Soutenance mémoire
La vie sociale
La taille moyenne du groupe est de 3 à 4 individus mais ça peut varier de 3 à 7 individus (17). D’après la taille moyenne du groupe, les Propithecus diadema candidus sont des animaux qui vivent en groupe social. Un petit groupe est composé généralement d’un couple d’adultes et un jeune ; un large groupe de 5 à 7 individus est probablement constitué de 2 pairs d’adultes avec deux ou trois jeunes d’âges différents. Les femelles semblent être de la même famille. (Philopatrie), les mâles émigrent de leur groupe natal. La durée de vie de cette espèce est plus de 20 ans. (6)
Détermination des heures d’études
Les observations sur terrain ont été effectuées de mi-juillet 2002 jusqu’à la fin du mois de novembre 2002 dans le Parc National de Marojejy. Au cours de nos observations, les activités et les comportements de chaque individu et du groupe sont enregistrés. Les suivis sont effectués 6 jours par semaine, tous les jours nous essayons de trouver le groupe à l’endroit où il dort pendant toute la nuit avant qu’il se met en activité et le suivre tout au long de la journée jusqu’à ce que le groupe commence à dormir. Durant nos observations, nous sommes accompagnés par des guides locaux et ceux du WWF qui nous aident pour le suivi des animaux.
Les différents comportements observés
L’étude du comportement des animaux dans leur milieu naturel est l’éthologie (21). Pour le comportement du Simpona, 3 types sont observés, voici la description de chaque type de comportement.
– Les marquages de territoires : le marquage est l’application d’un organe sur un support suivi d’un frottement. Ces organes contiennent des glandes hormonales sécrétant des substances utilisées lors du marquage. Deux types sont observés chez le Simpona :
• marquage 1 : marquage en utilisant une glande située sur la poitrine.
• marquage 2 : marquage en utilisant une glande située au niveau de l’anus
– Les agressions : une attaque menée par un individu sur un autre individu, 3 types sont observés :
• agression 1 : fuite ou abandon d’une place par un individu dû à l’approche d’un autre sans violence.
• agression 2 : fuite ou abandon d’une place par un individu dû à l’approche d’un autre avec violence.
• agression 3 : un individu attaque directement un autre individu.
– Les vocalisations (6): comme tous les autres lémuriens, Propithecus diadema candidus possède au moins 6 types de vocalisations qui sont :
• cri d’alarme : il rassemble 2 types de cri
cri d’alarme terrestre : cri utilisé en présence de prédateur et en présence de l’homme ;
cri d’alarme aérien : cri émis lors d’une présence de prédateurs aériens.
• cri de liaison ou cri de ralliement : qui se fait pendant le déplacement plus précisément avant ou après le déplacement pour maintenir la cohésion du groupe.
• Cri de perte : cri émis quand un individu se trouve séparé du groupe.
• Cri d’agressivité : cri émis quand un individu est agressé par un autre.
• Cri de tendresse : cri d’attachement que fait le bébé avec sa mère
Rythmes d’activités du groupe
Sur la figure 6, nous observons que le groupe commence sa journée à 5h 30 par l’activité « nourriture » et la termine à 17h par le sommeil pendant le beau temps. Pendant le temps nuageux avec une pluie fine et du brouillard, le groupe commence sa journée à 6h par l’activité «nourriture» et la termine à 16 h par le sommeil. Lorsqu’il pleut toute la journée, le groupe commence sa journée par l’activité « nourriture » à 6h 30 et la termine par le sommeil à 16h. Le début de l’activité est toujours commencé par la recherche de nourriture quel que soit le temps qu’il fait, et la fin de l’activité est toujours terminée par le sommeil L’heure du début et !a fin de l’activité n’est pas la même durant la journée. Elles varient en fonction de la situation du temps. Voyons beaucoup plus en détail ces activités.
a)- Activité « nourriture » : Pendant le beau temps, l’activité « nourriture » commence dès le début de la journée pour se terminer à 17 h et le pourcentage est relativement fort au début de la journée et à la fin avec un taux de 50 à 60% de l’activité horaire. Ce taux diminue et reste plus ou moins constant au milieu de la journée avec un taux d’environ 40%. Mais avec une journée pluvieuse ou nuageuse, l’activité « nourriture » commence aussi dès le début de la journée avec un taux environ à 95% de l’activité horaire pour diminuer significativement à 32% vers la fin de la journée à 16h. Le début de cette activité est le même quel que soit le temps qu’il fait. Le groupe mange depuis le début jusqu’à la fin de la journée. En outre, l’activité « nourriture » pendant le beau temps est assez élevée aux environs de 40% de l’activité horaire, mais ce taux diminue aux environs de 35% de l’activité horaire pendant le mauvais temps. Pour conclure, on peut dire que le groupe consomme moins de nourritures pendant le mauvais temps. Il se peut que, le groupe préfère rester à l’abri lors de la pluie. Alors que pendant le beau temps, le groupe passe toute la journée à chercher et à consommer de la nourriture et en plus pendant le beau temps, le groupe a une longue journée d’activités nécessitant beaucoup d’énergie.
b)- Activité « déplacement » : L’activité « déplacement » se répartit tout au long de la journée, elle commence à 7 h et se termine à la fin de la journée pendant le beau temps. Ce déplacement ne commence que vers 9h pendant un temps pluvieux et nuageux. Cette activité diminue un peu au milieu de la journée de 24 à 12% pour augmenter de 23 à 40 % vers la fin de la journée pendant le beau temps. Par contre, le déplacement reste plus ou moins stable toute la journée pendant le mauvais temps avec un pourcentage d’environ 11%. L’amplification du déplacement dans l’après-midi et à la fin de la journée pendant le beau temps est justifiée par l’importance de l’activité «nourriture» et la recherche de l’endroit stable pour le sommeil. La stabilité du déplacement pendant le mauvais temps est en rapport avec la situation du temps. En conclusion, l’activité déplacement du groupe dépend du facteur climatique en présence ou absence de pluie.
c)-Activité « repos » : L’activité « repos » commence vers 7h pour se terminer vers la fin de la journée à 17h pendant le beau temps et le pourcentage varie de 25 à 40%. Pour le temps nuageux et pluvieux, le repos commence dès le début de la journée et se termine à la fin de la journée, le pourcentage est assez élevé au début de la journée pour diminuer vers la fin de la journée allant de 60% à 30%. Nous voyons que l’activité «repos» est plus importante pendant le mauvais temps par rapport à celle du beau temps ; en effet, pendant le beau temps, le repos est un peu faible et se concentre vers le milieu de la journée entre 10h à 13h et vers 17h. Pour conclure, le Simpona a l’habitude de se reposer toutes les heures, mais l’heure fixe est difficile à établir.
d)-Activité « toilette » : Pendant le beau temps, l’activité « toilette » commence vers 7h et se termine à la fin de la journée. Le taux d’activité horaire est faible au début de la journée avec un taux d’environ 5% et se termine avec un taux élevé de 15% de l’activité horaire à la fin de la journée à 17h. Pendant le temps nuageux et pluvieux, cette activité commence aussi à 7h avec un taux d’activité horaire assez faible d’environ 3% et ne réapparaît que vers la fin de la journée avec un taux un peu élevé de 10%. En conclusion, il semble qu’il n’y a pas d’heure fixe pour l’activité « toilette » et le groupe ne la fait pas régulièrement. Toutefois, cette activité est toujours observée à la fin de la journée quel que soit le temps qu’il fait.
e)-Activité « jeu » : Le jeu est seulement observé pendant le beau temps, cette activité commence à partir de 9h et se termine à 15h. Le taux d’activité horaire est de l’ordre de 1 à 6%. Tous les membres du groupe y participent mais le juvénile et le bébé la pratiquent beaucoup plus. Il est rare de voir les adultes de pratiquer le jeu surtout la femelle. Donc, le jeu est une activité de jeunesse.
Remarque : L’activité « bain de soleil » n’est pas observée pendant les activités du groupe. Il semble que le Simpona se contente des rayons solaires pendant la nourriture, il préfère manger au sommet d’un arbre. Ce cas peut être dû également à la structure de l’habitat. Ces variations de fréquences d’activités sont dues à la situation du temps qu’il soit beau ou mauvais. Pendant le beau temps le groupe est plus actif que pendant le mauvais temps, cette constatation sera plus éclaircie lorsqu’on abordera l’étude quantitative journalière du groupe.
Importance quantitative des activités du groupe
Sur la figure 7, il est montré que pendant le beau temps, l’activité «nourriture» domine avec un pourcentage de 46% suivie successivement par le repos 31,36%, le déplacement 19,24%, la toilette 2,93% et en dernier le jeu avec un pourcentage de 1%. Pendant les temps nuageux avec des brouillards et de fines pluies, c’est toujours l’activité «nourriture» qui domine représentant 44,00% de l’activité journalière suivie par le repos 34,85%, le déplacement 16,72%, la toilette 3% et le jeu 0,87%. Lors d’une journée pluvieuse, l’activité « nourriture » occupe 45% du temps, suivie par le repos 42,00%, le déplacement 8,75%, la toilette 4% et le jeu 0%. Quel que soit le temps qu’il fait, l’activité « nourriture » domine la totalité des activités journalières suivie successivement par le repos, le déplacement, la toilette et le jeu. Pourtant pendant une journée pluvieuse, le groupe prend plus de repos et le pourcentage de l’activité déplacement est 2 fois moins que celle du beau temps. Par contre l’activité toilette prend un pourcentage de 2 fois plus grand et l’activité jeu n’existe pas. On constate alors que les activités occupent 69% du temps pendant le beau temps, par contre cette valeur diminue respectivement à 64% et 57% pendant le temps nuageux avec pluie fine et brouillard et pendant une pluie toute la journée. Ceci montre que pendant le mauvais temps, le Simpona est moins actif C’est la répartition dans le temps, maintenant nous allons voir leur répartition dans l’espace.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES ET METHODES
Chapitre I : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
I.1 – Historique et étape de la mise en place du parc
I.2.- Localisation géographique
I.3- Topographie et géologie
I.4 – Climat
I.4.1 – La température
I.4.2 – Pluviométrie
I.4.3 – Courbe ombrothermique de Gaussen
I.5.-Sol
I.6- Hydrographie
I.7-La diversité biologique
I.7.1-La flore
I.7.2-La faune
Chapitre II : PRESENTATION DE L’ANIMAL ETUDIE
II.1- Les lémuriens du Parc National Marojejy
II.2- Systématique du Simpona
II.3- Description de l’animal
II.3.1 -Morphologie externe
II.3.2- Mesures de deux caractères
II.4-La vie sociale
II.5-Cycle biologique du Simpona
II.6-Régime alimentaire
II.7. Statut de conservation
II. 8. Répartition géographique
Chapitre III : MATERIELS ET METHODES
III. 1 -Matériels et méthodes
III.1.1.- Matériels
III.1.2.-Les méthodes
III.2-Détermination des heures d’études
III. 3-Description des observations
III.3.1 -Les différentes activités enregistrées
III.2.2 -Les différents comportements observés
DEUXIEME PARTIE RESULTATS ET DISCUSSION
Chapitre I ; LES ACTIVITES
I.1 – Les diverses activités
I.1.1- Rythmes d’activités du groupe
a)-Activité « nourriture »
b)- Activité « déplacement »
c)- Activité « repos
d)- Activité « toilette
e)-Activité «jeu
1.1.2-Importance quantitative des activités du groupe
I.2-Les caractéristiques de chaque activité
I.2.1. Nourriture
a. La composition alimentaire
b- La catégorie alimentaire
1.2.2-Déplacement
1.2.3-Repos
1.2.4- Sommeil
Chapitre II : LES COMPORTEMENTS
II. 1. Le marquage de territoire
a) Marquage 1
b) Marquage 2
II.2-. Les agressions
a) La fréquence d’agressivité dans le groupe
b)- La nature et moment des conflits dans le groupe
II.3-Vocalisations
II.3.1-Cri d’alarme
a) Cri d’alarme aérien
b) Cri d’alarme terrestre
II.3.2-Cri de liaison ou de ralliement
II.3.3-Cri de perte
II.3.4. Cri d’agressivité
II.3.5-Cri de tendresse
Chapitre III: DISCUSSION GENERALE
III.1 -Les rythmes d’activités
III.2. Les comportements
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Télécharger le rapport complet
