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Le suivi des gaz rares de fission
Les produits de fission gazeux accumulรฉs dans les vases dโexpansion (Xe, Kr) durant lโirradiation sont amenรฉs ร รชtre libรฉrรฉs dans le diumso primaire en cas de rupture de gaine, sous forme de bouffรฉes plus ou moins violentes dans les premiers instants de la rupture puis de maniรจre continue en fonction de leur diffusion dans le combustible. Ces gaz circulent dans le caloporteur chaud avant quโune partie ne soit dรฉgazรฉe dans le ciel de pile composรฉ dโargon. Le suivi de ces gaz, pouvant รชtre basรฉ sur une mesureglobale (chambre dโionisation ร circulation) ou un suivi isotopique (spectromรฉtrie gamma), sโeffectue via deux systรจmes de prรฉlรจvement :
โข La DRG gaz pour laquelle le prรฉlรจvement sโeffectuedans le ciel de pile dโargon.
โข La LRG gaz (Localisation de Rupture de Gaine) pour laquelle le prรฉlรจvement sโeffectue dans le sodium primaire au-dessus des assemblages. Il permet รฉgalement une fonction de localisation de lโassemblage fuyard.
Le systรจme DRG gaz
Lโinstrumentation de DRG gaz est รฉquivalente sur PHENIX et sur SUPERPHENIX et se compose de deux systรจmes de prรฉlรจvement identiquesen parallรจle. Lโargon du ciel de pile est extrait via une des deux voies de prรฉlรจvement et transite dans un pot dโรฉpuration au niveau de la dalle rรฉacteur rempli de laine dโacier inoxydable destinรฉ ร stopper les aรฉrosols de sodium. La redondance du systรจme de prรฉlรจvement permet ainsi ed rรฉgรฉnรฉrer un pot dโรฉpuration tout en conservant lโautre voie fonctionnelle. Le sodium passe ensuite dans un filtre Poral oรน il finit de se refroidir. La Figure 2-16 illustre le module de prรฉlรจvement dโargon de SUPERPHENIX.
Le systรจme LRG gaz.
Le systรจme LRG gaz utilisรฉ dans PHENIX est composรฉde 121 tubes permettant des prรฉlรจvements au-dessus des assemblages. Ce prรฉlรจvement peut sโeffectuer selon deux modes :
โข Le mode ยซ GN ยป dans lequel les 121 prรฉlรจvements semรฉlangent dans une chambre. Le mรฉlange de sodium reprรฉsente 1% du sodium ayant transitรฉ dans le cลur. Ce mode est utilisรฉ dans un but de dรฉtection.
โข Le mode ยซ G3 ยป dans lequel les prรฉlรจvements sโeffectue au-dessus de trois assemblages situรฉs respectivement ร 120ยฐ les uns des autres avant dโรชtre mรฉlangรฉs dans la chambre. Ce mode permet la localisation de lโassemblage prรฉsentant une rupture de gaine. Le mรฉlange de sodium reprรฉsente 1% du sodium ayant transitรฉ dans les trois assemblages sรฉlectionnรฉs.
Les prรฉlรจvements transitent ensuite par un bloc demesure DND (voir section 4.2) puis par une colonne de dรฉgazage ร contre-courant dโargon. Les gaz sรฉparรฉs circulent ensuite dans un pot dโรฉpuration puis dans un filtre Poral comme dans le cas de la DRG gaz. Lorsque le groupement de trois assemblages fuyards est identifiรฉ, une analyse des groupements voisins permet la localisation de la source รฉmettrice. SUPERPHENIX nepossรฉdait pas ce systรจme LRG gaz en raison de contraintes dโexploitation รฉlevรฉes. La Figure 2-17 illustre le mรฉcanisme de la LRG de PHENIX.
Le bruit de fond
Les prรฉlรจvements gazeux DRG et LRG sont polluรฉs parun bruit de fond ayant pour principale origine deux produits dโactivation gazeux prรฉsents dans le sodium.
โข Le nรฉon 23 (T =37 s), produit par activation du sodium via la rรฉaction 23Na(n,p). Ce 1/2 radioรฉlรฉment est รฉmetteurฮฒ- (รฉnergie moyenne 1898 keV) etฮณ (440 keV).
โข Lโargon 41 (T 1/2=1,8 h), produit majoritairement par activation du potassium via la rรฉaction 41K(n,p). Le 41K est prรฉsent dans le sodium sous forme dโimpuretรฉs(teneur de 200 ppm ร PHENIX). Lโactivation de lโargon de couve rture 40Ar(n,ฮณ) est une contribution minoritaire. Il est รฉmetteurฮฒ- (รฉnergie moyenne 464 keV) etฮณ (1294 keV).
Le nรฉon 23 est produit en grande quantitรฉ mais sa รฉriodep de 37 secondes permet de rรฉduire sa contribution dโun facteur 7000 grรขce ร une ligne ร retard dโenviron 9 minutes. Lโactivitรฉ de lโargon 41 relevรฉe ร PHENIX รฉtait environ 3000 fois infรฉrieure ร celle du nรฉon 23 mais constituait nรฉanmoins une source de bruit importante liรฉe ร la diffusion Compton du rayonnement gamma ร 1,294 MeV [21]. Si lโutilisatio n dโune ligne ร retard permet de rรฉduire le bruit de fond, elle possรจde รฉgalement lโinconvรฉnient dโinduire des pertes de signal utile en raison de la dรฉcroissance des produits de fission.
Moyens de mesures
Aprรจs prรฉlรจvement et purification des gaz, ceux-citransitent vers diffรฉrents postes de mesure.
Ces derniers sont dรฉfinis ci-dessous :
โข les chambres dโionisation pour les mesures ฮฒ et ฮณ. Deux types de dรฉtecteurs sont utilisรฉs selon le niveau dโactivitรฉ. Les chambres dโionisation ร circulation permettent un suivi en continu de la valeur globale de lโactivitรฉ infรฉrieure ร 0,4 TBq.m -3 en รฉquivalent 133Xe. Elles sont utilisรฉes ร la fois sur le circuit DRG gaz et LRG gaz. Des chambres dโionisation dites ยซHaute Activitรฉ ยป sont installรฉe sur le circuit DRG gaz et permettent un suivi global de lโactivitรฉ en situation accidentelle (infรฉrieur ร 103 TBq.m-3 en รฉquivalent133Xe).
โข La spectromรฉtrie gamma installรฉe en parallรจle des hambresc dโionisation. Dans ce systรจme, le gaz passe devant une diode germanium hyper pur (diode HPGe). La trรจs bonne rรฉsolution (environ 0,2% ร 1332 keV) du dรฉtecteur permet une identification fine des gaz rares. Lโinventaire en radio-isotopes renseigne sur lโรฉtat de la rupture avec notamment lโapparition de pรฉriodes courtes avec lโaggravation de la rupture. Cette spectromรฉtrie remplace le poste de chromatographie et est implantรฉe ร la fois sur la ligne DRG gaz et LRG gaz (voir Figure 2-18).
โข La spectromรฉtrie de masse, installรฉe sur la ligne DRG gaz, permet aprรจs passage dans une ligne dโenrichissement de quantifier la concentration en gaz rares stables. Le rapport des signaux entre gaz rares stables et radioactifs apporte une information sur le taux de combustion de lโassemblage ruptรฉ et donc une prรฉ-localisation de celui-ci.
Un systรจme de LRG par scrutation des assemblages รฉtait installรฉ sur SUPERPHENIX. Celle-ci permettait la dรฉtection de perte dโรฉtanchรฉitรฉ lorsque le rรฉacteur รฉtait ร lโarrรชt et pendant les phases de manutention du combustible. Ce systรจme avait pour but de mesurer les relรขchements de gaz rares de fission lors de la manutention des assemblages via prรฉlรจvement de lโargon de balayage du ringard de manutention, รฉpuration de cet argon et mesure via une chambre dโionisation ร circulation.
Retour dโexpรฉrience
La LRG gaz de PHENIX sโest avรฉrรฉe efficace avec unedรฉtection en mode ยซ GN ยป plus rapide que les mesures neutroniques et plus rapide que la DRG gaz en raison dโun taux de dรฉgazage plus faible que dans le ciel de pile et dโune concentration en 41Ar moins importante. La concentration en 23Ne plus รฉlevรฉe dans le sodium est compensรฉe par uneligne ร retard plus longue (neuf minutes en DRG contre quinze minutes en LRG). Lโรฉtape de prospection des assemblages en mode ยซ G3 ยป est rapide sur PHENIX (70 s pour le prรฉlรจvement et 10 s pour le dรฉplacement). En revanche, le mode ยซ G1 ยป qui consistait ร identifier directement lโassemblage รฉmetteur nโa jamais fonctionnรฉ. Lโidentification decet assemblage se faisait par prospection sur les premiers assemblages voisins, opรฉration plus coรปteuse en temps. Il a รฉgalement รฉtรฉ relevรฉ des problรจmes de colmatage rapide des pots dโรฉpuration par les aรฉrosols de sodium. Lโintรฉrรชt du poste de spectromรฉtrie de masse a รฉtรฉ restreint parla nรฉcessitรฉ dโune phase dโenrichissement portant le temps dโun cycle ร 1h50. Par ailleurs, u ne fonction de localisation de rupture de gaine รฉtait รฉgalement prรฉvue via lโincorporation ร la construction de lโassemblage dโun mรฉlange de diffรฉrents isotopes de xรฉnon et krypton stables reprรฉsentatifs de lโassemblage. Cette technique difficile ร mettre en ลuvre sur les rรฉacteurs de gr ande taille nโa pu รชtre implรฉmentรฉe sur PHENIX et SUPERPHENIX. Les chambres dโionisation rรฉvรจlent une grande efficacitรฉ afin dโassurer une dรฉtection prรฉcoce des gaz rares de fission. Le remplacement de la chromatographie couplรฉe ร un dรฉtecteur iodure de sodium dopรฉ au thallium NaI(Tl) par la spectromรฉtrie gamma HPGe a permis de supprimer lโรฉtape de sรฉparation des gaz devenue inutile faisant ainsi passer le temps de cycle de mesure de dix minutes ร cinq minutes [22].
Le suivi des halogรจnes
Comme les gaz rares de fission, dโautres produits de fission, de nature physico-chimique diffรฉrente, sont amenรฉs ร รชtre relรขchรฉs de lโaiguille en cas de rupture de gaine. Le relรขchement de ces produits de fission est fonction de paramรจtres comme leur temps de demi-vie, leur รฉtat ou leur affinitรฉ avec lโoxyde combustible et le sodium. Parmi ces radioรฉlรฉments, les produits de fission volatiles sont, aprรจs les gaz rares de fission, les plus susceptibles dโรชtre relรขchรฉs hors du combustible en raison de leur รฉtat gazeux dans celui-ci. Le relรขchement de certains de ces PF comme les produits de fission รฉmetteurs de neutronsdiffรฉrรฉs (PFEND) peuvent รชtre suivis grรขce ร un comptage neutron global. Les PFEND suivis sont les halogรจnes 87Br, 88Br et 137I de pรฉriodes comprises entre 15 et 60 secondes. Contrairement aux gaz rares de fission, cette mesure gรฉnรจre un arrรชt dโurgence sur atteinte dโunseuil de 25 cmยฒ.R .
Deux mesures distinctes permettent la dรฉtection etla localisation de rupture de gaine via le suivi de lโactivitรฉ liรฉe au PFEND.
โข La DRG sodium oรน le suivi est effectuรฉ par prรฉlรจvement dโun รฉchantillon reprรฉsentatif du cลur.
โข La LRG sodium oรน le suivi est effectuรฉ sur un รฉchantillon reprรฉsentatif du sodium circulant dans un groupement de trois assemblages.
Les autres produits de fission, non gazeux ou non รฉmetteurs de neutrons retardรฉs, ne peuvent รชtre suivis.
Le systรจme DRG sodium
Deux systรจmes diffรฉrents ont รฉtรฉ implรฉmentรฉs sur ENIXPH et sur SUPERPHENIX. Sur PHENIX, la DRG sodium comprend six prรฉlรจvements sectorisรฉs de sodium effectuรฉs derriรจre chacun des six รฉchangeurs intermรฉdiaires. Les tempsde transit des six lignes de prรฉlรจvement sont homogรฉnรฉisรฉs ร 24 secondes via lโajustement des lignes de retard pour parvenir au bloc de mesure DND. Le bloc DND est composรฉ de six pots de mesure sรฉparรฉs par un absorbant en graphite. Cette isolation des pots de mesure permet une prรฉlocalisation de la source รฉmettrice par sixiรจme de cลur. Chaque pot de mesure est en re gard de deux compteurs proportionnels 3He au sein dโune couche de polyรฉthylรจne. Cette derniรจr permet de thermaliser les neutrons, augmentant ainsi la probabilitรฉ de rรฉaction (n,p) ansd le compteur 3He (probabilitรฉ de 5313 barns pour des neutrons de 25 meV [23]). Une รฉpaisseur de plomb est situรฉe en amont des dรฉtecteurs 3He pour limiter dโune part le dรฉbit de dose au niveau des compteurs et dโautre part pour limiter la production de photoneutrons par rรฉaction (ฮณ,n) des gamma de 2,75 MeV du sodium 24 sur le deutรฉrium prรฉsent dans la couche ed polyรฉthylรจne. Ce systรจme sera dรฉtaillรฉ plus longuement dans la section 4.2 oรน une optimisation dโun tel poste de mesure est proposรฉe. La Figure 2-19 illustre le systรจme DRG sodium de PHENIX. La DRG sodium de SUPERPHENIX repose sur deux systรจmes indรฉpendants de quatre prรฉlรจvements couvrant chacun un quart du cลur. Les deux systรจmes se recouvrent partiellement afin dโassurer une redondance. La sectorisation permet dโeffectuer une prรฉlocalisation. Les prรฉlรจvements sont envoyรฉs vers huit pots DND situรฉsau niveau de la dalle rรฉacteur constituรฉs dโun calorifuge, de plomb et de polyรฉthylรจne pour esl mรชmes raisons que prรฉcรฉdemment.
Chaque pot est entourรฉ de trois compteurs 3He. Le dรฉpassement de seuil de deux compteurs sur trois entraรฎne lโarrรชt dโurgence.
La DND Intรฉgrรฉe (DND/I) [24]โ[26] a รฉgalement รฉtรฉmplรฉmentรฉei sur SUPERPHENIX ร titre expรฉrimental. Aprรจs qualification de la chambre ร fission haute tempรฉrature CFUC06 ร PHENIX, onze dรฉtecteurs ont รฉtรฉ installรฉs ร SUPERPHENIX dans les doigts de gant solidaires des รฉchangeurs intermรฉdiaires. Ces chambres peuventfonctionner ร plus de 600ยฐC sous des flux gamma supรฉrieur ร 105 Gy.h-1. Lโabsence de prรฉlรจvement de sodium est un atout majeur.
Le systรจme LRG sodium
Sur PHENIX, la LRG sodium utilise le mรชme systรจme ed prรฉlรจvement que la LRG gaz utilisant les modes ยซ GN ยป et ยซ G3 ยป. Le sodium rejoint un pot DND de conception classique avec six dรฉtecteurs 3He regroupรฉs en deux voies de trois compteurs. Sur SUPERPHENIX, la LRG sodium prรฉsente un aspect modulaire avec six modules DND nโintรฉgrant quโun seul compteur 3He couvrant chacun 1/6 du cลur. Chaque module possรจ de son sรฉlecteur rotatif lui permettant de scruter 1/6 des assemblages (63 assemblages) en mode ยซ GN ยป ou ยซ G1 ยป. La Figure 2-20 illustre les diffรฉrents blocs composant la DRG et la LRG sodium de SUPERPHENIX.
Le bruit de fond
Lโactivitรฉ du sodium liรฉe aux produits dโactivationest trรจs importante. A titre dโexemple, on notera les activitรฉs estimรฉes au niveau du bloc DNDde la DRG sodium de PHENIX [21].
โข 100 TBq.m-3 pour le 24Na produit par rรฉaction23Na(n,ฮณ)
โข 20 TBq.m-3 pour le 23Ne produit par rรฉaction23Na(n,p)
โข 5 TBq.m-3 pour le 20F produit par rรฉaction23Na(n,ฮฑ)
โข 500 GBq.m-3 pour le 22Na produit par rรฉaction23Na(n,2n)
Les mesures DND prรฉsentent lโavantage de sโabstenir des activitรฉsฮฒ- et dโune grande partie des activitรฉs ฮณ (effet de pile-up possible) des produits dโactivation citรฉs ci-dessus. En revanche, le signal DND est soumis ร trois sources de pollution.
โข Le bruit des neutrons provenant du cลur.
โข Le bruit liรฉ ร la pollution des gaines par des rรฉsidus de matiรจre fissile lors de la conception des aiguilles.
โข Le bruit des photoneutrons produits par rรฉaction 2D(ฮณ,n) sur le deutรฉrium prรฉsent en isotopie naturelle dans le polyรฉthylรจne. Ces photoneutrons apparaissent en raison de lโรฉmission gamma du 24Na dont lโรฉnergie (2,75 MeV) est supรฉrieure au seuil de la rรฉaction photonuclรฉaire (2,2 MeV).
Retour dโexpรฉrience
La DRG sodium de PHENIX a vu son efficacitรฉ limitรฉenotamment ร cause dโun systรจme de prรฉlรจvement nโoffrant quโune faible couverture de la cuve. Lโรฉvolution de la thermo-hydraulique du collecteur pouvait ainsi influencer la rรฉponse du systรจme. De plus, lโisolation des six pots de sodium grรขce ร lโรฉtoile en graphite sโest avรฉrรฉe dรฉcevante rendant la sectorisation difficile. Sur SUPERPHENIX, lโutilisation de blocs DND distincts pour les diffรฉrents secteurs suivis ainsi que leur redondance par recouvrement partiel des deux systรจmes indรฉpendants est par conception une amรฉlioration par rapport ร PHENIX. Lโutilisation de rampes de prรฉlรจvement redondรฉes plutรดt que des tridents permet une meilleure homogรฉnรฉitรฉ du prรฉlรจvement et donc de la rรฉponse du systรจme. Lโemplacement des huit pots DND au niveau de la dalle rรฉacteur permet de rรฉduire les dรฉlais deransit sans augmenter la contribution des neutrons du cลur ร la pollution du signal. Toutefoi s, lโabsence de rupture de gaine sur SUPERPHENIX nโa pas permis de qualifier le dispositif dans les conditions rรฉelles dโutilisation. Le dispositif de prรฉlรจvement nโรฉtaitรฉgalement pas satisfaisant en raison de dรฉconnexions mรฉcaniques de lโembout de prรฉlรจvementlors des transitoires rapides. Les DRG sodium de PHENIX et SUPERPHENIX sont toutes les deux soumises aux bruits provenant ร la fois de la pollution des gaines et des photoneutrons. Les mesures sont corrigรฉes des photoneutrons par compensation via une chambre dโionisation et des ajustements sont รฉgalement rรฉalisรฉs en fonction de la puissance, dudรฉbit du sodium primaire ainsi que du dรฉbit de prรฉlรจvement.
Comme pour la LRG gaz, le mode de prospection ยซ G1 ยป nโa pu รชtre utilisรฉ avec la LRG sodium. Le mode de prospection ยซ G3 ยป a cependant bien fonctionnรฉ avec un temps de prospection de 80 secondes en mode normal et 20 secondes en mode rapide. La LRG sodium de SUPERPHENIX sโest vue moins efficace avec un temps de prospection de plus de deux minutes et des blocages mรฉcaniques au niveau des rampes de prรฉlรจvement. De plus, la surveillance des assemblages fertiles nโรฉtait pas prise en compte.
Concernant les chambres ร fission hautes tempรฉratures (CFUC06), si lโimplantation en cuve et lโabsence de prรฉlรจvement permet un temps de rรฉponse trรจs rapide (six secondes ร SUPERPHENIX), cette proximitรฉ avec le cลur entraine une contribution de bruit trรจs importante liรฉe aux neutrons du cลur. De plus, lโef ficacitรฉ de dรฉtection est plus faible quโavec un compteur 3He. Il est ร noter que ces chambres souffrent รฉgalement dโun phรฉnomรจne de dรฉcharges partielles encore mal compris aujourdโhui et qui font lโobjet de travaux au sein du laboratoire LCAE du CEA Saclay [27]โ[29].
Conclusion et perspectives
Les rรฉacteurs de quatriรจme gรฉnรฉration font actuellement lโobjet de nombreux programmes de R&D afin de pouvoir rรฉpondre ร moyen terme aux problรฉmatiques de pรฉrennisation du combustible et de prolifรฉration, tout en augmentant les standards de sรปretรฉ. La filiรจre sodium reprรฉsentรฉe par le projet de prototype de RNR-Na industriel ASTRID apparaรฎt comme une des plus viables notamment en raison de sa maturitรฉ technologique avancรฉe.
Visant un fonctionnement en cลur propre, la surveil lance de lโintรฉgritรฉ de la premiรจre barriรจre de confinement, ร savoir la gaine combustible, est essentielle. Celle-ci se traduit par une instrumentation nuclรฉaire permettant le suivi (dรฉtection et localisation) des relรขchements de produits de fission dans le sodium primaire en cas de rupture.
Synthรจse du REX sur les mesures DRG/LRG
Si les systรจmes DRG et LRG gaz ont dรฉmontrรฉ de bonnes performances dans lโensemble, ceux-ci prรฉsentent lโinconvรฉnient dโรชtre tributaires delignes ร retard afin de rรฉduire au maximum les composantes de bruit provenant du nรฉon 23 et de lโargon 41. La mesure est donc retardรฉe et est toujours partiellement bruitรฉe. De plus, ces mesure ne concernent que les gaz de fission. Les systรจmes DRG et LRG sodium permettent le suivi des PFEND lors de lโรฉvolution dโune rupture gaz en rupture ouverte. Ces mesures via compteurs proportionnels 3He sont sensibles au dรฉbit de dose ainsi quโaux photoneutrons issus de lโactivitรฉ importante du sodium 24. Si des dรฉlais et des blindages sont implรฉmentรฉs, il reste difficile de โaffranchirs de ces perturbations qui doivent faire lโobjet de compensations. De plus, les PFEND issus de la pollution des gaines reprรฉsentent รฉgalement une source de bruit pour ces systรจmes, tout comme les neutrons issus du cลur. Comme pour les systรจmes gaz, ceux-ci ne permettent le suivi global que dโun certain nombre de produits de fission (PFEND) et le suivi isotopique est inexistant.
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Table des matiรจres
1 INTRODUCTION GรNรRALE
2 LES REACTEURS GENERATION IV, LE PROJET ASTRID ET LโINSTRUMENTATION NUCLEAIRE DEDIEE A LA FILIERE SODIUM
2.1. INTRODUCTION
2.2. LES REACTEURS DE QUATRIEME GENERATION [1]
2.2.1. Les dรฉfis de lโรฉnergie nuclรฉaire
2.2.2. Le Forum International Gรฉnรฉration IV (FIG)
2.2.3. Les filiรจres de la quatriรจme gรฉnรฉration [3] [4]
2.2.4. La filiรจre sodium [7]โ[10]
2.2.5. ASTRID [15]โ[17]
2.3. LโINSTRUMENTATION POUR ASTRID
2.3.1. Gรฉnรฉralitรฉs
2.3.2. La dรฉtection de ruptures de gaines (DRG)
2.4. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
2.4.1. Synthรจse du REX sur les mesures DRG/LRG
2.4.2. Perspectives
3 PHENOMENOLOGIE DES RUPTURES DE GAINE
3.1 INTRODUCTION
3.2 EVOLUTION DE LโAIGUILLE COMBUSTIBLE AVEC LโIRRADIATION
3.2.1 Lโaiguille combustible
3.2.2 Gradient de tempรฉrature
3.2.3 Distribution en oxygรจne
3.2.4 Rรฉagencement du combustible
3.3 LES PRODUITS DE FISSION [31], [37]โ[39]
3.3.1 La production de produits de fission
3.3.2 La migration des produits de fission
3.3.3 Le joint oxyde gaine (JOG) [37], [45]โ[47]
3.4 LES RUPTURES DE GAINES
3.4.1 Evolution du combustible et consรฉquences sur la gaine
3.4.2 Les diffรฉrentes ruptures de gaine [19], [30], [49]
3.4.3 La rรฉaction oxyde-sodium (ROS) [50], [51]
3.4.4 Le relรขchement des produits de fission dans le sodium
3.5 CONCLUSION
4 ETUDES THEORIQUES PAR SIMULATIONS MONTE-CARLO
4.1 INTRODUCTION
4.2 OPTIMISATION DU POSTE DND
4.2.1 Principe de la mesure DND
4.2.2 Motivations de lโoptimisation
4.2.3 Optimisation du poste de mesure par simulation Monte-Carlo
4.2.4 Validation expรฉrimentale
4.3 ETUDE DE FAISABILITE THEORIQUE DE LA SPECTROMETRIE GAMMA HAUTS TAUX DE COMPTAGE SUR LE SODIUM PRIMAIRE
4.3.1 Les produits de fission dโintรฉrรชt
4.3.2 Estimation des activitรฉs minimales dรฉtectables
4.3.3 Faisabilitรฉ de la spectromรฉtrie gamma
4.4 CONCLUSION
5 LES TECHNOLOGIES POUR LA SPECTROMETRIE GAMMA
5.1 INTRODUCTION
5.2 LES CHAINES DE SPECTROMETRIE GAMMA ET LE TRAITEMENT DES IMPULSIONS HPGE
5.2.1 Principe [78], [87], [88]
5.2.2 Limitations
5.3 LA CHAINE DE SPECTROMETRIE ADONIS
5.3.1 Le modรจle dโรฉtat
5.3.2 Le filtre de Kalman
5.3.3 Le lisseur de Kalman bimodal
5.4 LE TRAITEMENT CONVENTIONNEL DES SPECTRES
5.5 LE CODE SINBAD
5.5.1 Le concept de SINBAD
5.5.2 Lโรฉtude comparative SINBAD/mรฉthode conventionnelle
5.6 LE SUIVI TEMPOREL DES AIRES NETTES
5.6.1 Les algorithmes dรฉveloppรฉs
5.6.2 SINBAD 2D
5.6.3 Comparaison entre les algorithmes dรฉveloppรฉs au sein de cette thรจse et SINBAD 2D
5.7 CONCLUSION
6 SUIVI DE RUPTURES DE GAINES SUR LA BOUCLE ISABELLE 1 PAR SPECTROMETRIE GAMMA HAUTS TAUX DE COMPTAGE
6.1 INTRODUCTION
6.2 LE REACTEUR OSIRIS
6.3 LA BOUCLE DโIRRADIATION ISABELLE 1
6.3.1 Descriptif
6.3.2 Les rampes de puissance
6.4 LE POSTE DE MESURE
6.4.1 Objectif
6.4.2 Mise en ลuvre
6.4.3 Activitรฉs volumiques au point de mesure
6.5 LES CAMPAGNES DโESSAIS
6.5.1 Rampe de puissance standard sans perte dโรฉtanchรฉitรฉ
6.5.2 La rampe de puissance standard avec perte dโรฉtanchรฉitรฉ
6.5.3 La rampe de forte puissance avec perte dโรฉtanchรฉitรฉ
6.6 CONCLUSION
7 CONCLUSION GENERALE
REFERENCES
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