Environ 174 000 enfants (1 sur 800) dans le monde naissent avec un pied bot chaque année. Le pied bot est une malformation congénitale caractérisée par un ou deux pieds tournés vers l’intérieur et vers le bas. A défaut de traitement, cette malformation peut conduire à un handicap permanent. Les enfants nés dans des pays à haut revenu suivent après leur naissance un traitement correctif et la grande majorité d’entre eux ne sont pas affectés par le fait d’être nés avec ce malheur. En revanche, la plupart des enfants nés avec un pied bot dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI) sont confrontés à un tout autre avenir. Moins de 15 % de ces enfants nés aujourd’hui auront accès à un traitement. Les autres verront leur vie gravement affectée par ce handicap (à savoir, douleurs permanentes, mobilité limitée et opportunités réduites en matière d’éducation, d’emploi et de relations).
Environ 13 % des enfants nés avec un pied bot se trouvent dans des PRFI .En général, au moins 80 % des enfants nés chaque année ne bénéficient pas d’un traitement approprié. Face à cela plus d’un million d’enfants vivent actuellement avec un handicap provoqué par un pied bot non traité ou mal traité, ce qui en fait l’une des principales causes d’incapacité physique dans le monde. Pour les personnes présentant un pied bot non soigné, la marche peut être douloureuse et rudement difficile. Les personnes vivant avec un handicap dans les pays à faible revenu courent un plus grand risque de discrimination, d’abus physique et sexuel, de négligence, d’analphabétisme et d’inégalité dans quasiment tous les aspects de la société. Le handicap du pied bot constitue également une charge économique pour les familles et les sociétés en raison de la perte d’opportunités en matière d’éducation et d’emploi. Un traitement efficace du pied bot est relativement facile et peu coûteux. Des athlètes de renommée mondiale tels que Steven Gérard, Mia Hamm, tous nés avec un pied bot, ont pu mener une carrière extraordinaire grâce à un traitement efficace suivi dès leur plus jeune âge. A Madagascar, le chiffre est accablant, 700 enfants naissent avec un pied bot. Plus d’une centaine de « Varus équin congénitale » ou « pied bot » apparaissent à Madagascar, annonçait le responsable de Ministère de la Santé Publique.
Plus de 144 nouveaux cas sont enregistrés en 2015, 146 en 2017, et déjà 68 cas enregistrés au mois de mai de cette année. Actuellement, cette pathologie est devenue une maladie la plus courante.
MONOGRAPHIE DU LIEU D’INTERVENTION
Présentation du cadre d’étude
Le centre Hospitalier en général
Historiquement, le service de la maternité Itaosy est le premier bâtiment de cet hôpital créé en 1904 reconnu par sa spécialité qui est de s’occuper de la santé de la mère et de l’enfant. L’hôpital a connu une évolution, en 1908, le bâtiment du Médecine était construit pour accueillir plusieurs patients. En 1923 le bâtiment de la maternité avait été réhabilité pour la première fois depuis sa fondation. C’est lors d’une dotation d’un bloc opératoire en année 2000 qu’il était devenu Centre Hospitalier de District niveau II. Et en 2008, le centre est reconnu comme centre de référence car théoriquement il devrait servir comme référence des 22 Centres de Santé de Base (CSB) du district d’Atsimondrano.
❖ Délimitation géographique
Cet établissement est instauré dans un milieu suburbain de la ville d’Antananarivo. Le CHRD se situe plus précisément dans le fokontany d’Amboatavo, au sein de la commune d’Ambavahaditokana, district Antananarivo Atsimondrano, région Analamanga. Le CHRD est délimité: au Nord, le District d’ Ambohidratrimo et d’Antananarivo Renivohitra. Au Sud, il est délimité par le District d’Ambatolampy. A l’Ouest, on y rencontre le District d’Arivonimamo; et à l’Est, par le District d’Antananarivo Avaradrano.
❖ Couverture sanitaire
Le Centre Hospitalier de Référence de District est rattaché au Service de District de Santé Publique d’Antananarivo Atsimondrano lui-même sous l’autorité hiérarchique de la Direction Régionale d’Analamanga. Il est placé sous la dépendance administrative, technique et financière du Ministère chargé de la Santé Publique.
Théoriquement, le centre hospitalier devrait servir de référence aux vingt-cinq centres de santé base et quarante formations sanitaires privées du District d’Antananarivo Atsimondrano. En réalité, le CHRD Itaosy dessert essentiellement les populations des sept communes avoisinantes : les communes rurales d’Ambavahaditokana, d’Itaosy, d’Andranonahoatra, de Fiombonana, d’Ambohidrapeto, de Bemasoandro, et d’Ankadimanga, et souvent, les populations des autres districts de la région et même parfois de toute l’île.
Objectifs du CHRD
Comme tous les centres hospitaliers, le CHRD ITAOSY a ses propres objectifs. Selon leur slogan « Manana zo hahazo fitsaboana tonga lafatra ny tsirairay » ou chaque personne a le droit d’être soigné convenablement.
D’après ce slogan cet hôpital a un but précis qui suscite de faire toutes ses possibilités pour ses patients. Les principales missions des Centres Hospitaliers de Référence de District sont :
➤ Assurer les soins cliniques généraux et spécialisés ainsi que des investigations paracliniques.
➤ Servir de lieu de formation de pratique médicale, paramédicale et de santé publique,
➤ Concourir à la supervision et à l’appui des formations sanitaires du service de santé de district
➤ Répondre aux situations de crises sanitaires,
➤ Entreprendre des recherches opérationnelles biomédicales et socio sanitaires.
En fait, les Centres Hospitaliers de Référence de District assurent une mission de service public et ont l’obligation de garantir la continuité des soins. La qualité de la prise en charge est un objectif prioritaire. En tant qu’hôpital public, le CHRD Itaosy prend en charge totalement qui lui ont été assignées.
Activités de l’hôpital
Comme tout CHD ou centre hospitalier du district, les activités sont : les consultations externes de référence, le service d’urgence, les activités hospitaliers, le bloc opératoire, la maternité, la stomatologie, le laboratoire, l’imagerie diagnostique, la gestion financière, la disponibilité des médicaments traceurs, la liste des pathologies vues en consultations externes de référence et la liste des pathologies vues en hospitalisation. L’hôpital de référence de district d’Atsimondrano a ses propres activités qui les spécifient parmi les autres établissements sanitaires de la capitale. De ce fait, l’hôpital Itaosy est reconnu par sa maternité depuis plusieurs années.
A part la maternité, le centre se distingue par l’existence de :
❖ centre de dépistage du cancer du col et de traitement des lésions précancéreuses du col par la méthode IVA /cryothérapie /RAD
❖ centre de surveillance sentinelle des fièvres et des maladies à potentiel épidémique à Madagascar
❖ centre de dépistage et de traitement des PVVIH
❖ centre de formation pratique des élèves paramédicaux, des étudiants en Médecine, des travailleurs sociaux, des étudiants de l’INSPC, INSCAE, ISCAM et autres instituts privés.
❖ Consultation prénatale, visite prénatale et post natale
❖ Rééducation fonctionnelle avec la kinésithérapie.
Organigramme
La division des tâches d’après l’organigramme ci-après montre que le fonctionnement du service est bien managé par une Chefferie de l’établissement, un Conseil de gestion, une Commission médicale et des soins (CMS), un Comité d’établissement (CE),deux branches bien distinctes concernant, la commission médicale et soins et le conseil de gestion. Le premier est composé des représentants des personnels médicaux et paramédicaux avec les chefs de services. Leur mission est d’animer et d’associer les acteurs sur les objectifs médicaux et paramédicaux au projet de développement. Le deuxième est composé des représentants des autorités locales, de la société civile et des usagers chargés de participer au bon fonctionnement du CHRD.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : MONOGRAPHIE DE LA ZONE D’ETUDE ET METHODOLOGIE
Chapitre I: Monographie du lieu d’intervention
Chapitre II : Repères théorico-conceptuels
Chapitre III : Méthodologie de recherche
PARTIE II : LES IMPACTS DE LA MALFORMATION D’UN ENFANT SUR LA VIE FAMILIALE
Chapitre IV: Résultats d’enquête
Chapitre V : Les impacts socio-économiques, psychologiques et familiaux du handicap chez l’enfant
PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA RESOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE
Chapitre VI : Analyse, bilan et discussion
Chapitre VII : Recommandations du travailleur social
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES