Le forage pastoral de Nguith
Le forage de Nguith joue un rôle important dans la zone.Il tire son eau de la Nappe maestrichtienne et polarise un grand nombre de villages. Ces derniers, pour la plupart habités de Peul, sont : Ngayèn, BalelCissé, BalelSall, Ndarndek 1, Ndarndek 2, NdarndekTambédou, Ndarndekgandoul, Mboul 1, Mboul 2, NdadaneRubissène et Ngourou. A partir de 2003, le Service de l’Hydraulique de Linguère a installé un ASUFOR à Nguith afin de rendre la gestion plus transparente.
La consommation des animaux : Le forage Nguith du fait de sa position à cheval entre la zone sylvopastorale au Nord et le bassin arachidier au Sud, reçoit un nombre considérable d’animaux. Ces derniers sont conduits par des transhumants Peul le plus souvent. La particularité du forage est qu’il est très fréquenté par des troupeaux de dromadaires en provenance de la Mauritanie à partir du mois d’Avril jusqu’en Juin, juste avant les chutes des premières pluies. Le nombre moyen de dromadaires s’élève à 379 par an ; d’après les chiffres fournis par le gestionnaire du forage. Le nombre moyen de bovins s’abreuvant au forage s’élève à 465 par an. Les ovins et les caprins s’abreuvent dans les maisons. Le nombre d’asins à 55 et de chevaux à 30. Les éleveurs payent 25 frs par tête pour les petits ruminants et 75 frs pour les grands ruminants. La quantité d’eau consommée par les animaux n’est pas connue à cause de l’absence de compteurs au niveau des abreuvoirs du forage.Mais elle est moins importante que la consommation domestique et celle des exploitations maraichères.
La consommation domestique : Le village du Nguith dispose d’un réseau d’adduction d’eau généralisé à tout le village. La gestion de l’eau au niveau des maisons est rendue rationnelle par la mise en place de compteur et une facturation mensuelle. La vente contrôlée de l’eau a poussé les populations à consommer moins d’eau.
La consommation des exploitations maraîchères et des fermes : La plus grande partie de l’eau issue du forage est consommée par le maraichage et l’élevage fermier. Cette situation s’explique par le nombre croissant d’exploitations maraichères et de fermes, la grande superficie des exploitations maraichères, le mode d’utilisation de l’eau, la très forte évaporation accentuée par l’ensoleillement et le faible degré hygrométrique, le prix très faible du mètre cube (150 frs).
Des difficultés d’accès aux crédits
Bien que disposant d’un compte, l’exploitation a du mal pour accéder à un prêt auprès des structures de financement. Les banques sont exigentes sur les capacités réelles de la laiterie. La situation est liée à l’irrégularité de la production laitière de la ferme.En fait si la ferme peut augmenter sa capacité de production durant l’hivernage, en saison sèche on assiste très souvent à des baisses dans l’offre de lait.Pendant l’hivernage, le pic de lait collecté est environ 200 litres par jour.En saison sèche, le déficit de production peut aller jusqu’à moins de 80 litres par jour.La fluctuation de l’offre de lait décourage les commerçants qui ont besoin de fournisseurs réguliers pour fidéliser leurs clientèles.Tous ces facteurs ont rendu les bailleurs de fonds réticents. Afin de venir à bout de ce problème, la ferme s’est fixée comme objectif de continuer le projet d’amélioration des races.Le projet permettra à terme aux éleveurs de disposer d’animaux performants et un fort potentiel capable de soutenir une grande production pendant toute l’année.La régularité de la production laitière favorise l’accès au financement des banques ; ce financement permettra de s’ouvrir aux autres marchés et affronter la concurrence.
Les races exotiques
La Montbéliarde : C’est une vache française, réputée laitière, de grande taille (600 kg à 1tonne de poids vif) avec une hauteur au garrot de 1,38 à 1,44 m, de robe pie rouge munie de taches blanches à la tête et aux extrémités. En 1982, des études rapportent une production moyenne de 3 258 litres en 268 jours pour les femelles nées au Sénégal. Le taux butyreux est de 3,2 %. Les paramètres de reproduction sont pour l’âge au premier vêlage de 30,4 mois et l’intervalle entre vêlages de 12,74 mois.
La Jersiaise : C’est une race originaire de l’Ile de Jersey dans la Manche, principalement utilisée par les fermes laitières pour son lait riche en matières grasses (6,7 à 7 %). Elle est de petit format (400 kg), de robe froment clair à brun foncé. Elle présente des paramètres de reproductionintéressants : taux de gestation de 84,4 %, âge au premier vêlage des génisses nées au Sénégal à 24 mois ; intervalle entre vêlage de 360 jours en moyenne avec des extrémités de 305 et 458 jours. Des études ont montré des performances laitières de 3 217 litres pour une durée de lactation de 306 jours.
La Holstein : C’est une race originaire des Pays Bas. Elle est de grand format et robe pie noire. Elle est caractérisée par une bonne faculté d’adaptation et une longévité pouvant aller jusqu’à 17 ans. Cette race a un grand succès dans les régions tropicales à cause de ses excellentes performances. En Afrique, elle est exploitée en race pure avec des productions de 3 412litres de lait en 305 jours.
Place de l’élevage et de la filière laitière dans les projets de développement villageois
Les projets de développement du village de Nguith conduits par le CDV n’accordent pas une place importante à l’élevage. Les populations de Nguith sont majoritairement de l’ethnie Wolof et ont comme activité principale l’agriculture. L’élevage occupe une place secondaire dans l’économie locale. Il est strictement pratiqué par les Peul minoritaires dans le village (-5%). Les revenus des villageois viennent en majorité de l’émigration, que ce soit les ressortissants basés à l’étranger (Europe, Amérique), la sous région (Afrique de l’Ouest) ou ceux éparpillés dans les différentes villes du Sénégal et surtout Dakar. Une partie des revenus est générée par les résidents du village et travaillant principalement dans le secteur tertiaire. Le commerce occupe surtout les femmes. Elles s’activent également dans l’exploitation maraîchère tandis que les hommes s’activent dans le transport, l’artisanat (Maçonnerie, menuiserie métallique, plomberie, vannerie, cordonnerie). Le village compte également un nombre important d’intellectuels travaillent essentiellement dans le domaine de l’enseignement et de l’administration mais aussi on trouve des technocrates (architecte, Ingénieur, médecin), des militaires et paramilitaires et des hommes politiques influents (un sénateur, un président de communauté rurale). L’agriculture ne génère pas de revenus en raison de la faible productivité des récoltes. Elle est essentiellement autoconsommée ; seuls quelques rares individus font une agriculture spéculative autour de l’arachide et du tabanani. Chez les Wolof de Nguith, seul l’élevage des petits ruminants est commercialisé surtout durant la Tabaski. A l’image des Peul, les Wolof disposant de bovidés font un élevage de contemplation. Un phénomène similaire est observé au niveau de populations peul de Nguith. Du fait des influences combinées de l’école, de la dynamique du village et de la proximité de Linguère, les Peul sont de plus en plus attirés par des activités extrapastorales. Ainsi donc, on note parmi les Peul habitant le quartier Wouropoulène et Mboul 2 contigu à Nguith, des enseignants, des artisans (Maçons, plombiers, ferrailleurs, électroniciens), des commerçants, des gardiens et des maraîchers. Il est également dénombré des étudiants et quasiment tous les enfants sont scolarisés. Seule une minorité de peul s’active essentiellement dans l’élevage, ce sont soit des bergers ou des commerçants de bétail (les téfonkés).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE GENERAL
PROBLEMATIQUE
OBJECTIFS DE RECHERCHE
HYPOTHESES DE RECHERCHE
JUSTIFICATION DU SUJET
LES ENJEUX ACTUELS
DEFINITION DES CONCEPTS
PREMIERE PARTIE : LE VILLAGE DE NGUITH DANS SON CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : UNE ZONE SEMI ARIDE A VOCATION AGROPASTORALE
I- LE CLIMAT
1- Régime pluviométrique
a) Types de précipitations
b) Irrégularité saisonnière
c) Variabilité spatiale
2- Températures et Vents
a) Les températures
b) Les vents
II- LES FACTEURS EDAPHIQUES ET HYDROLOGIQUES
1- Géomorphologie
2- Pédologie
3- Hydrologie
Les mares
III- LES EQUIPEMENTS HYDRAULIQUES ET LEUR UTILISATION
1- Le forage pastoral de Nguith
2- Le bassin aménagé de Pitterki
IV- LES PATURAGES
1-La strate arborée et arborescente
2- La strate des arbrisseaux et buissons
3- La strate herbacée
CHAPITRE II : LA DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE ET ORGANISATION DE L’ECONOMIE
I. DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE
A- La structure de la population
1. Répartition selon le sexe
2. Répartition selon l’âge
3-Composition de la population du village selon l’ethnie
4-Répartition de la population selon le niveau d’instruction
B- L’émigration à Nguith
II- ORGANISATION DE L’ECONOMIE : LES DIFFERENTS SYSTEMES DE PRODUCTION
1. Le système d’élevage extensif
2. L’élevage semi-intensif
3-. Les activités agricoles
a) L’agriculture
4- les autres activités économiques
a- Le commerce
b- Le transport
c- La boulangerie
d- . l’artisanat
a- L’enseignement religieux
b- L’enseignement primaire
c- L’enseignement moyen
d- L’enseignement préscolaire
DEUXIEME PARTIE : LA FILIERE LAITIERE : SITUATION ET ORGANISATION
CHAPITRE I : LES DIFFERENTS SYSTEMES DE PRODUCTION
1. LES DIFFERENTES FERMES D’EXPLOITATION
1) L’élevage extensif à Nguith
2) L’élevage dans les fermes
a) La ferme Fédanndé Jolof
b) La ferme d’Aly Ngouy NDIAYE
c) La ferme bouchère de Pape Coundoul
II- LE SYSTEME D’ELEVAGE EXTENSIF
1- Domaine d’évolution
2- Pratiques d’élevage
a) La transhumance
b) La stabulation
c) La complémentation
3- La production laitière
4- Rôle des femmes
a) La traite
b) La collecte et la transformation
c) L’écoulement
III. LE FERMAGE OU L’ELEVAGE SEMI-INTENSIF
1- Présentation du cadre
2- Particularités
3- Les différentes options de production
A- Le fermage à option production laitière : la ferme fédanndé Jolof
1. Présentation
2. Infrastructures et équipements
3. Composition du cheptel
4. Pratiques d’élevage
a) Mobilité pastorale
b) La stabulation
c) la consommation en eau
5. Stratégie de rentabilisation
a) L’amélioration génétique
b) La gestion de l’alimentation
c) la complémentation
6. La production laitière
a) La politique de la ferme
b) L’unité de transformation laitière
c) Les contraintes de la production laitière
7. Gestion de l’exploitation
8. Les partenaires de la ferme
B. La ferme orientée vers l’agrobusiness : La ferme d’Aly NGouy NDiaye
1- Présentation
3- Les différents élevages pratiqués
3- 1. La production laitière
a) Mode de conduite
b) Particularités
3-2. L’embouche bovine
a) Mode de conduite
b) Particularités
3-3. Les autres types d’élevage
a) L’élevage des Ovins
b) L’aviculture
3-4. Les cultures
a) Le maraîchage
b) La culture fruitière
4- Stratégie de rentabilisation
a) L’amélioration génétique
b) La culture fourragère
5 Gestion de la ferme
6 Organisation des acteurs
C. La ferme d’embouche de Pape Coundoul
1- Présentation
2- Infrastructures et équipements
CHAPITRE II : LES FACTEURS DETERMINANTS DE LA PRODUCTION LAITIERE
A- LES FACTEURS BIOLOGIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX
I°/ PERFORMANCES GENETIQUES DES RACES EN PRESENCE DANS LE VILLAGE
1- Les races locales
2- Les races exotiques
II°/ APPRECIATION DU NIVEAU DE PRODUCTION LAITIERE ET ETUDE DE L’INCIDENCE DES FACTEURS DE VARIATION
1- Méthodologie
2- Suivi de la production laitière
a) Prise de contact
b) Choix des animaux à étudier
3- Résultats de l’étude
a) Quantités produites
b) Observations et Interprétation
Variations des productions laitières de la race locale (Gobra)
Variations des productions laitières de la race métisse
Variations des productions laitières de la race exotique
Variations des productions laitières entre les trois races
Variations des productions laitières entre les deux périodes
4- Conclusion de l’étude
B- LES CONTRAINTES DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE LAITIERE
I°/ LES PROBLEMES D’ORGANISATION DE LA FILIERE LAITIERE
1- Faiblesse de la collecte du lait
2- La question des infrastructures et de l’équipement
3- Les pistes de production
4- L’absence de formation et de suivi
5- Les problèmes de l’écoulement du lait : la concurrence des produits laitiers importés
1- Place de l’élevage et de la filière laitière dans les projets de développement villageois
2- Le financement de l’élevage au niveau communautaire
III°/ PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DE L’ELEVAGE ET DE LA FILIERE LAITIERE
1- Le niveau de bancarisation des acteurs
2- L’incidence de la pauvreté
3- Le problème des intermédiaires dans la vente des aliments de bétail
IV°/ FAIBLE NIVEAUD’ORGANISATION ET D’ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS
1- L’absence d’associations d’éleveurs
2- L’absence d’organismes de développement de l’élevage
a) Le désintérêt du PAPEL
b) Inefficience du service de l’élevage
V°/ PREDOMINANCE DE L’ELEVAGE DE TYPE EXTENSIF
1- Le mode de conduite
2- La Féminisation de la filière laitière
TROISIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE DU DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE LAITIERE
CHAPITRE 1 : PLACE DE L’ELEVAGE DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL
I- LES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT DU VILLAGE
1- La JICA et le PDRD
2- SOS Sahel
3- Le service des eaux et forêts de Linguère (SEF)
4- Le service de l’hydraulique de Linguère
5. Les organisations humanitaires
II- LES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES DE BASE
1- L’ASUFOR
2- Le Groupement de promotion des femmes Nguith
3- Les autres associations villageoises
III- LE COMITE DE DEVELOPPEMENT VILLAGEOIS (CDV)
1- Présentation
2- Programmes
3- Réalisations
IV- CONCLUSION
CHAPITRE II : PERSPECTIVE DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE LAITIERE
I- ACCOMPAGNER LE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE LAITIERE
1. Renforcer le niveau d’organisation et d’implication des acteurs
2. Renforcer l’appui institutionnel, technique et financier aux acteurs de la filière laitière
II- APPORTER UNE SOLUTION A LA QUESTION DE L’ALIMENTATION
1. Promouvoir et appuyer la production fourragère
2. Faciliter l’accès aux aliments de bétail
3. Préserver l’écosystème et les ressources naturelles
III- INTEGRER LE VILLAGE DE NGUITH DANS UNE UNITE PASTORALE
1. Les avantages de l’Unité pastorale
2. La question de l’institutionnalisation des Unités pastorales
IV- APPUYER LE PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT DE L’ELEVAGE ET DE LA FILIERE LAITIERE DE LA COMMUNAUTE RURALE DE OUARKHOKH
1. Les actions de développement envisagées
2. Planification sectorielle de l’élevage sur six ans (de 2010 à 2015)
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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