ETUDES ECOLOGIQUE ET BIOLOGIQUE DE Mantella cowani (BOULENGER, 1882)

MEMOIRE POUR Lโ€™OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
Parcours : Biologie de la Conservation Animale

Technique dโ€™รฉchantillonnage : Itinรฉraire รฉchantillon ou ligne de transect

La faune batrachologique figure parmi les groupes de vertรฉbrรฉs les plus diversifiรฉs ร  Madagascar (Glaw et al., 2010), mais lโ€™inventaire des amphibiens anoures malgaches est loin dโ€™รชtre terminรฉ (Pabijan et al., 2011). En outre, la plupart des espรจces sont mรฉconnues sur le plan biologique, รฉcologique et รฉthologique. Par ailleurs, de nombreuses espรจces ont une aire de rรฉpartition assez restreinte et prรฉsentent une spรฉcificitรฉ รฉcologique remarquable (Raxworthy, 2008). Les zones de distribution de certaines espรจces ne sont mรชme pas encore incluses dans lโ€™actuel systรจme des Aires Protรฉgรฉes de Madagascar. Parmi ces espรจces figure Mantella cowani, connue aussi sous le nom de Mantella arlequin. Cโ€™est une grenouille appartenant ร  la famille de Mantellidae, endรฉmique de Madagascar et de Mayotte (Vences & Glaw, 2006). Mantella cowani ne se trouve que sur la partie centre-est de la Haute Terre de Madagascar (Chiari et al., 2005 ; Rabibisoa et al., 2009), entre autres le massif de Fohisokina-Ambositra et cinq autres localitรฉs (Rabibisoa et al., 2009). Son aire de distribution est alors assez restreinte (Vences et al., 1999 ; Andreone & Randrianirina, 2003) .

Les donnรฉes sur la biologie et lโ€™รฉcologie de Mantella cowani sont jusquโ€™ร  prรฉsent peu nombreuses, alors quโ€™elle fait partie des grenouilles fortement demandรฉes au niveau international (Chiari et al., 2005). Effectivement, ร  cause de son apparence et sa couleur attirante, ainsi que par la prรฉsence dโ€™alcaloรฏdes accumulรฉes dans sa peau (Daly et al, 1996 ; Glaw & Vences, 2007), Mantella cowani a รฉtรฉ depuis les annรฉes 90 sujet ร  une exploitation ร  des fins commerciales (Andreone & Randrianirina, 2003; Chiari et al., 2005). La demande est devenue de plus en plus intense entre 1999 et 2003 (Andreone et al., 2008). Celle-ci a largement contribuรฉ au dรฉclin de la population (Andreone & Andrianirina, 2003 ; Rabibisoa, 2008). En outre, lโ€™aire de distribution de lโ€™espรจce est localisรฉe dans des zones oรน sรฉvissent rรฉguliรจrement des feux de brousse. Ce facteur rend lโ€™espรจce de plus en plus vulnรฉrable, alors que ses biotopes sont aussi trรจs spรฉcifiques (Andreone et al., 2005). En plus de la perte et de la fragmentation des habitats, le risque dโ€™hybridation avec dโ€™autres espรจces comme Mantella baroni constitue actuellement une autre menace pour Mantella cowani (Chiari et al., 2005 ; UICN SSC ASG, 2014) car les hybrides pourraient รชtre plus robustes et plus tolรฉrants vis-ร -vis des conditions trรจs dures.

GENERALITE

La riche biodiversitรฉ de Madagascar est รฉgalement bien connue par son taux dโ€™endรฉmicitรฉ รฉlevรฉ (Andreone et al., 2014). Toutefois, cette diversitรฉ remarquable est continuellement tourmentรฉe par diffรฉrentes pressions et menaces. La destruction de lโ€™habitat constitue la principale menace des populations animales ร  Madagascar y compris les amphibiens (Andreone et al., 2005 ; Andreone et al., 2006). De nombreuse espรจces sont de plus en plus vulnรฉrables ร  lโ€™extinction, en particulier celles ร  aire de rรฉpartition restreinte et avec une spรฉcificitรฉ รฉcologique plus accentuรฉe (Raxworthy, 2008). Selon Andreone et Luiselli (2003), les grenouilles appartenant ร  la famille des Mantellinae (Mantellidae) et des Cophylinae (Microhylidae) sont les plus sensibles aux altรฉrations des conditions environnementales.

En outre, lโ€™introduction de la maladie fungique chytridiomycose causรฉe par le chytride (Batrachochytrium dendrobatidis ou Bd) met en danger la faune batrachologique ร  Madagascar (Rabibisoa & Raharivololoniaina, 2010). Cette maladie est une menace potentielle et a entrainรฉ des dรฉgรขts graves sur la communautรฉ mondiale dโ€™amphibiens (Laurence et al., 1996). Cโ€™est ainsi quโ€™un plan stratรฉgique de prรฉvention et de lutte contre lโ€™introduction de chytride ร  Madagascar a รฉtรฉ รฉlaborรฉ ร  travers une collaboration entre plusieurs institutions (Rabibisoa & Raharivololoniaina, 2010). Ce plan stratรฉgique a รฉtรฉ fait dans le cadre de la Stratรฉgie de Conservation pour les Amphibiens de Madagascar (ACSAM). Dโ€™aprรจs Bletz et ses collaborateurs (2015), le chytride est actuellement signalรฉ dans certains endroits ร  Madagascar. Heureusement, les souches de Bd ne sont pas nรฉfastes pour la population dโ€™amphibiens malgaches.

Le commerce des espรจces sauvages pourrait constituer une autre menace potentielle pour les amphibiens malgaches si aucune rรฉglementation et contrรดles efficaces ne soient mis en place (Rabemananjara et al., 2008). Vue leur apparence trรจs attractive, les Mantella ont รฉtรฉ auparavant victimes dโ€™une commercialisation intense. Le commerce des Mantella a dรฉbutรฉ en 1994 et entre 1994 et 2003, 233893 individus ont รฉtรฉ exportรฉs de Madagascar (Rabemananjara et al., 2008). Cette surexploitation a largement affectรฉ la survie des Mantella (Andreone & Luiselli, 2003). Actuellement, tous les Mantella se trouvent dans lโ€™annexe II de la CITES (Rabemananjara et al., 2008). Leurs exportations sont soumises ร  une rรฉglementation stricte afin dโ€™รฉviter une exploitation prรฉjudiciable ร  leur survie.

Selon Crottini et al. (2012), les Mantellidรฉs ont colonisรฉ Madagascar au Crรฉtacรฉ infรฉrieur ou au Plรฉocรจne, il y a 88 milliards dโ€™annรฉe avant notre รจre. Cette pรฉriode correspond approximativement ร  la sรฉparation de Madagascar avec la masse continentale formรฉe par Inde-Sheychelles. Mantellidae fait partie des familles tropicales les plus riches en nombre dโ€™espรจces, en diversitรฉ morphologique, en terme รฉcologique et en diffรฉrent mode de reproduction (Pabijan et al., 2012). Cette famille est subdivisรฉe en trois sous-familles ร  savoir Laliostominae, Boophinae et Mantellinae. Parmi elles, Mantellinae est la plus diversifiรฉe. Elle renferme les grenouilles de grande taille de Madagascar (Mantidactylus grandidieri, M. guttulatus et Boehmantis microtympanum) et aussi les grenouilles de trรจs petite taille (Wakea madinika et Blommersia kely) (Glaw & Vences, 2007). Les Mantellinae sont endรฉmiques de Madagascar et de Mayotte (Vences & Glaw, 2006), les plus attractives en sont les Mantella. Ce genre est composรฉ de 17 espรจces (Glaw & Vences, 2007). Les Mantella sont des grenouilles de petite taille (longueur totale du corps : 18-33 mm). Elles sont connues par leur peau trรจs colorรฉes contenant dโ€™alcaloรฏdes (Daly et al., 1996). Dโ€™aprรจs Clark et al. (2006), ces caractรจres proviennent de leurs proies qui sont spรฉcialement constituรฉes par des arthropodes. La prรฉsence dโ€™alcaloรฏdes dans la peau des Mantella leur permet probablement de se protรฉger contre les prรฉdateurs (Woodhead et al., 2007).

Malgrรฉ les lacunes constatรฉes au niveau de la connaissance sur les espรจces du genre Mantella, en particulier M. cowani, quelques donnรฉes sont dรฉjร  disponibles grรขces aux รฉtudes et investigations menรฉes par diffรฉrentes institutions et chercheurs ร  travers Madagascar. La majoritรฉ de ces รฉtudes se sont focalisรฉes sur la taxinomie (Bรถhme et al., 1993 ; Vences et al., 1999 ; Odierna et al., 2001 ; Glaw & Vences, 2006), la phylogรฉnie (Pintak et al., 1998 ; Schaefer et al., 2002 ; Vences et al., 2004 ; Glaw & Vences, 2006) et la phylogรฉographie (Chiari et al., 2005 ; Rabemananjara et al., 2007). Les connaissances sur lโ€™รฉcologie restent encore lacunaires alors quโ€™elles sont fondamentales pour la dรฉtermination des activitรฉs de conservation nรฉcessaires.

Les donnรฉes biologiques et รฉcologiques issues des recherches sont destinรฉes aux dรฉcideurs et gestionnaires pour servir dโ€™outils dโ€™aide ร  la prise de dรฉcision en matiรจre de gestion, de conservation et de contrรดle des espรจces sauvages de Madagascar (Ramilijaona et al., 2004). Les investigations bibliographiques faites sur Mantella ont rรฉvรฉlรฉ que les activitรฉs biologiques de Mantella cowani suivent le rythme classique des activitรฉs des grenouilles (Ramilijaona et al., 2004). En effet, les individus sont plus actifs pendant la pรฉriode de reproduction avant de connaรฎtre un ralentissement aprรจs, dans la pรฉriode post-reproduction. En pรฉriode dโ€™hibernation, les individus sโ€™enfouissent profondรฉment dans des cavitรฉs ou endroits obscurs et il est trรจs difficile de les trouver. Mantella cowani vit en sympatrie avec M. baroni dans certaines localitรฉs comme Ampasimpotsy Nord (Amparihimazava) dans le district dโ€™Ambositra. Un phรฉnomรจne dโ€™hybridation entre ces deux espรจces pourra alors se produire. Chiari et ses collaborateurs (2005) ont dรฉjร  signalรฉ lโ€™existence des hybrides entre Mantella cowani et M. baroni ร  Amparihimazava. Cette hybridation pourrait entraรฎner la formation dโ€™un hybride plus vigoureux qui va entrer en compรฉtition directe avec lโ€™espรจce et pourrait aller jusquโ€™ร  lโ€™รฉlimination de celle-ci.

Bora (2005) a soulignรฉ que lโ€™aire de rรฉpartition de Mantella cowani est limitรฉe uniquement dans la rรฉgion dโ€™Antoetra dans trois localitรฉs. Il sโ€™agit des sites : Amparihimazava, Soamasaka et Fohisokina. Lโ€™auteur a rรฉvรฉlรฉ que les populations de Mantella cowani dans ces trois sites sont caractรฉrisรฉes par la domination des individus adultes. Il a remarquรฉ que les sites Soamasaka et Fohisokina sont des savanes associรฉes ร  quelques autres types de formations vรฉgรฉtales (Phillipia sp., Kalanchoe sp., Aloe sp., Eugenia sp., Pinus), sโ€™รฉtalant sur les versants des montagnes rocheuses, traversรฉes par des ruisseaux. Le site Amparihimazava est constituรฉ par une forรชt humide dรฉgradรฉe et des champs de cultures vivriรจres (Bora, 2005). Ces trois sites sont soumis ร  diffรฉrentes pressions comme le feu de brousse, la fabrication de charbon de bois et la culture sur brรปlis.

METHODOLOGIE

PRESENTATION DE Lโ€™ESPECE

Position systรฉmatique
Mantella cowani a รฉtรฉ dรฉcrit en 1882 par Boulenger, puis il a รฉtรฉ mis en synonymie avec M. madagascariensis (Blommers-Schlรถsser & Blanc, 1991), mais a รฉtรฉ ressuscitรฉ en 1993 (Bรถhme et al., 1993). Le terra typica de cette espรจce est relativement vague. Il se trouve dans la zone Betsileo est (Glaw & Vences, 1994). La classification suivant Vences et al. (1999) a รฉtรฉ adoptรฉe dans cette รฉtude :
-Rรจgne : ANIMAL
-Phylum : CHORDES
-Embranchement : VERTEBRร‰S
-Classe : AMPHIBIENS
-Ordre : ANOURES
-Famille : MANTELLIDAE
-Sous-famille : MANTELLINAE Laurent, 1946
-Genre : Mantella Boulenger, 1882
-Espรจce : cowani Boulenger, 1882
-Nom vernaculaire : Sahona mena
-Noms communs : Black Golden Frog, Cowanโ€™s Mantella, Harlequin Mantella (Anglais), Mantella arlequin (Franรงais) .

Morphologie
Lโ€™espรจce Mantella cowani est une grenouille de petite taille. La longueur totale de son corps mesure environ 22 ร  29 mm (Glaw & Vences, 2007). Les femelles sont lรฉgรจrement plus grandes que les mรขles. Cette espรจce est caractรฉrisรฉe par sa coloration vive aposรฉmatique, illustrant ainsi la prรฉsence de poison dans sa peau. Lโ€™ensemble du corps est de couleur noire, contrastรฉe par des taches rouges ou oranges au niveau de lโ€™insertion des membres et par des bandes transversales de la mรชme couleur au niveau des tibias et tarses . La face ventrale prรฉsente des taches circulaires bleues, disposรฉes de faรงon irrรฉguliรจre allant de la gorge jusquโ€™aux fรฉmurs, dโ€™oรน lโ€™appellation de Mantella arlequin. Une tache jaune orangรฉe sous lโ€™ล“il est parfois prรฉsente. Les membres sont dรฉpourvus de palmures et les disques terminales des doigts et des orteils sont moins dรฉveloppรฉes (Vences et al., 1999).

Cri
Comme chez les autres espรจces de grenouille, seules les mรขles chantent. Le cri de Mantella cowani est constituรฉ dโ€™une sรฉrie de brefs clics de 4 ร  5 KHz de frรฉquence (Glaw & Vences, 1994). Pendant la saison de reproduction, les cris servent ร  attirer les femelles et ร  dรฉlimiter leurs territoires (Glaw & Vences, 2007 ; Andreone et al., 2014).

Reproduction
La reproduction se passe en dehors de lโ€™eau. Les ล“ufs sont pondus en masse sur terre, sous des feuilles ou des mousses et sont transportรฉs par lโ€™eau de pluie vers les petits ruisseaux (Glaw & Vences, 2007). Ce sont des ล“ufs non pigmentรฉs (Vences et al., 1999). La pรฉriode de reproduction sโ€™รฉtale entre le mois de dรฉcembre et fรฉvrier (Ramilijaona et al., 2004 ; Rabemananjara et al., 2008). Comme chez tous les autres espรจces de Mantellinae, lโ€™amplexus est ritualisรฉ et le pseudo-accouplement se fait par une rapide touche de la femelle par le mรขle (Andreone et al., 2014). Les mรขles ne possรจdent pas des calottes nuptiales et les glandes fรฉmorales sont moins รฉvidentes (Blommers-Schlรถsser & Blanc, 1991 ; Glaw & Vences, 2006). Mantella cowani prรฉsente un taux de fรฉconditรฉ moins รฉlevรฉ par rapport aux autres espรจces de Mantella, en moyenne 37 ยฑ 15 ล“ufs par ponte. La taille dโ€™un ล“uf est de 1,85 ยฑ 0,22 mm (Tessa et al., 2009).

Ecologie et cycle de vie
Mantella cowani est une espรจce terrestre frรฉquentant les zones de haute altitude, entre 1000 et 2000 m (Raxworthy, 2008). Il a une mล“urs diurne et exploite les milieux ouverts associรฉs aux affleurements rocheux, humides et couverts de mousses et les lisiรจres forestiรจres prรจs des petits cours dโ€™eau (Figure 2). Pendant la saison sรจche (pรฉriode dโ€™hibernation), il sโ€™enfouit probablement dans les interstices trรจs profonds des rochers, dans lโ€™obscuritรฉ (Ramilijaona et al., 2004). Pendant la saison de pluie, il rejoigne les savanes ou les montagnes avoisinantes et les rochers humides pour se reproduire (Glaw & Vences, 2007). Mantella cowani possรจde une longรฉvitรฉ maximale de trois ans (Guarino et al., 2008).

Distribution gรฉographique
La distribution gรฉographique de Mantella cowani est limitรฉe dans la partie centre-est de la Haute Terre de Madagascar (Chiari et al., 2005). Elle englobe cinq communes ร  savoir Ivato, Antoetra, Itremo, Antakasina et Betafo (Rabibisoa et al., 2009). Ce sont des endroits gรฉographiquement isolรฉs et son aire de distribution couvre environ 155 km2 (Rabibisoa et al., 2009).

METHODES Dโ€™ETUDES

Pรฉriode dโ€™รฉtude
Le travail de terrain a รฉtรฉ effectuรฉ en deux รฉtapes, la premiรจre durant la pรฉriode de reproduction (du 26 janvier au 07 fรฉvrier 2015) et la seconde pendant la phase post-reproduction (du 03 au 09 avril 2015) de Mantella cowani. Lโ€™investigation proprement dite a รฉtรฉ prรฉcรฉdรฉe par une รฉtude prรฉliminaire. Elle a รฉtรฉ entreprise du 07 au 13 dรฉcembre 2014. Elle a comme but la dรฉtermination du moment de mobilitรฉ et du pic dโ€™activitรฉs de lโ€™espรจce, lโ€™identification des diffรฉrents types dโ€™habitats existant, la dรฉlimitation des zones ร  inventorier et la prรฉparation et lโ€™organisation de la recherche proprement dite, y compris lโ€™adaptation nรฉcessaire pour les mรฉthodes ร  appliquer.

Phase dโ€™รฉtude prรฉliminaire
Au cours de cette phase prรฉliminaire, deux longs transects fixes ont รฉtรฉ รฉtablis comme itinรฉraire รฉchantillon. Le choix et la longueur de chaque transect varient suivant lโ€™hรฉtรฉrogรฉnรฉitรฉ des habitats et de leur accessibilitรฉ. Ils ont par consรฉquent une longueur respectivement de 270 m et 310 m. La recherche commence ร  5 h du matin et se termine ร  19 h. Lโ€™observation a eu lieu tous les deux heures durant quatre jours successifs. En une journรฉe, chaque transect est visitรฉ quatre fois dont deux fois la matinรฉe (5 h ร  6 h et 9h ร  11 h) et deux fois lโ€™aprรจs-midi (13 h ร  15 h et 16 h ร  19 h). Chaque observation est faite par deux personnes pendant 40 minutes par transect, soit un effort de 320 min par transect par jour (4 visites ร— 2 personnes ร— 40 min). Lโ€™effort total pour les deux transects par jour pendant cette phase de reconnaissance est donc de 640 min (320 min ร— 2). Les directions de lโ€™investigation lors des visites successives sont alternรฉes. Si la direction adoptรฉe du premier jour commence du dรฉbut vers la fin du transect, celle du jour suivant est effectuรฉe de la maniรจre inverse, de la fin vers le dรฉbut.

Technique dโ€™รฉchantillonnage : Itinรฉraire รฉchantillon ou ligne de transect
Lโ€™รฉchantillonnage sur itinรฉraire รฉchantillon ou ligne de transect consiste ร  des observations directes effectuรฉes le long des lignes รฉtablies au prรฉalable et qui traversent les diffรฉrents biotopes existant dans le site dโ€™รฉtudes. Il sโ€™agit dโ€™un รฉchantillonnage continu pendant une durรฉe dรฉterminรฉe (Howell, 2004). Cette technique a รฉtรฉ utilisรฉe pour recenser les individus de Mantella cowani afin de pouvoir รฉtudier et analyser la structure de la population et la prรฉfรฉrence en habitat de lโ€™espรจce. Lโ€™investigation permet aussi de connaitre la distribution de la population de Mantella cowani dans lโ€™ensemble du site.

CONCLUSION

Mantella cowani est une espรจce terrestre et rupicole diurne, mais qui reste plus active tรดt le matin (entre 5 h ร  6 h) et vers la fin de lโ€™aprรจs-midi (entre 17 h ร  18h) durant la pรฉriode de reproduction. Ce rythme dโ€™activitรฉs est liรฉ aux facteurs climatiques journaliers tels que la tempรฉrature, lโ€™humiditรฉ relative et la pluviositรฉ. La saison de reproduction se situe approximativement entre dรฉcembre et fรฉvrier, mais les individus peuvent rester actifs jusquโ€™au fin mars. Le mois dโ€™avril constitue le mois dโ€™entrรฉe en dโ€™hibernation de lโ€™espรจce.

La population de Mantella cowani ร  Fohisokina est stable sinon en bonne santรฉ suivant sa structure. Par ailleurs, cette espรจce montre une prรฉfรฉrence รฉcologique particuliรจre suivant les rรฉsultats des investigations au sein des trois types dโ€™habitats identifiรฉs. Une prรฉfรฉrence aux affleurements rocheux humides couverts des mousses et se trouvant ร  proximitรฉ de cours dโ€™eau est remarquable. Cette prรฉfรฉrence รฉcologique et les exigences de lโ€™espรจce peuvent la rendre fragile vis-ร -vis du changement du milieu. En plus, la tempรฉrature de lโ€™animal est corrรฉlรฉe positivement avec celle du substrat. Le prรฉfรฉrendum thermique de lโ€™espรจce se situe entre 18ยฐC et 19ยฐC et 50 % ร  100 % pour lโ€™humiditรฉ relative. En tenant compte de la taille de la population de 156 individus par ha, du taux รฉlevรฉ dโ€™individus adultes avec une sexratio รฉgale ร  0,91, la viabilitรฉ de lโ€™espรจce est assez prometteuse si la structure des habitats dans le site reste constante.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
GENERALITE
I. METHODOLOGIE
I.1.PRESENTATION DE Lโ€™ESPECE
I.1.1. Position systรฉmatique
I.1.2. Morphologie
I.1.3. Cri
I.1.4. Reproduction
I.1.5. Ecologie et cycle de vie
I.1.6. Distribution gรฉographique
I.2. SITE Dโ€™ETUDES
I.3. METHODES Dโ€™ETUDES
I.3.1. Pรฉriode dโ€™รฉtude
I.3.2. Phase dโ€™รฉtude prรฉliminaire
I.3.3. Technique dโ€™รฉchantillonnage : Itinรฉraire รฉchantillon ou ligne de transect
I.3.4. Analyse de la structure de la population
I.3.5. Etude de la rรฉpartition des activitรฉs : Suivi des individus focaux
I.3.6. Analyse de la distribution spatiale, de la prรฉfรฉrence รฉcologique et de lโ€™influence des facteurs รฉcologiques
I.3.7. Analyses et traitements des donnรฉes
II. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
II.1. RESULTATS DE LA PHASE PRELIMINAIRE
II.1.1. Pics dโ€™activitรฉs Z
II.2. STRUCTURE DE LA POPULATION
II.2.1. Taille de la population
II.2.2. Structure dโ€™รขges
II.2.3. Sex-ratio
II.3. ALTERNANCE DES ACTIVITES
II.4. DISTRIBUTION SPATIALE, PREFERENCE ECOLOGIQUE ET INFLUENCE DES FACTEURS ECOLOGIQUES
II.4.1. Distribution spatiale
II.4.2. Prรฉfรฉrence รฉcologique : Substrats utilisรฉs
II.4.3. Influence des facteurs รฉcologiques
III. DISCUSSION
CONCLUSION

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