture.
Lors de notre รฉtude sur le terrain, les spรฉculations qui dominaient dans la zone รฉtaient respectivement lโ€™oignon, le chou, tomate, et le navet. Ensuite arrivent la carotte, lโ€™aubergine, jaxatou, la pomme de terre et piment. Les spรฉculations les moins importantes sont le concombre, et le haricot. Lโ€™igname et la courge sont quasi inexistantes dans la zone au moment de nos enquรชtes. (Voir Photo4)
Ainsi ร  la lumiรจre de cette analyse, il apparaรฎt que la production maraรฎchรจre dans la CR de Tivaoune-peulh Niague est trรจs importante et trรจs diversifiรฉe. Cependant, de la maturitรฉ ร  lโ€™รฉcoulement des produits, beaucoup de paramรจtres interagissent et limitent la rentabilitรฉ de lโ€™activitรฉ.

La consommation

La production maraรฎchรจre de la zone des Niayes est pour la plupart, destinรฉe ร  la vente. Seulement une petite partie non nรฉgligeable est destinรฉe ร  lโ€™autoconsommation comme nous lโ€™avons remarquรฉe au cours des enquรชtes. Cette petite partie prรฉlevรฉe des rรฉcoltes avant la vente est consommรฉe par les exploitants est appelรฉe le ยซ Ndawal ยป. Ce terme vernaculaire ouolof dรฉsigne la partie de la rรฉcolte non vendue destinรฉe ร  lโ€™autoconsommation ou aux besoins domestiques des femmes de la localitรฉ. Les femmes participant ร  la rรฉcolte reรงoivent du ยซ Ndawal ยป en guise de paie pour le repas de la journรฉe.
Toutefois, la part de lโ€™autoconsommation est trรจs importante mรชme si elle est faible comparรฉ ร  la commercialisation. Ce paramรจtre nous a permis nรฉanmoins de voir le caractรจre double de la production maraรฎchรจre qui permet ร  la fois de satisfaire les besoins domestiques dโ€™abord et de permettre ensuite la capitalisation de gains aprรจs la vente.

Lโ€™รฉcoulement

La production maraรฎchรจre de la zone est vendue tout de suite aprรจs la rรฉcolte. Une grande partie de la vente sโ€™effectue sur place dans les exploitations avec les banabanas qui viennent chercher la production. Lโ€™autre partie qui reste est vendue au niveau des marchรฉs ร  Tivaoune-peulh et ร  Niague ou ร  Keur Massar.
A Tivaoune-peulh chaque soir les produits rรฉcoltรฉs sont exposรฉes au marchรฉ. Ce qui attire beaucoup les femmes du village a sโ€™approvisionnรฉes ร  des prix bon marchรฉ. Le reste des produits sont le plus souvent acheminรฉ vers le grand marchรฉ de Thiaroye et ร  Dakar.
Cependant on peut distinguer 4 chaรฎnes dโ€™รฉcoulement des produits maraรฎchers une fois la rรฉcolte effectuรฉe.
โ€ข La premiรจre chaine part des exploitations vers les marchรฉs hebdomadaires, des marchรฉs hebdomadaires vers les bana-banas qui acheminent les produits vers les centres urbains oรน les consommateurs se ravitaillent.
โ€ข La seconde chaine part toujours des exploitations vers les marchรฉs hebdomadaires oรน les produits sont achetรฉs par les ยซ bana-banas ยป qui ravitaillent directement les consommateurs.
โ€ข La troisiรจme chaรฎne part des exploitations vers les banabanas qui revendent les produits aux petits commerรงants et ces derniers ravitaillent ร  leur tour les consommateurs.
โ€ข La quatriรจme chaรฎne, qui sโ€™avรจre la plus courte part, des exploitations vers les consommateurs sans aucun intermรฉdiaire.
Lโ€™รฉcoulement des produits maraรฎchers connaรฎt cependant des problรจmes liรฉs ร  bons nombres de facteurs limitant le dรฉveloppement du maraรฎchage dans la zone.

Les Problรจmes

Ils sont nombreux mais les plus saillants sont les difficultรฉs liรฉes au transport, au manque de moyen de conservation et au manque dโ€™assistance technique.

Le transport

Il constitue un des facteurs limitant ร  lโ€™รฉcoulement des produits surtout pour les lieux de productions รฉloignรฉs comme Niague-peul et Niague wolof. En effet, dans cette localitรฉ, les exploitations sont รฉloignรฉes du marchรฉ. Et lโ€™รฉtat dรฉfectueux des routes fait que certains banabanas refusent le dรฉplacement obligeant le producteur ร  sโ€™en charger. Pour acheminer les produits vers les marchรฉs de la zone, les producteurs utilisent des charrettes ou ils louent un camion. Cependant une fois arrivรฉ dans les marchรฉs de la localitรฉ les produits sont vendus aux ยซ bana-bana ยป ร  des prix dรฉrisoires pour รฉviter le cout insupportable du transport vers les marchรฉs de Dakar.

Le manque de moyen de conservation

A cรดtรฉ des problรจmes liรฉs au transport, se pose la question de la conservation des produits aprรจs la rรฉcolte. Dans la zone, ร  lโ€™exception de quelques greniers individuels amรฉnagรฉs pour conserver les rรฉcoltes pour quelques jours, les structures de conservation de grande taille sont inexistantes. Ainsi en cas de mรฉvente oรน de surplus de rรฉcoltes, les producteurs non dโ€™autre alternative que de bazarder leur rรฉcoltes de peur quโ€™ils pourrissent. En effet, faute de moyen de stockage, ils sont souvent obligรฉs de se plier aux exigences alรฉatoires du marchรฉ et des ยซ bana-banas ยป qui dicte leur prix pour accroitre le profit.

Le manque dโ€™assistance technique

A ces problรจmes citรฉs sโ€™ajoute le manque dโ€™assistance technique des maraรฎchers. Laissรฉs ร  eux mรชme les maraรฎchers de la zone ne bรฉnรฉficient dโ€™aucune aide de la part des structures agricoles. En somme, beaucoup de problรจmes existent dans lโ€™รฉcoulement des produits maraรฎchers. A ces difficultรฉs, viennent se greffer lโ€™exposition des maraรฎchers ร  des risques parfois mortels liรฉs ร  lโ€™usage des pesticides. La plupart des maraรฎchers interrogรฉs dans la zone nโ€™est conscient de la toxicitรฉ des pesticides quโ€™ils utilisent et ne savent pas ce quโ€™est le dรฉlai de carence. Ils vendent les produits justes aprรจs la cueillette faute de moyen de stockage requis. Lโ€™ensemble de ces paramรจtres, combinรฉs ร  lโ€™รฉvaluation du niveau de protection permettent de ressortir le taux de risque et de niveau dโ€™exposition aux complications engendrรฉes par lโ€™utilisation trรจs frรฉquente et anarchique des pesticides.

CARACTERISATION DE LA MAIN Dโ€™ล’UVRE

Dans la CR de TP la main dโ€™ล“uvre prรฉsente une forte diversitรฉ. Et ceux-ci nous a parue intรฉressant de lโ€™รฉtudier afin de mieux la comprendre. Pour caractรฉriser cette main dโ€™ล“uvre on a dรฉterminรฉ le profil des maraรฎchers ร  travers plusieurs paramรจtre que sont le genre, lโ€™รขge, lโ€™ethnie, le niveau dโ€™instruction en franรงais et la situation matrimoniale.

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Table des matiรจres

INDEX DES TABLEAUX
INDEX DES PHOTOS
LISTE DES ABREVIATIONS
Sommaire
INTRODUCTION gรฉnรฉrale
1.1 Le contexte
1.2 Justification du thรจme et de la zone dโ€™รฉtude
2.2 LES OJECTIFS ET LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
2.2.1 Les objectifs
2.2.1.1 Objectif principal :
2.2.1.2 Objectifs secondaires
2.2.2 Les hypothรจses correspondantes
3. METHODOLOGIE
3.1 La recherche documentaire
3.2 La collecte des donnรฉes
3.3 Le traitement des donnรฉes
4. PLAN DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE Dโ€™ETUDE
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : Lโ€™ACTIVITE
CHAPITRE III : LES PARASITES DES CULTURES ET PESTICIDES UTILISES
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
I. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
II. Prรฉsentation physique
A. MORPHOPEDOLOGIE
1. Topographie
2. Sols
B. HYDROGRAPHIE ET POSSIBILITE EN EAU DE LA ZONE
1. LES EAUX DE SURFACE
2. LES EAUX SOUTERRAINES
C. LES DONNEES CLIMATIQUES
1. LES FACTEURS AEROLOGIQUES
2. LES FACTEURS THERMIQUES
a. La tempรฉrature
b. Lโ€™รฉvaporation
c. lโ€™humiditรฉ relative
d. la pluviomรฉtrie
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUE DE Lโ€™ACTIVITE
I. LA TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS
A. Classification selon la taille
1. Les exploitations de types traditionnelles ou familiales
2. Les exploitations moyennes
3. Les exploitations agro-industrielles ou modernes
B. Classification selon le niveau dโ€™รฉquipement technique
1. Les exploitations ร  exhaure et ร  distribution manuelle :
2. Les exploitations ร  exhaure motorisรฉe et ร  distribution manuelle
3. Les exploitations utilisant lโ€™exhaure motorisรฉe et lโ€™irrigation par aspersion
4. les exploitations utilisant lโ€™exhaure par le systรจme de goutte ร  goutte
II. LA PRODUCTION MARAICHERE
A. La consommation
B. Ecoulement
C. Les Problรจmes
1. Le transport
2. Le manque de moyen de conservation
3. Manque dโ€™assistance technique
III. CARACTERISATION DE LA MAIN Dโ€™ล’UVRE
A. REPARTITION PAR SEXE
B. CLASSE Dโ€™AGE
C. ETHNIES
D. NIVEAU Dโ€™INSTRUCTION EN FRANร‡AIS
E. SITUATION MATRIMONIALE
CHAPITRE iii : LES PARASITES DES CULTURES ET PESTICIDES
I. LES PARASITES DES CULTURES
II. LES PESTICIDES UTILISEES
A. Classification des pesticides selon leur mode dโ€™action des pesticides et leur impact sur lโ€™environnement et la santรฉ
1. Les pesticides acaricides
2. Les fongicides
3. Les herbicides
4. Les nรฉmaticides
B. NIVEAU DE PROTECTION
Diagramme 6 : utilisation de matรฉriel de protection
DEUXIEME PARTIE : LES RISQUES SUR Lโ€™ENVIRONNEMENT PHYSIQUE ET LA SANTE
INTRODUCTION
CHAPITRE iV : LES RISQUES ECOLOGIQUES
I. SUR LE SOL
II. SUR LES EAUX
CHAPITRE V : LES RISQUES TOXIOLOGIQUES POUR Lโ€™HOMME
I. LES RISQUES SANITAIRES CHEZ LES PRODUCTEURS
II. RISQUES SANITAIRES CHEZ LES CONSOMMATEURS
CHAPITRE VI : EVALATION DE LA DURABITE DU SYSTEME MARAICHER DANS LA ZONE DE TIVAOUNE- PEUL NIAGUE
I. Lโ€™ETAT DES RESSOUCES
A. Les ressources en eau
B. Les ressources fonciรจres
C. Les ressources humaines
II. DES STRATEGIES Dโ€™APPROCHES
A. Clarifier le statut juridique des Niayes
B. Informer et sensibiliser les diffรฉrents acteurs
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
๏ƒ˜ BIBLIOGRAPHIE
๏ƒ˜ QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX FEMMES DANS LES MARCHES DE LA COMMUNAUTE RURALE
๏ƒ˜ GUIDE Dโ€™ENTRETIEN AVEC LES MARAICHERS DE LA COMMUNAUTE RURALE
๏ƒ˜ GUIDE Dโ€™ENTRETIEN AVEC LES STRUCTures sanitaires de chaque village.
๏ƒ˜ GUIDE Dโ€™ENTRETIEN AVEC LES STRUCTURES AGRICOLES DE LA ZONE
๏ƒ˜ Table des matiรจres

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