Une faune d’une importance capitale
Dans cette région, l’inventaire préliminaire dans le rapport ORGASYS/CIRAD de 1997 présente 96 espèces de reptiles, 12 espèces d’Amphibiens, 67 espèces d’oiseaux et 9 espèces de mammifères. Pour las oiseaux, certaines espèces sont menacées de disparition comme le Lophotibis cristata, Sarotriva insularis, Foudia omissa. D’autres espèces sont ainsi notées dont Asio madagascariensis et Newtonia Spp (6). Pour les Amphibiens, certaines espèces comme la grenouille Mantella bernhardii ont été découvertes. Pour les reptiles, de nouvelle espèce de serpent comme Typhlopidae Spp et le Geodipsus zeny viennent d’être découvertes, en plus d’autres espèces déjà recensées dans la zone notamment le Leïohetorodom madagscariensis et l’Ithycyphis goudottii. Pour le cas des Mammifères, l’espèce carnivore cryptoerapta ferox est assez bien présentée dans l’ensemble de la forêt. Les espèces Galdictis fasciata Euplere goudottii sont assez connues dans cette région. Pour les Lémuriens, 4 espèces sont très connues de la population locale : il y a le Lepilémur Spp ou Halo, le Microcebus rufus ou Tsitsidy, l’Avahi laniger laniger ou Fotsife et l’Eulemur Colaris varika. D’autres espèces sont aussi signalées : le Daubentonia madagascariensis, l’Eulemur albocollaris, l’Eulemur fulvus rufus, le Hapalemur aureus, le hapalemur griseux griseux, le Prolemur sinus, le Varicea variegata variegata. D’ailleurs, un inventaire des Lémuriens sont en cours maintenant dans ce corridor forestier. Ces animaux présentent une importance écologique incontestable. Pour les Lémuriens par exemple, ils participent à la régénération naturelle des forêts par le biais de leur digestion, car certaines graines ne peuvent pousser qu’après avoir passé dans le ventre des animaux. En plus, ces animaux (lémuriens) dispersent les grains dans leurs déplacements et participent ainsi à la dispersion des bois. C’est pour cette raison que le projet WWF MAG 0860 entre dans la protection des Lémuriens dans cette formation forestière et c’est aussi la raison pour laquelle il nous incite la situation socio-économique de la population riveraine du corridor forestier. Les animaux jouent non seulement une fonction écologique mais ils servent aussi de nourriture à la population locale. Ce qui constitue une menace pour ces animaux, notamment pour les Lémuriens. La population chasse les petits animaux dans la forêt (tenrec, hérisson, pintade,…), qui sont très gras en période de pluie. Ils constituent l’alimentation quotidienne des ménages. Les sangliers en tant qu’animal destructeur de plantation sont aussi très chassés par la population, ils servent aussi alimentation. La population chasse également des oiseaux comme le Tetso, le Hako (vivy) et les Lémuriens surtout l’espèce considérée “ bevata ” (grand), le Varika ou Eulemur colaris…
Participation à la conservation des ressources naturelles
Comme nous l’avons évoqué ci-dessus, nous voulons apporter notre contribution à ceux qui veulent améliorer et conserver l’environnement de Madagascar et par la même occasion améliorer le niveau de vie de la population paysanne vivant aux dépend de la ressource forestière de Midongy du Sud. Nous voulons offrir le peu que nous avons pour sauver la richesse unique de cette région qui n’est autre que la forêt primaire et ses ressources naturelles. Parmi ces ressources, les Lémuriens ont une importance nationale et internationale : ils sont menacés d’extinction et de disparition. Ils méritent d’être protégés, c’est pour cela que notre étude s’oriente vers les Lémuriens. Les Lémuriens, en tant que “ premiers habitants de l’Ile ”12 et endémiques à 100% du point de vue générique et à 93% du point de vue spécifique, ces Lémuriens en tant qu’espèce existant dans la région, menacée de disparition pou la population locale, et présentés dans le R.E.D-data (liste rouge) de l’IUCN/UMEP/WWF, 1987 font l’objet de notre étude dans ce site de Midongy du Sud.
L’existence d’écrits sur la région de Midongy du Sud
En dehors des monographies faites par certains services (Agriculture, bureau de District, Elevage, Santé, CISCO…) et des études effectuées par les acteurs environnementaux (ANGP, WWF,…). Midongy du Sur ne figure pas sur les références bibliographiques. Cela ne nous permet pas d’avoir des données de référence pour étudier l’évolution de la situation : situation démographique et son évolution par exemple, situation économique et sociale, situation de la forêt,… etc D’où le mérite de travail qui est un travail de pionner, si vous pouvons nous permettre de le dire. Nous pensons que c’est vraiment le cas ici : un travail qui nous donne vraiment le goût de la recherche. Notre encadreur (15) qui était sur le terrain ne dira pas la contraire. Bref, le travail n’était pas facile ce d’autant plus qu’il était très limité dans le temps. En effet le contrat passe avec le projet W.W.F ne prévoyait que 75 jours de recherche sur terrain et un mois de rédaction et de finition sans cela le financement n’aurait pas été accordé et le travail n’aurait pas vu le jour. Dans l’avenir, nous souhaiterons avoir beaucoup plus de temps et approfondi d’avantage cette étude très intéressante avec un financement W.W.F pourquoi pas ou avec d’œuvres bâilleurs de fonds. En tout cas, nous sommes bien déterminée à continuer dans la même sens et nous souhaiterons arriver au bout du tunnel pour sortir au grand jour cette région très enclavée.
« Ravintsara », Revue de l’environnement volume 2, juin 2004 (page 15)
A la page 15 de cette revue, l’auteur sonne l’alerte sur le cas de la forêt d’Analalava dans la commune de Foulpointe (Tamatave). Cette forêt est au bord de la disparition totale de sa faune et de ses flores. Pour l’auteur, cette forêt n’a plus d’avenir. Avec le rythme actuel de la dégradation (due à l’activité anthropique) ; feu de pâture et de culture, exploitation illicite…), cette forêt va disparaître très vite. Dans un avenir très proche, elle ne sera plus qu’une légende alors que Foulpointe est renommée par son activité touristique et que la forêt d’Analalava est une destination de la plupart des touristes de cette région. Cette activité est l’une des bases du développement économique de zone. C’est pourquoi l’auteur pense que c’est aujourd’hui qu’il faut agir, car perdre cette forêt c’est perdre la base économique même de Madagascar. Selon l’auteur, la lutte doit se faire d’une autre façon car même s’il y a déjà un comité de gestion de la forêt en collaboration avec la gendarmerie nationale, aucun résultat palpable n’a été enregistré. Comme le cas de la forêt d’Analalava, la forêt de Midongy du sud (écoregion Forêt Humide de Basse Altitude : FHBA) subit aussi différentes pressions. Même s’il n’ y a pas encore le trafic de bois à cause de l’état de la route, il y a la pauvreté, l’ignorance et l’habitude culturelle….La couverture forestière régresse en culturelle en superficie d’année en année : 22,3% en 1987 et 13% en 1993 (une régression de 1,5% par an (25) . Pour nous, beaucoup restent encore dans la région de Midongy du sud, mais il faut agir vite, pour ne pas subi le même sort que celui d’Analalava. D’ailleurs, la Région Atsimo – Atsinanana considère Midongy du sud avec la région de Befotaka sud comme étant une future zone écotouristique (26) et que l’écotourisme est l’une des 3 secteurs porteurs de croissance économique avec le secteur agricole et le secteur minier (27). De plus beaucoup de pays étrangers veulent aider Madagascar : la Russie par l’intermédiaire de son Ambassadeur à Madagascar Viladimir Borisovtch Gontcharneko déclare qu’elle est contente d’aider notre pays à développer l’activité écotouristique, lors de sa visite de courtoisie auprès du Premier Ministre Jacque Sylla au Palais de Mahazoarivo (28). En voyant le nombre croissant des arrivées des touristes à Madagascar (20 à 25%) dont 67% à destination écotouristique (29), les forêts de Madagascar méritent d’être protégées d’une manière stricte. C’est pour cela que la forêt de la région de Midongy du sud aurait être impérativement protégée pour qu’elle reste intacte. Cette forêt de l’Est malgache contient plus d’espèces que celle de l’Ouest, car la plus grande partie des espèces malgaches sont forestières et que l’Est ont plus de forêt que l’Ouest (30). Si Madagascar estime que l’avenir du pays se base sur le secteur écotouristique, l’Est malgache mérite une protection particulière en raison de cette richesse unique de l’Île qui n’est autre que la forêt primaire, habitat de diverses espèces endémiques comme les lémuriens (31))/ « Notre croissance sera basée sur nos ressources naturelles uniques et sur la transformation de nos produits naturels » Pour sauver la forêt de Midongy du Sud et même toute la forêt de l’Est, il faut d’abord éradiquer la pauvreté, source principale de la pression anthropique sur la forêt. D’ailleurs c’est un des objectifs du Millénaire pour le Développement : Réduire de moitié le pourcentage de la population mondiale qui vit avec moins de 1$ par jour jusqu’en 2015
L’élevage
Il y a deux sortes d’élevage : l’élevage bovin et l’élevage aviaire ou aviculture. Les deux sont intensifs. Le Lonaky est la première autorité de la société traditionnelle. C’est le chef des lignages. Il est le gardien et le conservateur du « Tranobe » (grande maison), symbole de toutes les traditions ancestrales. Il est le détenteur ou gérant des terres de culture. C’est lui qui fait la répartition entre les frères. Il est le détenteur des bœufs. Alors, durant les enquêtes que nous avons menées, au niveau des ménages. C’est chaque Lonaky qui nous faisait le recensement des bovidés. Sur les 45 Lonaky de la zone d’étude, 39 possèdent des bœufs qui sont au nombre de 268 têtes (48). Pour l’aviculture, chaque ménage peut conserver les leurs pas comme le cas des bœufs. Sur les 408 ménages recensés, 210 élèvent de spoules, des canards, des dindons, des oies,… avec un nombre total de 1302.
a- Utilisation des cheptels et des volailles : Pour les paysans, les bœufs représentent avant tout une valeur capital sur le plan socio – culturel. Ils servent surtout aux activités socio – culturelles de la population (cérémonie mortuaire, mariage..) . Ils servent aussi à un payement de sanction en cas des fautes dans la société. C’est aussi le principal moyen de production. Ils sont aussi l’objet de vente en cas de besoin de la famille (évacuation des malades vers Farafangana ou Vangaindrano) problèmes avec les tribunaux, achat es rizières,…). L’aviculture ne sert pas à la nourriture. Elle est l’objet de vente pour l’achat des PPN, des médicaments, fournitures scolaires des enfants et d’autres besoins journaliers.
b- Pâturage : Les agriculteurs qui sont aussi éleveurs amènent leurs troupeaux dans les savanes sur les pentes de la colline et aux abords des rizières.
c- Problèmes de l’élevage :
– Le pâturage est très insuffisant,
– Il y a beaucoup de maladies (peste aviaire…)
– Il n’y a pas de vétérinaire, seul un employé du service,
– Il n’y a pas de dépôt de médicaments pour les animaux,
– Insécurité (existence de voleurs de bœufs, et de voleurs de petit élevage)
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Table des matières
PREFACE
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE, DEROULEMENT DE LA RECHERCHE ET METHODES D’ENQUETES
Chapitre I- CARACTERISTIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
I- 1 : Situation administrative
I-2 : Historique des villages
I-3 : Situation géographique
I-3 –1 : Cadre naturel
– Relief
– Hydrographie
– Sol
– Climat
– Végétation
– Vent
I-3-2 : Cadre humain
– Peuplement
– Population actuelle
I- 4 : Situation environnementale
Chapitre II – DEROULEMENT DE LA RECHERCHE
II-1. Première étape du travail
II- 1.1 Le choix de la localité
II-1.1.1 Une importante flore, en grande partie endémique
– Les essences utilisées dans la construction
– Bois de chauffage
– Plantes médicinales
– Plantes utilisées dans l’artisanat
– Plantes qui sert à l’alimentation humaine
II-1.1.2- Une faune d’une importance capitale
II-1.1.3- Importance écotouristique
II-1.1.4- Importance économique
II-1.1.5- Menaces à la biodiversité
II-1.1.6- Importance mondiale et régionale de la conservation de la biodiversité
II-1 .2 : Le choix du sujet
II- 1.2.1 : Participation à la conservation des ressources naturelles
II- 1.2.1 : Les besoins du projet WWF
II-2 : Deuxième étape du travail
II-2.1- Les travaux de documentation
II-2.2- Elaboration des fiches d’enquête
II-2.3- Les travaux préliminaires
– Les travaux de bureau
– Reconnaissance de Terrain
II-2.4- Les enquêtes proprement dites
Chapitre III- LES DIFFERENTES APPROCHES ET LES DIFFICULTES SUR TERRAIN
I –1 : Les différentes approches
II-1.1- Observation directe
II-1.2- Interview
II-1.3- Enquêtes
II-1.4- Discussion
II- 2 : Les difficultés rencontrées et les limites du travail
II-2.1- L’insuffisance de temps
II-2.2- Les rendez – vous avec les villageois
II-2.3- L’existence d’écrit sur la région de Midongy du sud
II – 3 : Le traitement des informations
DEUXIEME PARTIE « LES ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES »
Chapitre IV : La liste bibliographique
Chapitre V : La bibliographie commentée
V-I : « TRAFFIC »
V-2 : Montagne du Monde
V-3 : Mémoire de Maîtrise de Rakoto Joseph
V- 4 : Ravintsara
TROISIEME PARTIE « LES PREMIERS RESULTATS »
Chapitre VI : LA SITUATION SOCIO – CULTURELLE ET ECONOMIQUE DE LA POPULATION
VI-1. Aspect démographique
VI-1.1- Nombre de la population
VI-1.2- Evolution du nombre de la population
VI-1.3- Les ménages
VI-1.4- Le mouvement de la population
VI – 1.4.1. Mouvement naturel
– Natalité
– Fécondité
– Mortalité
– Accroissement naturel
VI- 1.4.1- Mouvement migratoire
VI- 1.5- Structure de la population
– Structure par sexe et par âge
– Pyramide des ages
– Population active
– Espérance de vie
VI- 1.6 : Régime alimentaire de la population
– Production animale
VI- 2 : Les aspects socio – culturels
VI- 2.1- Santé
VI-2.1.1 : Couverture sanitaire
VI-2.1.2 :Infrastructure sanitaire et Personnels médicaux
VI-2.1.3 : Les maladies les plus fréquentés
VI-2.1.4 : Problèmes vis-à-vis de la santé
VI-2.1.5 :La pratique de médecine traditionnelle
VI-.2.1.6 : Conséquences
VI- 2.2 – Education
VI-2.2.1- Fréquentation scolaire
VI-2.2.2- Evolution en nombre des élèves (en primaire)
VI-2.2.3- Instituteurs
VI-2.2.4- Infrastructure
VI-2.2.5- Taux de réussite scolaire
VI-2.2.6- Statut de scolarisation
VI-2.2.7- Problèmes liés à l’éducation
a- Au niveau des infrastructures
b- Au niveau des élèves
c- A cause de la faiblesse des revenus des paysans
d- Le taux de fréquentation scolaire est très bas
e-Les conditions climatiques
VI-2.2.8- Conséquences de tous problèmes
VI- 2.3- Sécurité
VI-2.3.1 :Type d’insécurité
VI-2.3.1 :Causes de l’insécurité
VI-2.3.2 :Conséquences
VI-2.4 : L’approvisionnement en eau
VI-2.4.1 :Etat et problèmes de l’eau
VI-2.4.2 :Conséquences
VI- 2.5- Us et coutumes
VI-2.5.1- La tradition au niveau de mariage
VI-2.5.2- Au niveau de décès
VI-2.5.3- Au niveau d’élevage
VI-2.5.4- La tradition et la forêt
VI-2.5.5- La tradition et les animaux sauvages
VI- 3. Situation économique
VI- 3.1- Les sources de revenu
VI- 3.1.1- Agriculture
a- Type de culture
a.1- Les cultures sur Tavy
a.2- Les cultures de bas fond
a.3- Les cultures près de case
b- Matériels de production
c- Utilisation foncière
d- Rendement et production
e- Utilisation des produits
f- Prix de la production
g- Problèmes et besoins de la population en matière d’agriculture
VI-3.1.2- L’élevage
a- Utilisation des cheptels et des volailles
b- Pâturage
c- Problème d’élevage
VI-3.1.3- L’artisanat
a- Fabrication de Rhum local
b- Mikola
Chapitre VII- IMPACTS DES ACTIVITES ANTROPIQUES SUR LA BIODIVERSITE NOTAMMENT LES LEMURIENS
VII- 1 : Menaces sur la vie des Lémuriens
VII-.1.1 : Menaces naturelles
VII- 1.2 : Menaces anthropiques
VI- 1.2.1causes profondes
a. Pauvreté
b. L’explosion démographique
c. La prépondérance de l’agriculture
VI-1.2.2 :Causes directes
d. Chasse
e. Méconnaissance de la législation forestière
f. Ignorance de valeur de la biodiversité
g. Habitude culturelle
VII- 2 : Conséquences des pressions sur la vue des lémuriens
Chapitre VIII- : ATTITUDE DE LA POPULATION FACE A LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE ET SOLUTIONS STRATEGIQUES POSSIBLES
VIII- 1. : Le projet de conservation de WWF et les impacts des activités sur les prélèvements des produits forestières (animal et végétal) par la population
VII- 2. Suggestions et recommandations pour freiner les pressions anthropiques sur les ressources naturelles du corridor forestier de Midongy
CONCLUSION
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES CARTES
LISTE DES PLANCHES
LISTE DE FIGURE
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