MILIEU PHYSIQUE
Situation géographique
Le corridor Ranomafana – Andringitra présente le dernier vestige d’une vaste forêt naturelle qui se trouvait autrefois le long de l’escarpement longitudinal qui sépare la côte Est des Hautes Terres de Madagascar (ANDRIAMAHAZO et al., 2004). Il est situé à l’Est de la province de Fianarantsoa, entre 21°et 22° de latitude Sud et entre 47°3’ et 45°8’ de longitude Est. Cette bande de forêt d’une superficie de 9000 Km² et d’une largeur de 180 Km (BLANC PAMARD et al., 2005) relie trois Aires Protégées dont le Parc National de Ranomafana (41601ha) crée en 1991, le Parc National de l’Andringitra (31160 ha) inauguré en 1999, et la Réserve spéciale du Pic d’Ivohibe datant de 1961 .
Notre zone d’étude est localisée dans trois communes du corridor :
– Ambinanindrano situé à 13 Km de la commune d’Ifanadiana,
– Parc National de Ranomafana dans la commune rurale de Ranomafana, Sous Préfecture d’Ifanadiana,
– Andrambovato situé à 18 Km au Nord-Ouest de la commune rurale de Tolongoina, Sous Préfecture d’Ikongo .
Hydrographie
L’ensemble du plateau forestier du corridor Ranomafana- Andringitra est arrosé et drainé par de très nombreux cours d’eau (BLANC PAMARD et al., 2005). La rivière de Namorona (Ifanadiana), et la rivière Sandrananta (Ikongo), sont les plus importantes, car leurs affluents contribuent à l’augmentation de l’humidité atmosphérique de la région (ANGAP, 2001). Ces rivières jouent aussi un rôle important dans l’économie de la région. C’est le cas de la rivière de Namorona qui fournissent l‘électricité de la centrale hydroélectrique de la région de Ranomafana.
Géologie et Pédologie
La zone d’étude repose sur un socle cristallin ancien appartenant au système du graphite. BESAIRIE (1952) a défini ce système du graphite comme un complexe migmato-gneissique dérivé de sédiments silico-alumineux et carbonés.
Le système comprend le groupe d’Ambatolampy et le groupe de migmatites granitoïdes et granitiques (BESAIRIE, 1964). La carte 3 montre la géologie de notre zone d’étude. Différents types de sol sont rencontrés dans la région (FOFIFA, 2000) :
– sols ferrallitiques rajeunis, enrichis en minéraux peu altérables et à structure plus ou moins dégradée ;
– sols ferrallitiques fortement rajeunis à structure plus ou moins dégradée ;
– sols ferrallitiques fortement rajeunis sur pente ;
-sols ferrallitiques à faciès humifères sous forêts ;
– sols ferrallitiques rajeunis, enrichis en minéraux peu altérables, friables ;
– sols ferrugineux rouges.
Le Climat
Le bioclimat régional est du type tropical chaud et humide, caractérisé par des précipitations annuelles variant entre 2400mm et 2900mm (ANDRIAMAHAZO et al., 2004). La zone d’étude est soumise à un climat tropical perhumide chaud (DONQUE, 1975). Sous l’influence de l’Alizé oriental (vent dominant), la saison sèche relativement fraîche s’étale de mai à octobre et une saison pluvieuse et chaude de novembre à avril. Vu l’étendue du corridor et la distance entre nos zones d’étude, pour avoir des données climatiques reflétant les réalités, celle de la station la plus représentative a été prise en compte pour cette étude c’est – à – dire celle d’Ifanadiana durant la période de 1951 à 1980. Ces données ont été fournies par la station météorologique d’Ampandrianomby.
Température
La température moyenne annuelle est élevée tout au long de l’année. Elle est de 21, 7 ° C. Les mois les plus chauds sont janvier et février (24,7 °C et 24,6°C). Les mois les plus frais sont juillet et août.
Précipitation
La précipitation annuelle varie entre 2400 mm et 2950 mm. En moyenne le nombre de jours de pluies dans une année est de 180 jours.
Courbe ombrothermique
La courbe ombrothermique est représentée sur la figure 3. Le diagramme a été établi à partir des valeurs des températures et des précipitations selon la méthode de GAUSSEN (P = 2T). Un mois est écologiquement sec si la pluviométrie est inférieure au double de la température (P < 2T). Dans le cas contraire, les mois les plus pluvieux correspondent à P > 2T. D’après la courbe, la pluie persiste pendant toute l’année ; le crachin (avril- juin) succède aux grosses précipitations orageuses de novembre à mars et une petite saison sèche en septembre à octobre.
MILIEU BIOTIQUE
Flore et Végétation
Phytogéographiquement, le corridor se trouve à cheval entre le domaine de l’Est et celui du Centre (BLANC PAMARD et RALAIVITA, 2004). Notre zone d’étude fait ainsi partie du domaine du Centre- Est de la région orientale de ce corridor. Selon HUMBERT et COURS DARNES (1965), c’est une forêt dense humide ombrophile orientale caractérisée par la série à MYRISTICACEAE et à Anthostema. Les taxons les plus représentatifs sont de la famille des CUNONIACEAE (Weinmannia), des LAURACEAE, des MONIMIACEAE, des MYRTACEAE, des RUBIACEAE et des STERCULIACEAE (SCHATZ et MALCOMBER, 1993). Selon les différents types de formation, la forêt est composée de forêts primaires et de formations secondaires. On y trouve différents types de formations après destruction de la forêt primaire.
Faune
La forêt du corridor Ranomafana -Andringitra constitue une zone de passage et d’abris pour la faune. Elle est hautement diversifiée, mais beaucoup d’espèces disparaissent avec la déforestation et la dégradation du milieu (GOODMAN et RAZAFINDRATSITA ,2001). L’étude menée par MICET a permis de dégager la richesse du corridor en micromammifères, reptiles et amphibiens, oiseaux et Lémuriens. Parmi les micromammifères 7 des 21 espèces recensées sont des rongeurs dont 6 sont endémiques, 14 espèces sont des insectivores. On trouve 28 espèces de reptiles et 46 amphibiens. Les animaux recensés concernent les deux Parcs Nationaux du corridor. 75 espèces d’oiseaux sont recensées avec un taux d’endémicité de 60 %. Pour ce qui est des lémuriens ; il a été recensé 9 espèces dont 6 espèces diurnes à savoir Varecia varegata, Propithecus diadema edwardsi, Eulemur rubriventer, Eulemur fulvus rufus, Hapalemur griseus et 3 espèces nocturnes telles que Microcebus rufus, Avahi laniger et Cheirogalus major. Les oiseaux ne sont pas en reste puisque 114 espèces y sont présentées. Enfin, les Reptiles (36 espèces), les amphibiens (41 espèces), les insectes et les arachnides de toute forme avec les crustacées (plus de 350 espèces) y sont également présents (Anonyme, 2000).
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : MILIEU NATUREL
I MILIEU PHYSIQUE
I. 1 Situation géographique
I.2 Hydrographie
I.3 Géologie et Pédologie
I.4 Le Climat
I.4.1Température
I.4.2 Précipitation
I.4.3 Courbe ombrothermique
I.5 Le vent
II MILIEU BIOTIQUE
II.1 Flore et Végétation
II.2 Faune
II.3 La population et ses activités
Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES
I.MATERIELS D’ETUDE
I.1.Choix des espèces cibles
I.2 Reconnaissance et recherche des espèces cibles
I.3 Description des familles
I.4 Description botanique des espèces cibles
II METHODE D’ETUDEECOLOGIQUE DESESPECESETUDIEES
II.1 Etude préliminaire
II.1.1 Collecte des données
II.1.2 Choix et localisation des sites d’étude
II.2 Méthode d’étude de l’habitat des espèces
II.2.1 Description générale de l’habitat
II.2.2 Relevé écologique
II.2.3 Analyse différentielle
II.2.4 Description de la formation végétale
II.2.5 Analyse dendrométrique
II.2.6 Méthodes d’étude du sol
II.3. Etude de la distribution géographique
II.3.1 Elaboration de la carte de distribution
II.3.2 Analyse de la carte de distribution
II.4 Méthode d’étude de l’abondance numérique
II.5 Etude de la flore associée
II.6 Etude de la régénération naturelle
II.6.1 Phénologie
II.6.2 Pollinisation et dispersion des graines
II.6.3 Potentiel de régénération
II.7 Utilisation et menaces sur l’habitat des espèces cibles
II.7.1 Utilisation des espèces cibles
II.7.2 Menaces sur les espèces cibles
II.7.3 Enquête ethnobotanique
II.8 Evaluation des risques d’extinction
Troisième partie : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. CARACTERISTIQUES DES FORMATIONS VEGETALES
I.1. Forêt primaire
I.2 Forêt secondaire
II. ANALYSE FLORISTIQUE
II.1. Richesse floristique
II.2 Test d’homogénéité
II.3 Test de similitude
III. DESCRIPTION DES HABITATS DES ESPECES CIBLES
III.1 Caractéristiques stationnelles
III.2 Caractéristiques structurales
III.2.1 Structure verticale
III.2.2 Structure horizontale
III.2.3 Dendrométrie
IV. DISTRIBUTION DES ESPECES CIBLES
IV.1 Distribution géographique
IV.2 Aire d’occurrence
IV.3 Aire d’occupation
IV.4 Prédiction du futur déclin
V. ABONDANCE NUMERIQUE DES ESPECES CIBLES
VI. FLORE ASSOCIEE
VII. PHENOLOGIE
VIII. REGENERATION NATURELLE DES ESPECES CIBLES
VIII.1 Pollinisation et dispersion des graines
VIII.2 Taux de régénération
VIII.3 Structure de la population
IX UTILISATIONS ET PRINCIPALES MENACES
IX.1 Utilisations des espèces cibles
IX.2 Menaces sur les espèces cibles
X. EVALUATION DES STATUTS DES ESPECES CIBLES
Quatrième partie : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I. PRINCIPALES REMARQUES
I.1 Choix des sites d’étude et calendrier d’étude
I.2 Régénération naturelle
I.3 Estimation de l’abondance
I.4 Etude de la distribution
II DISCUSSIONS
II.1 Rôle du corridor Ranomafana-Andringitra
II.2 Les principales menaces du corridor Ranomafana-Andringitra
II.3 Menaces sur les espèces cibles
III. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE