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JUSTIFICATION DU THEME ET DE LA ZONE DโETUDE
Depuis longtemps, lโagriculture a รฉtรฉ un secteur incontournable pour le dรฉveloppement des pays (70% de la population sโadonnent ร cette activitรฉ). Aujourdโhui, le contexte dโurbanisation accรฉlรฉrรฉe pose la problรฉmatique de lโagriculture urbaine et pรฉriurbaine au cลur des prรฉoccupations, en termes de production saine et suffisante pour lโapprovisionnement des villes mais aussi en termes dโenvironnement et de santรฉ publique notamment sur lโensemble des contaminations issues des pratiques agricoles (utilisation des produits chimiques) (Cissรฉ I., 2007).
Partie intรฉgrante des Niayes, la zone de Tivaoune-peulh Niague, du fait de sa position cรดtiรจre est au cลur de cette problรฉmatique. En effet, elle constitue une zone incontournable pour lโapprovisionnement en produits maraรฎchers frais pour la rรฉgion de Dakar. Pour nourrir une population urbaine en croissance exponentielle, et pour augmenter leur plus-value, les producteurs adoptent tous les moyens pour augmenter leur rendement. Ils recourent ร cet effet de maniรจre exagรฉrรฉe ร lโusage de produits agrochimiques en particuliers les pesticides qui contribuent ร lโentretien des productions agricoles, dโoรน lโexistence de risques รฉnormes sur lโenvironnement naturel et la santรฉ humaine. Toutes ces raisons nous ont poussรฉ ร nous intรฉresser sur : Lโexploitation maraรฎchรจre dans la zone pรฉriurbaine de Tivaoune Peulh-Niague et lโutilisation des pesticides dans la zone.
๏ฉDรฉfinition de quelques concepts
Afin dโavoir une vision claire des concepts ou des mots clรฉs que nous allons utiliser tout au long de notre travail de recherche, il est nรฉcessaire de les cerner, de se pencher sur leur sens et de les dรฉfinir pour ne pas crรฉer de confusion dans leur utilisation. Ainsi nous porterons notre choix sur certains concepts qui sont directement rattachรฉs ร notre thรจme de recherche.
-Zone Pรฉriurbaine : Lโanalyse de la zone pรฉriurbaine est trรจs complexe ร mener dans la mesure oรน elle se situe aux franges de deux espaces eux-mรชmes dynamiques.
R. Brunet, et H. Thierry dans les mots de la gรฉographie soutiennent que : ยซ le pรฉriurbainโฆest ce qui est autour de la ville et en rรฉalitรฉ fait partie de la ville par les activitรฉs et les modes de vie des habitantsโฆil comprend tout lโespace dโurbanisation nouvelle par des lotissements et constructions nouvelles, mรชme au prix du mitageโฆle terme est souvent synonyme de banlieue, espace majeur des navettes, espace de desserrement de la ville, front avancรฉ dโurbanisation, zone de contactโฆยป.
Lโespace pรฉriurbain dans le cas de notre รฉtude va dรฉsigner la zone situรฉe ร la pรฉriphรฉrie de la ville, donc cette zone appartenant ร la banlieue lointaine et qui est le lieu de transformations profondes sur le plan dรฉmographique, รฉconomique, social, politique et culturel.
Exploitation maraรฎchรจre dans la zone pรฉriurbaine de Tivaouane-Peulh Niague : analyse gรฉographique de lโutilisation des pesticides et leur impact sur lโenvironnement et la santรฉ
Analyse : le mot est dรฉfini dans le robert comme la dรฉcomposition dโune substance en ses principes constituant. Cโest lโensemble des travaux comprenant lโรฉtude dรฉtaillรฉe dโun problรจme, la conception dโune mรฉthode prรฉcise de traitement.
La gรฉographie analyse les conditions offertes par le milieu ou groupes humains dont elle examine la mise en place, lโรฉvolution spatiale, en mรชme temps que les formes dโaction sur ce milieu du point de vue de lโexploitation des ressources du sol et du sous-sol.
-Pesticide : Le terme pesticide est utilisรฉ pour dรฉfinir tous les produits chimiques qui sont utilisรฉs par les maraรฎchers pour prรฉvenir ou combattre les maladies et flรฉaux des vรฉgรฉtaux. Les pesticides sont utilisรฉs pour protรฉger les rรฉcoltes contre les maladies et les prรฉdateurs.
Les principaux pesticides employรฉs par les maraรฎchers sont : dรฉcis, tamaron, malathion, lannate dimรฉthoateโฆ. Les maraรฎchers utilisent ces produits pour le traitement des plantes attaquรฉes par les organismes nuisibles (pucerons, vers de terre, chenilles, mouches blanchesโฆ).
-Environnement : Depuis plusieurs annรฉes, le terme environnement ร fait lโobjet de multiples รฉtudes et interrogations. De nos jours, vu son importance il a suscitรฉ de forts engagements de la part des universitรฉs et de grandes รฉcoles. En fait le terme environnement est polysรฉmique, il recouvre plusieurs acceptions.
Aujourdโhui, les scientifiques donnent au concept dโenvironnement un caractรจre global. Le Cid, le dรฉfinit comme un ensemble de milieux dโinfluences, milieux humains, naturels, รฉconomiques, qui agissent sur lโindividu ร tous les instants de sa vie quotidienne et dรฉtermine en grande partie son vรฉcu. Notre dรฉfinition du terme ยซ environnement ยป englobe donc le milieu complexe, tant artificiel que naturel oรน lโhomme vie.
-Santรฉ : La santรฉ peut รชtre considรฉrer comme un รฉtat de bien รชtre physique mental et social complet dโun groupe et non pas la simple absence de maladie ou dโaffection. La santรฉ comprend non seulement le fait dโรชtre fort et de se sentir bien, mais aussi le fait dโรชtre ร lโabri de maladies รฉvitables, un environnement physique sain, lโaccรจs ร lโรฉnergie, ร une eau saine et ร une atmosphรจre propre.
๏ฉLa position du problรจme : les questions de recherche
La communautรฉ rurale de Tivaouane Peulh-Niague, du fait de sa position littorale et de sa localisation dans les Niayes, abrite des activitรฉs maraรฎchรจres. La croissance exagรฉrรฉe de la population urbaine dakaroise et par consรฉquent, la forte demande en fruits et lรฉgumes, encourage les producteurs ร recourir ร des pesticides pour multiplier leur rendement et augmenter leur production. Toutefois, le manque de maรฎtrise et lโutilisation incontrรดlรฉe de ces produits phytosanitaires exposent dโabord les producteurs, lโenvironnement naturel et les populations qui vont se procurer les rรฉcoltes en lโoccurrence les consommateurs ร des risques non nรฉgligeables. Plusieurs cas dโintoxication sont signalรฉs dans les zones exploitรฉes. Dโaprรจs LโOMS, le nombre de cas par an est chiffrรฉ ร plus de 500 000 cas dans le monde, dont 20 000 sont mortels. La majoritรฉ des victimes se trouve dans les pays en dรฉveloppement. En outre, au-delร des ces accidents, dโรฉnormes risques environnementaux liรฉs aux fortes pollutions sur les ressources en eau, la contamination des sols et de leurs effets sur la santรฉ, existent. Cโest ร la suite de lโensemble de ces remarques quโil est urgent pour nous, de nous demander :
-Avec les potentiels gรฉographique et climatique, comment lโactivitรฉ maraรฎchรจre se dรฉroule-t-elle globalement ร Tivaouane Peulh-Niague ?
-Quels sont les impacts de lโusage des pesticides sur lโenvironnement naturel et la santรฉ des usagers (producteurs et consommateurs) ?
-Quels sont les moyens adoptรฉs pour rรฉduire ou faire face aux risques liรฉs ร lโusage de ces produits agro-chimiques ?
Pour rรฉpondre ร ces diffรฉrentes interrogations, notre รฉtude sโest fixรฉe des objectifs.
LES OJECTIFS ET LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
Pour mener ร bien notre รฉtude, nous avons fixรฉ des objectifs et รฉmis des hypothรจses.
Les objectifs comprennent un objectif gรฉnรฉral subdivisรฉ en objectifs spรฉcifiques.
LES OBJECTIFS
OBJECTIF PRINCIPAL :
Notre objectif principal est de montrer comment la zone pรฉriurbaine de Tivaoune-Peulh Niague est le thรฉรขtre dโune intense activitรฉ maraichรจre peu soucieuse des normes environnementales dont la prise en charge mรจnera ร lโinsertion de lโactivitรฉ dans un cadre de dรฉveloppement durable.
OBJECTIFS SECONDAIRES
๏ Prรฉsenter globalement lโactivitรฉ maraรฎchรจre dans la zone de Tivaouane Peulh-Niague.
๏ Dรฉgager les impacts de lโusage des pesticides sur lโenvironnement naturel et la santรฉ
๏ Dรฉterminer les stratรฉgies mises en ลuvre par les usagers (producteurs et consommateurs) pour juguler les effets dรฉsagrรฉables ou nรฉfastes des pesticides sur lโenvironnement et la santรฉ humaine et proposer des stratรฉgies dโapproches pour faire du maraรฎchage une activitรฉ รฉconomique durable.
LES HYPOTHรSES CORRESPONDANTES
๏ Lโexploitation maraรฎchรจre dans la zone de Tivaoune-peulh Niague, du fait du cadre physique favorable reprรฉsente une activitรฉ socio-รฉconomique dรฉterminante
๏ Lโactivitรฉ maraรฎchรจre dans cette zone induit une utilisation importante de produits phytosanitaires souvent dangereux pour lโenvironnement et la santรฉ
๏ Des moyens ont รฉtรฉ mis en ลuvre par les producteurs et les consommateurs pour faire face ร ces risques sociaux-environnementaux.
METHODOLOGIE
Elle tourne autour de trois points essentiels ร savoir : la recherche documentaire, la collecte et le traitement des donnรฉes.
LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
Pour mener ร bien notre recherche et atteindre les objectifs que nous nous sommes fixรฉs, il est indispensable de visiter les diffรฉrents services et structures disposant dโรฉlรฉments scientifiques nรฉcessaires ร notre thรจme de recherche. Nous avons aussi effectuรฉ une descente de prospection dans notre zone dโรฉtude. Cependant, cette visite nous a permis de nous entretenir avec les autoritรฉs de la localitรฉ ร savoir : les conseillers ruraux, les chefs de villages et le prรฉsident de lโassociation des maraรฎchers.
En ce qui concerne notre revue documentation nous avons visitรฉ :
โข La bibliothรจque de la salle de travail du dรฉpartement de gรฉographie
โข La bibliothรจque centre de lโUCAD (BU)
โข La bibliothรจque de lโIFAN
โข La bibliothรจque de lโISE
โข La bibliothรจque de lโENEA
โข Le centre de suivi รฉcologique (CSE)
โข Lโinstitut de recherche pour le dรฉveloppement (IRD)
โข Lโinstitut national de pรฉdologie (INP)
โข Lโinstitut sรฉnรฉgalais de recherches agricoles (ISRA)
La collecte des donnรฉes
Elle comprend essentiellement la phase de terrain. Nous avons procรฉdรฉ de deux maniรจres. Dans un premier temps, nous avons effectuรฉ une enquรชte auprรจs des maraรฎchers de la localitรฉ. Pour cela, au prรฉalable nous avons รฉlaborรฉ un questionnaire soumis ร un รฉchantillon dรฉgagรฉ ร partir de la taille des populations cibles. Ensuite, dans un second temps, nous allons procรฉder ร un guide dโentretien qui sera soumis au niveau des diffรฉrentes structures et services gouvernementaux ou privรฉs et ayant un rapport direct avec notre รฉtude.
โข Lโenquรชte de terrain
Dans le but de confirmer ou dโinfirmer les hypothรจses avancรฉes, nous allons effectuer une enquรชte. A cet effet, nous allons รฉlaborer un questionnaire que nous allons administrer ร une population bien ciblรฉe, c’est-ร -dire ร un รฉchantillon de la population. Celui-ci sera constituรฉ des producteurs maraรฎchers dans les villages de Tivaoune Peulh-Niague, zone qui appartenaient ร la communautรฉ rurale de Sangalkam et รฉrigรฉe en communautรฉ rurale avec le nouveau dรฉcoupage de cette communautรฉ rurale en 2011. Il permettra de savoir leur mode dโusage par rapport aux pesticides mais aussi de dรฉceler leur perception par rapport ร la connaissance des effets de pesticides sur la santรฉ et lโenvironnement. Lโรฉchantillon devra comprendre รฉgalement les vendeurs et les consommateurs des produits maraรฎchers. Le questionnaire abordera les points suivants:
– Les types dโexploitation
– Les formations subies
– Le niveau de protection
– Le niveau dโinstruction
– La connaissance des effets des pesticides sur lโenvironnement et sur la santรฉ.
โข Echantillonnage
Pour dรฉterminer notre รฉchantillonnage, nous avons choisi comme critรจre, la taille de la population agricole. Ce choix rรฉpond au fait que la totalitรฉ des villages de notre localitรฉ sont concernรฉs par le phรฉnomรจne. Avec le nouveau dรฉcoupage, la communautรฉ rurale de Tivaouane Peulh-Niague dispose de 3 villages. Le risque de ne pas obtenir les donnรฉes rรฉcentes de population concernant ce nouveau dรฉcoupage, font que, nous avons prรฉfรฉrรฉ nous en tenir ร celles enregistrรฉes dans le dernier recensement gรฉnรฉral de la population et de lโhabitat (RGPH-2002) 1 . Aprรจs avoir obtenu la taille de la population ร enquรชter, proportionnellement ร la taille de chaque village, nous avons dรฉcidรฉ de choisir 10 % de la population maraรฎchรจre de chaque village. La population ร enquรชter figure dans le tableau ci-dessous.
LE TRAITEMENT DES DONNEES
Le traitement de ces informations nรฉcessitera lโutilisation de logiciels tels quโExcel et Sphinx. Nous aurons รฉgalement recours ร un logiciel de cartographie (Arc Gis). Ces outils nous permettront de dresser les tableaux et tracer les figures nรฉcessaires ร lโanalyse des donnรฉes. Les questionnaires seront dรฉpouillรฉs et traitรฉs avec le logiciel Sphinx.
PLAN DE RECHERCHE
Suite ร nos questions de recherches, aux objectifs et hypothรจses, notre document comprendra deux grandes parties.
Dans la premiรจre partie nous allons faire la prรฉsentation physique de la zone de Tivaoune-peulh Niague.
Dโabord, nous avons รฉtudiรฉ la morphopรฉdologie, lโhydrographie et possibilitรฉs en eau de la zone, les donnรฉes climatiques et la vรฉgรฉtation.
Ensuite nous allons faire une analyse sur le maraรฎchage proprement dit avec la typologie des exploitations classรฉes en fonction des systรจmes de production. Il fallait รฉgalement passer en revue les structures agricoles qui ont eues ร intervenir dans la zone afin de mesurer leur influence sur lโactivitรฉ.
Toujours dans la mรชme optique, nous avons caractรฉrisรฉ la main dโลuvre en รฉtudiant certains paramรจtres tels que le genre, lโรขge, lโethnie, le niveau dโinstruction en franรงais et la situation matrimoniale. Les spรฉculations recensรฉes durant les pรฉriodes de nos enquรชtes, montrent que les parasites causaient dโรฉnormes pertes aux cultures. Et face ร ces menaces, les maraรฎchers avaient recours aux produits chimiques de synthรจse pour neutraliser ces parasites. Ainsi une liste de parasites ravisseur des cultures dans la zone a รฉtรฉ dresser et celle des pesticides utilisรฉs pour les tuer.
Ces pesticides ont fait lโobjet dโune analyse minutieuse concernant leur frรฉquence dโutilisation, le mode de protection, le mode dโutilisation, le mode dโรฉpandage et le niveau de protection des maraรฎchers qui les utilisent. Nous terminerons cette partie en faisant une รฉtude globale sur la filiรจre maraรฎchรจre de la rรฉcolte ร la consommation en passant en revue les diffรฉrents facteurs contraignants.
Dans la deuxiรจme et derniรจre partie, nous allons sโintรฉressรฉ aux risques de ces pesticides sur lโenvironnement physique et la santรฉ des populations. Ainsi, nous avons รฉvaluรฉ les risques รฉcologiques mais aussi les contaminations toxicologiques sur les populations.
Dans le souci de vouloir apporter plus dโinformations susceptibles de mieux รฉclairer cette รฉtude il a fallu sortir du cadre gรฉographique. Cโest ainsi que les recherches des certains chimistes et des rรฉsultats de chercheurs de la FMPOS (Facultรฉ de Mรฉdecine de Pharmacie et dโOdontologie) ont รฉtรฉs ร notre portรฉ.
Notre derniรจre analyse porte sur lโรฉvaluation de la durabilitรฉ de lโactivitรฉ maraรฎchรจre et les stratรฉgies ร mettre en place pour la rendre plus durable.
MORPHOPEDOLOGIE
TOPOGRAPHIE
La CR de Tivaoune-peulh Niague est un sous ensemble de la zone des Niayes de Dakar. Cette zone est recouverte par une quinzaine de mรจtre dโรฉpaisseur de sable, part de la presquโรฎle du cap vert en passant par la zone de Bargny et le littoral Nord, jusquโร Saint-Louis. Cette zone est caractรฉrisรฉe par un modelรฉ de dunes continentales fixes (Ogolien) issues dโanciens cordons dunaires orientรฉs NE-SO (Bassel M 1996). Ces dunes peuvent atteindre une vingtaines de maitres. Cette zone prรฉsente un relief essentiellement plat sillonnรฉ de bas-fonds et de vallรฉes trรจs favorables aux activitรฉs maraรฎchรจres.
SOLS
La CR de Tivaoune-peulh Niague est caractรฉrisรฉe par une pรฉdogenรจse qui est fortement liรฉe ร la pluviomรฉtrie (BASSEl, 1996). Cependant la faible pluviomรฉtrie au cours de ces derniรจres annรฉes et lโutilisation excessive des engrais chimiques dans les spรฉculations ont entrainรฉ la dรฉgradation des sols dans la zone.
Dans la zone รฉtudiรฉe, diffรฉrents types de sols se dรฉterminent plus ou moins en fonction des unitรฉs morphologiques : les sols ferrugineux tropicaux non lessivรฉs, les sols hydromorphes, les sols minรฉraux bruts et les sols halomorphes.
โข Les sols ferrugineux tropicaux non lessivรฉs
Ils occupent les sommets et les versants des dunes ogoliennes. Ce sont des sols de texture sableux, ร sesquioxyde de fer, ร faible teneur en matiรจre organique (moins de 0,1% selon Senagrosol consult) : dans la terminologie locale ce sont les sols dior. Leur non lessivages sโexplique par la faiblesse des prรฉcipitations dans ce milieu.
โข Les sols hydromorphes
Ce sont des sols ยซ deck ยป (dans la terminologie locale) ces sols sont localisรฉs dans les cuvettes des Niayes. Leur รฉvolution est liรฉe ร lโimportance de la production vรฉgรฉtale mais surtout ร la nappe phrรฉatique qui provoque un engorgement total ou partiel, permanent ou temporaire de leur profil en rapport avec leur disposition topographique.
Ces sols sont trรจs riches en matiรจre organique et en humus en raison de lโaccumulation des dรฉtritus. Dans la zone, trois types de sols hydromorphes se distinguent en fonction des conditions dโhydromorphies : les sols ร hydromorphie partielle de profondeur, les sols ร hydromorphies temporaire et les sols ร hydromorphies totale permanente.
โข Les sols ร hydromorphies partielle de profondeur
Les sols ร hydromorphie partielle de profondeur ou sols de sommet de pente ou sols dior-deck sont caractรฉrisรฉs par une texture sableuse en surface, un horizon humifรจre peu riche, une certaine capacitรฉ de rรฉtention dโeau et une faible teneur en matiรจre organique (2%) (Jean Marc Chastel 1982). Ces sols sont de couleur gris-foncรฉ ou gris-brun situรฉs sur les pentes douces des cuvettes dior et les sols ร hydromorphie totale.
โข Les sols ร hydromorphie totale temporaire
Plus ou moins inondรฉs en saison des pluies, leur รฉvolution est tributaire de la nappe stabilisรฉe ร faible profondeur (1 mรจtre environ) ou, dans certaines zones, de lโinterfรฉrence entre une nappe de surface et une nappe de profondeur. A cause de leur hydromorphie temporaires, les matiรจres organiques y sont moins nettement moins importantes.
โข Les sols ร hydromorphie totale permanente
Ce sont des sols organiques tourbeux ou semi-tourbeux dans les bas-fonds des cuvettes. Submergรฉs en permanence ou pendant une bonne partie de lโannรฉe par une nappe subaffleurante (0,60 mรจtre), ils sont trรจs riche en matiรจre organique et offre un potentiel cultural considรฉrable.
โข Les sols minรฉraux bruts
Ces sols sont dโapports รฉoliens, jeunes, sableux, instables, permรฉables et bien drainรฉs, situรฉs sur lez dunes littorales (dunes jaunes et dune blanches). Ils sont pauvres en matiรจre organique et en รฉlรฉments minรฉraux bruts utilisables par les plantes. Les rares traces de matiรจre organique proviennent de la dรฉcomposition des filaos et de quelques plantes rustiques.
Cependant, les sols minรฉraux bruts sont encore ร lโabri du pรฉril salin contrairement aux sols halomorphes.
โข Les sols halomorphes
La formation de ces sols est รฉtroitement liรฉe ร la prรฉsence des sels sodiques ou magnรฉsiens principalement sous forme de chlorure et de sulfate.
Dans la plupart des Niayes, lโholomorphie rรฉsulte dโune communication pรฉriodique des cuvettes avec la mer ou alors de la remontรฉe des sels de la nappe sous-jacente ร la nappe douce.
HYDROGRAPHIE ET POSSIBILITE EN EAU DE LA ZONE
En 1968, le Sรฉnรฉgal, ร lโinstar du sahel, est entrรฉ depuis quelques dรฉcennies dans une phase cyclique de sรฉcheresse. La question de lโeau est devenue une prรฉoccupation centrale pour les pouvoirs publics en gรฉnรฉral, et des ruraux en particulier. Tandis que le Sud du pays continue dโenregistrer dโimportante quantitรฉ de pluies, avec 1500 mm/an en basse Casamance, le Nord reรงoit ร peine 300mm/an.
LES EAUX DE SURFACE
Le rรฉseau hydrographique de cette zone, avec les sรฉcheresses de ces derniรจres dรฉcennies a presque disparu car les quelques cours dโeau qui existaient se sont assรฉchรฉs et restent des voies de ruissellement pour les eaux pluviales.
LES EAUX SOUTERRAINES
Dans la rรฉgion de Dakar, les eaux souterraines sont reprรฉsentรฉes par le systรจme maestrichtien qui est constituรฉ par deux nappes superposรฉes : la nappe phrรฉatique et la nappe maestrichtienne du bassin sรฉdimentaire Sรฉnรฉgalais. (BASSEL .M. 1996)
La nappe phrรฉatique est grossiรจrement constituรฉe par ยซ les ressources naturelles mobilisables ยป sans rupture dโรฉquilibre ร moyen ou long terme, offertes par les aquifรจres des terrains de socle, dรฉpendent de trois variables de leur dynamique : les flux dโapport, la part des flux sortant qui peut รชtre dรฉtournรฉe en pratique, le rรดle rรฉgulateur du rรฉservoir. Ces nappes phrรฉatiques sont alimentรฉes par les eaux de pluies. Comme lโont soulignรฉ Malou et al 2005, la fluctuation du niveau de ces nappes est un bon enregistreur de lโรฉvolution de la pluviomรฉtrie de ces derniรจres dรฉcennies. Leurs รฉtudes montrent que les nappes phrรฉatiques se chargent pendant lโhivernage et se dรฉchargent lors de la pรฉriode hivernale. Cโest ce quโils appellent le ยซ processus de stockage et de dรฉstockage ยป. Autrement dit, lโalimentation pluviomรฉtrique est un facteur dรฉterminant de la dynamique dโune nappe. Cependant la diminution de la pluviomรฉtrie ces deux derniรจres dรฉcennies associรฉe ร la forte demande en eau de la population, occasionnent ยซ la baisse des nappes phrรฉatiques et la remontรฉe de la langue salรฉe ร lโintรฉrieur des terres ยป (CCNUCC.1999)
La plus grande rรฉserve en eau du Sรฉnรฉgal est le Maestrichtien. Elle a un volume supรฉrieur ร 3 milliards mm3. Sa profondeur varie entre 200 et 400m selon les endroits. Elle couvre tout le basin sรฉdimentaire Sรฉnรฉgalo-mauritanien. La nappe apparait sur le ยซ long des cรดtes ร falaises ยป mais รฉgalement ยซ sur une partie de la zone de Tivaoune-peulh Niague ยป KANE.M.2007. Aujourdโhui elle fait lโobjet dโune exploitation plus ou moins importante avec lโimplantation de certains forages dans la zone.
LES DONNEES CLIMATIQUES
Situรฉe entre les isohyรจtes 300 et 600, la CR Tivaouane Peul Niague a un climat subsaharien doux et caractรฉrisรฉ par lโalternance de deux saisons peu contrastรฉes :
โข Une saison sรจche sous lโinfluence du vent frais: lโalizรฉ maritime qui souffle de novembre ร mai avec des tempรฉratures variant entre 20 et 27ยฐC. Cโest ce vent qui favorise la formation des dunes du nord au nord ouest.
โข Une saison pluvieuse ou hivernage durant laquelle souffle un vent venant du sud : la mousson qui occasionne des prรฉcipitations relativement faibles et dโintensitรฉs variables. Cette saison est marquรฉe par une instabilitรฉ des tempรฉratures qui sont en fonction de la pluviomรฉtrie enregistrรฉes. La pluviomรฉtrie varie dโun mois ร lโautre. Cette fluctuation est aussi notรฉe dโune annรฉe ร lโautre. Exemple, les quantitรฉs de pluies enregistrรฉes annuellement varient de 387,8 ร 304,6 mm respectivement en 1994 et 2003 selon le chef du CADL.
LES FACTEURS AEROLOGIQUES
Les vents qui soufflent en surface dans cette zone sont issus des alizรฉs et de la mousson qui est un alizรฉ de lโhรฉmisphรจre Sud et qui en traversant lโรฉquateur subit lโinfluence de la force de Coriolis puis change de direction. Cependant on note une forte domination des vents dโalizรฉs provenant des Aรงores qui justifient la prรฉsence de lโhumiditรฉ dans la zone durant presque toute lโannรฉe.
โข Lโalizรฉ
Lโalizรฉ est un flux issu dโune cellule anticyclonique de hautes pressions tropicales qui sโรฉcoule vers lโรฉquateur mรฉtรฉorologique sans traverser lโรฉquateur gรฉographique.
Dakar est sous influence des alizรฉs issus de lโanticyclone des Aรงores et de la cellule anticyclonique thermique libyenne, prรฉsente au sol, seulement en hiver. Les trois variantes de lโalizรฉ touchent la rรฉgion de Dakar :
Lโalizรฉ maritime : il vient de lโanticyclone des Aรงores et fait un parcours essentiel ocรฉanique jusqu’ร Dakar. Cette influence ocรฉanique est bien ressentie dans notre zone dโรฉtude du fait de sa position par rapport ร lโocรฉan. Cette zone est caractรฉrisรฉe par des valeurs thermiques du ร la prรฉsence frรฉquente de lโalizรฉ maritime.
Lโalizรฉ maritime continentale : il sโagit de lโalizรฉ nรฉ de lโanticyclone de Aรงores qui, aprรจs un parcours ocรฉanique, a pris une trajectoire continentale avant dโarriver sur la pรฉriurbaine.
Lโalizรฉ continental : ce flux provient de la cellule thermique Libyenne et qui a une trajectoire essentiellement continentale. Cet alizรฉ est un vent chaud et sec du fait de sa traverser du dรฉsert de Sahara. Il concerne surtout notre zone dโรฉtude durant les mois de transition entre les saisons chaudes et les froides.
โข La mousson
Cโest un flux dโalizรฉ de lโhรฉmisphรจre sud, qui traverse lโรฉquateur gรฉographique et change de direction par la force de Coriolis. Cependant ce flux de mousson reste dans le mรชme hรฉmisphรจre mรฉtรฉorologique.
La mousson qui touche le Sรฉnรฉgal provient de lโanticyclone de Sainte-Hรฉlรจne dans lโAtlantique Sud. Sa longue trajectoire sur lโAtlantique et la forรชt รฉquatoriale lui confรจre une humiditรฉ considรฉrable. La mousson arrive au Sรฉnรฉgal en Avril mais nโatteint Dakar quโau mois de juillet. Ainsi de juillet ร Octobre, le micro-climat de la zone des Niayes sโexplique par le fait que celle-ci est, alternativement, soumise ร la mousson et lโalizรฉ maritime.
En somme, la circulation des vents de surface est dominรฉe par les alizรฉs. De juillet ร Septembre les alizรฉs se relayent avec les flux de mousson qui restent toutefois dominantes.
LES FACTEURS THERMIQUES
LA TEMPERATURE
Dans la rรฉgion de Dakar les tempรฉratures sont assez particuliรจres. La prรฉsence de lโocรฉan se manifeste par la prรฉsence des amplitudes thermiques faibles. (Niayes, 2006).
Du fait de sa position, les tempรฉratures moyennes mensuelles ont variรฉ entre 21,4ยฐC et 28,0ยฐC avec une moyenne annuelle qui oscille entre 23,7ยฐC et 25,9ยฐC.
Lโรฉvolution des tempรฉratures y est bimodale avec un maximal principal au mois dโoctobre de 28,0ยฐC et un minima principal au mois de fรฉvier avec 21,4ยฐC. Le maximum secondaire se situe au mois de mai et le minima secondaire se situe en plaine saison des pluies au mois dโaoรปt.
A travers lโanalyse des tempรฉratures pour la pรฉriode 1980/2009, on peut distinguer deux pรฉriodes : Une pรฉriode de saison froide de novembre ร mai, avec des tempรฉratures douces qui tournent en moyenne autour de 23ยฐC des tempรฉratures minimales extrรชmes moyennes mensuelles infรฉrieures ร 20ยฐC. Pendant cette pรฉriode les tempรฉratures journaliรจres peuvent baisser ร Dakar jusquโร moins 15ยฐC.
Une pรฉriode chaude, comprise entre juin et octobre, avec des tempรฉratures moyennes qui tournent en moyenne autour de 28ยฐC avec des extrรฉmitรฉs moyennes mensuelles de 32ยฐC. Elle est longue de quatre ร cinq mois selon les annรฉes, et s รฉtend plus ou moins entre juin et octobre.
LโEVAPORATION
Elle est plus importante durant la saison sรจche. Lโenregistrement ร cette pรฉriode atteint 2,7mm dโรฉvaporation en moyen par mois, soit plus de 0,9 mm par jour. La plus forte dรฉperdition de lโeau au sol se situe dans la pรฉriode hivernale ou saison froide.
Lโรฉvolution de lโรฉvaporation moyenne mensuelle est bimodale ร la station de Dakar-Yoff avec un maximum principal qui se situe au mois de Dรฉcembre, tournant de 3,8 mm et un maximum secondaire au mois de juillet, avec 2,6 mm dโeau รฉvaporรฉe. Les minimas principal et secondaire se situent respectivement aux mois de Septembre (1,9 mm) et dโavril (2,3 mm).
LโHUMIDITE RELATIVE
Elle se dรฉfinie comme la quantitรฉ de vapeur dโeau contenue dans lโatmosphรจre. Elle est mesurรฉe en pourcentage (%) de son contenu dans lโair.
La rรฉgion de Dakar a une humiditรฉ relative moyenne supรฉrieure ร 70%. Cette humiditรฉ est trรจs forte au mois dโAoรปt et septembre avec des pourcentages qui peuvent aller jusquโร 90%.
LA PLUVIOMETRIE
Appartenant ร la rรฉgion de Dakar notre zone dโรฉtude se situรฉe entre les isoheyรจte300et 600 mm. La moyenne annuelle sur la normale 1980-2009 est de 388,96 mm. Les pluies annuelles sont insuffisantes par rapport au besoin en eau. Leurs rรฉpartition dans le temps et dans lโespace et trรจs inรฉgale. La saison des pluies dรฉbute pour la plus part du temps au mois de juin, avec des quantitรฉs dโeau trรจs faible et se termine en Octobre.
Lโinsuffisance des ressources en eau au Sรฉnรฉgal sโexplique par la raretรฉ et lโirrรฉgularitรฉ des pluies. Parallรจlement ร la station de Dakar, la CR de Tivaoune-peulh Niague qui appartient aux Niayes de Dakar ร une pluviomรฉtrie relativement faible par rapport aux stations mรฉridionales du pays. La production agricole verrait une forte augmentation dans cette zone si elle disposรฉe dโeau dโappoint en pรฉriode de contre saison.
CARACTERISTIQUE DE LโACTIVITE
Le maraรฎchage est une activitรฉ remarquable dans la CR de Tivaoune-peulh Niagua. Elle sโexerce 12mois sur 12 du fait des conditions pรฉdoclimatiques trรจs favorables ร son dรฉveloppement, de la proximitรฉ des routes, de lโexistence de grands marchรฉs de consommation et la forte demande.
La typologie des exploitations maraรฎchรจres de la zone fait apparaรฎtre une classification des exploitations selon leur taille et selon leur niveau dโรฉquipement en matรฉriel dโexhaure et dโirrigation. Ce critรจre de classification nous permet de catรฉgoriser les systรจmes de productions maraรฎchรจres dans cette zone dโรฉtude.
LA TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS
Les superficies exploitรฉes pour le maraรฎchage, de mรชme que les productions varient dโune annรฉe ร une autre en fonction des spรฉculations. Il a รฉtรฉ identifiรฉ plusieurs types dโexploitations classรฉes en fonction de deux critรจres : cette classification est faite en fonction de la taille des exploitations puis selon le niveau dโรฉquipement technique.
Classification selon la taille
Une classification des spรฉculations agricoles au Sรฉnรฉgal selon la direction de lโagriculture dโรฉcrit trois types dโexploitations : les exploitations de types traditionnelles, les exploitations moyennes et les exploitations agro-industrielles.
Les exploitations de types traditionnelles ou familiales
Elles sont caractรฉrisรฉes par de petites tailles 0,2 ร 0,5 ha. Elles reprรฉsentent 80% de la production et sont alimentรฉes en eau par lโeau des nappes de surface appelรฉes ยซ cรฉanes ยป.
Les exploitations moyennes
Elles sont de taille moyenne et se font ร titre individuel (0,5 ร 20 ha). Lโeau est fournie par les forages et les branchements ร la SDE. On retrouve cโest types dโexploitations un peu partout dans la zone des Niayes de Dakar.
Les exploitations agro-industrielles ou modernes
Elles sont exploitรฉes par le privรฉ ou par les associations. Ces exploitations utilisent de moyens et techniques de productions modernes (tracteurs, irrigation, engrais, etc.). Les exploitations de type moderne sont moins nombreuses dans notre zone dโรฉtude mais sont trรจs importantes par leur taille et leur capacitรฉ de production. Leur taille peut dรฉpasser 20ha et parfois elles sont soutenues par les ONG et lโEtat.
Classification selon le niveau dโรฉquipement technique
Dans les exploitations maraรฎchรจres les รฉquipements techniques ne sont pas les mรชme, ils varient en fonction des moyens financiers des propriรฉtรฉs. Ainsi ce classement nous permet dโidentifier quatre types dโexploitations classรฉes en fonction du niveau dโรฉquipement disponible.
Les exploitations ร exhaure et ร distribution manuelle :
Ces exploitations utilisent un systรจme artisanal dโirrigation ou dโexhaure ร lโaide de pompe ยซ jambaar ยป. Compte tenu de la pรฉnibilitรฉ du travail, seules 20% des superficies sont exploitรฉes. La main dโลuvre est dominรฉe par le systรจme du mรฉtayage qui est trรจs rรฉpandue dans la zone.
Les exploitations ร exhaure motorisรฉe et ร distribution manuelle
Ces types dโexploitation disposent de motopompe mais apportent lโeau manuellement ร lโaide dโarrosoirs ou de lances. Les superficies cultivรฉes sont deux fois plus importantes que dans les exploitations utilisant la distribution manuelle.
Les exploitations utilisant lโexhaure motorisรฉe et lโirrigation par aspersion
Dans ces types dโexploitations lโexhaure et la distribution sont associรฉes par le rรฉseau de la SDE mais aussi des motopompes ou รฉlectropompes placรฉe dans un puits hydraulique ou une cรฉanes amรฉliorรฉe. Les superficies exploitรฉes sont importantes, les mรฉtayages est presque absent dans cette catรฉgorie car les moyens sont plus rรฉunis.
les exploitations utilisant lโexhaure par le systรจme de goutte ร goutte
Lโutilisation de lโeau se fait rationnellement avec ce systรจme par le contrรดle de la SDE qui est la source. La superficie de ces exploitations est de grande taille parfois le double des catรฉgories prรฉcitรฉes. Le systรจme de mรฉtayage est mรฉconnu dans cette catรฉgorie. (Photo 3)
LA PRODUCTION MARAICHERE
Elle occupe une part importante dans le secteur primaire de la zone du fait de la dynamique que connait le maraรฎchage ces derniรจres annรฉes. Suite aux enquรชtes sur le terrain on a pu distinguer deux grands groupes de spรฉculations : les lรฉgumes de types africains et les lรฉgumes de type europรฉens.
โข Les lรฉgumes de types africains : parmi on peut citer le piment, le ยซ jaxatou ยป, le gombo, lโaubergine, le ยซ bissap ยป. Certaines variรฉtรฉs de tomates et de chou sont produites aussi dans la zone en saison humide.
โข Les lรฉgumes de types europรฉens : cโest surtout les cultures de contre saison comme le navet, le persil, le radis, la chou fleur, le poireau, le poivron, le citron, la pastรจque, la pomme de terre, la carotte, la tomate, la salade, le concombreโฆ.
Cependant, tous ces produits ne sont pas cultivรฉs dans la mรชme pรฉriode. Les maraรฎchers choisissent leurs cultures en fonction de la demande du marchรฉ et des conditions climatiques qui prรฉvales dans la zone. La forte demande du marchรฉ pour une culture donnรฉe, entraine une grande ruรฉ des maraรฎchers vers cette culture.
Lors de notre รฉtude sur le terrain, les spรฉculations qui dominaient dans la zone รฉtaient respectivement lโoignon, le chou, tomate, et le navet. Ensuite arrivent la carotte, lโaubergine, jaxatou, la pomme de terre et piment. Les spรฉculations les moins importantes sont le concombre, et le haricot. Lโigname et la courge sont quasi inexistantes dans la zone au moment de nos enquรชtes. (Voir Photo4)
Ainsi ร la lumiรจre de cette analyse, il apparaรฎt que la production maraรฎchรจre dans la CR de Tivaoune-peulh Niague est trรจs importante et trรจs diversifiรฉe. Cependant, de la maturitรฉ ร lโรฉcoulement des produits, beaucoup de paramรจtres interagissent et limitent la rentabilitรฉ de lโactivitรฉ.
La consommation
La production maraรฎchรจre de la zone des Niayes est pour la plupart, destinรฉe ร la vente. Seulement une petite partie non nรฉgligeable est destinรฉe ร lโautoconsommation comme nous lโavons remarquรฉe au cours des enquรชtes. Cette petite partie prรฉlevรฉe des rรฉcoltes avant la vente est consommรฉe par les exploitants est appelรฉe le ยซ Ndawal ยป. Ce terme vernaculaire ouolof dรฉsigne la partie de la rรฉcolte non vendue destinรฉe ร lโautoconsommation ou aux besoins domestiques des femmes de la localitรฉ. Les femmes participant ร la rรฉcolte reรงoivent du ยซ Ndawal ยป en guise de paie pour le repas de la journรฉe.
Toutefois, la part de lโautoconsommation est trรจs importante mรชme si elle est faible comparรฉ ร la commercialisation. Ce paramรจtre nous a permis nรฉanmoins de voir le caractรจre double de la production maraรฎchรจre qui permet ร la fois de satisfaire les besoins domestiques dโabord et de permettre ensuite la capitalisation de gains aprรจs la vente.
Lโรฉcoulement
La production maraรฎchรจre de la zone est vendue tout de suite aprรจs la rรฉcolte. Une grande partie de la vente sโeffectue sur place dans les exploitations avec les banabanas qui viennent chercher la production. Lโautre partie qui reste est vendue au niveau des marchรฉs ร Tivaoune-peulh et ร Niague ou ร Keur Massar.
A Tivaoune-peulh chaque soir les produits rรฉcoltรฉs sont exposรฉes au marchรฉ. Ce qui attire beaucoup les femmes du village a sโapprovisionnรฉes ร des prix bon marchรฉ. Le reste des produits sont le plus souvent acheminรฉ vers le grand marchรฉ de Thiaroye et ร Dakar.
Cependant on peut distinguer 4 chaรฎnes dโรฉcoulement des produits maraรฎchers une fois la rรฉcolte effectuรฉe.
โข La premiรจre chaine part des exploitations vers les marchรฉs hebdomadaires, des marchรฉs hebdomadaires vers les bana-banas qui acheminent les produits vers les centres urbains oรน les consommateurs se ravitaillent.
โข La seconde chaine part toujours des exploitations vers les marchรฉs hebdomadaires oรน les produits sont achetรฉs par les ยซ bana-banas ยป qui ravitaillent directement les consommateurs.
โข La troisiรจme chaรฎne part des exploitations vers les banabanas qui revendent les produits aux petits commerรงants et ces derniers ravitaillent ร leur tour les consommateurs.
โข La quatriรจme chaรฎne, qui sโavรจre la plus courte part, des exploitations vers les consommateurs sans aucun intermรฉdiaire.
Lโรฉcoulement des produits maraรฎchers connaรฎt cependant des problรจmes liรฉs ร bons nombres de facteurs limitant le dรฉveloppement du maraรฎchage dans la zone.
Les Problรจmes
Ils sont nombreux mais les plus saillants sont les difficultรฉs liรฉes au transport, au manque de moyen de conservation et au manque dโassistance technique.
Le transport
Il constitue un des facteurs limitant ร lโรฉcoulement des produits surtout pour les lieux de productions รฉloignรฉs comme Niague-peul et Niague wolof. En effet, dans cette localitรฉ, les exploitations sont รฉloignรฉes du marchรฉ. Et lโรฉtat dรฉfectueux des routes fait que certains banabanas refusent le dรฉplacement obligeant le producteur ร sโen charger. Pour acheminer les produits vers les marchรฉs de la zone, les producteurs utilisent des charrettes ou ils louent un camion. Cependant une fois arrivรฉ dans les marchรฉs de la localitรฉ les produits sont vendus aux ยซ bana-bana ยป ร des prix dรฉrisoires pour รฉviter le cout insupportable du transport vers les marchรฉs de Dakar.
Le manque de moyen de conservation
A cรดtรฉ des problรจmes liรฉs au transport, se pose la question de la conservation des produits aprรจs la rรฉcolte. Dans la zone, ร lโexception de quelques greniers individuels amรฉnagรฉs pour conserver les rรฉcoltes pour quelques jours, les structures de conservation de grande taille sont inexistantes. Ainsi en cas de mรฉvente oรน de surplus de rรฉcoltes, les producteurs non dโautre alternative que de bazarder leur rรฉcoltes de peur quโils pourrissent. En effet, faute de moyen de stockage, ils sont souvent obligรฉs de se plier aux exigences alรฉatoires du marchรฉ et des ยซ bana-banas ยป qui dicte leur prix pour accroitre le profit.
Le manque dโassistance technique
A ces problรจmes citรฉs sโajoute le manque dโassistance technique des maraรฎchers. Laissรฉs ร eux mรชme les maraรฎchers de la zone ne bรฉnรฉficient dโaucune aide de la part des structures agricoles. En somme, beaucoup de problรจmes existent dans lโรฉcoulement des produits maraรฎchers. A ces difficultรฉs, viennent se greffer lโexposition des maraรฎchers ร des risques parfois mortels liรฉs ร lโusage des pesticides. La plupart des maraรฎchers interrogรฉs dans la zone nโest conscient de la toxicitรฉ des pesticides quโils utilisent et ne savent pas ce quโest le dรฉlai de carence. Ils vendent les produits justes aprรจs la cueillette faute de moyen de stockage requis. Lโensemble de ces paramรจtres, combinรฉs ร lโรฉvaluation du niveau de protection permettent de ressortir le taux de risque et de niveau dโexposition aux complications engendrรฉes par lโutilisation trรจs frรฉquente et anarchique des pesticides.
CARACTERISATION DE LA MAIN DโลUVRE
Dans la CR de TP la main dโลuvre prรฉsente une forte diversitรฉ. Et ceux-ci nous a parue intรฉressant de lโรฉtudier afin de mieux la comprendre. Pour caractรฉriser cette main dโลuvre on a dรฉterminรฉ le profil des maraรฎchers ร travers plusieurs paramรจtre que sont le genre, lโรขge, lโethnie, le niveau dโinstruction en franรงais et la situation matrimoniale.
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Table des matiรจres
INDEX DES TABLEAUX
INDEX DES PHOTOS
LISTE DES ABREVIATIONS
Sommaire
INTRODUCTION gรฉnรฉrale
1.1 Le contexte
1.2 Justification du thรจme et de la zone dโรฉtude
2.2 LES OJECTIFS ET LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
2.2.1 Les objectifs
2.2.1.1 Objectif principal :
2.2.1.2 Objectifs secondaires
2.2.2 Les hypothรจses correspondantes
3. METHODOLOGIE
3.1 La recherche documentaire
3.2 La collecte des donnรฉes
3.3 Le traitement des donnรฉes
4. PLAN DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE DโETUDE
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : LโACTIVITE
CHAPITRE III : LES PARASITES DES CULTURES ET PESTICIDES UTILISES
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
I. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
II. Prรฉsentation physique
A. MORPHOPEDOLOGIE
1. Topographie
2. Sols
B. HYDROGRAPHIE ET POSSIBILITE EN EAU DE LA ZONE
1. LES EAUX DE SURFACE
2. LES EAUX SOUTERRAINES
C. LES DONNEES CLIMATIQUES
1. LES FACTEURS AEROLOGIQUES
2. LES FACTEURS THERMIQUES
a. La tempรฉrature
b. Lโรฉvaporation
c. lโhumiditรฉ relative
d. la pluviomรฉtrie
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUE DE LโACTIVITE
I. LA TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS
A. Classification selon la taille
1. Les exploitations de types traditionnelles ou familiales
2. Les exploitations moyennes
3. Les exploitations agro-industrielles ou modernes
B. Classification selon le niveau dโรฉquipement technique
1. Les exploitations ร exhaure et ร distribution manuelle :
2. Les exploitations ร exhaure motorisรฉe et ร distribution manuelle
3. Les exploitations utilisant lโexhaure motorisรฉe et lโirrigation par aspersion
4. les exploitations utilisant lโexhaure par le systรจme de goutte ร goutte
II. LA PRODUCTION MARAICHERE
A. La consommation
B. Ecoulement
C. Les Problรจmes
1. Le transport
2. Le manque de moyen de conservation
3. Manque dโassistance technique
III. CARACTERISATION DE LA MAIN DโลUVRE
A. REPARTITION PAR SEXE
B. CLASSE DโAGE
C. ETHNIES
D. NIVEAU DโINSTRUCTION EN FRANรAIS
E. SITUATION MATRIMONIALE
CHAPITRE iii : LES PARASITES DES CULTURES ET PESTICIDES
I. LES PARASITES DES CULTURES
II. LES PESTICIDES UTILISEES
A. Classification des pesticides selon leur mode dโaction des pesticides et leur impact sur lโenvironnement et la santรฉ
1. Les pesticides acaricides
2. Les fongicides
3. Les herbicides
4. Les nรฉmaticides
B. NIVEAU DE PROTECTION
Diagramme 6 : utilisation de matรฉriel de protection
DEUXIEME PARTIE : LES RISQUES SUR LโENVIRONNEMENT PHYSIQUE ET LA SANTE
INTRODUCTION
CHAPITRE iV : LES RISQUES ECOLOGIQUES
I. SUR LE SOL
II. SUR LES EAUX
CHAPITRE V : LES RISQUES TOXIOLOGIQUES POUR LโHOMME
I. LES RISQUES SANITAIRES CHEZ LES PRODUCTEURS
II. RISQUES SANITAIRES CHEZ LES CONSOMMATEURS
CHAPITRE VI : EVALATION DE LA DURABITE DU SYSTEME MARAICHER DANS LA ZONE DE TIVAOUNE- PEUL NIAGUE
I. LโETAT DES RESSOUCES
A. Les ressources en eau
B. Les ressources fonciรจres
C. Les ressources humaines
II. DES STRATEGIES DโAPPROCHES
A. Clarifier le statut juridique des Niayes
B. Informer et sensibiliser les diffรฉrents acteurs
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES
๏ BIBLIOGRAPHIE
๏ QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX FEMMES DANS LES MARCHES DE LA COMMUNAUTE RURALE
๏ GUIDE DโENTRETIEN AVEC LES MARAICHERS DE LA COMMUNAUTE RURALE
๏ GUIDE DโENTRETIEN AVEC LES STRUCTures sanitaires de chaque village.
๏ GUIDE DโENTRETIEN AVEC LES STRUCTURES AGRICOLES DE LA ZONE
๏ Table des matiรจres
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