La langue et la culture occitanes
La langue et la culture occitanes ne correspondent pas à un pays mais plutôt à une civilisation présente dans toute la partie méridionale de la France actuelle, le domaine occitan couvre 32 départements français, de même que douze vallées du Piémont italien et dans le Val d’Aran en Espagne. Dès le VIIIème siècle, le latin s’est imposé progressivement dans les pays du sud de l’Europe sur des substrats différents et a progressivement donné naissance à des langues romanes différentes, comme le français, l’espagnol ou bien l’occitan. En fonction des substrats, il y a eu des différences au sein même de la langue occitane. Le gascon en est une particularité. Le domaine de la langue occitane est limité par la langue d’oïl et par le domaine des parlers franco-provençaux. La culture occitane, c’est aussi une littérature de plus de 1000 ans dont les textes connus les plus anciens remontent au-delà du Xème siècle, et vers la fin du XIème siècle.
Au début du XIIème siècle, dans le sud, vraisemblablement dans le Limousin se développe un genre littéraire nouveau, « la fin’amor », que l’on appellera la poésie courtoise car elle s’adresse à un public de cour, et qui se propage très rapidement. Elle est l’œuvre de « trobadors », du verbe occitan « trobar », (trouver, inventer, composer, créer) qui composent des chansons lyriques en occitan. Le trobar domine la production littéraire pendant plus de deux siècles. Cependant, au début du XIIème siècle la société médiévale de l’aire occitane voit se développer un mouvement de retour à la pauvreté et des prêcheurs apparaissent qui propagent un christianisme manichéen. Pour l’église catholique romaine ces prêcheurs sont des hérétiques. Elle les nomme « cathares ». Le pape Innocent III, en 1209, appelle à la croisade et déclenche alors une longue guerre qui durera un demi-siècle et ravagera une partie importante des pays de langue occitane. Après la conquête militaire de la vicomté de Trencavel et du comté de Toulouse par les rois de France, la plupart des trobadors s’exilent en Catalogne et en Italie du nord. Cette guerre a ainsi écrasé les structures sociales et les libertés publiques qui avaient vu éclore le trobar. Ainsi, à partir de la fin du XIIIème siècle on assiste au déclin de cette civilisation et de cette littérature. Durant tout le Moyen-âge l’occitan est la langue de toute une société, utilisée non seulement dans les textes littéraires des troubadours, dans l’usage courant pour correspondre, parler des choses du quotidien (cuisine, médecine, religion…), mais est aussi la langue administrative jusqu’à la fin du XVIème siècle. Les villes des pays d’oc furent parmi les premières à s’affranchir de l’autorité royale par la reconnaissance de droits propres avec le consulat et l’adoption de chartes communales. Ces actes propres aux grandes villes du midi étaient écrits en langue d’oc. Au cours du XIVème siècle le mouvement du trobar produira ses derniers écrits. A Toulouse, en 1323, le mardi qui suivit la toussaint, sept toulousains constituent La sobregaya companhia dels trobadors de Tolosa. Ils organisent un concours ouvert aux poètes de langue d’oc. On peut qualifier cela de premier prix littéraire créé en Europe. A partir de 1513 un poème en français obtient une récompense aux côtés de poèmes en occitan.
Pratique de la langue
Cette partie sur la pratique de la langue est basée tout d’abord sur le fait que les gens parlent ou non en occitan. En ce qui concerne le village, on peut dire que la langue est assez utilisée. En effet, 49% des habitants connaissent la langue régionale, dont 33% couramment. Ce chiffre est relativement élevé, mais si on étudie la question selon la tranche d’âge on remarque quelques différences. Plus de la moitié des 45/65 ans parlent bien la langue, et les plus de 65 savent presque tous parler en occitan. Cependant, ce n’est pas du tout la même chose pour les générations les plus jeunes qui parlent beaucoup moins l’occitan. Certes ils sont moins nombreux que les plus de 45 ans à parler mais la langue reste présente chez beaucoup de moins de 45 ans. De plus nous constatons que 35% des étudiants ou écoliers disent parler la langue d’oc.
Maintenant regardons comment tous ces habitants ont appris à parler l’occitan. 74% de ces personnes à appris grâce à la transmission familiale. Ce chiffre est très important mais le bilan est différent si on l’étudie, une fois de plus par tranche d’âge. Effectivement, beaucoup ont appris par la transmission naturelle, mais il s’agit des personnes les plus âgés. La totalité des plus de 65 ans a appris en famille à parler en occitan, les 45/65 et 25/45 eux ont été initiés par la famille à 89%, les autres dans la tranche d’âge des 45/65 ans ont appris avec des amis. Les plus jeunes eux ont appris l’occitan pour la grande majorité à l’école, 84%, mais aussi quelques uns de la tranche d’âge des 25/45 ans. Ceci montre bien que la transmission naturelle a bien fonctionné pendant des années.
Mais nous distinguons avec ces chiffres qu’elle ne suffit plus, que l’école a pris tout doucement le relais chez les 25/45 ans mais que chez les plus jeunes c’est l’école qui permet que la langue soit transmise.
La présence de la langue
Comme je l’ai déjà évoqué auparavant, ce village s’est particulièrement investi pour la culture occitane, puisque la langue apparaît dans une inscription sur la façade de la salle des fêtes, tous les noms des rues sont en occitan et enfin certains amateurs de théâtre peuvent jouer sur scène dans les deux langues occitan/français.
C’est donc ce que nous allons confirmer en étudiant la présence de la langue et de la culture occitanes dans le village. Ainsi, plus des trois quart des personnes interrogées, 77% affirment entendre la langue régulièrement, dont plus de la moitié tous les jours. De plus, seulement 2% de la population ne l’entend jamais. Ce qui est plus surprenant encore c’est que 57% des ces personnes entend le plus souvent la langue avec le voisinage. Preuve que la langue régionale est bien présente à Oueilloux entre voisins. Ensuite, à égalité ils l’entendent en famille, avec les amis, mais aussi au travail.
Pour ce qui est des animations culturelles, un peu plus de la moitié des personnes interrogées s’y intéressent, dont un quart qui va souvent à des spectacles ou des soirées en gascon et un second quart de temps en temps. De plus, dans 11% des familles, un membre à un jour fait partie d’une chorale et 61% de la troupe de théâtre bilingue du village. Actuellement, la troupe de théâtre compte une quinzaine d’acteurs amateurs entre 8 ans et plus de 70 ans.
Enfin, 72% des familles disent s’intéresser aux médias dont 46% régulièrement, malgré le fait qu’ils trouvent que les médias en langue régionale soient trop rares.
La représentation de la langue
86% de la population du village se dit attachée à la langue et à la culture occitanes dont la moitié qui y est très attachée. En outre, plus des trois quart des habitants interrogés pensent que l’occitan est un élément de base de notre culture et un plus pour l’image des Hautes-Pyrénées d’un point de vue touristique. Un peu moins des trois quart de ces mêmes personnes pensent que la langue peut participer au développement local. Ces questions avaient été posées lors d’une enquête réalisée par le Conseil Général des Hautes-Pyrénées. nous constatons que les résultats sont légèrement plus favorables à la langue que lors de cette enquête.
Enfin, la totalité des personnes interrogée refuse de voir disparaître la langue, avec une certaine crainte que cela puisse arriver et 88% pensent que de voir apparaître la langue dans la région, comme à Oueilloux par exemple pour les noms de rue en langue régionale est très positif. Les autres n’ont pas pensé à cette question mais ne pensent pas pour autant que cela soit négatif. Somme toute, il est incontestable de dire que pour les habitants de ce village des Hautes-Pyrénées, la langue et la culture occitanes sont importantes pour eux et pour l’image de la région.
La transmission de la langue et de son écriture
A Oueilloux, l’occitan, « le patois » comme beaucoup disent de façon affective, est la langue maternelle de 14% des habitants. De plus, nous pouvons constater que 55% des habitants seraient en possibilité de transmettre la langue et que seulement la moitié l’a fait ou bien le fait avec ses enfants. C’est donc une grande partie de la population qui ne transmet plus son savoir comme autrefois aux jeunes générations, mais qui en serait capable.
En ce qui concerne la lecture et l’écriture, il s’agit d’un élément bien particulier, car très peut de personnes lisent, 36% et écrivent, 23% en occitan. Ces faibles résultats s’expliquent car pour les plus âgés la langue régionale est une langue orale, qu’on leur a transmise et qu’ils ont transmise à l’oral. Les personnes qui en sont capables sont ceux qui l’ont étudiée à l’école ou en cours de langue régionale. Un peu plus de personnes lisent l’occitan car ils ont fait l’effort d’essayer seul, par exemple à lire les journaux ou des articles en langue régionale.
C’est certainement tous ces éléments qui expliquent que les personnes interrogées soient aussi favorable à l’enseignement de l’occitan. Comme nous l’avons dit, se sont des personnes relativement attachés à la langue et à la culture occitanes qui refusent de les voir disparaître. Cependant ils se rendent compte que la transmission naturelle à un certain moment à diminuer puisque les générations les plus jeunes parlent moins la langue. On peut donc en conclure qu’une alternative est nécessaire, dans le cas où la transmission naturelle n’est plus effectuée.
Ainsi se justifie les chiffres des questions concernant l’enseignement de l’occitan à l’école. Effectivement, les trois quart des familles trouvent que c’est important d’enseigner l’occitan aux enfants et les autres que cela peut-être important. Aucune ne pense que c’est inutile. Enfin 93% pensent que se serait bien de proposer aux enfants l’enseignement de l’occitan et 90% souhaiteraient a ou aurait souhaité que leurs enfants apprennent la langue régionale à l’école. Les autres personnes n’y ont pas spécialement pensé mais ne sont pas potentiellement contre que les enfants puissent apprendre l’occitan à l’école.
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Table des matières
I – Introduction
II – La langue occitane et la culture occitanes
III – Présentation du mémoire
1- Lieu de l’enquête
2- Les personnes interrogées
3- Le questionnaire
4- L’enquête
5- Les résultats de l’enquête
IV – Questionnaire
1- Présentation des habitants du village
2 – La pratique de la langue
Parler
Comprendre
Conversation
3 – La présence de la langue
Fréquence
Lieux
Culture (chant, théâtre…)
4 – Représentation de la langue
Attachement
Point de vue
5 – Transmission de la langue
Lecture et écriture
Enseignement
Transmission
VI – Résultat et analyse de l’enquête
1 – La pratique de la langue de la langue
2 – La présence de la langue
3 – La représentation de la langue
4 – La transmission de la langue
VII – Bilan de l’enquête
VIII – Conclusion
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