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Les caractéristiques de la dynamique d’inflation
La nouvelle courbe de Phillips contient toujours une persistance de l’inflation comme le montrent les deux modèles théoriques vus précédemment.
Avec cette idée de persistance, la réponse de l’inflation à ces chocs est retardée et graduelle. Les nouvelles courbes de Phillips keynésiennes servent abondamment dans les modèles de politique macro – économique, à simuler les effets de différentes politiques monétaires sur l’inflation. La mise en œuvre du régime de cible d’inflation fait partie d’une politique monétaire de désinflation. La persistance commence à se diminuer dès la mise en œuvre de ce régime de cible d’inflation.
La courbe de Phillips Néo – Keynésienne (ou NKPC : New Keynesian Phillips Curve) relie la production et l’inflation pour voir leurs fluctuations suite à un choc monétaire. Elle peut aussi donner la fluctuation de l’inflation suite à un choc sur la production. Alors, reproduire la dynamique d’inflation à l’aide de cette courbe nécessite une étude de la relation entre la production et l’inflation.
La relation entre la production et l’inflation46 : une caractéristique de la dynamique d’inflation
Pour cette étude, il nous faut l’hypothèse suivante : l’arbitrage à court terme entre la production et l’inflation est constant dans le temps et l’écart entre l’inflation observée et l’inflation attendue est tout simplement proportionnel à celui entre la production effective et la production potentielle (c’est l’écart de production).
Détecter les variations dans le temps, de la relation entre la production et l’inflation, est alors important dans une analyse de processus de dynamique d’inflation. Dans la seconde partie de cette étude, cette relation sera illustrée à partir d’une courbe de Phillips Néo-Keynésienne, pour le cas de Madagascar.
Un autre axe de recherche rattache le ratio de sacrifice au niveau de l’inflation ou à la volatilité de l’inflation. Le fait que le ratio de sacrifice dépende du niveau de l’inflation plutôt que du signe de l’écart de production, il va produire des conséquences tout à fait fondamentales pour les autorités.
Le ratio de sacrifice47 :
Tout changement de stratégie monétaire, en faveur d’objectifs désinflationnistes, nécessite de s’interroger sur l’éventuel coût réel qu’il engendre. Au cours des années quatre – vingt, les politiques monétaires des pays développés ont fait de la stabilité des prix un objectif prioritaire. En effet, cette dernière contribue à accroître le potentiel de croissance d’une économie, en améliorant la transparence sur les prix relatifs et en réduisant le prime de risque sur l’inflation, surtout en prévenant les redistributions arbitraires de la richesse et des revenus.48
A court terme, les effets de la récession induits par une politique désinflationniste sont susceptibles de peser sur la croissance. Le ratio de sacrifice49, défini comme la perte cumulée en croissance liée à une réduction permanente d’un point d’inflation, est devenu ainsi un objet d’intérêt et d’étude pour les banques centrales. L’efficacité de la politique monétaire dépend de la capacité des banquiers centraux à spécifier un ensemble d’objectifs, d’une part, et à comprendre les effets des politiques mises en œuvre pour les atteindre, d’autre part. Or, une baisse de degré de rigidité nominale des prix ne se traduit pas nécessairement par une baisse du ratio de sacrifice.
Les modèles sur la relation entre la production et l’inflation51 :
Le modèle à contrainte de capacité :
Ce modèle repose sur l’hypothèse que certaines entreprises ont du mal à accroître leur capacité de production en courte période. Par conséquent, lorsque la demande globale est vigoureuse, son incidence sur l’inflation sera plus marquée si un plus grand nombre d’entreprises ont une capacité limitée d’accroître leur production à court terme. L’inflation devient ainsi de plus en plus sensible à l’excédent de la demande. Le ratio de sacrifice est plus élevé en présence d’une offre excédentaire qu’en cas de demande excédentaire. Ce modèle a cependant d’importantes répercussions sur la conduite d’une politique monétaire qui vise à maîtriser l’inflation.
Le modèle à signaux brouillés :
Dans ce modèle, une relation s’établit entre la production et l’inflation parce que les entreprises sont incapables de faire une distinction claire entre les mouvements du niveau général des prix et les variations des prix relatifs, lesquelles ne sont pas directement observables, et doivent être déduites du comportement des différents prix.
Dans ces conditions, la production réagira moins, aux chocs de demande globale quand la volatilité des prix est forte, que, lorsqu’elle est faible.
Le modèle à coûts d’ajustement :
La relation entre la production et l’inflation varie en fonction du niveau de cette dernière. Plus les entreprises qui décident d’ajuster leurs prix sont nombreuses, plus le niveau général des prix est sensible aux variations de la demande.
Dans ce modèle, l’incidence de l’écart de production sur la différence entre l’inflation observée et l’inflation attendue est fonction du taux d’inflation moyen. En pareil cas, les autorités monétaires risquent d’avoir beaucoup plus de mal à réduire l’inflation lorsque celle – ci est faible que si elle est relativement élevée.
La nouvelle courbe de Phillips explique bien les fluctuations de ces variables (inflation et production). Mais leurs réponses suite à un choc sur le taux de croissance de la masse monétaire seront illustrées dans la seconde partie de cette étude.
A partir des fluctuations de l’inflation, cette courbe reflète aussi la persistance de l’inflation.
La dynamique d’inflation : un outil important pour la politique monétaire dans le ciblage d’inflation
La politique monétaire54 :
Il s’agit d’abord d’identifier les objectifs pour aborder les instruments mis à la disposition de la politique monétaire afin d’atteindre ces objectifs.
Elle a pour objectif d’influencer certaines variables économiques appelées les objectifs finaux. Pour atteindre ce but, les autorités monétaires doivent contrôler des variables monétaires nominées dans les objectifs intermédiaires.
Les objectifs finaux :
Il s’agit simplement de constater que, choisir une politique monétaire revient à accepter, implicitement, un mécanisme de transmission, c’est-à-dire une relation de cause à effet entre un objectif intermédiaire et un objectif final.
En matière de théories monétaires, deux grandes options sont possibles : la neutralité et la non – neutralité de la monnaie. La neutralité explique l’évolution de l’inflation. Quand la monnaie n’est pas neutre, il est généralement admis qu’elle affecte aussi le rythme de l’inflation. Si l’on croît fermement à la neutralité de la monnaie, la politique monétaire n’aura qu’un seul objet : « contrôler l’inflation ». Quand on rejette la neutralité, l’enjeu de la politique monétaire dépasse celui de la lutte contre la hausse des prix.
Dans le passé récent, les politiques économiques et en particulier les politiques monétaires n’ont pas produit des résultats satisfaisants pour les gouvernements en matière de croissance et de chômage. Par contre, l’inflation sévissait.
Actuellement, la tendance est d’admettre que la politique monétaire doit se concentrer sur l’inflation. D’autres politiques, notamment budgétaires, doivent s’attaquer au chômage.
La dynamique d’inflation selon la NKPC : Cas de Madagascar
Les objectifs intermédiaires:
Les objectifs intermédiaires représentent les variables monétaires que la politique monétaire aura à contrôler afin de donner les moyens d’atteindre les objectifs finaux.
Ces objectifs ne doivent, en aucun cas, être confondus avec les instruments de la politique monétaire. Un bon objectif intermédiaire possède deux caractéristiques :
Il est sous le contrôle direct et effectif des autorités monétaires, grâce aux instruments monétaires
Il est lisible par tous. Autrement dit, l’objectif affiché par les autorités est connu et son évolution est rendue publique.
Les objectifs intermédiaires, parfois appelés les « cibles » intermédiaires, sont de trois types :
. Les agrégats monétaires Les taux d’intérêt
. Les taux de change
Les agrégats :
Pour obtenir un bon agrégat, il faut que l’agrégat contienne l’ensemble des actifs, que les agents considèrent comme des substituts étroits. Aujourd’hui, chaque agent économique peut aisément contrôler l’agrégat monétaire M3.
Un agrégat monétaire possède des contreparties. Ces contreparties indiquent, quelles sont les causes de l’émission de monnaie. Ce rappel montre que l’évolution de la masse monétaire peut être contrôlée à partir de ses composantes ou à partir de ses contreparties.
Les taux d’intérêts:
Ils font partie des objectifs intermédiaires car ils influencent le niveau de l’activité économique. Ils constituent des instruments de la politique monétaire.
En effet, les décisions d’investissements, d’emprunts et de détention d’actifs financiers dépendent de la valeur des taux d’intérêts. Ils constituent également une catégorie d’instrument au service de la politique monétaire dans la mesure où le contrôle des taux permet d’agir sur le volume de la masse monétaire.
Les taux de change:
Un taux de change exprime la valeur d’une monnaie nationale par rapport à une devise étrangère. Les taux de change influencent directement les comportements d’exportation et d’importation des biens, des services et des capitaux. En agissant sur eux, les autorités monétaires participent à la détermination des objectifs finaux.
Les instruments:
Les instruments d’action, de la politique monétaire, ont pour fonction d’agir directement sur les variables monétaires, c’est-à-dire sur les objectifs intermédiaires de la politique monétaire. Parmi ces instruments figurent les quatre cas suivants :
La manipulation des taux d’intérêt55:
Si la banque centrale ne souhaite pas agir directement sur le volume de la liquidité bancaire, elle peut néanmoins en moduler le coût en manipulant le taux d’intérêt.
Par ses interventions sur le marché bancaire où les établissements de crédit s’échangent de la monnaie banque centrale, ou plus généralement sur le marché monétaire, l’institut d’émission peut agir sur le coût du refinancement des banques commerciales.
Une hausse des taux se traduit par une tension accrue sur le marché de la liquidité en monnaie centrale. Inversement, une baisse permet aux banques de se procurer plus aisément des liquidités.
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Table des matières
INTRODUCTION
o Partie 1 : LA DYNAMIQUE D’INFLATION
CHAPITRE 1 : Les fondements théoriques
I. Survol de la littérature
1. La courbe de Phillips traditionnelle
2. la Nouvelle Economie Classique (NEC) :
a) Hypothèse des anticipations rationnelles
b) Ajustement continu des marchés
c) Hypothèse de l’Offre globale
3. La Nouvelle Economie Keynésienne (NEK)
4. La courbe de Phillips Néo – Keynésienne
II. Les modèles théoriques de la dynamique d’inflation
1. Modèles à prix fixes de Gali et Gertler (1999) :
a) Modèle de Calvo : prix fixes pour une durée aléatoire
b) Modèle de Gali et Gertler (1999) : prix fixes pour une durée aléatoire et anticipation adaptative
2. Modèles à prix prédéterminés de Mankiw et Reis (2002) :
a) Modèle de Fisher (1977) : prix prédéterminés pour deux périodes
4La dynamique d’inflation selon la NKPC : Cas de Madagascar
b) Modèle de Mankiw et reis (2002) : prix prédéterminés pour une durée aléatoire
CHAPITRE 2 : Les caractéristiques de la dynamique d’inflation
I.La relation entre la production et l’inflation : une caractéristique de la courbe de Phillips néo – Keynésienne
1. Le ratio de sacrifice
2. Les modèles sur la relation entre la production et l’inflation
a) Le modèle à contrainte de capacité
b) Le modèle à signaux brouillés
c) Le modèle à coûts d’ajustement
II. La persistance de l’inflation
III. La dynamique d’inflation : Un outil important de la politique monétaire dans le ciblage d’inflation
1. La politique monétaire
a) Les objectifs finaux
b) Les objectifs intermédiaires
i. Les agrégats
ii. Les taux d’intérêts
iii. Les taux de change
c) Les instruments
i. La manipulation des taux d’intérêt
ii. L’action sur la liquidité bancaire
iii. L’open – market
iv. L’encadrement de crédit
2. Le ciblage d’inflation
a) L’inflation dans son ensemble
i. Les causes de l’inflation
ii. Les conséquences de l’inflation sur l’économie
b) La politique de ciblage d’inflation
o Partie 2 : ETUDES EMPIRIQUES SUR LA DYNAMIQUE D’INFLATION A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : Situation économique de Madagascar de 2000 à 2007
I. L’inflation et la production
1. Evolution de l’inflation
2. Evolution du PIB..
II. Relation entre les variables macro – économiques considérées .
1. Interdépendance entre les variables économiques et la masse monétaire
a) Relation entre l’inflation et la masse monétaire
b) Relation entre le PIB et la masse monétaire
2. Interdépendance entre l’inflation et les deux autres variables
a) Relation entre l’inflation et le taux de change
b) Relation entre l’Inflation et le PIB
III. La politique monétaire à Madagascar
1. Les objectifs et les instruments de politique monétaire à Madagascar
a) Les objectifs intermédiaires
b) Les instruments
2. La cible opérationnelle de la politique monétaire de la BCM
3. L’inflation : une nouvelle cible de la politique monétaire malgache
CHAPITRE 2 : La dynamique d’inflation à Madagascar en chiffre (2000 – 2007)
I. Relation entre l’inflation et ses variables explicatives
II. Impacts des chocs monétaires et des chocs d’offre
1. Dynamique ou fluctuations de l’inflation suite aux chocs monétaires
2. Dynamique ou fluctuations de l’inflation suite aux chocs d’offre
III. La Dynamique d’inflation à Madagascar selon la Courbe de Phillips Néo – Keynésienne (NKPC)
IV. Les limites de cette étude
V. Les perspectives de recherches
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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