Études de populations de Grand Polatouche

La diminution de superficie des vieilles forêts, de même que de la disponibilité en matière ligneuse morte et en arbres vivants de gros diamètres, tant à l ‘échelle des peuplements qu’à celle des paysages, est présentement considérée comme l’une des principales menaces pour la diversité biologique dans les forêts aménagées. La gestion forestière actuelle réalisée en forêt boréale, malgré l’implantation de l’aménagement écosystémique et de la certification environnementale, conduit pourtant encore à d’importantes modifications du paysage entrainant d’importantes perturbations pour les organismes vivants associés aux peuplements matures (Drapeau et al. 2009). Il est cependant difficile aujourd’hui, de défmir si ces organismes sont capables de s’adapter aux modifications du paysage, ou s’ils dépendent des habitats résiduels laissés en place. La question se pose tout particulièrement pour les organismes dépendant prioritairement de structures typiques des forêts matures (gros arbres vivants ou morts ou débris ligneux) ainsi que pour toutes espèces associées à ces organismes. Le Grand Polatouche par exemple, espèce cavicole associée aux critères de vieilles forêts est une espèce de prédilection pour élucider l’importance des cavités et du bois mort et leurs utilisations spécifiques dans les forêts. Il a été ainsi étudié aux États-Unis (Californie, Dakota, Oregon, Wyoming) et au Canada (Colombie Britannique, Alberta, Ontario, Nouveau-Brunswick). Au Québec cependant, au sein d’une forêt plus mixte, présentant des caractéristiques bien différentes des forêts de l’ouest, cette espèce n’a été que peu étudiée (Côté & Ferron 2001 ; Trudeau et al. 2011; 2012).

Présentation du Grand Polatouche 

Le Grand Polatouche (Glaucomys sabrinus) est un rongeur arboricole commun associé aux forêts boréales et montagnardes d’Amérique du Nord (Smith 2007). Son aire de répartition vaste, s’étend du sud des Appalaches dans l’Est aux montagnes Rocheuses et à la Sierra Nevada dans l’ouest Nord-Américain (Wells-Gosling & Heaney 1984). L’espèce est décrite comme une espèce à stratégie K, présentant une longévité relativement importante (>7 ans, Villa et al. 1999), un développement plutôt long et une importante survie juvénile (Wilson & Bossert 1971), une reproduction saisonnière avec de petites portées (entre deux et quatre jeunes) (Reynolds et al. 1999; Villa et al. 1999), après une gestation relativement longue (37 à 42 jours) (Wells-Gosling & Heaney 1984; Wells Gosling 1985) et une croissance densitédépendante (Lehmkuhl et al. 2006). Le Grand Polatouche est considéré comme une espèce clé dans la partie nord-ouest pacifique de son aire de répartition en raison du fait qu’il constitue un lien important dans la chaîne trophique et dans la dynamique des forêts matures de conifères par la dissémination des graines (Wilson and Carey 1996; Carey 2000 ; Rosenberg et al. 2003; Smith et al. 2004). Il est également considéré comme indicateur d’aménagement durable en Amérique du Nord (Smith 2007, 2012 ; Holloway & Smith 2011) puisque la persistance de ses populations a une implication forte dans les processus écologiques fondamentaux de beaucoup de communautés forestières (Carey 2000). Il est ainsi, de par sa sensibilité aux modifications de son habitat, considéré comme reflétant l’état de santé de l’écosystème (Carey 2000; Smith 2012).

En raison de ce statut particulier, les études se sont multipliées dans différentes régions de son aire de répartition, focalisant sur les facteurs limitant l’extension ou le maintien de ses populations, et notamment la disponibilité en nourriture et en substrats propices à la reproduction (voir Smith 2007).

État des connaissances

Cycle annuel
Cette espèce, principalement nocturne est active tout au long de l’année (Mowrey & Zasada 1984). Les accouplements ont lieu de février à mai, la gestation d’avril à juin dure entre 37 et 42 jours (Muul 1969). Les portées sont souvent composées de 2 à 4 jeunes, les jeunes naissent généralement en mai ou juin et quittent le nid en septembre (Wells-Gosling & Heaney 1984; Vernes 2004). Un cas de portée double au sein d’une même année a été même documenté en Ontario (Patterson & Patterson 2010). S’ensuit la période de dispersion automnale et une résidence, au sein d’un domaine vital, en période hivernale.

Sélection de l’habitat
Le Grand Polatouche a longtemps été décrit comme un spécialiste des forêts matures de conifères présentant une connectivité importante, une abondance d’arbres à cavités et de débris ligneux au sol (Rosenberg & Anthony 1992; Witt 1992; Carey 1995 ; Carey et al. 1999; Holloway & « Malcolm, 2006). Cependant, des études plus récentes, suggèrent que la densité de G. sabrinus ne varie pas entre des peuplements matures, résineux, mixtes et décidus, selon les régions (Pyare & Longland 2002; Wheatley et al. 2005 ; Weigl 2007). Le manque de corrélations significatives entre différentes variables d’habitat et l’occurrence de l’espèce (Patterson & « Malcolm 2010; Trudeau et al. 2011) supporte également l’hypothèse selon laquelle le Grand Polatouche est capable d’occuper avec succès une grande variété d’habitats (Cotton and Parker 2000; Ransome & Sullivan 2003; Trudeau et al. 2012).

Alimentation
Le régime alimentaire du Grand Polatouche varie en fonction du type de peuplement (Pyare et al. 2002; Lehmkuhl et al. 2004; Holloway 2006; Weigl 2007), de la communauté animale présente (Carey et al. 1999; Holloway 2006) et de la saison (Currah et al. 2000; Mitchell 2001 ; V ernes et al. 2004). L’élément principal de son alimentation est constitué par une grande variété de champignons (hypogénés ou mycorrhiziens (truffes)) (« Maser et al., 1985, Hall 1991 ; Pyare et al. 2002). Les lichens arboricoles constituent également une ressource alimentaire importante surtout en hiver (Currah et al. 2000; Pyare et al. 2002). Quoi qu’il en soit G. sabrinus passe un temps considérable à s’alimenter sur le sol forestier (Pyare and Longland 2001, 2002) et la consommation de nombreux taxons de champignons et de lichens est nécessaire au maintien de ces animaux tout au long de l’année (Dubay et al. 2008).

Facteurs limitants
Selon Carey (2000) trois facteurs peuvent potentiellement limiter les populations : la prédation, la disponibilité en cavités et la nourriture. Concernant la prédation, G. sabrinus est la proie de nombreux prédateurs aviaires (notamment l’Effraie des clochers, Tylo alba; la Chouette rayée, Strix occidentalis ; l ‘Autour des palombes Accipiter gentilis et la Buse à queue rousse, Buteo jamaicensis), ainsi que de mammifères (Martre d’Amérique, Martes americana; Hermine, Mustela erminea ; Belette à longue queue, Mustela frenata ; Chat domestique, Felix catus; Loup gris, Canis lupus; Lynx du Canada, Lynx canadensis; le Renard roux, Vulpes vulpes) (Wells-Gosling & Heaney 1984; Wells-Gosling 1985 ; Carey et al. 1992 ; Wilson & Carey 1996). Certains auteurs ont même pu mettre en évidence un lien entre la densité de Martre d’Amérique et la densité de Grand Polatouche (Fryxell et al. 1999). La prédation semble plus importante en hiver, notamment par la Belette à longue queue et l’Hermine (Gerrow 1996; Wilson & Carey 1996), et surtout au niveau des nids souterrains et des nids en bas-étage qui sont les structures les plus utilisées en hiver et au début du printemps par les femelles (Trudeau et al. 2011).

Études de populations de Grand Polatouche

Les études effectuées par piégeage et radio-télémétrie afm de comprendre les facteurs agissant sur l’occurrence et l’abondance des populations ainsi que sur la sélection d’habitat par les individus se sont multipliées ces dernières décennies. Plusieurs d’ entre elles nous fournissent des éléments d’information essentiels pour la pertinence de notre projet.

CONCLUSION GENERALE 

Ce projet visait à vérifier l’importance des cavités pour le Grand Polatouche, de manière robuste en considérant l’abondance des populations sur plusieurs années. Ce travail fait suite aux résultats d’une étude réalisée en 2008 au Québec (Trudeau et al. 2011; 2012), basée sur l’occurrence de l’espèce, qui suggérait, contrairement à une partie importante de la littérature, que la disponibilité en cavités n’était peut être pas un facteur limitant en forêt décidue.

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Table des matières

CHAPITRE I INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. 1 Contexte
1.2 Présentation du Grand Polatouche
1.2.1 État des connaissances
1.2.2 Études de populations de Grand Polatouche
1.3 Objectifs de recherche
CHAPITRE II USING N-MIXTURE MO DEL S TO TEST CA VITY LIMITATION ON NORTHERN FLYING SQUIRREL DEMOGRAPHi e PARAMETERS AFTEREXPERIMENTAL NEST BOX SUPPLEMENTATION 
2. 1 Abstract
2.2 Introduction
2.3 Methods
2.4 Results
2.5 Discussion
2.6 Recommendations for management
2.7 Acknowledgements
2. 8 References
CHAPITRE III CONCLUSION GÉNÉRALE

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