ÉTUDES DES EFFETS DE L’INSULARITE ET DE L’ENCLAVEMENT SUR LES SYSTEMES DE CULTURES

Difficultés et limite de la méthodologie

   Le travail de recherche a été effectué avec quelques difficultés qui ont ralenti son exécution notamment : L’absence et / ou l’inexistence d’un document bien fourni qui parle d’une manière spécifique du système de production de la zone a été une contrainte de taille. D’ailleurs il y’avait une référence assez exhaustive sur notre thème d’étude. Autres difficultés jugé opportun à énumérer est l’impraticabilité des pistes allants des zones à enquêtées ; Le manque de moyens de déplacement à également rendu cette recherche extrêmement difficile dans une zone aussi enclavée et, il a fallu faire recours aux charrettes et / ou marcher à pieds. Nous avons noté également la non disponibilité et la mobilité de certaines personnes ciblées ont été une contrainte de taille. La difficulté notoire a été l’impossibilité d’accéder et d’échanger avec les populations du terroir pastoral, de certaines aires de production et des marchés hebdomadaires. La mobilité des producteurs, vendeurs et acheteur (marchands) qui sont souvent conviées à des sessions d’informations ou d’autres préoccupations. Nous avons aussi rencontré comme difficulté la réticence de certains producteurs faces aux questions posées. En fin la complication à ne pas occulter dans ce travail c’est le fait de ne pas parvenir à avoir les données du dernier recensement général de population organisé en 2015 par ANSD. En effet, nous avons écrit à la structure compétente (l’ANSD) mais en vain. Tous ces facteurs, bien que n’empêchant pas la réalisation du travail, ralentissent sa bonne exécution et cela constitue un obstacle non négligeable dans la recherche.

Les impacts de l’insularité et de l’enclavement sur le système des  cultures vivrières

    Les cultures vivrières sont constituées par le riz, le sorgho, le maïs, les mil « sounas » du « niébé » et du « bissap ». La culture du mil et du sorgho dominent largement avec respectivement 92% et 47% des parcelles cultivées dans les trois villages de la commune. Cependant si le maïs et le niébé sont associés aux cultures du mil et du sorgho ; l’oseille quant à elle (bissap) est cultivée autours des champs pour matérialiser leurs limites. Aujourd’hui, ces spéculations aux yeux des producteurs sont en régression inquiétante à cause du phénomène de la stérilisation des sols suite à une forte remontée du biseau salée ces ,dernières années. Cette « prophylaxie » des sols est à l’origine de la diminution des terres cultivables dans la commune. Et d’une baisse des rendements liée à l’étroitesse des surfaces arables ajoutées à l’action du sel sur les terres. Par exemple La culture du riz qui jadis était la culture vivrière qui constituait l’aliment de base de la société niominka a aujourd’hui presque disparut. Et cela à cause des champs rizicoles affectés en majorité par le sel. Cette situation pousse les niominka à la recherche d’autres terres plus propices à la culture du riz. Ce champ selon le propriétaire était féconde il y’a cinq ans. Aujourd’hui avec l’avancée de la langue salée il est gorgé de cristaux de sel. Dans le cliché, la partie de couleur verdâtre a été colonisée par de l’herbe sauvage. C’est l’herbe halophyte adaptée à la forte salinité (Sesuvium). Et la portion de couleur jaunâtre que nous apercevons de loin dans le champ est un reste d’épi de riz de la récolte passé. Le phénomène de la cryoclastie a anéanti les efforts consenti par le producteur depuis tant d’années de sacrifices sur cette terre. Ces effets issus de l’insularité et d’autres émanant de l’enclavement taraudent l’esprit des producteurs. En ce sens qu’elles occasionnant d’énormes défaillances dans le travail. A cela s’ajoute également la désuétude du matériel de production sans oublier la cherté des intrants qui constituent un véritable casse-tête pour les populations niominka. Ce sont là autant de facteurs qui expliquent la baisse des moissons qui sont devenues de moins en moins importantes. Le manque d’assistance de la part des autorités est aussi un fait que les insulaires n’ont pas manqué de déplorer. Ils le manifestent par : « nous ne bénéficions pas de subvention ou de crédit venant de nos autorités étatiques ». Et si les populations du village de Falia affirment ne pas se rappeler des dernières subventions. Par contre, celles de Dionewar et Niodior témoignent avoir eu leurs dernières subventions depuis l’époque des indépendances du pays (programme agricole de 1960). Un vieux producteur à la soixtaine interrogé sur la question dans le village de Falia témoigne par ces termes : «Nous ne bénéficions pas de financement ni de subvention ou d’accompagnement venant de la part des autorités à cause peut-être de la perceptions qu’ils font de notre milieu comme étant un espace de pêcheurs. En fait, nous exploitants, nous rencontrons ici d’énormes difficultés pour accéder aux crédits.» Toutefois, pour faciliter la lecture des informations contenues dans le paragraphe, nous avons jugé nécessaire d’apporter un supplément d’informations représentées dans le graphique ciaprès. En effet, pendant les dix dernières années la production des cultures vivrières (céréales et tubercules) étroitement liée à la situation des sols a connu une évolution en dégringolade des rendements. Cette baisse est conséquemment liée aux conséquences issues de l’insularité et de l’enclavement observées dans la commune de Dionewar. Ainsi pour un total de 715 parcelles enregistrées entre 2005 et 2010, la commune s’est retrouvée avec 564 entre 2011 et 2015 (soit 151 parcelles perdues). Cette situation conduit à des changements d’états à tous les niveaux. En cet effet, les productions passent de 894,04 tonnes à 688,84 soit un déficit de 205,20 tonnes sur les rendements pour la même décennie. Au reste, la production vivrière dans l’ensemble connait une régression drastique des profits. Un recul qui s’explique d’une part par des pertes de terres inhérent au phénomène a la salinisation. Et d’autre part aux conditions pénibles de travail liées aux problèmes de mobilité (déplacements) dans le milieu (pistes impraticables et discontinuité des unités géographiques existantes dans le milieu insulaire) qui poussent de plus en plus les producteurs vers une reconversion d’autres activités.

Les impacts de l’insularité et de l’enclavement sur le système d’élevage

   L’élevage est une activité qui joue un rôle fondamental dans l’alimentation du niominka grâce aux apportes calorifiques qu’ils y tirent. C’est aussi un secteur d’activités qui pourvoit des emplois et d’importantes revenues en termes de recettes familiales. Il est également un moyen de thésaurisation pour les « niominka éleveurs ». Mais malgré toute son importance, le secteur est aujourd’hui confronté à des difficultés liés aux : Effets de l’insularité qui se manifeste par une salinisation monstrueuse du tapis herbacée favorisant ainsi la dénudation des sols (leur érosion), entrainant par le même fait la contraction drastique de la superficie cultivable. Ce recul de la végétation naturelle conduit à de sérieuses menaces sur l’équilibre naturel en générale et, en particulier, sur la biodiversité. Dans la commune, les effets de l’insularité ont perturbé l’équilibre de certains écosystèmes induisant de ce fait a une l’extinction de nombreuses espèces (animales). En dehors des effets liés à l’insularité, nous avons aussi les effets inhérents à l’enclavement. Il s’agit entre autre : D’espaces entrecoupées voire isolés par les eaux des bras de mer du fleuve Sine Saloum qui séparent les unités géomorphologiques abritant ces zones de pâturage. Cette discontinuité de l’espace est un véritable obstacle pour le bétail en perpétuellement mouvement à la recherche de nourriture. Les éleveurs insulaires sont confrontés à un problème d’accès dans certaines zones de pâturage pendant la période hivernale. Ils sont également contraints par l’étroitesse des couloirs aménagés pour le passage des animaux. L’autre problème à souligner est celui de la cherté de l’aliment industriel. Les témoignages de cet éleveur interrogé nous en dit long sur le sujet. Pour ce dernier « il nous est difficile de trouver du fourrage a une certaine période de l’année (mais et juin). L’aliment industriel est vendu trop cher une fois qu’il arrive dans la commune. Un sac de « JARGA » qui coûte neuf mille francs CFA (9 000f CFA) en ville est revendu à quinze mille francs arrivé dans la commune et cela est valable pour les autres produits ». Cette hausse poursuit-il nous l’avons connu à cause de l’enclavement du milieu ». Cette situation a poussé des commerçant véreux a rehaussé le prix de la marchandise dans une zone ou on note l’inexistence d’un comité ou d’un service étatique qui devrait veiller au respect de l’homologation des prix sur le marché. La vulnérabilité du cheptel et de la volaille est accentuée par le manque d’agents vétérinaire dans la localité (un agent vétérinaire pour toute la commune). Etant entendu que beaucoup de personnes étrangères au milieu ont une phobie de la mer a causes des difficultés liées à la traversée. Cela fait que le cheptel de la collectivité est plus que jamais exposé à divers agressions virales et microbiennes présente dans les zones limitrophes. Les niominka déplorent aussi la raréfaction et la mauvaise qualité de l’eau qui sert à d’abreuvement du bétail surtout en saison sèche ou elle est trouble et insalubre. Cet étang d’eau ou « bassin naturel » est source qui à plusieurs fonctions. D’abord il sert à abreuvement du bétail pendant une bonne période de l’année. Ensuite les eaux de cette mare sont usitées dans les activités d’arrosage par les maraîchers et les arboriculteurs. Beaucoup d’animaux s’y partent aussi pour brouter l’herbe qui est abord de l’eau. Mais malgré son utilité, les populations font le point sur son état de salubrité pendant la saison sèche. Cette eau est boueuse et colonisée par des algues et larves de toute sorte. Ces asticotes, (bombyx, chenilles, lavettes, vers,) constituent une grande menace pour la santé du bétail. D’autant plus que pendant le période de son amenuisement (entre Avril et Juin) la lagune dégage une odeur pestilentielle à cause des eaux domestiques et immondices ménagères qu’on y déverse.

CONCLUSION

   Promue au rang de Commune en 2014 avec la troisième vague de communalisation après celles de 1990 et de 1996, la collectivité locale de Dionewar est aujourd’hui devenue une entité administrative « autonome ». Et l’initiative de sa création nous renvoie à l’objectif de l’Acte III de la Décentralisation du Sénégal dans son programme visant à développer les territoires par La résorption du déficit en infrastructures, le désenclavement et le renforcement de l’interconnexion régional. De la préservation de l’environnement et la garantie d’une gestion durable des ressources naturelles. Et enfin, la maîtrise des facteurs et systèmes de production. Mais au regard de ces critères la commune de Dionewar s’emble en manque. Car les systèmes de productions principaux activités nourricières de la localité sont handicapés par l’insularité et de l’enclavement dont leurs effets ont fortement impactés sur l’économique globale de la commune. Les systèmes de production économiques de Dionewar reposent principalement sur le système de l’agriculture, de l’élevage le système d’exploitation des forêts et sur le commerce et l’ensemble de leurs portées. Aujourd’hui, les effets de l’insularité connue comme facteurs naturels (le climat, l’érosion par toutes ses formes et la salinisation) sont à l’origine de la diminution des performances dans ces secteurs précités. La situation climatique liée à d’autres facteurs diverses a rendu les sols moins résistants à plusieurs actions physiques naturelle comme anthropique. La salinisation avec ses corollaires sont à l’origine du rétrécissement de la superficie du couvert végétal source de fourrage du bétail. Cela se manifeste par un recul drastique des terrains ou champs de cultures qui sont touchés par le biseau salée. Hormis la salinisation handicapant, l’autre phénomène décrié par les producteurs est l’enclavement du milieu. L’enclavement fait partie des fondements multiples qui ont entrainé les disfonctionnements notés dans le système économique de production. Car il constitue un facteur déterminant qui a handicapé pour beaucoup le déplacement des personnes et la circulation des matières qui entrent dans les productions. Les problèmes de la commune s’identifient aussi à travers son accès en rapport avec la brèche de Sangomar6 qui selon C.Y.DIOP est à l’ origine des maux dont vie au quotidien le niominka. À cela il faut y ajouter la discontinuité des unités géomorphologiques et l’état défectueux des pistes qui ont favorisé d’énormes complications pour l’acheminement des produits et le déplacement des acteurs dans les zones de production. En effet, le système d’élevage qui était l’une des mamelles nourricières de l’économie d’antan de la collectivité fait face aujourd’hui à des difficultés liées aux effets de l’insularité et de l’enclavement qui se manifestent par la cherté de l’aliment industriel du bétail sans oublier le manque d’assistance du cheptel en soins vétérinaires. Cela fait que les bêtes trépassent en grand nombre en cas de pathologie ou d’infection virale. Le système commerciale, malgré sa floraison n’est pas indemne de difficultés liés à l’insularité et à enclavement. Car les circuits (les flux des personnes et des marchandises) qui déterminent sa marche se heurtent souvent à la configuration du terroir qui ralenti son fonctionnement. La commercialisation des produits rencontre également des blocus (surtaxe sur les produits) qui débouchent sur des faillites ennuyant dans le système niominka. En définitive la problématique des effets de l’insularité et de l’enclavement sur les systèmes de production culturale de la Commune de Dionewar est assez simple à décrire, mais ses conséquences sur les systèmes de production sont complexes à cerner. Aujourd’hui la situation est délicate et les solutions ne sont pas toujours faciles à trouver.

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Table des matières

INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE
Définition et discussion des Concepts
LES OBJECTIFS ET LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
OBJECTIFS GENERAL
HYPOTHESE GENERALE
HYPOTHESES SPECIFIQUES
METHODOLOGIE
1. LA REVUE DOCUMENTAIRE
2. Le travail de terrain
2.1. Cibles de l’enquête
2.2. Outils et Techniques de collecte
2.2.1. Le questionnaire
2.2.2. Le guide d’entretien
2.3. L’observation participative
3. L’Exploitation des données et analyse des informations
4. L’échantillonnage
4.1. Le choix des unités enquêtées
5. Difficultés et limite de la méthodologie
PREMIERE PARTIE : ÉTUDE DU CADRE PHYSIQUE HUMAIN ET SOCIO-ECONOMIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE
I. LE MILIEU PHYSIQUE
I.1. le relief, le climat et la végétation
I.1.2. Le climat
I.1.3. Les sols
I.1.4. La pluviométrie
I.1.5. La végétation
I.1.6. Les ressources en eaux
CHAPITRE II : LES ASPECTS HUMAINS ET ECONOMIQUES
II.1. Les données sociales
II.1.2. l’évolution de la population
II.1.3. La structure de la population
II.1.4. Répartition spatiale
II.2.1. La Dynamique de la population
II.2.2. Les mouvements internes
II.2.3. Les mouvements externes
II.2.4. Les mouvements saisonniers
II.2.5. L’exode des jeunes
CHAPITRE III : LES DONNEES ECONOMIQUES
II.1. l’Agriculture
II.1.2. les cultures vivrières
II.1.3. les cultures de rente
II.2. La sylviculture
II.2.1. L’arboriculture
II.2.1.1. Les fruits sauvage
II.3.1. L’Elevage
II.4.1. Le commerce
DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DE L’INSULARITE ET DE L’ENCLAVEMENT SUR LA TERRE ET LES INTRANTS
CHAPITRE I : L’INFLUENCE DE L’INSULARITE SUR LA TERRE
CHAPITRE II : LES REPERCUSSIONS DE L’ENCLAVEMENT SUR LES INTRANTS DE PRODUCTION
TROISIEME PARTIE : LES CONSEQUENCES DE L’INSULARITE ET DE L’ENCLAVEMENT SUR LES PRATIQUES CULTURALES
CHAPITRE I : LES IMPACTS DE L’INSULARITE ET DE L’ENCLAVEMENT SUR LES PRATIQUES CULTURALES
I.1. Les impacts de l’insularité et de l’enclavement sur le système des cultures vivrières
I.1.2. Les effets de l’insularité et de l’enclavement sur les cultures de rente
II.1. Les impacts de l’insularité et de l’enclavement sur le système d’élevage
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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