INTRODUCTION
ย ย Le Paludisme constituait un sรฉrieux problรจme de santรฉ publique sur les hautes terres centrales Malgaches. Vers la fin des annรฉes 1980, le paludisme a รฉclatรฉ sous forme dโรฉpidรฉmies trรจs meurtriรจres (1). La menace fut toutefois รฉliminรฉe aprรจs les campagnes intensives de lutte antivectorielle menรฉes au cours des annรฉes 1990. Pourtant, on note ces derniรจres annรฉes une augmentation du nombre de cas de paludisme notifiรฉs par les centres de santรฉ de base niveau II de la capitale, et constatรฉs par les mรฉdecins ร profession libรฉrale. Cette situation se produit parallรจlement avec des faits pouvant faire craindre une reprise de la transmission de la maladie, ร savoir :
– lโarrรชt du programme de pulvรฉrisation intra domiciliaire systรฉmatique en 1998 (2)
– la dรฉgradation du niveau de vie de la population, et notamment des conditions dโhabitats.
– la modification probable des รฉcosystรจmes aprรจs la mise en ลuvre de travaux de rรฉhabilitation des canaux dโรฉvacuation des eaux de surface pouvant modifier les conditions dโinstallation des stades aquatiques des vecteurs du paludisme.
Est-on en train dโassister ร un retour du paludisme dans la ville dโAntananarivo? Lโimportance de cette question tient au fait quโune reprise de la transmission risque dโentraรฎner dans un avenir proche le retour des รฉpidรฉmies meurtriรจres des annรฉes 1980, car touchant une population non prรฉmunie et soumise ร des conditions de vie difficiles. Dโoรน lโintรฉrรชt dโune รฉtude essayant dโรฉclaircir le problรจme afin de prendre ร temps les mesures qui sโimposent en matiรจre de santรฉ publique. Par ailleurs, le diagnostic purement clinique entraรฎne, dans ce contexte de paludisme hypoendemique, thรฉoriquement rare, une prise en charge inadรฉquate des malades. La majoritรฉ des prescripteurs traite tout cas fรฉbrile comme paludisme. Il y a ainsi une surconsommation inutile de chloroquine, ainsi quโune mauvaise prise en charge des autres maladies. Aussi, une รฉtude sur la pertinence dโun diagnostic de confirmation du paludisme, mรชme simple, avant tout traitement se pose dans la ville dโAntananarivo par lโutilisation du ยซ test bandelette ยป dont les rรฉsultats des essais prรฉliminaires sont apportรฉs dans ce travail, et ceci aussi dans le but de confirmer ou non les cas prรฉsumรฉs pendant un certain temps.
Accรจs palustre simple de primo-invasion
a) Incubation : Elle est silencieuse et dโune durรฉe variable selon lโespรจce plasmodiale en cause.
P. falcipacum : 7 ร 15 jours
P. vivax : 12 ร 20 jours
P. malriae : 3 semaines ร plusieurs annรฉes
P. ovalae : 15 Jours ร plusieurs mois
b) Signes cliniques : Cliniquement, lโaccรจs palustre simple est relevรฉ par les signes suivants :
– Fiรจvre en plateau : 39ยฐc – 40ยฐc
– Nausรฉe, vomissement, douleur abdominale parfois mรชme diarrhรฉe
– Cรฉphalรฉe
– Lโexamen physique note :
โข une anรฉmie (hรฉmolytique mais aussi auto-anticorps avec un test de
Coombs positif ),
โข une splรฉnomรฉgalie,
โข un foie sensible .
Ces signes sont inconstants.
c) Les formes cliniques
– Fiรจvres rรฉmittentes
Liรฉes ร une infestation massive ร plasmodium falciparum chez les sujets neufs.
– Paludisme ร plusieurs espรจces plasmodiales .
Notion de risque de rechute ร longue distance sโil existe une association mรฉconnue avec plasmodium malariae, vivax ou ovale.
– Formes associรฉe
Association possible de paludisme avec les salmonelloses, ร lโambiase surtout hรฉpatique ou hรฉpatite virale et ou avec la grippe.
– Formes selon le terrain
i. Paludisme et grossesse
Cโest une urgence thรฉrapeutique.
๏ La grossesse a une influence sur la reviviscence schizogonique. Les contractions utรฉrines sont des causes de dissรฉmination de lโinfection.
๏ Le paludisme a une influence sur la grossesse. Une stรฉrilitรฉ secondaire peut survenir par des amรฉnorrhรฉes dโorigine hypophysaire, ร lโoccasion de lโinfestation palustre.
๏ Le paludisme aigu empรชche souvent la fรฉcondation et provoque mรชme des avortements ainsi que des accouchements prรฉmaturรฉs.
ii. Le Paludisme selon le sexe
Il affecte plus frรฉquemment lโhomme que la femme.
iii. Le paludisme selon lโรขge
Chez lโadulte, il est plus ou moins facile ร diagnostiquer. Chez lโenfant, le diagnostic nโest pas toujours facile, dรป ร des nombreux signes fonctionnels trompeurs. Enfin, les pathologies telles que la rougeole, la malnutrition, la fiรจvre typhoรฏde et mรชme les maladies parasitaires peuvent รชtre associรฉes au paludisme.
d) Evolution
Le paludisme de primo-invasion ou dโinstallation progressive des accรจs typiques de chaque espรจce plasmodiale peut guรฉrir en quelques jours sous traitement.
Bases stratรฉgiques de la lutte antipaludique
ย ย A la suite de la grande รฉpidรฉmie de 1983 ร 1987 des plateaux de Madagascar, les autoritรฉs nationales avec lโappui des organisations internationales et des aides bilatรฉrales (3) (2) ont dรฉveloppรฉ et mis en place une stratรฉgie basรฉe sur 3 axes stratรฉgiques (2) (13) :
– Chimiothรฉrapie prรฉcoce par la chloroquine,
– La lutte anti vectorielle par pulvรฉrisation intra- domiciliaire de DDT ( Dichloro Diphenyl Trichlorocรฉtane) ร partir de lโannรฉe 1988 ;
– La chimioprophylaxie des femmes enceintes.
Bref historique des รฉpidรฉmies du paludisme ร Madagascar et sur les hautes terres centrales
ย ย Les hautes terres ont commencรฉ ร connaรฎtre la premiรจre รฉpidรฉmie de Paludisme en Avril 1878 (5). Cette premiรจre รฉpidรฉmie coรฏncida avec lโintroduction massive des travailleurs immigrรฉs venus dโAfrique qui รฉtaient certainement porteurs de Plasmodium falciparum (4), et dรฉbuta autour dโAntananarivo(5). La deuxiรจme รฉpidรฉmie รฉtait signalรฉe dans la mรชme rรฉgion ร partir de 1895 suite ร dโimportants mouvements de population causรฉs par les guerres coloniales et le lancement des grands travaux tels que le chemin de fer Antananarivo cรดte Est (4). A partir de cette pรฉriode, la maladie devenait endรฉmique sur les plateaux (21). La lutte contre le paludisme a commencรฉ sur les hautes terres centrales en 1949 avec des aspersions domiciliaires de DDT et les distributions de chloroquine (2) (21) (22) Ces mรฉthodes รฉtaient rรฉussies car permettaient lโรฉlimination du paludisme sur les Hautes Terres sauf dans trois foyers suspects : Lac Itasy, Ankazobe et Anjozorobe. Les pulvรฉrisations dโinsecticides furent alors arrรชtรฉes en 1960 sauf dans les 3 foyers citรฉs ci-dessus dont les aspersions ne sโรฉtaient arrรชtรฉes quโen 1974, alors que les centres de nivaquinisation รฉtaient maintenus jusquโen 1979 (21). Peu de temps aprรจs, cโest ร dire en 1980, il y a eu la premiรจre alerte sรฉrieuse due ร la cessation de lโaide gouvernementale des centres de nivaquinisation. A partir de 1981, il y eut une croissance continue du nombre de cas visible dans les statistiques sanitaires nationales. Le phรฉnomรจne sโest brusquement accรฉlรฉrรฉ ร partir de 1986 pour atteindre son acmรฉ en 1988. Il fut profondรฉment ressenti par la population qui donna ร lโaccรจs palustre le nom de ยซ Bemangovitra ยป (grand frisson). A partir de 1988, le paludisme nโa pas rรฉgressรฉ spontanรฉment mais lโaccรจs massif aux mรฉdicaments et les mesures de lutte ont permis de soigner les malades et de limiter les contaminations dans les rรฉgions les plus touchรฉes. En fait, le paludisme sโest endemisรฉ au niveau quโil avait en 1949.
Les diffรฉrents types de diagnostic biologique et immunologique
ย ย Il existe plusieurs types dโexamens complรฉmentaires dont le seul et unique but est de confirmer le diagnostic de paludisme :
– La technique de dรฉtection de Plasmodium, la goutte รฉpaisse qui est souvent combinรฉe au frottis de sang. Cette technique est la plus ancienne et reste la technique de choix (8)
– La technique de recherche des anticorps.
– La technique de dรฉtection des parasites: le Quantitative Buffy Coat (QBC Becton Dickinson)(9)
– La technique de recherche des antigรจnes. Elle est la plus rรฉcente :
โข Les tests para-sight F et ICT Malaria Pf dรฉcรจlent la protรฉine riche en histidine
โข Le test OptiMAL recherche lโenzyme lactate dรฉshydrogรฉnase du parasite
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
Premiรจre partie : RAPPELS ET GENERALITES
1.1. GENERALITES SUR LE PALUDISME
1.1.1. Dรฉfinition
1.1.2. Pathogรฉnie
1.1.2.1. Les agents pathogรจnes
1.1.3. Symptomatologie
1.1.3.1. Accรจs palustre simple de primo-invasion
1.1.3.2. Les accรจs intermittents
1.1.3.3. Lโaccรจs pernicieux palustre
1.1.4. Diagnostic
1.1.4.1. Diagnostic clinique
1.1.4.2. Diagnostic biologique
1.1.4.3. Diagnostic diffรฉrentiel
1.1.5. Rรฉpartition gรฉographique du paludisme ร Madagascar
1.1.6. La lutte antipaludique ร Madagascar
1.1.6.1. Bases stratรฉgiques de la lutte antipaludique
1.1.6.2. Stratรฉgie de lutte antipaludique ร Madagascar
1.2. Rappel รฉpidรฉmiologique
1.2.1. Bref historique des รฉpidรฉmies du paludisme ร Madagascar et sur les hautes terres centrales
1.2.2. Les zones sensibles ร lโรฉpidรฉmie du paludisme ร Madagascar
1.3. Rappel sur le diagnostic biologique et immunologique.
1.3.1. Les diffรฉrents types de diagnostic biologique et immunologique
1.3.2. Intรฉrรชts
1.3.3. Efficacitรฉ โ Fiabilitรฉ โ Spรฉcificitรฉ โ Faisabilitรฉ
Deuxiรจme partie : NOTRE ETUDE
2.1. CADRE DE LโETUDE
2.2. OBJECTIF DE LโETUDE
2.2.1. Objectif gรฉnรฉral
2.2.2. Objectifs spรฉcifiques
2.3. METHODOLOGIE
2.3.1. Mรฉthodologie dโรฉvaluation
2.4. RESULTATS
2.4.1. Evolution des cas simples prรฉsumรฉs
2.4.2. Evolution des cas graves ร lโhรดpital des enfants Tsaralalana de 1999 ร 2001
2.4.3. Part rรฉelle du paludisme
2.4.4. Rรฉpartition par quartier des cas confirmรฉs
2.4.5. Confirmation de la prรฉsence des cas autochtones (bandelette test)
Troisiรจme partie : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
3. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet