Depuis des millénaires, les plantes médicinales tiennent et occupent une place primordiale dans l’univers et sont connues depuis longtemps la source naturelle d’exploitation d’éléments actifs (Adossides, 2003). Leur importance dans le domaine thérapeutique a été révélée dans l’histoire de la médecine traditionnelle (Sofowara, 2010) dans laquelle il a été démontré que ces plantes synthétisent une gamme de métabolites secondaires dont la plupart d’entre eux sont considérés dans le sens large comme des « antibiotiques » car ils protègent les plantes contre les microorganismes, les animaux et même les autres plantes (Cox et al., 1994). En plus, la majorité des molécules actives naturelles sont répertoriées dans ces plantes dont certaines semblent être à forte valeur mais sont présentes en faible quantité et sont dotées d’une activité biologique et olfactive, en particulier les huiles essentielles (Jouault, 2012).
Les huiles essentielles sont la base des substances thérapeutiques employées dans l’Aromathérapie qui est un des systèmes de soins naturels le plus utilisé. Beaucoup d’études ont été effectuées sur les fonctionnements de leurs constituants au niveau des cellules végétales et animales (Keskitalo et al., 1998). Elles ont montré des activités biologiques intéressantes en tant qu’agents antimicrobiens, larvicides, insecticides et antioxydants.
Généralités sur la plante
Les Lauraceae
Les Lauraceae sont de la famille des plantes angiospermes appartenant à l’ordre des Laurales (Magallon et al., 2009) comprenant de 2500 à 3000 espèces reparties dans le monde dont 54 genres se trouvent dans les zones tropicales et subtropicales. Elles sont très rares en Afrique mais très fréquentes dans les continents Américain, Asiatique, en Australie et à Madagascar (Steven, 2001).
Le genre Ocotea
Ocotea est le genre de plante à fleurs appartenant à la famille des Lauraceae et est né au Miocène (Renner, 2005). Ce sont des arbustes dont la plupart d’entre eux sont des arbres de couleur grisâtre (Détienne et al., 1983) à feuilles persistantes et à racines adventives. Parmi les 360 espèces existantes, 35 espèces sont endémiques de Madagascar (George, 2001).
Le genre Ocotea de Madagascar
C’est un arbre de dimension moyenne à grande, atteignant 20 à 30 m de hauteur (Blaise et al., 2003). Il est hermaphrodite, à feuilles simples, alternes de couleur vert-foncé brillante avec parfois une couleur brune en dessous dont les fleurs sont bisexuées. A l’état de croissance, ses fruits sont de couleur vert-foncé, oblong, charnu et dur (George, 2001). Connu sous le nom de « Varongy », il est reparti sur l’ensemble de la forêt dense, sempervirent humide et subhumide de la partie orientale de l’île (Blaise et al., 2003).
Utilisations du genre Ocotea
Ces plantes sont très exploitées à cause de la qualité de leur bois, d’où leurs utilisations massives, rencontrées sur les hautes terres et vers la partie orientale, en menuiserie, ébénisterie ou en construction grâce à leur résistance à la pourriture fongique (Kostermans, 1938). Grâce aussi à leur aromaticité, elles sont utilisées dans de nombreux domaines (Lemmens, 2008) notamment en médecine traditionnelle.
Ocotea aff. laevis
Classification (Kostermans, 1950)
Comme il s’agit de l’affinité d’Ocotea laevis, la plante appartient aussi au :
Règne : VEGETAL
Sous-règne : METATPHYTES
Embranchement : SPERMAPHYTES
Sous-embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : DICOTYLEDONES
Ordre : LAURALES
Famille : LAURACEAE
Genre : Ocotea
Espèce : aff. laevis
Nom vernaculaire : Varongy Ravimanga
Description botanique de l’Ocotea aff. laevis (Mr Richard RAZAKARIMANANA, MGB)
Ce sont des arbres longs, minces dont la taille peut atteindre jusqu’à 15 m de haut. Leur tronc est lisse à couleur noir – grisâtre. Les feuilles peuvent se présenter sous diverses formes (oblancéolé, elliptique, oblongues) avec une apex aigue acuminé ou parfois obtus. Chacune d’entre elle possède une nervure médiane saillante dont la face inférieure est plus claire. Leur pétiole est glabre canaliculé à une longueur de 5 à 20 mm. Leur fruit possède une cupule rouge et devient noir bleuâtre à maturité.
GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
Origine et historique des huiles essentielles
Les premières preuves d’existence et d’utilisation des huiles essentielles ont été trouvées en Egypte et sont datées de 3000 ans avant Jésus-Christ (Baser et al., 2010). A cette époque, leur extraction était faite à partir d’une forme rudimentaire de distillation inventée par les Perses plutôt à des fins de parfumerie que thérapeutiques. Cette technique est perfectionnée par les Arabes et reprise par les Musulmans à des fins médicales. L’huile essentielle devient ensuite un des principaux produits de commercialisation internationale (Descroche, 2006). En 1928, le terme « aromathérapie » a été inventé par le chimiste français RenéMaurice Gattefosse pour décrire les propriétés curatives des huiles essentielles (René, 1937). Depuis, de très nombreuses études ont été réalisées pour prouver leur intérêt thérapeutique (Jouault, 2012).
Définition
L’huile essentielle est un produit liquide naturel, concentré, parfumé, hydrophobe d’origine végétale, d’où le nom « essence » (Bruneton, 1987) possédant un aspect de consistance huileuse caractérisé par l’absence de corps gras, plus ou moins fluides, volatiles et souvent colorées (Bardeau, 1978). Selon la commission de la Pharmacopée Européenne, une huile essentielle est un « produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière végétale, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage ».
Localisation
Les huiles essentielles sont synthétisées uniquement par les plantes aromatiques (Rakotoarivony, 2013) et peuvent être localisées soit dans le cytoplasme des cellules sécrétrices, soit au niveau des poils glandulaires épidermiques, des poches et des canaux glandulaires de la plante (Rafalimanana, 1995). Elles peuvent être présentes à la fois dans différents organes (écorces, rhizomes, racines, bois, sommités fleuries) (Bruneton, 1987).
Rôles des huiles essentielles chez les végétaux
Les huiles essentielles semblent avoir de nombreuses fonctions chez les plantes. Elles constituent un moyen de défense contre les prédateurs phytophages (microorganismes, champignons, insectes, herbivores) et les agents atmosphériques (Cesk et al., 1999). A la suite d’une baisse d’assimilation chlorophyllienne, certaines se comportaient comme source d’énergie (Lutz, 1640) et contribuent à l’activité végétative de la plante (Bousquet, 1972) (mobilisation de l’énergie lumineuse, régulateur thermique) (Croteau, 1986). Ainsi, la volatilité et l’odeur de ces essences en font des éléments de communication chimique permettant à la plante de contrôler ou réguler son environnement (Bruneton, 1999).
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Table des matières
INTRODUCTION
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I- GENERALITES SUR LA PLANTE
I-1- Les Lauraceae
I-2- Le genre Ocotea
I-2-1- Le genre Ocotea de Madagascar
I-2-2- Utilisations du genre Ocotea
I-2-3- Ocotea aff. laevis
I-2-3-1- Classification
I-2-3-2- Description botanique
I-2-3-3- Distribution géographique
II- GENERALITES SUR L’HUILE ESSENTIELLE
II-1- Origine et historique
II-2- Définition
II-3- Localisation
II-4- Rôles des huiles essentielles chez les végétaux
II-5- Caractéristiques générales des huiles essentielles
II-6- Facteurs de variabilités des huiles essentielles
II-7- Composition des huiles essentielles
II-8- Fonctions biologiques des huiles essentielles
II-9- Utilisations des huiles essentielles
PREMIERE PARTIE : CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE DE L’HUILE ESSENTIELLE
I- INTRODUCTION
II- MATERIELS ET METHODES
II-1- MATERIELS
II-1-1- Récolte et préparation du matériel végétal
II-1-2- Le matériel végétal
II-2- METHODES
II-2-1- Extraction de l’huile essentielle
II-2-2- Caractérisation physico-chimique de l’huile essentielle
II-2-2-1- Caractérisation physique
II-2-2-1-1- Détermination de la densité relative
II-2-2-1-2- Détermination de l’indice de réfraction
II-2-2-1-3- Détermination du pouvoir rotatoire
II-2-2-2- Caractérisation chimique
II-2-2-2-1- Détermination de l’indice d’acide (??)
II-2-2-2-2- Détermination de son indice d’ester (??)
II-2-3- Criblage phytochimique de l’extrait de feuilles d’Ocotea aff. laevis
II-2-3-1- Préparation des extraits
II-2-3-1-1- Extrait brut
II-2-3-1-2- Extrait hydroalcoolique
II-2-3-2- Screening des extraits des feuilles d’Ocotea aff. laevis
II-2-3-2-1- Détection des alcaloïdes
II-2-3-2-2- Détection des coumarines
II-2-3-2-3- Détection des saponines
II-2-3-2-4- Détection des polysaccharides
II-2-3-2-5- Détection des flavonoïdes, des leucoanthocyanes et d’ Anthocyanes
II-2-3-2-6- Détection des hétérosides cyanogénétiques
II-2-3-2-7- Détection des stérols insaturés et des triterpènes
II-2-3-2-8- Détection des tanins et des polyphénols
II-2-3-2-9- Détection d’anthraquinones
II-2-4- Analyse chimique de l’huile essentielle par chromatographique en phase gazeuse (CPG/DIF)
III- RESULTATS
III-1- Extraction de l’huile essentielle
III-2- Caractérisation physico-chimique de l’huile essentielle
III-3- Criblage phytochimique de l’extrait de feuilles d’Ocotea aff. laevis
III-4- Analyse chimique de l’huile essentielle par CPG/DIF
IV- DISCUSSIONS
DEUXIEME PARTIE : ETUDE BIOLOGIQUE DE L’HUILE ESSENTIELLE
I- INTRODUCTION
II- MATERIELS ET METHODES
II-1- MATERIELS
II-1-1- Matériels biologiques
II-1-2- Antibiotiques de références
II-2- METHODES
II-2-1- Test antioxydant de l’huile essentielle
II-2-1-1- Test préliminaire
II-2-1-2- Mesure de l’activité antioxydante
II-2-1-3- Etude préliminaire pour l’identification des composés
II-2-2- Test antimicrobien de l’huile essentielle
II-2-2-1- Aromatogramme
II-2-2-2- Détermination de CMI et de CMB
II-2-3- Test de toxicité aigüe de l’huile essentielle
II-2-4- Test larvicide de l’huile essentielle
III- RESULTATS
III-1- Activité antioxydante de l’huile essentielle
III-2- Activité antimicrobienne de l’huile essentielle
III-3- Toxicité de l’huile essentielle
III-4- Activité larvicide de l’huile essentielle
IV- DISCUSSIONS
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES